C1 CH8 : Les anémies Flashcards
Décrire : Le terme érythron (4)
- désigne l’ensemble anatomique et fonctionnel qui sert à maintenir constante la masse des globules rouges circulants durant la vie humaine
- Chez l’adulte, 200 milliards d’érythrocytes doivent être remplacés chaque jour afin de compenser pour la destruction physiologique d’un nombre équivalent de cellules.
- Du point de vue anatomique, comprend deux compartiments qui sont la moelle osseuse, siège de l’érythropoïèse, et la circulation sanguine, lieu de déversement des érythrocytes transporteurs d’oxygène.
- Du point de vue de sa cinétique, le système comporte également trois compartiments (Figure 1) dont l’équilibre est maintenu ou modifié, selon le besoin, par un système de régulation spécifique impliquant un facteur de croissance, l’érythropoïétine.
Décrire : La prolifération dans l’érythropoïèse (2)
- Dans la moelle osseuse, la cellule progénitrice de l’érythropoïèse ou CFU-E, stimulée par l’érythropoïétine, donne naissance, après 4 ou 5 mitoses successives, à une génération de 16 ou 32 cellules-filles appelées érythroblastes ou normoblastes.
- Dure normalement entre trois et quatre jours, mais elle peut être accélérée selon le besoin, en fonction du degré de stimulation.
Décrire : La maturation dans l’érythropoïèse (2)
- Ce compartiment fonctionnel est caractérisé par l’acquisition progressive des attributs morphologiques et fonctionnels du globule rouge normal: synthèse progressive de l’hémoglobine dans le cytoplasme et perte éventuelle du noyau et du pouvoir de division cellulaire.
- Lorsqu’on examine au microscope un frottis de moelle osseuse, on peut distinguer, selon la quantité d’hémoglobine qu’ils contiennent, des érythroblastes à différents stades de maturation (basophiles, polychromatophiles et orthochromatiques).
- Une fois le noyau expulsé, la cellule devient un réticulocyte prêt à passer dans la circulation.
- Le tout dure environ 5 jours dans la moelle et une journée de plus dans le sang périphérique, journée pendant laquelle les réticulocytes se transforment en globules rouges mûrs.
Le globule rouge mature survit combien de temps? (1)
pendant environ quatre mois (110-120 jours)
Le globule rouge mature survit pendant environ quatre mois (110-120 jours) dans la circulation grâce à quoi? (2)
- à son étonnante déformabilité,
- assurée par le maintien d’un métabolisme énergétique normal (glycolyse anaérobie).
Nommez : . Le principal site de destruction physiologique des érythrocytes (1)
est la pulpe rouge de la rate, chargée de macrophages
Une fois l’éryhtrocytes détruit, les constituants vont où? (2)
- L’hémoglobine libérée y est principalement convertie en bilirubine laquelle, après conjugaison au foie avec l’acide glycuronique, est excrétée dans la bile.
- Le fer, lui, est réutilisé pour l’érythropoïèse.
La régulation fonctionnelle de l’érythron est assurée par une boucle de rétroaction classique dont l’intermédiaire est quoi? (1)
est l’érythropoïétine ou EPO
L’érythropoïétine est élaborée et sécrétée par quoi? (1)
principalement par les cellules péritubulaires du rein sous l’influence de la pression partielle en oxygène (PO2) qui prévaut dans la circulation avoisinante.
Nommez : Les principaux effets de l’érythropoïétine (3)
- de stimuler la prolifération des progéniteurs érythropoïétiques (BFU-E et CFU-E),
- d’accélérer la maturation des érythroblastes,
- d’accélérer le passage des réticulocytes au sang circulant.
La résultante normale d’une stimulation par l’érythropoïétine est donc de faire quoi? (2)
- rétablir la masse érythrocytaire devenue incapable d’assurer l’oxygénation adéquate des tissus.
- La moelle osseuse ainsi stimulée peut augmenter sa production érythrocytaire jusqu’à un maximum d’environ huit fois son taux de base.
Nommez les autres co-facteurs de l’érythropoïèse (3)
- la vitamine B12
- l’acide folique
- le fer
Définir : Anémie (2)
- L’anémie est définie par une diminution de la concentration circulante de l’hémoglobine (exprimée en g/l sur la formule sanguine) en deçà des valeurs générale- ment considérées comme normales.
- Il faut noter que la limite inférieure de la concentra- tion normale d’hémoglobine, définie par deux écarts-types sous la moyenne, varie selon l’âge et les circonstances de la vie
C’est quoi la relation entre les sx et signes cliniques de l’anémie et l’hémoglobine?
Ces derniers ne sont pas nécessairement en relation étroite avec la concentration mesurée de l’hémoglobine.
Sur le plan clinique, la tolérance à l’anémie varie comment? (1)
varie de façon importante selon l’âge et l’état général du malade ainsi que selon la rapidité d’installation de l’anémie (les anémies chroniques sont beaucoup mieux tolérées).
L’anémie elle-même comporte peu de manifestations cliniques spécifiques si ce n’est quoi? (3)
- la pâleur : peau, plis de la main, muqueuses (bouche et conjonctives)
- l’asthénie, plus ou moins importante selon le cas
- l’ictère, lorsqu’il y a hémolyse.
Par contre, plusieurs symptômes et signes physiques associés à l’apparition d’une anémie reflètent surtout quoi? (3)
- l’activation de mécanismes compensatoires :
- tachycardie, palpitations, plus marqués à l’effort
- céphalée pulsatile, acouphènes
- dyspnée d’effort, orthopnée, œdème malléolaire.à
- l’état de la circulation : (perméabilité vasculaire)
- angine de poitrine
- claudication intermittente
- ischémie cérébrale transitoire.
- l’expression de la maladie causale :
- fièvre (maladie inflammatoire)
- paresthésies, perte d’équilibre (Maladie de Biermer)
- douleurs épigastriques, méléna, etc. (ulcère gastroduodénal)
- ménorragies et/ou métrorragies.
Nommez : Les principaux mécanismes producteurs d’anémie (3)
- Défaut de prolifération
- Défaut de maturation
- Survie raccourcie des érythrocytes
Les anémies par défaut de prolifération sont causées par quoi? (3)
- 1) par une insuffisance numérique ou fonctionnelle des progéniteurs érythropoïétiques (BFU-E ou CFU-E),
- 2) par une altération quelconque du microenvironnement médullaire ou encore
- 3) par une production ou une efficacité insuffisantes de l’érythropoïétine.
Décrire l’anémie par défaut de maturation (2)
- Une prolifération normale ou accrue est parfois rendue inefficace par l’incapacité des érythroblastes à acquérir leurs caractères morphologiques et fonctionnels normaux,
- ce qui entraîne parfois leur destruction précoce au sein même de la moelle (érythropoïèse inefficace).
L’anémie par défaut de maturation est causée par quoi? (1)
le plus souvent par une carence des cofacteurs essentiels de l’érythropoïèse comme le fer, l’acide folique ou la vitamine B12.
Les anémies par survie raccourcie des érythrocytes résultent de quoi? (3)
- une hémorragie,
- une destruction prématurée des globules rouges in vivo (hémolyse) pouvant survenir dans la circulation elle-même (hémolyse intravasculaire),
- ou dans certains organes comme la rate et le foie (hémolyse extravasculaire).
Les réticulocytes sanguins peuvent être identifiés et énumérés comment? (1)
- par les automates de laboratoire à l’aide de fluorochromes se liant spécifiquement à l’ARN des ribosomes encore présents dans le cytoplasme cellulaire à ce stade de la maturation.
Complétez la phrase
Normalement, la moelle osseuse doit remplacer chaque jour environ ___ de la masse des érythrocytes circulants
Normalement, la moelle osseuse doit remplacer chaque jour environ 1/100ième de la masse des érythrocytes circulants
La maturation finale des réticulocytes a lieu où?
dans le sang périphérique
La maturation finale des réticulocytes dure combien de temps? (1)
environ 24 heures.
On devrait s’attendre, chez un individu en bonne santé, à ce que les réticulocytes représentent environ __% du nombre total des globules rouges circulants. (2)
- Dans ces circonstances, on devrait s’attendre, chez un individu en bonne santé, à ce que les réticulocytes représentent environ 1% du nombre total des globules rouges circulants.
- Afin de tenir compte d’une certaine imprécision liée à la technique, on admet généralement que la réticulocytose normale varie entre 0.5% et 2% du nombre d’érythrocytes circulants.
En cas d’anémie, est-que la réticulocytose est une donnée importante? (1)
La réticulocytose est une donnée essentielle à obtenir dans l’investigation initiale de tout cas d’anémie car elle permet au clinicien d’évaluer l’état de la production érythrocytaire et de savoir si une anémie possède un caractère REGÉNÉRATIF (production augmentée) ou NON-REGÉNÉRATIF (production normale ou diminuée).
Sur le rapport d’une formule sanguine, la réticulocytose peut être exprimée de deux façons. Nommez les.
- soit en pourcentage (ex : 0,015 ou 1,5%)
- soit en valeur absolue (ex : 65 x 109/l).
La morphologie des érythrocytes sert à quoi? (2)
- Cet indicateur est extrêmement important en clinique puisqu’il sert de base à une CLASSIFICATION OPÉRATIONNELLE DES ANÉMIES (Tableau 6).
- Les renseignements relatifs aux constantes érythrocytaires et les particularités morphologiques observées lors de l’examen du frottis sanguin font partie intégrante du résultat de la formule sanguine et doivent être analysés soigneusement dans la démarche conduisant au diagnostic étiologique d’une anémie.
Décrire : Les constantes (ou indices) érythrocytaires
- Il s’agit de valeurs MOYENNES calculées à partir des données de base de la formule sanguine (Hb, Hcte, numération érythrocytaire) et qui permettent au clinicien de déterminer si, dans un cas donné, une anémie est de type NORMOCYTAIRE, MICROCYTAIRE ou MACROCYTAIRE d’une part et NORMOCHROME ou HYPOCHROME d’autre part.
- Pour un rappel de la manière dont on calcule les constantes érythrocytaires, voir le chapitre 2 de ce cahier, au paragraphe 2.5: « Les constantes érythrocytaires »
Associez VGM, TGMH et CGMH avec :
- Indice de loin le plus sensible et le plus utile.
- En pratique inutile, puisqu’il n’apporte rien de plus que le VGM
- Indice utile, mais relativement peu sensible
- VGM : Indice de loin le plus sensible et le plus utile.
- TGMH : En pratique inutile, puisqu’il n’apporte rien de plus que le VGM
- CGMH : Indice utile, mais relativement peu sensible
Est-ce que les constantes érythrocytaires moyennes suffisent pour dx une anémie? (3)
- Les constantes érythrocytaires moyennes ne suffisent pas à elles seules à décrire de façon complète les anomalies morphologiques susceptibles d’être associées à une anémie.
- C’est pourquoi un examen microscopique attentif du frottis sanguin avec description de toutes les anomalies observées constitue une étape importante du diagnostic dans tous les cas.
- Cet examen est habituellement effectué par le ou la technologiste en hématologie qui note, sur le résultat de la formule sanguine, les anomalies observées
Nommez les anomalies morphologiques susceptibles d’être associées à une anémie (3)
- Anomalies du diamètre des globules rouges
- Anomalies de la coloration des globules rouges
- Anomalies de la forme des globules rouges
Nommez les Anomalies du diamètre des globules rouges (3)
- microcytose
- anisocytose
- macrocytose
Nommez les Anomalies de la coloration des globules rouges (4)
- anisochromie
- hypochromie
- polychromatophilie
- présence de corps d’inclusion
Nommez les Anomalies de la forme des globules rouges (5)
- poïkilocytose
- sphérocytes ou ovalocytes
- acanthocytes ou schistocytes
- cellules en larmes
- cellules en cible. etc.
Nommez les raisons d’anémies normochromes-normocytaires (VGM et CGMH normaux) (2)
- a. Non-régénératives -> Défaut de prolifération
- b. Régénératives -> Survie raccourcie (hémorragie aiguë ou hémolyse)
Nommez les raisons d’anémies microcytaires-hypochromes (VGM et CGMH diminués) (2)
Défaut de maturation du cytoplasme
- a) Non-régénératives -> Carence en fer
- b) Régénératives -> Thalassémie majeure ?
Nommez les raisons d’anémies macrocytaires (VGM augmenté, CGMH normale) (2)
- a. Non-régénératives -> Défaut de maturation du noyau
- b. Régénératives -> Survie raccourcie (avec forte réticulocytose)
Nommez les principales causes d’anémie en % (6)
Lorsqu’il existe une destruction anormale des érythroblastes ou des érythrocytes circulants in vivo (hémolyse intramédullaire ou périphérique), on peut retrouver dans le plasma certaines substances chimiques dont la concentration anormale témoigne de ce processus de destruction.
Nommez les. (3)
- La bilirubine non conjuguée ou indirecte
- La lactate déshydrogénase (LDH) du sérum
- L’haptoglobine
La bilirubine non conjuguée ou indirecte s’élève quand et comment dans l’anémie? (2)
- s’élève de manière caractéristique dans les hémolyses périphériques, et de façon moins marquée dans les hémolyses intramédullaires.
- Cette augmentation de la bilirubine se traduit souvent par la présence d’un ictère à l’examen physique.
La lactate déshydrogénase (LDH) du sérum pêut s’augmenter comment dans l’anémie? (1)
peut atteindre des concentrations très élevées lorsqu’il y a hémolyse périphérique intravasculaire ou dans les cas d’hémolyse intramédullaire due à la destruction massive des érythroblastes (ex : anémie de Biermer).
L’haptoglobine peut varier comment et quand dans l’anémie? (3)
- L’haptoglobine est une protéine sérique à laquelle se lie préférentiellement l’hémoglobine libre lorsqu’elle s’échappe accidentellement du cytoplasme érythrocytaire.
- Le complexe haptoglobine-hémoglobine ainsi formé est rapidement retiré de la circulation par le système réticulo-endothélial.
- Lorsque la clairance du complexe excède la synthèse hépatique de l’haptoglobine , sa concentration mesurable dans le sang s’abaisse de façon importante et témoigne la plupart du temps d’une hémolyse extravasculaire ou intravasculaire.
Est-ce le myélogramme et la biopsie de moelle est utile pour l’anémie?
Le myélogramme et la biopsie de moelle (voir chapitre 3 de ce cahier) peuvent s’avérer utiles dans l’établissement du diagnostic de certains cas d’anémie lorsque les autres examens n’apportent pas de renseignements suffisants.
Un examen de la moelle effectué dans ces circonstances permet d’évaluer quoi? (4)
- la richesse ou cellularité hématopoïétique de la moelle,
- les proportions occupées par les cellules des différentes lignées hématopoïétiques. Normalement, on retrouve environ 3 précurseurs myéloïdes ou granulo- cytaires pour un érythroblaste (rapport M/E de 3:1). Il peut être très utile, face à une anémie, de pouvoir déterminer si la lignée érythroblastique est hypoplasiée (ex : défauts de prolifération) ou, au contraire, hyperplasiée comme, par exemple, dans les hémolyses.
- l’aspect morphologique des érythroblastes, surtout dans l’identification d’un défaut de maturation : la présence de changements mégaloblastiques, par exemple, dans les déficits en acide folique (très rare) ou en vitamine B12.
- la présence, dans certains cas, de cellules étrangères à la moelle (métastases, fibrose, granulomes).
Décrire les anémies par défaut de prolifération (4)
- caractère NON-RÉGÉNÉRATIF
- c’est-à-dire dont la réticulocytose 100 x 109/l, ce qui constitue une réponse médullaire inadéquate en présence d’anémie.
- Le degré d’anémie (concentration d’hémoglobine) peut être très variable selon la cause et la durée.
- Ce type d’anémie ne s’accompagne généralement pas d’anomalie morphologique très frappante des érythrocytes à l’examen du frottis sanguin.
- Elles sont la plupart du temps NORMOCHROMES ET NORMOCYTAIRES (VGM et CGMH normaux).
Pour les anémies par défaut de prolifération, l’examen de la moelle osseuse après aspiration et biopsie peut montrer quoi? (2)
- soit une diminution de la cellularité globale et/ou du rapport M/E, i.e. du nombre relatif d’érythroblastes,
- soit une infiltration par de la fibrose ou par des cellules tumorales.
Qu’est-ce qu’on retrouve dans le sérum dans les anémies par défaut de proliferation? (1)
On ne retrouve PAS dans le sérum de produits témoignant d’une destruction accélérée des érythroblastes ni des érythrocytes circulants.
Nommez les atteintes primitive de la moelle qui causent de l’anémie (2)
- Remplacement de l’espace médullaire (myélophtisie)
- Déficience de la cellule-souche : l’aplasie médullaire
- Les aplasies sélectives ou « érythroblastopénies »
- Les aplasies globales («anémie aplasique» ou «aplasie médullaire»)
Par rapport aux anémies, nommez les causes : Remplacement de l’espace médullaire (myélophtisie) (2)
- Il s’agit presque toujours de proliférations malignes originant des cellules hématopoïétiques (leucémies ou lymphomes) ou de métastases à distance d’autres cancers.
- Parfois, il s’agit d’une prolifération fibroblastique (myélofibrose) ou, plus rarement, d’un infiltrat granulomateux, comme dans la tuberculose ou la sarcoïdose.
Les anémies par remplacement de l’espace médullaire se présente comment sur les frotis? (3)
- Ces anémies se manifestent souvent sur le frottis sanguin par la présence de cellules hématopoïétiques immatures d’origine médullaire (érythroblastes, myélocytes, etc.), cellules qu’on ne retrouve pas normalement dans le sang périphérique.
- On croit que la délicate barrière anatomique qui sépare normalement la moelle du sang circulant a été endommagée par le processus qui infiltre l’espace hématopoïétique.
- On qualifie ce phénomène de “leuco- érythroblastose”.
En corollaire, la présence au frottis sanguin d’une leuco érythroblastose doit toujours évoquer la possibilité de quoi?
d’une infiltration de la moelle par des cellules anormales comme mécanisme de production d’une anémie.
Décrire la classification des anémies par défaut de prolifération (2)
- Atteinte primitive de la moelle
- Espace médullaire
- Remplacement ou envahissement
- Cellule-souche et progéniteurs (CFU-E)
- Aplasie ou hypoplasie
- Espace médullaire
- Défaut de stimulation érythropoïétique
- Maladies rénales
- Maladies inflammatoires
- Maladies endocriniennes
- Le rôle du fer
Décrire : Les aplasies sélectives ou « érythroblastopénies » (2)
- ans ces cas, la lignée érythroblastique est la seule à disparaître de la moelle qui semble normale par ailleurs.
- Il s’agit de situations TRÈS RARES qui peuvent être : congénitales ou acquises
Décrire : Les aplasies sélectives ou « érythroblastopénies » congénitales (3)
- comme c’est le cas dans l’anémie de Blackfan-Diamond, une mala- die transmise selon le mode autosome dominant avec pénétrance variable.
- Cette maladie très rare est habituellement diagnostiquée durant l’enfance.
- Elle est souvent améliorée par l’administration de corticostéroïdes.
Décrire : Les aplasies sélectives ou « érythroblastopénies » acquises (3)
- comme dans l’érythroblastopénie auto-immune, parfois associée à la présence d’un thymome ou d’une leucémie lymphoïde chronique.
- Une érythroblastopénie acquise peut également survenir à la suite d’une infection par le Parvovirus B19, pour lequel les progéniteurs (CFU-E) et précurseurs (érythroblastes) de l’érythropoïèse sont dotés de récepteurs spécifiques.
- La liaison du virus à ce récepteur entraîne habituellement une suppression sélective et transitoire de l’érythropoïèse.
Décrire : Les aplasies globales («anémie aplasique» ou «aplasie médullaire») (3)
- Ici, ce sont les trois lignées hématopoïétiques (érythroblastique, granulocytaire et mégacaryocytaire) qui disparaissent plus ou moins complètement de l’espace médullaire, témoignant d’une déficience de la cellule-souche multipotentielle myéloïde.
- Dans le sang périphérique, la maladie se manifeste non seulement par une anémie, mais par une pancytopénie (diminution simultanée du nombre des érythrocytes, des leucocytes et des plaquettes).
- Comme les précédentes, ces aplasies ou hypoplasies peuvent être : Congénitales et Acquises
Décrire : Les aplasies globales congénitales (3)
- le meilleur exemple connu étant la maladie de Fanconi, une aplasie médullaire observée chez le nourrisson et parfois associée à des anomalies de la formation osseuse (absence de radius, par exemple).
- Une forme frustre de la maladie de Fanconi peut parfois être diagnostiquée à l’âge adulte seulement.
- Là encore, il s’agit d’une maladie très rare.
Décrire : Les aplasies globales acquises (2)
- ce sont les formes observées le plus souvent bien que leur prévalence ne dépasse guère 4 à 5 cas par million de population par année en Amérique du nord.
- Néanmoins, comme cette maladie au pronostic redoutable peut être maintenant traitée avec succès dans une proportion importante de cas, il importe d’en connaître les principales caractéristiques.
Nommez les étiologies des aplasies globales (4)
- Agents toxiques
- Médicaments
- Infections virales
- Idiopathiques
Nommez les agents toxiques qui causent des aplasies globales (2)
- l’exposition à certaines SUBSTANCES CHIMIQUES, comme
- les dérivés du benzène (solvants domestiques type Varsol)
- ou de l’arsenic
- ainsi que les insecticides comme le Chlordane, le DDT et le malathion, a été associée de façon régulière au développement d’aplasies médullaires.
- De la même manière, les RADIATIONS IONISANTES (rayons X, gamma, bêta et neutrons) sont reconnues capables de produire des aplasies en fonction de la dose reçue (pensez à Tchernobyl!)
Nommez les agents médicaments qui causent des aplasies globales (3)
- on distingue d’abord ceux dont l’effet est généralement prévisible et lié à la dose.
- Il s’agit principalement des médicaments utilisés en chimiothérapie du cancer, comme les alkylants et les antimétabolites (cyclophosphamide, méthotrexate, etc.).
- Il y a ensuite tous ceux dont l’effet est imprévisible et résulte d’une idiosyncrasie. Les plus fréquemment cités sont le chloramphénicol, certains antithyroïdiens de synthèse, les anticonvulsivants, les sulfas et au total près de 150 autres médicaments courants au sujet desquels une association possible avec l’apparition d’une aplasie médullaire a été rapportée dans la littérature.
Nommez les infections virales qui causent des aplasies globales (3)
des aplasies médullaires graves ont été rapportées au décours
- d’hépatites virales,
- de mononucléoses infectieuses (virus d’Epstein Barr)
- ou de grippes banales.
Décrire : Les aplasies globales idopathiques (4)
- dans plus de la moitié des cas rapportés, aucune des causes énumérées ci-dessus n’a pu être identifiée ni même sérieusement soupçonnée.
- On croit de plus en plus, sur la foi de nombreuses observations cliniques, que l’aplasie résulte dans ces cas d’un phénomène auto-immun où un clone anormal de lymphocytes T autoréactifs s’attaquerait à la cellule souche ou aux progéniteurs très immatures de l’hématopoïèse.
- Dans certains cas, le facteur déclenchant pourrait être une infection virale passée cliniquement inaperçue.
- Malgré plusieurs efforts déployés en ce sens, il n’existe encore aucun test de laboratoire courant qui permette d’identifier un tel mécanisme avec certitude.
Décrire la présentation clinique : Les aplasies globales (3)
Les symptômes et signes de la maladie apparaissent presque toujours de façon insidieuse. Ils sont directement reliés à la diminution graduelle du nombre des cellules sanguines circulantes, aboutissant de façon successive ou simultanée à:
- une anémie (symptômes et signes déjà décrits)
- une neutropénie, se manifestant principalement par des infections (voir le chapitre de ce cahier sur les neutropénies)
- une thrombocytopénie, manifestée par des hémorragies anormales (voir le cahier sur les maladies de l’hémostase).
Décrore pronostic : Les aplasies globales («anémie aplasique» ou «aplasie médullaire») (3)
- Lorsque l’aplasie est sévère et non traitée, près de 80% des malades risquent de mourir éventuellement d’infection ou d’hémorragie dans les 12 mois qui suivent le diagnostic.
- Chez les autres, une rémission spontanée, partielle ou complète, peut être espérée.
- Malheureusement, il est impossible de prédire avec exactitude l’évolution dans un cas particulier.
Décrore tx : Les aplasies globales («anémie aplasique» ou «aplasie médullaire») (4)
Les principales mesures qui doivent être appliquées sont :
- LE RETRAIT IMMÉDIAT DE TOUT MÉDICAMENT, MÊME ANODIN EN APPARENCE.
- Le tx de support sous forme d’isolement de protection, d’antibiothérapie à large spectre, ainsi que de transfusions d’érythrocytes et de plaquettes au besoin.
- Si l’aplasie ne se corrige pas spontanément après le retrait de tout médicament jugé potentiellement nocif, on préconise alors un traitement immunosuppresseur à base de cyclosporine et de sérum anti- lymphocytaire associé ou non à un facteur de croissance hématopoïétique appelé eltrombopag. Selon les résultats d’études publiées, cette forme de traitement peut conduire à une rémission partielle ou complète dans à 60% à 90% des cas d’aplasie médullaire globale.
- Une allogreffe de moelle osseuse peut être envisagée d’emblée si le malade est âgé de moins de 40 ans et s’il possède dans sa fratrie un donneur compatible. La recherche d’un tel donneur dans la fratrie doit donc être entreprise très tôt après le diagnostic. La décision de procéder à une greffe dépendra de la sévérité de l’aplasie et de l’évaluation soigneuse du rapport risque/bénéfice de cette forme de traitement dans chaque cas.
Décrire comment ces maladies peuvent causer une anémie : Les maladies rénales (2)
- Une atteinte suffisamment importante de la fonction rénale (débit de filtration glomérulaire < 35 ml/minute), quelle qu’en soit la cause, s’accompagne presque toujours d’une anémie due à l’insuffisance de production/secrétion d’érythropoïétine par les cellules juxtaglomérulaires rénales.
- L’observation d’une anémie sévère (Hb de 60 ou 70 g/L) et chronique associée à une diminution importante des taux d’érythropoïétine circulante était jusqu’à récemment monnaie courante chez les patients qui fréquentent les unités d’hémodialyse.
Comment traiter une anémie causé par maladies rénales? (2)
- Le traitement de cette anémie est d’abord celui de la maladie causale lorsque possible, pouvant aller jusqu’à la greffe rénale.
- L’administration paren- térale d’érythropoïétine humaine biosynthétique (EprexMC ou AranespMC), est par ailleurs très efficace pour corriger ce type d’anémie chez les insuffisants rénaux .
Les états inflammatoires associés à certaines infections ou maladies chroniques (tuberculose, arthrite rhumatoïde, artérite temporale, polymyalgia rhumatica) de même qu’à certains cancers (lymphomes, hypernéphromes) s’accompagnent de quoi?
s’accompagnent presque toujours d’une anémie non-régénérative d’intensité modérée (90-100 g/L) et de caractère normochrome- normocytaire.
Pourquoi est-ce que les maladies inflammatoires chroniques causent de l’anémie? (4)
- Ces maladies ont pour dénominateur commun la production et la sécrétion en grande quantité par les macrophages “activés” de certaines cytokines dont l’interleukine-1, l’interleukine-6, le TNF (tumor necrosis factor) et l’interféron-gamma.
- Ces médiateurs inflammatoires possèdent de multiples effets biologiques dont le mieux connu est celui de stimuler la synthèse hépatique du fibrinogène, entraînant presque invariablement une élévation de la vitesse de sédimentation des érythrocytes.
- Parmi leurs autres effets, certains ont une influence directe sur l’érythropoïèse, dont :
- 1) une diminution légère mais significative de la durée de vie des érythrocytes,
- 2) une diminution de la sensibilité des CFU-E médullaires à l’érythropoïétine,
- 3) le maintien d’un taux anormalement faible d’érythropoïétine circulante pour le degré d’anémie, et
- 4) une inhibition du recyclage normal du fer pour l’érythropoïèse
C’est quoi le tx de l’anémie causé par des maladies inflammatoires chroniques (3)
- Le traitement de la maladie causale doit être la première mesure à envisager pour la correction de ce type d’anémie.
- Lorsque cela s’avère impossible et que le patient présente des symptômes suffisamment importants, il faut parfois recourir à la transfusion sanguine.
- L’administration d’érythropoïétine synthétique aux doses recommandées dans l’insuffisance rénale est généralement peu efficace dans ce type d’anémie.
Plusieurs hormones endocrines sont capables de moduler l’effet d’une quantité donnée d’érythropoïétine sur les progéniteurs BFU-E et CFU-E.
Nommez des exemples. (3)
- la testostérone,
- la thyroxine
- et l’hormone de croissance
Plusieurs hormones endocrines, dont la testostérone, la thyroxine et l’hormone de croissance sont capables de moduler l’effet d’une quantité donnée d’érythropoïétine sur les progéniteurs BFU-E et CFU-E.
C’est quoi le rôle de ces hormones à l’état physiologique? (2)
- Il semble qu’à l’état physiologique ces hormones jouent un rôle complémentaire à celui de l’érythropoïétine elle-même.
- À titre d’exemple, la différence observée entre les valeurs normales d’hémoglobine circulante chez l’homme et chez la femme serait due à l’existence d’un taux physiologiquement plus élevé de testostérone chez l’homme.
Décrire pourquoi des maladies endocriniennes causent de l’anémie (3)
- On explique ainsi le fait que plusieurs maladies caractérisées par une insuffisance hormonale quelconque s’accompagnent d’un degré variable d’anémie.
- Dans les déficien- ces isolées (thyroxine ou testostérone), on constate souvent une baisse de l’ordre de 10 à 30 g/L de la concentration d’hémoglobine circulante.
- Dans les déficiences combinées, comme le panhypopituitarisme, la diminution du taux d’hémoglobine peut atteindre des valeurs allant jusqu’à 60 g/L.
C’est quoi le tx de l’anémie causé par des maladies endocriniennes (2)
- Le traitement de ces anémies est essentiellement celui de la maladie causale;
- il consiste souvent en un remplacement par des préparations hormonales d’origine naturelle ou synthétique.
Nommez les rôles particulier du fer (2)
- Mis à part son rôle prépondérant dans la synthèse de l’hème et donc dans la maturation du cytoplasme des érythroblastes,
- le fer, un peu à la manière décrite ci-dessus pour les hormones endocriniennes, est capable lui aussi de moduler la réponse des progéniteurs médullaires à l’érythropoïétine.
Décrire la variation du fer possible dans une anémie (3)
- Cet effet sur la prolifération des érythroblastes est le premier à disparaître lors de l’installation d’une carence en fer dans l’organisme, de sorte que la première étape d’un état ferriprive se manifeste toujours par le développement d’une anémie de type normochrome et normocytaire.
- Cette anémie est parfois difficile à distinguer de celle qui peut survenir en association avec les maladies inflammatoires, où le recyclage normal du fer se trouve perturbé.
- Comme nous le verrons au chapitre suivant, ce n’est que plus tard au cours de l’évolution de la carence en fer qu’apparaissent les signes morphologiques caractéristiques d’un véritable défaut de maturation, conduisant à l’anémie typiquement microcytaire et hypochrome des états ferriprives avancés.
Les anémies par défaut de maturation sont regénératif ou non-regénératif? C’est quoi la valeur de la réticulocytose? (2)
- Dans ce groupe d’anémies à caractère NON-REGÉNÉRATIF
- la réticulocytose est généralement égale ou inférieure à 100 x 109/l, signifiant une réponse inadéquate de la moelle osseuse à l’anémie.
Décrire la morphologie érythrocytaire dans les anémies par défaut de maturation (3)
- fournit par contre des renseignements très utiles.
- Lorsqu’il s’agit d’un défaut de la maturation du cytoplasme des érythroblastes, l’anémie prend un caractère MICROCYTAIRE ET HYPOCHROME,
- tandis que dans les défauts de maturation du noyau, l’anémie est de type MACROCYTAIRE.