Cours 13 : Déictique this, articulation de l'énoncé Flashcards

1
Q

On appelle déictique :

A

une « unité linguistique dont la signification est déterminée par la situation de communication; par exemple, je, nous, vous, aujourd’hui et ici sont des [déictiques] puisqu’ils renvoient au locuteur, au destinataire, au moment ou au lieu de l’énonciation. ».

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2
Q

Un déictique n’a de sens qu’en contexte.

En effet, comme le rappelle Delisle, le déictique est :

A

un « mot dont le référent ne peut être précisé que par un renvoi à un des éléments de la situation d’énonciation »

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3
Q

Les déictiques peuvent prendre quelle forme (4) :

A

De démonstratifs (ce, cette, celui-ci, etc.)
D’adverbes de lieu et de temps
De pronoms personnels
D’articles

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4
Q

Lorsqu’il est employé dans le corps d’un texte, souvent en tête de phrase, le déictique this
(pronom) sert en anglais à :

A

à articuler les idée
Il s’agit donc d’une charnière
1. Une charnière de rappel : lorsqu’il fait référence à un objet, à une situation, à un argument, etc. qui précède (retour en
arrière),
2. Une charnière de traitement : lorsqu’il annonce un objet, une situation, un argument, etc. qui suit et joue le rôle de présentatif.

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5
Q

Pourquoi le déictique this (ce qui vaut également pour those, these, that et parfois it) pose souvent des problèmes de formulation en français? :

A

car l’anglais est plus déictique que le français dans l’emploi de ces démonstratifs

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6
Q

On peut être porté à traduire this par ceci et that par cela, mais cette tendance entraîne en français une formulation peu idiomatique, lourde et pauvre.
Alors, comment traduire les déictiques de manière idiomatique? :

A

il faut cibler ce à quoi renvoient les déictiques anglais en contexte, puis les expliciter en français par des noms qui rappellent clairement ce dont il est question.

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7
Q

On traduit alors this par (3) :

A
  1. Par un nom précédé le plus souvent d’un article démonstratif, ce qui revient à un étoffement
  2. À une explicitation
  3. À une transposition ( pronom/syntagme nominal).
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8
Q

Selon le contexte, plusieurs noms peuvent servir à actualiser this :

A

ce phénomène, ce changement,

ce projet, ce plan, ce programme, cette initiative, cette idée, cette méthode, cette approche, etc.

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9
Q

Traduire this :

Si le référent n’est pas trop loin, on peut également :

A

Mettre le nom en apposition sans le faire précéder d’un démonstratif, en faisant une seule phrase en français alors que le texte anglais en comporte deux (attention de ne pas faire une phrase trop longue, pour des raisons de clarté)

« The approach used by the government allows for significant savings. This also provides for material and human resources rationalization. »
Grâce à la méthode qu’adopte le gouvernement, il peut réaliser des économies considérables, méthode qui lui permet en outre de rationaliser les ressources matérielles et humaines.

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10
Q

Parmi les autres procédés de traduction possibles pour this, mentionnons qu’on peut marquer l’enchaînement des idées à l’aide de

A

de formulations neutres telles que « ce qui », « c’est là », « tel/telle est », « il s’agit de » : attention toutefois de ne pas en abuser! Quelles que soient les solutions de traduction que l’on choisit, il faut veiller à éviter de les transformer en « réflexes » de traduction.
N’oublions pas qu’en matière de style, la variété a bien meilleur goût.

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11
Q

L’articulation de l’énoncé : Les charnières

On appelle charnière :

A

un mot ou un groupe de mots servant à expliciter les rapports logiques au
sein d’un énoncé ou entre deux ou plusieurs énoncés.

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12
Q

But des charnières :

A

Les charnières visent à expliciter les rapports

logiques entre les différents segments d’un énoncé.

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13
Q

L’utilisation des charnières dans les deux langues :

A

En français – langue dite « liée » –, cette
explicitation des charnières est fondamentale. En anglais, au contraire, il n’est pas rare que les charnières soient laissées implicites en raison de la démarche de cette langue.

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14
Q

Charnières laissées implicites : Démarche de l’anglais :

A

consiste généralement à se placer sur un plan plus objectif, plus réel, soit en position de témoin par rapport aux propos ou aux observations, de sorte que la stylistique de cette langue joue souvent sur la juxtaposition des idées.

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15
Q

Lorsque les charnières sont implicites, on les appelle :

A

« charnières zéro », ce qui ne signifie pas qu’elles sont absentes, mais plutôt laissées à l’interprétation du destinataire.

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16
Q

Charnières :
Le français, qui se place plus généralement sur le plan de l’entendement – là où l’anglais se place sur le plan du réel – a tendance à :

A

à ordonner les idées en explicitant les rapports logiques qui les unissent, d’où la fréquence des propositions subordonnées.

17
Q

Charnières :

Démarche de l’anglais

A

La démarche de l’anglais consiste quant à elle « à laisser son autonomie à chaque phrase ou segment du message; cette liberté correspond à la réalité, où les séquences d’actes ne sont pas toujours visiblement [liées] entre elles par des rapports de causalité », notamment.
Au contraire, une démarche axée sur le raisonnement des idées « essaie précisément de marquer les rapports qui unissent chaque segment dans un déroulement logique. »

18
Q

À quels genres de textes les charnières sont-elles propres? :

A

Les textes de ton soutenu ou de nature argumentative comme les thèses, essais ou démonstrations scientifiques
Elles accompagnent également le discours de nature pragmatique.

19
Q

Savoir manier les charnières et percevoir les nuances de sens entre elles est un art que tout traducteur se doit de maîtriser, car il en va de la qualité de son expression écrite et de son interprétation du texte de départ.
On rappellera qu’« on traduit bien uniquement ce que l’on comprend bien et [qu’] il va de soi que l’on ne traduit pas pour comprendre […], mais pour faire comprendre », le maniement des charnières et l’explicitation des charnières zéro nécessitent :

A

Le maniement des charnières et l’explicitation des charnières zéro nécessitent une interprétation des rapports logiques entre les différents segments de l’énoncé et l’explicitation de ceux-ci par le mot-outil approprié.
Articuler convenablement un texte, c’est apprendre à penser.

20
Q

Les charnières peuvent revêtir deux formes :

A

a) charnières explicites
• mot-outil (et, ou, aussi, de plus, cependant, toutefois, par conséquent, etc.)
• mot-outil en anglais étoffé et explicité lors de la traduction vers le français : this, those, etc.
this = le même programme
• membre de phrase ou complément qui articule l’énoncé (« Comme nous l’avons déjà dit, »).
b) charnières « zéro » (ou « implicites ») : juxtaposition (deux-points).

21
Q

Les charnières peuvent avoir différentes fonctions, selon le type d’articulation qu’elles induisent.
On peut les classer en quatre grandes catégories :

A

a) Charnières de rappel, qui reprennent ce qui précède :
b) Charnières de traitement, qui annoncent ce qui suit :
c) Charnières de liaison, qui marquent le rapport logique établi entre deux idées ou énoncés, voire davantage; il peut s’agir notamment d’un rapport de conséquence, d’opposition, d’explication, d’objection, mais aussi d’une énumération :
e) Charnières de terminaison, qui indiquent la conclusion d’un paragraphe ou d’un texte :

Rappelons qu’une même charnière peut avoir plusieurs fonctions, selon le sens global du message.

22
Q

L’organisation des paragraphes dépend de :

A

de la structuration des idées et des thèmes abordés; elle ne répond donc pas à un simple souci esthétique et n’est a fortiori pas le fruit du hasard.

23
Q

Il est communément admis qu’un paragraphe doit contenir une idée générale, et une seule. Par « idée générale » – thème –, on entend :

A

un ensemble de propos – ou rhèmes – qui se rapportent à cette idée, en l’illustrant, l’expliquant, la concluant. Ainsi, un paragraphe doit contenir plus d’une phrase.

24
Q

Cela étant, surtout dans le domaine journalistique, la tendance est :

A

à produire des paragraphes plutôt courts, et cette tendance est encore plus marquée en anglais qu’en français : nombreux sont les articles écrits en anglais dans lesquels chaque paragraphe est constitué d’une seule phrase.

25
Q

Si l’on considère généralement qu’un paragraphe court répond à des critères de clarté, cela ne signifie pas qu’il faille tout simplement introduire un alinéa devant chaque phrase :

A

pour réduire la taille des paragraphes, il faut tout simplement résumer davantage le propos qu’il contient et non procéder à une « aération » artificielle.

26
Q

Lorsqu’on traduit de l’anglais au français, il faut donc être particulièrement attentif à :

A

à l’organisation des paragraphes et penser à lier entre elles les phrases portant sur le même thème : il importe ainsi de ne pas se laisser influencer par la structure du texte de départ et de se concentrer plutôt sur la cohérence du texte produit en langue d’arrivée.
Rappelons à ce propos qu’un texte ne doit pas être traduit en phrases détachées, mais envisagé de façon globale comme un tout.