Base verbale, infinitif, forme -ING Flashcards
Base verbale, infinitif, forme -ING
Ce sont des formes non personnelles du verbe. L’enjeu est la prédication (la mise en relation d’un sujet et d’un prédicat). Les marquages que reçoit le verbe lexical qui engagent toute la relation prédicative.
Base verbale Ø V
Le verbe nu, dépouillé de tous les marqueurs qu’on peut lui affixer (-S, -ED, -ING) ou lui associer (TO).
Avec Ø V, on s’attache à nommer l’idée verbale pour ce qu’elle exprime et implique. L’attention du co-énonciateur se porte prioritairement sur le contenu notionnel brut de V, ce qui n’est pas sans rappeler le phénomène rencontré à propos du zéro nominal (Ø N).
Ø V employé pour former l’impératif
1
Les langues romanes privilégient le rapport intersubjectif (entre personnes) et le jeu de pouvoir, plus ou moins coercitif (contraignant).
L’anglais privilégie le contenu notionnel, ce qui explique la non-mention fréquente du sujet YOU. La priorité est donnée à ce qui est demandé ou recommandé.
Si le sujet est mentionné, alors le contenu notionnel du prédicat et l’interpellation de l’autre s’équilibrent.
Ø V employé pour former l’impératif
2
A la première personne du pluriel, c’est la première personne LET’S qui s’emploie.
Pragmatiquement, LET’S est associatif : on cherche à “entraîner les autres”, d’où les effets “invitation”, “suggestion” fréquemment relevés.
Ø V employé pour former l’impératif
3
L’insistance peut être marquée à l’aide de l’auxiliaire DO. Traditionnellement, on parle dans ce cas d’impératif emphatique. L’insistance peut porter sur un ordre, mais elle concerne le plus souvent une offre.
Ø V employé pour former l’impératif
4
Lorsqu’un impératif est suivi du coordonnant AND ou OR, il s’interprête comme une subordonnée en IF, ex: Give a man a mask and he’ll tell you the truth.
L’anglais marque le décalage temporel entre les deux propositions à l’aide de WILL.
Ø V employé pour former le subjonctif présent
1
Le subjonctif, mode encore très vivace dans les langues latines, n’existe plus vraiment en anglais. L’étiquette “subjonctif présent” est assez controversée, tant elle semble correspondre à une logique des langues latines bien plus qu’au fonctionnement de l’anglais.
Ø V employé pour former le subjonctif présent
2
Nous rencontrons ce “subjonctif présent” dans les cas suivants :
- dans les subordonnées qui suivent un verbe ou une expression décrivant une demande, une exigence, une suggestion, ex: […] supported a proposal that the region should become semi-autonomous.
- dans les propositions conditionnelles, dans un registre très soutenu, ex: If that be the case, our position is indefensible.
- dans certaines tournures figées exprimant un souhait, ex: Long live the Queen.
Dans tous les cas, Ø V, en soi, ne dit rien de la réalisation des faits envisagés. Comme pour certains emplois du prétérit, on peut parler d’irréel ici : l’énoncé renvoie à du non-réel.
Ø V employé pour former l’infinitif sans TO
1
L’infinitif zéro se rencontre dans des conditions très précises :
- placement au premier plan du contenu notionnel de V. On peut parler de renvoi à la notion exprimée par le verbe.
- absence de parti pris quant à la validation de la relation prédicative.
Ø V employé pour former l’infinitif sans TO
2
Les différents emplois de l’infinitif zéro :
- après les auxiliaires de modalité ou après DO, l’infinitif zéro se contente de nommer un procès. C’est au modal ou à DO qu’incombe la tâche de commenter la réalisation de ~~.~~
- après les verbes de perception, l’infinitif zéro se contente, ici aussi, de nommer ce qui est perçu, sans autre commentaire, ex: I saw her come down the pathway.
- dans les structures causatives introduites par HAVE, LET ou MAKE, l’infinitif zéro nomme de façon directe et factuelle ce qui est , a été ou pourrait être obtenu, ex: That made him lose his tongue.
- -* dans les reprises polémiques, Ø V place l’énonciateur à l’étape fondatrice du choix lexical. Ce qui est remis en question est le contenu notionnel de V (qui ne répond pas à la situation, qui choque, etc.), ex: Why pay?
Ø V employé pour former l’infinitif sans TO
3
Pour résumer, les utilisations très différentes qui sont faites de Ø V (impératif, subjonctif, infinitif) consistent toutes à nommer l’idée verbale en laissant l’environnement immédiat (et la prosodie) décider de l’actualisation ou de la non-actualisation de la relation Sujet/Prédicat.
TO + V
1
TO + V est bien une forme non finie du verbe, puisqu’elle ne porte ni la marque du temps ni celle du sujet. Avec TO, l’énonciateur se contente de poser une relation entre un sujet et un prédicat et de coder son intérêt pour son éventuelle validation.
TO + V
2
TO est volontiers un opérateur de visée, une opération qui consiste à envisager l’occurence d’un procès.
TO + V
3
TO est donc fondamentalement prospectif, ce qui explique sa présence dans ces expressions comme I’d love to go ( projeté), I’m going to be sick ( envisagé).
TO + V
4
En simplifiant, il est possible de proposer les paires oppositionnelles suivantes :
TO + V ≠ V-ING
prospectif ≠ rétrospectif
non validé/à valider ≠ validé
TO symboliserait un mouvement de transition du virtuel à l’actuel, couvrant l’intégralité du chemin qui mène du réalisable au réalisé, il est aisi possible de voir en lui un marqueur de dévirtualisation.
On voit donc que TO place la relation Sujet/Prédicat dans un territoire qui va du virtuel à l’actuel et que c’est le co-texte qui permet une interprétation plutôt virtualisante ou actualisante.