Chômage et politiques de l'emploi (Benvenuti) Flashcards

1
Q

Qu’est que le chômage ?

A

Le chômage est la situation d’un individu ou d’un groupe d’individu privé d’emploi et à la recherche d’un travail rémunéré. Un chômeur n’est pas un inactif, c’est un actif privé d’emploi.

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2
Q

Deux méthodes de comptabilisation des chômeurs

A
  • Méthode du B.I.T: organisme international qui rassemble des représentants d’employeurs et de salariés et qui mène des travaux sur le chômage entre autre.«pour être considéré comme chômeur, un individu doit remplir les conditions suivantes: avoir dépasser un âge spécifié (16 ans en France) et au cours d’une période de référence (exemple: le dernier mois), être sans travail disponible pour travailler dans un emploi salarié tout en ayant pris des dispositions spécifiques au cours d’une période récente spécifiée pour chercher un emploi salarié ou non salarié.» INSEE mène une enquête emploi par an en mars auprès d’un échantillon.
  • Méthode du pôle emploi: effectue le décompte des personnes qui ont fait la démarche de s’inscrire à pôle emploi ce qui donne le DEFM (Demandeur d’emploi en fin de mois).
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3
Q

Qu’est ce que le halo du chômage ?

A

C’est le «halo du chômage» qui désigne des situations complexes et floues de personnes proches du chômage mais n’en sont pas vraiment. Seulement au sens large.

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4
Q

5 catégories de pôle emploi ?

A

A: qui n’ont pas travaillé durant le mois.

B: qui ont travaillé mais moins de 78 heures dans le mois.

C: activité réduite mais qui est supérieure à 78 heures.

Catégories D et E: chômeurs non disponibles pour occuper un emploi car en formation, en contrat aidé ou malades. C’est une occupation donc non les personnes sont non tenues de faires des actes positifs de recherches d’emplois.

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5
Q

De quand date la notion de chômage ?

A

Dernier quart du XIXe siècle, ce sont des ouvriers qui sont involontairement privés de travail c’est-à-dire licenciés

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6
Q

Quand est ce que la catégorie statistique de chômeur apparait pour la première fois ?

A

1896 lors du recensement

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7
Q

Quand commence la montée du chômage en France ?

A

La montée du chômage commence avant le choc pétrolier de 1973 dès la fin des années 60 alors que nous sommes dans une période de forte croissance économique. On passe de 2% en 1968 à 5% en 1973 en France.
Entre 1973 et 1983: le chômage augmente fortement dans les PDEM
A partir de 1983: il va diminuer avec la reprise économique. Diminution plus nette aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Début des années 1990 (entre 90-93): une année ou deux de baisse de la production. En 1994, le chômage touche 35000000 dans l’OCDE avec 7,8% de chômeurs.
En France, il augmente jusqu’en 2000 en passant de 10,3 à 10,8% en redescendant à 9,9% en 2005 pour refranchir au dessus des 10% après les subprimes.

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8
Q

Qu’est ce que la flexibilité ?

A

Flexibilité(dictionnaire généraliste): capacité à s’adapter à un environnement fluctuant.
Flexibilité (dictionnaire économique): dans une entreprise c’est la capacité de s’adapter aux marchés et à leurs transformations qui peuvent être qualitatives et quantitatives.

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9
Q

Travail à temps partiel subi ?

A

30-40% déclarent vouloir travailler plus

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10
Q

Pourcentage des emplois atypiques ?

A

20% des emplois dont 2/3 des jeunes embauchés pour leur premier emploi en emploi atypique.

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11
Q

Typologie de la flexibilité ?

A

la flexibilité externe quantitative qui permet de faire fluctuer les effectifs de l’entreprise
en fonction des besoins en ayant recours aux licenciements et aux contrats de travail de
courte durée.
- la flexibilité externe qualitative (ou externalisation) qui «consiste à déplacer sur une
autre entreprise le lien contractuel avec le travailleur » en aillant recours par exemple aux
travailleurs intérimaires ou à l’externalisation d’un certain nombre d’activités annexes à la
production (gardiennage, restauration, nettoyage…).
- la flexibilité salariale qui permet de faire varier à travers la rémunération des salariés, le
coût de la masse salariale de l’entreprise. Elle «est conçue comme un moyen de
répercuter sur les salaires les évolutions du chiffre d’affaire et de coûts de revient de
l’entreprise en fonction des mouvements conjoncturels ».
- la flexibilité interne quantitative qui consiste à faire varier la quantité d’heures
travaillées pour un effectif donné. Elle peut être réalisée par des modulations
saisonnières à partir d’un contrat portant sur une durée annuelle, des temps partiels, des
travails intermittents, des heures supplémentaires…
- La flexibilité interne qualitative (ou flexibilité fonctionnelle) qui « consiste, à quantité de
travail donnée, à employer les travailleurs à des fonctions variables en fonction des
besoins de la chaîne de production ou des fluctuations de la production »

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12
Q

Segmentation du marché du travail ?

A

Michael Piore et Peter Doeringer, hypothèse d’un dualisme du marché du travail :

Un marché primaire: des salariés disposent d’un emploi stable, relativement bien rémunéré avec des conditions correctes ou bonnes de travail, des chances de promotion et des règles de travail gérées de façon relativement équitables.
Un marché secondaire: emplois précaires, faiblement rémunérés, conditions dures et pauvreté des chances de promotion…
Le dualisme n’oppose pas deux types d’entreprises mais être présent à l’intérieur même d’une entreprise. Les entreprises pour faire face à l’incertitude croissante du marché et à une concurrence forte ont tendance à garder un noyau central avec CDI à temps plein de salariés qui se différencie de la périphérie occupés par des employés précaires sur lesquels vont porter les ajustements de la flexibilité quantitative externe.

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13
Q

La flexicurité danoise

A

L’employeur dispose d’une grande liberté de licenciement mais, en contrepartie, ils doivent assurer une protection sociale forte et une organisation rapide et efficace du retour à l’emploi sous contrôle syndical (80% sont syndiqués).
Les indemnités de chômage sont élevées et ne peuvent pas aller au dessus du salaire moyen
Au bout d’un an: si le chômeur n’a pas trouvé d’emploi, l’agence de l’emploi doit proposer plusieurs alternatives: un emploi de 6 à 9 mois dans sa qualification soit dans le secteur privé ou publique. Sinon on lui assure une formation longue et rémunérée avec accompagnement vers l’emploi.
Le demandeur d’emploi est tenu d’accepter ces propositions sinon son indemnité est supprimée.

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14
Q

Qui sont les chômeurs ?

A

Femmes: la situation diffère selon les pays. En Grande-Bretagnemoins touchées apparemment que les hommes mais au prix d’une précarité de l’emploi avec un nombre important de femmes en temps partiel. Dans d’autres payselles le sont comme les hommes : Etats-Unis, Allemagne au prix d’emplois précaires et moins rémunérés.
Au Japon: même constat au prix d’un retrait des femmes du marché du travail en cas de récession ou se replier vers le travail à domicile dans une forme de sous-emploi (commerce, entreprise agricole familiale).
En France: le chômage des femmes a toujours été plus élevé que les hommes jusque aujourd’hui (début 2012). Les emplois proposés se sont multipliés dans le tertiaire notamment les services. Une partie de ces emplois sont à temps partiel. Le niveau de diplôme des femmes s’est élevé. De 2008 à nos jours: la crise a frappé l’industrie et le bâtiment à dominance masculine, tout comme l’intérim. Les femmes depuis 2010 sont touchées fortement par la montée du chômage dans le tertiaire. Les taux se rejoignent mais les conditions d’emploi sont cependant défavorables pour les femmes. Les statuts, les salaires, les responsabilités

Jeunes: le chômage est présent massivement pour cette catégorie. Le taux de chômage est moins significatif car une partie des jeunes sont encore étudiants.
En 2012:
17,3% pour les jeunes femmes.
17,1% pour les hommes.
Cela est dû à un manque de qualification, manque d’expérience, insertion difficile.
Le plus souvent c’est un chômage répétitif: chômage, stage, chômage, intérim, CDD, chômage…
Un seul pays a fait exception: l’Allemagne et son système de formation en alternance.
Dès l’âge de 15 ans, ils sont dans une formation scolaire et dans une entreprise.

Salariés peu diplômés ou qualifiés:
Le diplôme et la formation protège contre le chômage et la précarité.
En 2010:
16,1 % des non diplômés étaient au chômage
5,6% des titulaires d’un bac +2 au chômage.
Pour les 15-21 ans:
36% des non diplômés sont au chômage
08% des Bac+2.
Par professions:
4,9% des cadres et professions intermédiaires au chômage.
13,5% pour les ouvriers (20% pour les non qualifiés).
9,5% pour les employés.
On a assisté à la crise de certaines industries, à l’introduction de nouvelles technologies. Face à ça, il y a l’ombre de la qualification.

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15
Q

% de femmes dans les emplois à temps partiel ?

A

70%

Margaret Maruani “ Aux labeurs des dames “ (1989)

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16
Q

Pourquoi montée du chômage ?

A

Ralentissement du rythme de croissance économique:
Inégal selon les pays et périodes
Il faut le confronter à l’évolution des gains de productivité

Emergence de pays concurrents à travers les NPI qui pose un problème au PDEM. Cela dépend de la spécialisation de chacun: les secteurs traditionnels qui composent la majeure partie d’une économie d’un PDEM vont être plus bouleversés qu’un pays spécialisé dans les nouvelles technologies.

Le progrès technique: il faut distinguer CT et LT
Théorie de la compensation, du déversement contestée.

La démographie: décalage entre la croissance de la population active et celle des emplois offerts par les employeurs. Décalage entre les deux variables. Cela provoquerait un nombre important de personnes se présentant sur le marché du travail et l’immigration qui serait facteur de gonflement de la population active. Il peut y avoir un effet perturbateur mais ça n’explique pas tout: pas de lien direct et mécanique entre croissance de la population active et celle du chômage.
Aux Etats-Unis: depuis 1973 croissance de la population active supérieure aux pays européens pourtant le taux de chômage y est plus faible.

17
Q

Analyse de Marx

A

Pour lui, le chômage est une caractéristique du fonctionnement du capitalisme. La surpopulation relative qui correspond à la fraction de la force de travail qui apparaît en surnombre dans le cadre du mode de production capitaliste. Cela crée du sous-emploi.
C’est un produit nécessaire de l’accumulation du capital. Cela est lié au mode l‘accumulation du capital. Cela se concrétise à travers «l’armée industrielle de réserve» (terme venant du RU en 1840) et dont la théorie a été esquissée par David RICARDO.
La loi de surpopulation relative qui est propre au mode de production capitaliste.

Comment expliquer le chômage?

Il existe deux grands types de capitaux:

Capital constant
Capital variable (ouvriers)

Il considère que la concurrence entre capitalistes stimulée par le progrès technique et l’innovation conduit à élever le rapport (C/V).
Le capital constant augmente par unité produite = substitution du capital au travail. (A. Barrère)
L’élévation de la composition organique devient à l’élimination de prolétaires devenus excédentaires par rapport aux besoins d’accumulation du capital. Il en résulte des licenciements ou des non-embauches qui traduisent l’existence d’une population superflue car inutile dans le cadre du mode de production capitaliste et de son processus d’accumulation du capital. Marx évoque, «une loi de décroissance proportionnelle du capital variable et de diminution correspondante dans la demande de travail relatif».

Fonctions de l’armée de réserve?
Cela permet de maintenir les salaires au niveau le plus proche des salaires de subsistance (O>D). Cela permet d’accroitre l’exploitation des travailleurs, extorquer la maximum de plus-value.

Le chômage pèse sur: le pouvoir d’achat, la demande et donc les débouchés (emplois et productions).

Les crises se traduisent par une exacerbation du chômage.

18
Q

Approche néoclassique du chômage

A

Pour les néoclassiques, il existe un marché du travail qui assure un plein emploi (O = D).
Sur ce marché se rencontrent des individus qui offrent leur travail et d’autres qui ont besoins de travailleurs.
Le marché du travail devrait relever ou relève d’un modèle de concurrence pure et parfaite c’est-à-dire: aucun agent ne peut influer sur le prix du travail qui dépend de la confrontation des offres et demandes de travail. Le salaire réel résulterait de cette confrontation et tendrait vers un salaire d’équilibre. Quand il l’est, il est égal à la productivité marginale du dernier employé.
Dans cet univers d’agents rationnels et en situation d’informations parfaites: si le prix du travail est parfaitement flexible (hausse ou baisse) alors le chômage involontaire est impossible. En effet, lorsque l’offre de travail est supérieure à la demande de travail, le salaire réel baisse d’où un retour entre O et D: équilibre.
Ne reste que les travailleurs qui demandent un salaire supérieur au salaire d’équilibre, ce sont des chômeurs volontaires au sens où ils ne se plient pas aux exigences du marché, choisissent de ne pas travailler au taux de salaire imposé par les lois du marché.

Des éléments aggravent le disfonctionnement de ce marché:
Les pressions syndicales dans la détermination du salaire: coalition qui pèse.
Réglementions de l’Etat
L’allocation chômage

19
Q

Explication de Jacques Rueff

A

Dans un article de 1931, “ l’assurance chômage : cause du chômage permanent “

Premier effet négatif:
Si aucun mécanisme extérieur au marché n’entrave son fonctionnement, le mécanisme de marché conduit à un salaire planché (E) qui est le point d’équilibre entre Offre et Demande de travail. L’instauration d’une allocation pour les chômeurs fausse le mécanisme du marché car aucun salarié n’acceptera de travailler en dessous du niveau de l’assurance chômage. Le mécanisme de convergence est bloqué. Le salaire réel est rigide à la baisse. Apparait alors un chômage (L3-L2).

Deuxième effet négatif:
Si on empêche le facteur travail d’être rémunéré à la productivité marginale alors le cout du facteur travail par rapport au facteur capital alors l’employeur aura intérêt à substituer du capital au travail.

20
Q

Analyse de Keynes

A

Il nie l’existence d’un marché du travail, c’est une construction théorique et un modèle normatif. Le niveau de l’emploi n’est pas le résultat d’une confrontation entre Offre et Demande de travail. Cette approche est microéconomique.
Il se place dans une approche macroéconomique. Dans ce cadre là, le niveau de l’emploi dépend des besoins des employeurs qui compte tenu de la demande effective fixent le volume de production qu’elles entendent réaliser et celui de l’emploi qui en découle.
L’emploi est donc à partir de là fixé indépendamment de l’Offre et la Demande de travail. Le taux de salaire nominal dépend de conventions collectives négociées entre employeurs et syndicats et c’est à partir de ce salaire fixé que les créations d’emplois se font, quelque soit l’offre de travail.

21
Q

Courbe de Phillips

A

C’est un néo-keynésien, il dégage de cette étude une relation décroissante entre le taux de chômage et le taux de variation du salaire nominal. Il constate qu’ne règle générale, plus le taux de chômage est élevé, moins la hausse des salaires est forte.
Il résume ce constat à travers une courbe qui va porter son nom qui est une courbe décroissante qui représente la corrélation négative entre variation annuelle des salaires nominaux et taux de chômage(1958) :

Le NAWRU est le taux de chômage qui se traduit par une stabilité des salaires nominaux. Si le taux de chômage est en dessous du NAWRU alors les salariés sont dans un rapport de force favorable pour obtenir des hausses de salaires.

22
Q

Robert Solow et Paul Samuelson

A

En 1960, deux Keynésiens de la synthèse dont Robert Solow et Paul Samuelson testent la validité de cette courbe pour l’économie américaine de 1900 à 1958. Ils vont substituer la variation des prix à celle des salaires. Ils passent de l’une à l’autre en soustrayant les gains de productivité du travail de la hausse des salaires. Ils mettent en avant la possibilité d’un dilemme inflation/chômage. Idée d’un arbitrage entre inflation et chômage. Aux Etats-Unis, le plein emploi (proche de 3% pour le chômage) s’accompagnerait d’une hausse des prix de 5%. Une inflation nulle correspondrait à 5-6% d’inflation.
Elle est appelée courbe de Samuelson-Solow mais est appelée aussi courbe de Philips!

Jusqu’aux années 1970, ces politiques économiques conjoncturelles le plus souvent soutiennent la croissance à travers des politiques monétaires et budgétaires de relance. Elles soutiennent la croissance. En cas de surchauffe (inflation D>O), des politiques de rigueur et d’austérités vont être mises en œuvre: freiner les dépenses et ou augmenter les impôts. Le but est de combattre l’inflation. Dans certains cas, le RU de 1950-60, ces pratiques vont se traduire par du «stop & go». Jusqu’à la fin des années 60, les courbes étaient bien établies et stables mais à partir des années 70, on va assister à un dérèglement de ces courbes avec un phénomène nouveau et atypique: la stagflation (stagnation et inflation). Il s’agit d’une coexistence d’une forte inflation et d’un fort chômage. Cela remet en question la courbe de Phillips. Dans ces conditions, l’efficacité des politiques de relance d’orientation keynésienne est remise en question. Elles accélèrent l’inflation sans parvenir à résoudre le chômage.
Les phénomènes de «stagflation» et de «shumplfation»(chômage et inflation) remettent en question la courbe de Phillips. Solow et Samuelson tentent de défendre cette loi en arguant qu’elle est valable pour un taux de chômage naturel plus élevé. D’autres auteurs eux comme FRIEDMAN et le courant monétariste vont eu développé l’hypothèse selon laquelle le mécanisme d’arbitrage entre l’inflation et le chômage n’apparait qu’à court terme, ce sont les anticipations adaptatives. Puis, cela ne fonctionne plus, Friedman et E. PHELPS avancent l’hypothèse qu’il existe un taux de chômage naturel et que toute politique économique qui se donnerait pour but un taux de chômage inférieur à ce taux naturel n’obtiendrait qu’une inflation plus forte après avoir tout au plus obtenu une diminution non durable (à CT) du chômage.

A(époque 1): NAIRU
A l’époque 2: politique de relance par le gouvernement, si les salariés victimes de l’illusion monétaire sous-estiment l’inflation, le chômage diminue et passe en B. La politique de relance monétaire a suscité dans un premier temps la création d’emplois, le passage de A à B du taux de chômage mais en même temps, elle s’est accompagnée d’une hausse des prix vérifiant le principe de la courbe de Phillips en passant de P1 à P2, la diminution de chômage se paie par un surcroit d’inflation.
Ce n’est qu’en adaptant leurs anticipations que les agents vont observer ce phénomène avec retard. Quand l’illusion monétaire disparait, le chômage retourne vers son taux naturel C.
Etc.
Quand les agents se rendent compte de l’illusion monétaire, ils s’adaptent et reviennent à la réalité. Le niveau naturel porte un nom, le NAIRU: taux de chômage qui n’accélère par l’inflation. Le NAIRU et NAWRU ont été utilisés par l’OCDE pour faire des comparaisons internationales entre salaire, chômage et inflation (test des courbes de Phillips). Le NAIRU est le taux de chômage qui correspond à une progression des salaires parallèle à la progression de la productivité de la main d’œuvre. Comme ce NAIRU a augmenté depuis 25 ans, on peut envisager l’hypothèse d’un déplacement vers la droite de la courbe de Phillips. Plus l’inflation n’augmente, plus les courbes de Phillips à court terme se déplacent vers le haut, ce qui explique le déplacement de la courbe de Phillips vers la droite à la suite des chocs pétroliers.
’arbitrage inflation/chômage n’existe pas à long terme. A la différence de Samuelson, ce n’est pas le taux de chômage compatible avec une inflation faible, ici le chômage peut être fort. Ce qui la caractérise c’est son niveau constant. Le taux de chômage est indépendant du taux d’inflation. La politique conjoncturelle quelle soit monétaire ou budgétaire est inefficace.
Le chômage est naturel au sens de structurel, on ne peut pas descendre en dessus.

La seule politique efficace est une politique de lutte contre l’inflation par restriction de la masse monétaire.

23
Q

Radicalisation de la NEC ?

A

La NEC radicalise la critique de la courbe de Phillips puisqu’elle récuse la validité même à court terme de la courbe de Phillips. Pour la NEC, même à court terme la courbe est verticale. Cela est dû aux anticipations d’agents parfaitement informés et rationnels, ces agents anticipent dès le départ le taux de chômage naturel incompressible. Toute politique de relance conduit les agents à anticiper une aggravation de l’inflation. Il n’existe plus d’effets transitoires sur l’emploi uniquement un effet négatif en termes de hausse des prix.
Ces analyses reposent sur des hypothèses contestées et contestables:
Des agents nécessairement bien informés et rationnelles
Existence d’un chômage naturel
L’intérêt est de montrer que les anticipations des agents modifient les effets de l’inflation sur l’économie. Quand tous les agents anticipent l’inflation et ses effets, elle ne peut plus contribuer à masquer les conflits et la redistribution qu’elle opère.
L’utilisation de l’inflation pour résoudre certaines tensions devient de plus en plus difficile.

24
Q

Théorie du job search

A

Au prix d’un assouplissement d’hypothèse: information partielle au lieu d’information parfaite, l’essentiel est préservé. Le chômage est volontaire et résulte d’entraves aux mécanismes du marché.

C’est la théorie de la recherche d’emploi appelée aussi la théorie du chômage de prospection.
Cette théorie a été développée par Georges STIGLER de l’Ecole de Chicago.

Il a mené une analyse de type microéconomique du chômage qualifié de volontaire admettant que le marché du travail se caractérise par une information imparfaite. Les travailleurs ne connaissent jamais tous les emplois disponibles et ils ne connaissent jamais les salaires et autres éléments de rémunération qui les accompagnent. En raison de l’hétérogénéité des qualifications requises et de l’hétérogénéité des travailleurs, il est peu probable que le premier emploi offert à une personne qui entre sur le marché du travail soit celui qui lui convienne le mieux. Il est donc rationnel que les individus élargissent leurs connaissances et cherchent à obtenir d’avantage d’informations avant d’accepter ou de refuser (prendre une décision). La recherche sur le marché du travail s’effectue à temps plein et passe par des périodes de chômage pour effectuer des recherches. Le chômage de recherche est donc un investissement en temps volontaire de la part d’individus qui cherchent à accroitre leurs revenus futurs. Cette investissement améliore leur bien être et élève la productivité de l’économie toute entière car il permet aux individus à terme, de se diriger vers les emplois où ils sont les plus productifs et ou efficaces. Cependant, les indemnités de recherche risquent de pervertir le fonctionnement du marché du travail en subventionnant la recherche d’emploi et conduit à un niveau de chômage supérieur au niveau optimal.

Il avance la notion de «salaire de réservation»: pour être accepté par les travailleurs, le salaire offert doit être supérieur au niveau de rémunération qui égalise les flux de recettes nettes attendus d’un prolongement de la recherche d’emploi et la valeur nette escomptée du flux de revenu entrainé par l’emploi offert. C’est-à-dire le surplus de salaire. Ce salaire de référence est appelé «salaire de réservation».

25
Q

Théorie du déséquilibre

A

Edmond MALINVAUD qui va utiliser la théorie de l’équilibre général à prix fixe (cf. Walras pour équilibre général) ou appelée aussi «théorie du déséquilibre». Son approche repose sur le rejet d’une hypothèse majeure de la théorie néoclassique: au court de chaque période, l’équilibre de l’offre et de la demande se réalise sur chaque marché grâce à des variations de prix.
Il refuse cette hypothèse considérant que les prix sont rigides en courte période c’est-à-dire qu’ils ne varieront pas assez rapidement pour assurer sur chaque marché l’équilibre entre offre et demande. L’équilibre ne va pas se réaliser grâce à un ajustement des prix mais grâce à un ajustement des quantités (volumes).
Si O > D certaines offres ne vont pas trouver preneur et si la D > O certaines demandes ne seront pas satisfaites.

Donc offre va devoir se réduire et certaines demandes ne seront pas satisfaites. Par contre si D > O donc la demande va devoir s’ajuster à l’offre.

En termes de marché du travail, on aboutit à l’idée qu’un chômage involontaire quand pour un taux de salaire donné sur le marché du travail, la quantité de travail offerte est supérieure à la demande de travail. Normalement pour Walras, le taux de salaire doit baisser. Pour Malinvaud la rigidité des salaires interdit un ajustement immédiat.

Il va distinguer deux types de chômages:

Chômage keynésien
Chômage classique
(1) des employeurs seraient disposés à produire plus mais ne le font pas à cause de la faiblesse de la demande effective et comme les employeurs (2) fixent leurs emplois sur le carnet de commandes, ils n’embauchent pas.
Le chômage émane d’une insuffisance de la demande effective. L’Etat doit soutenir la demande.

(3) Le chômage classique nait de l’existence de déséquilibres opposés sur les deux marchés.
Sur le marché du travail O < D. Cette situation peut résulter de deux éléments:
Insuffisance des équipements productifs
Niveau de production plus élevé est jugé non rentable par les employeurs, s’ils augmentent leur offre, la rentabilité sera insuffisante (la productivité marginale du travail < cout marginal du travail).

Dans les deux cas se posent un problème de rentabilité qui engendre un chômage classique. L’insuffisance des équipements productifs résulte d’un niveau trop faible des investissements dans le passé parce que les investissements additionnels étaient jugés non rentables.

Une politique de relance ici ne ferait qu’aggraver les déséquilibres, l’excès de la demande sur le marché des biens. Il faut dans ce cas diminuer les salaires pour rendre l’embauche à nouveau rentable pour les employeurs.

26
Q

La NEK et la salaire d’efficience

A

H. LEIBENSTEIN en 1974 à partir de l’exemple des PED.
J. Y ELLEN (1984)
G. AKERLOF (1984)

Enoncée sous sa forme la plus élaborée par G. Akerlof en parant d’un constat: l’employeur est souvent incapable de mesurer l’effort de travail de chaque salarié et ses compétences (asymétrie d’information).

L’employeur fait l’hypothèse que l’intensité de l’effort sera fonction du salaire offert. Des salaires élevés permettront de motiver les salariés, ils seront plus performants. Le taux de salaire s’établit à un niveau supérieur que celui qui égaliserait l’Offre et la Demande. Le chômage est un chômage involontaire.
Ce chômage n’a pas pour fonction de faire pression sur le taux de salaire des titulaires d’emplois mais a surtout pour fonction de stimuler leurs efforts productifs par la carotte du haut salaire et par le bâton du licenciement s’il travaille mal.

Pour les néoclassiques le cout marginal du travail ne doit pas dépasser sa productivité marginale, pour la théorie du salaire d’efficience, c’est le salaire qui va pour une bonne part déterminer la productivité du travail.

27
Q

Insiders / outsiders

A

1989 : A. LINDBECK
Dennis SNOWER

Ils se posent la question: pourquoi les salaires ont-ils contribué à augmenter malgré la hausse du chômage?

Il y a les insiders et les outsiders:

Les négociations salariales sont menées dans le but de protéger l’emploi de ceux qui sont au sein de l’entreprise. Le salaire dépend alors de l’évolution de la productivité des salariés en place et non de la productivité potentielle des chômeurs. Pour un insider, seul compte le risque de perdre son emploi. Quand le chômage baisse ou se stabilise, ce risque disparait donc ils recherchent à obtenir des hausses de salaires en fonction de la productivité. Conséquence: il n’y a plus de taux de chômage d’équilibre. C’est-à-dire un taux de chômage au-delà duquel les salaires baissent et en-deçà duquel ils augmentent.

Les salaires trop élevés des insiders dissuadent les employeurs d’embaucher un outsider.

28
Q

Contrats implicites

A

C. Azariadis (1975), M. Baily (1974), D. Gordon (1974), prise en compte des salaries et employés qui n’ont pas les mêmes comportements. Les employés ont plus d’aversion pour le risque que les employeurs, conséquence simple, ils préfèrent qu’on leur verse régulièrement un salaire fixe quelque soit la conjoncture et ils redoutent d’amples fluctuations qui pourraient être dues à des salaires flexibles. Les employeurs signent une sorte de contrat implicite, en période d’expansion, la productivitémarginale des salariés sera souvent supérieure à leur salaire. Donc les salariés versent une sorte de prime d’assurance. En période de récession, les salaires sont supérieurs à la productivité marginale, ils reçoivent donc une prime d’assurance afin de garantir leur salaire en période difficile.
Avantage pour les employeurs, moyen de fidélisation de la main d’œuvre, ne pas voir partir leurs salariés les meilleurs en cas de récession ce qui suppose une rémunération supérieure. Ce salaire supérieur dissuade d’embaucher les chômeurs. A partir de là, le salaire est fixe et une baisse de la demande va entrainer une baisse de l’emploi et une hausse du chômage. Par contre le salaire réel est rigide et ne réagit plus aux fluctuations de la demande. C’est un ajustement par les quantités et non par les prix.
Les analyses de la NEK se sont heurtées à des critiques du côté des post-keynesiens qui s’appuient sur une lecture de Keynes différente: le salaire est un coût mais c’est aussi un élément déterminant du volume de la demande effective qui s’adresse aux employeurs, à travers elle du niveau de l’activité, de la production et donc de l’emploi.
Pour les économistes de la NEK ils préconisent dans certains cas des politiques structurelles que les postkeynésiens critiques comme une réduction du cout salarial par un allégement des charges sociales.

29
Q

Politiques macroéconomiques de lutte contre le chômage sont confrontées à deux phénomènes, lesquels ?

A

Ouverture croissante des économies: une partie de la demande peut se porter sur des produits étrangers (fuite, contrainte extérieure)
Investissements de productivité: une politique de relance peut se traduire par des investissements dans des biens de production plus automatisés, substitution du capital au travail.
Avec la mondialisation et l’UE, le cout du travail devient un thème majeur de controverse. Le chômage des jeunes et des travailleurs peu qualifiés auraient pour principales l’existence d’un SMIC trop élevé et ou des charges trop lourdes portant sur le travail.
Salaires net + cotisations sociales des salariés = salaire brut.
Cout salarial pour l’employeur = Salaire brut + charges patronales + impôts liés à la production.

30
Q

Politiques passives et indemnisation du chômage

A

Dans le cas des politiques passives on considère que le niveau de la demande de travail est donné (des employeurs) qu’il n’est pas modifiable, on s’efforce alors de réduire l’excédent d’offre de travail sur la demande. On cherche à gérer le déséquilibre entre offre et demande de travail soit en le rendant socialement tolérable c’est-à-dire l’indemnisation, soit en réduisant son importance par des mesures favorisant des retraits sur le marché du travail. Ou alors, en partageant le travail. Cela étant, certains transferts sociaux provoqués par ses mesures ont un effet positif sur la demande solvable quand leur bénéficiaire ont une forte propension à consommer. Les politiques passives ont une logique keynésienne d’action sur le niveau d’activité économique et par là le niveau d’emploi.

Deux types de mesures sont utilisés pour réduire le volume de la population active:
Actions sur l’immigration
Actions sur les travailleurs âgés

La plupart des PDEM et notamment depuis 1974 et le début de la crise pratiquent des mesures de freinage et de blocage à l’immigration avec des CDD non renouvelable ou encore encouragement au retour chez soi. La question qui se poses est la question de la nature des postes occupés par les immigrés rend souvent difficile le remplacement par des travailleurs nationaux parce que ce sont des postes moins qualifiés avec des conditions difficiles. Conséquence le plus souvent c’est une suppression d’emplois c’est-à-dire une réduction d’activités ou des investissements de productivité (nouvelles techniques).

Les CAA (cessation anticipé d’activité) qui concerne les travailleurs âgés. Il existe un âge légal donnant droit à la retraite en 2010 à 62 ans. La CAA consiste à se qu’un salarié se retire du marché du travail avant l’âge légal de la retraite (préretraite). Durant la période transitoire, on lui verse une indemnisation plus favorable que la pension de retraite, ces systèmes sous des formes multiples ont pris une importance considérable depuis les années 1970 dans certains pays dont la France. Mais deux problèmes apparaissent, le cout élevé de ces dispositifs qui s’ajoute à celui de l’indemnisation du chômage. Deuxièmement, un effet de dévalorisation globale du travail des plus de 50 ans. Exclusion sociale, gaspillage de qualifications acquises. L’impact varie selon les catégories de travailleurs. Pour les non qualifiés soumis à des tâches répétitives et ou pénibles, la CAA est perçue positivement. Pour d’autres, plus qualifiés cela va être ressenti comme une mise en cause de leurs aptitudes professionnelles et de leurs fonctions sociales. Depuis les années 2000 la tendance est à un recul de l’âge de départ à la retraite qui va à l’encontre de la diminution du volume des actifs âgés. En même temps, il y a de moins en moins de retraites anticipées.

Le partage du travail consiste à employer plus d’individus avec le même volume d’heure de travail (réduction du temps de travail). De ce point de vue, il y a deux modalités possibles:
Néolibérale: temps partiel
Collectivement organisé dans le cadre de lois ou d’accords entre les partenaires sociaux.
Plusieurs formes envisageables:
Durée hebdomadaire
Durée quotidienne
Durée annuelle
Durée sur l’ensemble de vie active
Plusieurs questions:
Massif?
Progressif?
Uniforme dans tous les secteurs et entreprises?
Indépendamment de leurs expositions à la concurrence internationale, de leur productivité, taille?
Compensation salariale globale ou partielle?
Pour tous les niveaux de revenus?
Faut-il si l’on réduit la durée du travail le réorganiser et faire varier sa durée hebdomadaire selon les périodes à partir d’une durée annuelle donnée?

A propos de la compensation salariale, si celle-ci est totale alors la réduction du pouvoir d’achat pour les faibles salaires serait socialement insupportable et pénaliserait en même temps la consommation.Une réduction de la durée du travail sans compensation salariale peut peser sur les couts de production face à des concurrents étrangers qui ne pratiquent pas cette réduction en créant des difficultés pour les entreprises ou utilisant une part importante de main d’œuvre par rapport au capital. Enfin, cela peut pousser les chefs d’entreprise à rechercher des gains de productivité en limitant les embauches. Ces questions sont au cœur des politiques de réduction du temps de travail depuis les années 1970 et même avant (les années 1930).

A propos des RTT on peut distinguer 3 groupes de pays:
Logique fordienne prédomine largement et où l’on privilégie la flexibilité quantitative externe sans recourir à la réduction du temps de travail. Espagne, Etats-Unis, Portugal, R-U.
Au Japon, la réduction du temps de travail s’est heurtée à différents obstacles: pénurie de main d’œuvre et résistance des employeurs et employés.
France et Italie : la réorganisation du temps de travail a été imposée par la logique de rentabilité des entreprises et non par celle de réduction du temps de travail et du partage du travail. En 1982, le gouvernement français de Pierre Mauroy réduit le temps de travail de 40 à 39h. Faible résultat sur l’emploi. Par la suite, on assiste à un désengagement de l’Etat (M. Maruani). Loi Robien en 1996 sur la réduction du temps de travail avec deux optiques : aboutir à de nouvelles embauches (tactique offensive) et pour éviter de licencier (tactique défensive). L’entreprise bénéficie de réduction de charges notamment d’un allégement des charges patronales (en direction de la sécurité sociale) sur 7 ans. L’idée d’une baisse de revenu n’est pas écartée mais elle doit être négociée. Cette loi va être non reconduite, en 1998 et en 2002 avec les lois Aubry. Il s’agit de passer de 39 à 35 heures de travail. Dans un premier temps pour les entreprises de 20 salariés et plus puis les autres en 2002. En contre partie, un maintien des salaires mais pas une augmentation et annualisation du temps de travail. Objectif de réduction du chômage et de création d’emplois. Denis Clerc estime qu’il y a eu des créations importantes. Depuis 2002 avec Chirac et Sarkozy, la réforme Aubry a été remise en question avec des dérogations.

En Allemagne, en Belgique, au Danemark et aux Pays-Bas, on assistait depuis les années 80 à une dynamique de réduction du temps de travail. En Allemagne, réduction du temps de travail à 35h dans la métallurgie. Ces politiques ont été freinées.

La politique d’indemnisation du chômage ne vise pas à lutter contre le chômage même si dans une perspective keynésienne en soutenant la demande, cela peut contribuer à la lutte contre le chômage (demande effective). L’indemnisation du chômage a surtout pour but d’atténuer les effets du chômage sur les chômeurs et leurs familles.

Les mécanismes d’indemnisation mêlent deux logiques :

Assurance : Bismarck. Concerne les individus qui ont déjà travaillé pendant une période donnée. Le montant et la durée des prestations dépend des salaires et du travail effectué. Les prestations sont financées sur des cotisations assises sur les salaires.
Assistance : Beveridge. Ces prestations sont liées à la situation de l’individu. Le montant est forfaitaire, il ne dépend pas de la situation familiale. Son financement est lié à l’impôt.

Si l’on prend le cas de la France, on constate du dislocation croissante entre assistance et assurance, un accroissement des chômeurs relevant de l’assistance. Hausse du chômage de longue durée et de très longue durée (deux ans et plus), chômage répétitif, emplois précaires qui ne permet par d’obtenir une indemnisation par le régime d’assurance.

Dans une perspective dynamique, dans une première étape alors que l’on espérait une réduction à MT du chômage, le montant et la durée de l’indemnisation du chômage ont été augmentés. Dans une deuxième étape, le gonflement du cout de l’indemnisation a mis en péril le régime d’indemnisation des chômeurs. Les thèses néo-libérales ont influencé les politiques d’indemnisation du la base d’un postulat : des niveaux plus faibles d’indemnisation, des durées plus faibles, un contrôle renforcé de la réalité de la recherche d’emploi, l’obligation d’accepter une offre d’emploi inférieure à la qualification du demandeur. Tous ces éléments vont contribuer à faire baisser le nombre de chômeurs volontaires. Depuis, dans cette logique, dans les années 1980, des politiques vont être mises en oeuvre pour durcir les règles d’indemnisation du chômage.
Des exemples :
Conditions d’accès plus strictes : Irlande
Diminution de la durée d’indemnisation : France, Danemark, Portugal
Dégressivité des allocations : Espagne, Portugal
Renforcement des devoirs des chômeurs : Royaume-Uni
La Belgique a augmenté le niveau d’indemnisation et rendu plus facile l’accès à l’assurance chômage des moins de 25 ans.

31
Q

Politiques actives

A

A la différence des politiques passives, les politiques actives tentent d’agir même à la marge sur la demande de travail tout en sachant qu’il est avant tout déterminé par des variables macroéconomiques. Deux types de pratiques :
Subventions à l’emploi
Politiques de formation

Dans les deux cas, l’objectif est d’obtenir une croissance plus utilisatrice de travail en ralentissant, voire en inversant le processus de substitution du capital au travail.

Mesures de création directe d’emplois : exemple de la France qui en 1981-82 a créé des emplois de fonctionnaires (mais critiques). Depuis 2007, la France s’est alignées sur les autres en fixant des objectifs précis du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Subventions à l’emploi : aides pour maintenir ou créer des emplois, de façon moins directe. Logique très néoclassique. Il s’agit d’obtenir une réduction du coût salarial pesant sur l’employeur pour rendre l’embauche plus attractive.

3 groupes de mesures :

Subventions pour éviter des suppressions d’emplois (défensif).
Prise en charge de chômage partiel : mise à pied temporairement de salariés sans rupture du contrat de travail. Aides aux entreprises en difficultés.
Aides à la création d’emplois (primes, exonérations fiscales et de charges sociales…) dans des zones touchées fortement par le chômage.
Incitations à l’embauche : prise en charge partielle, totale du salaire pendant une durée donnée.

Ces mesures ne sont pas nécessairement liées à la création d’emplois nouveaux et ont pour cible des catégories particulières de travailleurs (jeunes, âgés, chômeurs de longue durée, peu qualifiés…).

Débat et critique:

Effet réel sur l’emploi ?
Phénomènes de substitution ?

Effets pervers :

Effet de substitution : un employeur qui a décidé d’embaucher choisir un jeune en contrat de qualification plutôt qu’une chômeur de 30 ou 40 ans ou encore un chômeur de longue durée plutôt qu’un chômeur licencié depuis 3 mois afin de bénéficier des avantages de retour à l’emploi.
Effet d’aubaine : des entreprises profitent d’exonérations, de subventions en réalisant des embauches qu’elles auraient faites de toute façon.
Effet d’appel : un supermarché s’installe dans une région en créant 100 emplois, à partir de là, les perspectives d’embauches poussent certaines personnes à s’inscrire à pôle emploi.

En fait, l’effet principale des politiques ciblées d’emploi est d’éviter la marginalisation de publics touchés fortement par le chômage et d’assurer une plus grande fluidité du marché du travail. Pour peser sur le cout de la main d’oeuvre, les politiques d’emplois peuvent aussi viser à rendre le marché plus flexible en réduisant ou en éliminant les rigidités à la baisse, par exemple : supprimer le salaire minimum. Diminution du pouvoir des syndicats sur l’embauche et la fixation du salaire, suppression du «closed shop».
Elles peuvent aussi rendre le cadre législatif des embauches plus souple. Rendre plus facile les conditions de licenciement…

Politiques de formation : elles rentrent dans la flexibilité fonctionnelle, pour but d’adapter la main d’oeuvre aux emplois offerts en améliorant la qualification des salariés (et en l’adaptant), en facilitant les reconversions imposées par les mutations du système productif et également en assurant un minimum de formation à ceux qui n’ont pas réussi à l’obtenir dans le système scolaire (150.000 sortent du système scolaire chaque année). Il ne faut pas ignorer qu’en France, la formation professionnelle est de loin le poste le moins développé au sein des dépenses pour l’emploi.

3 grandes questions se posent :

La formation est-elle un instrument d’insertion professionnelle effective ou seulement un outils, camouflage du chômage (stage parking) ? Certains cycles d’enseignement n’offrent aucune perspective d’insertion durable sur le marché du travail, c’est également le cas de certains stages. Des jeunes sans formation qui ont une attitude de refus profond à l’égard de toute formation (cercle vicieux). Seule une première expérience du travail fera naitre chez ses individus, le besoin de formation. Seule des méthodes moins traditionnelles, plus interactives permettront de satisfaire ces besoins de formation. Il faut donc à la fois éliminer les formations parking au profit des formations réellement qualifiantes.

La formation professionnelle est elle un facteur de baisse du chômage ? Ou seulement un facteur d’une meilleure employabilité ? C’est certain sauf pour les formations parking. Il est clair que les statistiques montrent que la probabilité de trouver un emploi est corrélée au degré de formation. Par contre, rien ne permet de prouver que la formation soit, à elle seule un facteur de baisse du chômage, sauf dans le cas d’une pénurie de main d’oeuvre.

La formation est elle un facteur de réduction ou au contraire d’aggravation des inégalités face à l’emploi et au chômage ? On parle de la formation continue. Malheureusement, les statistiques montrent que la probabilité de recevoir une formation augmente lorsque l’on s’élève dans la hiérarchie professionnelle. Exemple : en France, le taux d’accès annuel d’un ouvrier à la formation permanente est de 36% contre 58% pour un ingénieur. En France, un actif non-diplômé à 3,1 fois moins de chance d’accéder à une formation continue qu’un actif diplômé post-bac. En Suède : 1,8 fois. Des mesures ont été prises en faveur des catégories les plus défavorisées avec plusieurs lois : 1971 l’obligation annuelle pour tout établissement d’affecter une fraction de la masse salariale au financement de la formation des salariés. La formation des chômeurs incombe aux pouvoirs publics. En 2003 et 2009 sur la formation permanente avec un prolongement en 2004 et 2009 avec deux lois. Malgré ces mesures, l’expérience montre que même dans ces cas, ce sont toujours parmi les bénéficiaires de la formation ceux qui ont le meilleur niveau initial qui font un meilleur usage de la formation.

Qu’est ce qui accentue les inégalités ?
Ce sont les attitudes des formateurs (méthodes pédagogiques)…

Deux types de contrat mis en place par le gouvernement actuel :
Contrat de génération : les générations anciennes doivent faire bénéficier les nouvelles générations de leur expérience
Emploi d’avenir