Déficit immunitaire Flashcards
Déficit immunitaire
absence totale ou partielle d’une des fonctions du système immunitaire, à l’origine d’infections plus sévères, persistantes et qui récidivent plus fréquemment qu’en temps normal
Classification en fonction de l’origine :
• Déficits primaires (origine génétique)
• Déficits secondaires ou acquis
• Colostraux
• Non colostraux
I. Aspects cliniques
Signes cliniques d’orientation : peu spécifiques
• Infections : bactériennes»_space; parasitaires»_space; virales
• Nature des germes isolés : germes non pathogènes habituellement ou opportunistes
• Infections chroniques, sévères, récidivantes et persistantes
• Inefficacité des traitements anti-infectieux
• Types d’infections : pyodermites, otites, infections respiratoires, digestives, ostéo-articulaires, ombilicales…
• Signes généraux : anorexie, léthargie, hyperthermie
• Infections post-vaccinales (après un vaccin vivant atténué)
• Age d’apparition des infections : dès la naissance (15 j à 1 mois)
I. Aspects cliniques
• Associations fréquentes des signes cliniques suivants
• Infections respiratoires : amygdalite, pharyngite, bronchopneumonie
• Infections digestives : stomatites, gastroentérites, diarrhées chroniques
• Infections cutanées répétées : pododermatites, pyodermites
• Infections ostéo-articulaires : ostéomyélite chronique, arthrites suppurées
• Lymphadénopathie
• Hépato-splénomégalie
• Thrombocytopénie et eczéma
• Troubles de la croissance ou de la pilosité (alopécie) (lignées nude)
• Albinisme…
I. Aspects cliniques
• Chien
➢Infections cutanées
→Pyodermites, pododermatites
➢Abcès ganglionnaires
➢Muqueuses oculaires et respiratoires →Conjonctivites, rhinites, sinusites…
➢Infections digestives
→ Diarrhées
➢Appareil respiratoire profond
→Pneumonie, bronchopneumonie
Symptômes majeurs en fonction des espèces animales :
• Chien :
- Infections cutanées > muqueuses oculaires et respiratoires > digestives > respiratoires profondes
• Chat :
- Infections digestives > urinaires > cutanées > respiratoires
• Cheval :
- Infections respiratoires > articulaires
• Bovin
- Infections digestives (GENN) > respiratoires (BPIE) > polyarthrites, omphalophlébites
I. Aspects cliniques
•
Chat :
➢Infections digestives
→Stomatites, gingivites, glossites, pharyngites
➢Infections urinaires
→ Cystites
➢Infections cutanées
→Pyodermites, abcès
➢Infections respiratoires
II. Etiologie
• Classification en fonction de l’étiologie :
A. Déficits primaires (origine génétique)→rares
B. Déficits secondaires ou acquis
• Colostraux
• Non colostraux
A. Déficits immunitaires primaires ou primitifs
➢ Trouble génétique généralement héréditaire (mutations au niveau de certains gènes)
➢ D’ordinaire présent à la naissance, se manifeste en général chez les jeunes
➢ Apparait seul ou fait partie d’un syndrome (alopécie, troubles auto-immuns)
A. Déficits immunitaires primaires ou primitifs
Classification en fonction du composant du système immunitaire atteint :
• Immunité innée :
- Cellules phagocytaires
- Système du complément
• Immunité adaptative :
- Lymphocytes B (LB) : immunité humorale (environ 50 % des cas)
- Lymphocytes T (LT) : immunité cellulaire
- LB et LT : déficit combiné de l’immunité humorale et cellulaire
• Composant pathologique du système immunitaire : absent, en quantité diminuée, anormal ou dysfonctionnel.
1) Atteinte des cellules phagocytaires
Anomalie de Pelger-Huët chez le chien
• Absence de segmentation en lobe des noyaux des
granulocytes : neutrophiles « immatures »
• Races prédisposées : Pur-Sang Arabe, Berger Australien, Berger Allemand, Border Collie, Cocker…
➢ Individus homozygotes : non viables
➢ Individus hétérozygotes : viables, aucun symptôme
Atteinte des cellules phagocytaires
Déficit d’adhésion leucocytaire (LAD)
• Décrit chez le chien, le chat et le bovin (Holstein)
• Mutation au niveau de la β2-intégrine de surface des leucocytes (CD18)
→Défaut de migration, d’adhésion et de fonctionnement des leucocytes, en particulier les neutrophiles
➢ Immunodéficience→susceptibilité accrue aux infections : diarrhées, affections respiratoires, lésions buccales et cutanées
➢ Mortalité dans la première année
Atteinte des cellules phagocytaires
Syndrome de Chediak Higashi
• Décrit chez les chats (Persans bleu smoke), les bovins (Herford), les visons, les orques…
• Défaut d’expression du gène lyst (lysosome trafficking regulator)→lysosomes non fonctionnels, formation de granules géants
• Défaut de cytotoxicité des lymphocyte T CD8+ et cellules NK
➢ Albinisme partiel, photophobisme, iris pâles (défaut d’accumulation de pigments de mélanine au sein des lysosomes)
➢ Prédisposition aux saignements (défaut de fonctionnement des plaquettes)
➢ Bon pronostic si les chats restent à l’intérieur
1) Atteinte des cellules phagocytaires
Hématopoïèse cyclique du colley gris
• Perturbation du transport de protéines transmembranaires vers les lysosomes (en particulier l’élastase des neutrophiles)
→Pancytopénie cyclique pendant environ 3 jours, tous les 12 jours : fluctuation des cellules sanguines, en particulier des neutrophiles
➢ Pigmentation cutanée diluée : poils gris argentés et nez gris
➢ Lésions oculaires
➢ Neutropénie sévère : sensibilité aux infections bactériennes
et fongiques
➢ Hémorragies (défaut d’hémostase car les plaquettes sont
touchées également)
➢ Retard de croissance
➢ Pronostic sombre : mortalité précoce (< 3 ans)
2) Atteinte du système du complément
Déficience en complément C3
Délétion d’une cytosine dans le gène C3 chez l’épagneul breton→production d’anticorps en partie déficiente
Transmission autosomique récessive
➢ Infections récurrentes
➢ Manifestations auto-immunes (glomérulonéphrites) ➢ Pronostic sombre : infections multiples finissant par
être fatales
3) Déficience de l’immunité humorale
• Déficit en Ac→prédisposition aux infections bactériennes
Déficit immunitaire commun variable du cheval
Présence de LB épuisés : production moindre d’Ac (IgM, IgG et IgA)
➢ Hypogammaglobulinémie
➢ Lymphopénie
➢ Infections récidivantes (pneumonie, septicémie,
méningite, péritonite…) : symptômes essentiellement chez les adultes
➢ Pronostic défavorable
3) Déficience de l’immunité humorale
• Déficit en Ac→prédisposition aux infections bactériennes
Absence de LB→aucun Ac
➢Immunodéficience→sensibilité accrue aux infections
➢ Apparition entre 2 et 6 mois
➢ Incurable : décès en 3 à 6 mois
3) Déficience de l’immunité humorale
Hypogammaglobulinémie transitoire
• Chiens samoyède et spitz
• Disparition des Ac maternels avant que le SI du jeune ne soit mature
➢ Affections cutanées et respiratoires
➢ Régression spontanée autour de 6 mois
Déficience de l’immunité humorale
Déficit sélectif en IgM
Apparition des symptômes chez les jeunes chevaux entre 2 et 8 mois
➢ Sensibilité accrue aux infections
➢ Pronostic mauvais : issue fatale avant 8 mois en général
3) Déficience de l’immunité humorale
déficit en IgA
Décrit chez Shar Pei, Berger Allemand, Beagle
➢ Entérites, sinusites, otites, pneumonies chroniques
➢ Atteintes dermatologiques récidivantes
➢ Pronostic variable, au-delà de 18 mois, la compétence du SI peut s’améliorer
4) Déficience de l’immunité cellulaire
Syndrome de nudité et mortalité précoce du Sacré de Birmanie :
• Similaire aux souris nude
• Mutation sur le facteur de transcription FOXN1 :
✓Rôle primordial dans le développement thymique et lymphocytaire dès le stade embryonnaire ✓Exprimé dans kératinocytes, follicules pileux…
➢ Atrophie du thymus→déficit immunitaire sévère ➢ Hypotrichose
➢ Mortalité précoce
4) Déficience de l’immunité cellulaire
Acrodermatite létale
• Bull Terrier :
physiopathologie en cours d’élucidation
➢ Symptômes généraux (retard de croissance, troubles cardiaques) ➢ Multiples infections systémiques
➢ Symptômes cutanés (érythème, croûtes)
➢ Déformation des griffes
➢ Mortalité précoce avant 2 ans
• Bovins:
déficience héréditaire en zinc→déficit immunitaire
➢ Diarrhée chronique
➢ Lésions cutanées qui se surinfectent ➢ Mortalité précoce
Déficit combiné de l’immunité humorale et cellulaire
Déficit immunitaire combiné sévère (DICS ou SCID)
→Déficit immunitaire profond affectant l’immunité adaptative, cellulaire et humorale
• Forme liée à l’X chez le chien (Basset Hound et Welsh Corgi) :
→Touche le gène codant le récepteur de l’IL-2, l’IL-4, l’IL-7, l’IL-9, l’IL-15 et l’IL-21→défaut total ou partiel de ces cytokines
➢ Mutation sur le chromosome X : seuls les mâles sont malades
➢ Retard de croissance
➢ Infections récidivantes (pyodermites, otites, pneumonies, entérites)
➢ NL non palpables
➢ Pronostic sombre : mortalité précoce fréquente, les survivants
souffrent de nombreuses infections
Déficit combiné de l’immunité humorale et cellulaire
Déficit immunitaire combiné sévère (DICS ou SCID)
Forme autosomique récessive :
Forme autosomique récessive :
→Défaut de réparation de l’ADN : mutation sur gène PRKDC (code pour la sous-unité catalytique de
la protéine kinase dépendante de l’ADN) impliquée dans : →la réparation des cassures doubles brins de l’ADN
→la recombinaison V(D)J nécessaire au remaniement des gènes codant les immunoglobulines et le récepteur à l’antigène des LT et LB
→Absence de LT associé à un taux normal ou faible de LB, mais qui ne peuvent produire des Ac en l’absence de LT
→Protection les premiers mois grâce aux anticorps maternels
chiens : Jack Russell Terrier :
➢ Infections récurrentes
➢ Retard de croissance
➢ Pronostic sombre : mort du chiot entre 3 et 4
mois
Chevaux : Pur-sang Arabe :
➢ Pronostic sombre : mort dans les 3 à 6 mois suite aux complications (respiratoires ++ : bronchopneumonie, entérites, omphalophlébites)
A. Déficits immunitaires primaires ou primitifs
Bilan :
• Affections …
• Affections … en majorité
• Pronostic … le plus souvent : …
très rares
héréditaires, transmission autosomique récessive
sombre
mortalité précoce suite aux infections récidivantes
Déficit immunitaire secondaire
absence totale ou partielle d’une des fonctions du système immunitaire acquise après un évènement extérieur (non génétique)
Etiologie : déficits secondaires ou acquis
déficit colostral
déficit non colostral : infectieux ou non
Colostrum
• Mélange de sécrétions lactées et de constituants du sérum sanguin qui s’accumule dans la glande mammaire en fin de gestation
• Règlementation chez le veau : produit de la traite des 6 premiers jours après vêlage, considéré comme impropre à la consommation humaine
• Composition plus riche en protéines et en matière grasse et plus pauvre en lactose que dans le lait
• Fonction laxative en favorisant l’évacuation du méconium
• Teneurs en minéraux (Mg, Zn, Se, Vit A et Vit E) 2 à 10 fois supérieures à celles du lait→important pour résistance aux infections
Passage des IgG dans le colostrum
Lors de la fin de la gestation : multiplication et maturation des cellules lactifères des alvéoles mammaires.
Les jonctions entre les cellules sécrétoires sont ouvertes : passage depuis le sang vers la lumière alvéolaire d’eau et de sels minéraux, de cellules immunitaires et d’Ig
Rôles du colostrum :
• Apport d’énergie (intérêt à court terme)
• Apport d’immunoglobulines et de lymphocytes (intérêt à moyen terme : protection passive des nouveau-nés pendant 1 à 2 mois)
Importance de la prise colostrale précoce :
• La quantité d’IgG dans le colostrum diminue d’environ 50 % en 12h
• La perméabilité des intestins est réduite au fil des heures : 12h après la naissance, les intestins ne laissent passer plus que 50 % des anticorps absorbables, et plus rien au-delà de 24h chez le veau.
Importance du type de placentation en fonction des espèces : tableau
:)
Principales causes du défaut de transfert colostral
• Défaut de production (mauvaise qualité ou faible quantité)
- Naissance prématurée (avant que les sécrétions colostrales ne soient accumulées dans la
mamelle)
- Lactation prématurée (perte excessive avant la mise-bas)
- Plus d’1/4 des juments produisent un colostrum de mauvaise qualité
• Défaut d’absorption
- Portées nombreuses (porcins : la quantité de colostrum n’augmente pas lorsque le
nombre de porcelets augmente)
- Rang de naissance élevé
- Faiblesse du nouveau-né : poids de naissance faible, défaut de vitalité→difficulté d’accès à la mamelle
- Absence d’instinct maternel (ne se laisse pas téter)
B. Déficits secondaires non colostraux
• Hémopathies malignes (leucémie, lymphome)
• Troubles métaboliques :
- Sous-nutrition
- Malnutrition et déficits en oligoéléments/vitamines - Surnutrition : obésité
• Déficit en oligoéléments et vitamines :
- Zinc
- Fer
- Cuivre
- Sélénium
- Vitamines A, D, E et B9
• Maladies infectieuses :
• Déficit post-infectieux :
- Viral :
• Chien : maladie de Carré, parvovirose
• Chat : FIV, FelV, parvovirose, PIF
• Bovins : BVD
- Parasitaire : démodécie, leishmaniose, babésiose, dirofilariose
- Bactérien : bactéries non spécifiques (Anaplasma)
• Origine iatrogène :
- Médicaments cytotoxiques, immunosuppression lors de chimiothérapie
- Glucocorticoïdes à dose immunosuppressive
• Origine hormonale :
- Diabète sucré
- Hypothyroïdie
- Cushing(hypercorticisme)
• Origine toxique
• Situation physiologique :
- Gestation
- Vieillissement (diminution production LT par le thymus)
- Stress, fatigue
III. Approche diagnostique
• Examen clinique : infections opportunistes, récidivantes, chroniques, résistantes aux traitements
• Races prédisposées (déficits primitifs)
• Examens complémentaires :
- Tests génétiques : coûteux
- NFS : leucopénie, lymphopénie, granulocytopénie
- Electrophorèse des protéines sériques : déficit en gamma globulines
- Dosage des Ig : mise en évidence d’une mauvaise qualité colostrale
- Dosage d’interleukines, du complément, étude de la prolifération lymphocytaire : analyses spécifiques, plus chères
IV. Thérapeutique
• Mesures symptomatiques :
- Antibiothérapie à large spectre et bonne diffusion
- Mesures hygiéniques : limiter l’exposition environnementale
• Mesures palliatives :
- Banque de colostrum congelée au sein de l’élevage - Administration d’immunoglobulines
• Mesures correctives :
- Immunomodulation
- Greffe de cellules souches (Homme)
V. Prévention
• Déficits primaires :
- Eviter les croisements entre individus hétérozygotes
• Déficits secondaires colostraux :
- Prise de colostrum en quantité suffisante dans les 6-12 h après la naissance
- Etat immunitaire de la mère en fin de gestation :
• Alimentation équilibrée
• Eau disponible
• Gestion du parasitisme
• Pas de stress
• Vaccination pour protéger les jeunes à la naissance, en fonction des pathologies de l’élevage