8. La mémoire de tous les jours Flashcards
Définition mémoire
La mémoire est le processus impliqué dans la rétention, la récupération et l’utilisation d’informations sur des stimuli, des images, des événements, des idées et des capacités lorsque les informations originales ne sont plus présentes.
Définition mémoire autobiographique
• Mémoire autobiographique: Mémoire pour des expériences de la vie qui peut inclure des composantes épisodiques et sémantiques.
• Par exemple, les souvenirs d’une fête d’anniversaire peuvent inclure
– des images du gâteau, des gens présents, et les jeux joués (mémoire épisodique).
– les connaissances de l’endroit où la fête a eu lieu, où la famille habitait à ce moment, et ce qui se passe typiquement à une fête d’anniversaire (mémoire sémantique)
Comment est la mémoire autobiographique ? (2)
La mémoire autobiographique est (1) multidimensionnelle et (2) sélective, car on se souvient mieux de certains événements que d’autres.
Pourquoi la mémoire autobiographique est multidimensionnelle ?
• Les souvenirs autobiographiques sont multidimensionnels parce qu’ils comprennent des composantes spatiales, émotionnelles et sensorielles.
• Greenberg & Rubin (2003): – Importance de la composante sensorielle
– Patients ayant perdu la capacité de reconnaître ou visualiser des objets à cause d’une lésion des aires visuelles du cortex montrent une perte de la mémoire autobiographique
. – La perte touche aussi des souvenirs non-visuels.
– Probablement, les stimuli visuels ne sont plus disponibles comme indice de récupération.
• Cabeza et al. (2004): – Durant 10 jours, des étudiants prennent des photos de 40 endroits sur le campus. Ensuite, on leur montre leurs propres photos et des photos des mêmes endroits pris par quelqu’un d’autre.
– Durant l’enregistrement de l’activité cérébrale, ils doivent décider s’il s’agit de leur propre photo ou celle prise par quelqu’un d’autre ou s’ils n’ont jamais vu la photo.
Résultats ?
• Une activation similaire pour les propres photos et les photos d’autrui
– dans le lobe temporal médial qui est associé à la mémoire épisodique. – dans le cortex pariétal qui est impliqué dans le traitement de scènes.
• Plus d’activation pour les propres photos
– dans le cortex préfrontal qui est associé au traitement d’informations reliées au soi.
– dans l’hippocampe qui est impliqué dans le rappel et est associé au voyage mental dans le temps.
• Les propres photos ont élicité des souvenirs autobiographiques associés à la prise des photos ce qui résulte en une plus grande activation corticale.
• D’autres études ont trouvé que les souvenirs autobiographiques élicitent des émotions ce qui active l’amygdale.
Pillemer et al. (1998): Quels sont les souvenirs d’événements de la vie qui sont le mieux rappelés?
– Événements qui deviennent des éléments significatifs de la vie d’une personne: obtenir son diplôme, une demande en mariage, survivre à un accident, sortir la première fois avec son partenaire (vs. avec une personne qu’on ne revoit plus jamais)
– Points de transition: le début de la première année du collège et la fin de la dernière année
Conway (1996): le pic de réminiscence
– Personnes âgées de plus de 40 ans sont priées de se rappeler d’événements de leur vie.
– Pour un sujet de 55 ans: Souvenirs pour toutes les périodes de la vie, de 5 à 55 ans, mais plus pour les événements récents, l’adolescence et le jeune âge adulte.
Hypothèse de la formation de l’image de soi
La mémoire est meilleure pour des événements qui se produisent quand l’image de soi ou l’identité d’une personne sont formées.
• Rathbone et al. (2008):
– Les sujets doivent créer des déclarations commençant par «Je suis…» qui les définissent comme personne (par exemple, «Je suis une mère / un psychologue / …»). En moyenne, les déclarations sont devenues partie intégrante de leur identité à 25 ans.
– Les événements associés aux déclarations (par exemple, «Accoucher de mon premier enfant») se sont produits durant la période du pic de réminiscence.
Quelles sont les hypothèses pour expliquer le pic de réminiscence?
- Hypothèse de la formation de l’image de soi
- Hypothèse cognitive
- L’hypothèse du script culturel de la vie
Hypothèse cpgnitive pour expliquer le pic de réminiscene :
• Hypothèse cognitive: des périodes de changements rapides suivies de périodes de stabilité causent un encodage plus fort des souvenirs.
• Schrauf & Rubin (1998):
– Normalement, les changements de l’adolescence et du jeune âge adulte (partir pour aller à l’uni, commencer une carrière, se marier) sont suivis par la stabilité de l’âge adulte.
– La comparaison entre des immigrés aux États-Unis montre que le pic de réminiscence est décalé quand l’âge à l’arrivée est entre 34 à 35 par rapport à 20 à 24. Raison: plus de changements tardifs dans la vie.
• L’hypothèse du script culturel de la vie pour expiquer le pic de réminiscence
• L’hypothèse du script culturel de la vie: Le script culturel de la vie comprend des événements attendus par la culture durant une certaine période de la vie. Ce serait plus facile de se rappeler des événements de la vie personnelle s’ils sont conformes au script culturel
• Berntsen & Rubin (2004):
– Les sujets devaient indiquer l’âge auquel des événements importants dans la vie d’une personne typique se produisent. – Souvent, les événements cités se produisent durant le pic de réminiscence: tomber amoureux (16 ans), collège (22 ans), mariage (27 ans), avoir des enfants (28 ans)
Laquelle des hypothèse contribue au pic ?
Les trois contribuent probablement au pic.
A quoi les émotions sont souvent associées ?
• Des émotions sont souvent associées à des événements spéciaux. Par exemple, terminer une relation, ou des événements publics comme les attaques terroristes du 11 septembre 2001.
• Des preuves montrent que des stimuli émotionnels comme des mots (jurons) ou images sont mieux retenus, mais cela peut varier selon la condition.
• Implication de l’amygdale:
– Le traitement des stimuli émotionnels est accompagné par une plus forte activation de l’amygdale.
– Après lésion de l’amygdale, l’avantage des stimuli émotionnels (par exemple, le passage dans un texte où l’enfant est blessé) disparaît.
Que cause des événements stressant ?
libération d’hormones de stress comme le cortisol
Que renforce les hormones de stress ?
• Hormones de stress libérées après une expérience émotionnelle renforcent la consolidation des souvenirs de l’expérience.
• Cahill et al (2003):
– Les sujets voyaient des images neutres ou émotionnelles.
– Un groupe plonge les bras dans un bain d’eau froide (stimulus stressant), ce qui cause la libération de cortisol, l’autre les met dans un bain d’eau tiède. – Meilleur rappel pour les images émotionnelles dans le groupe avec stress.
• Ritchey et al. (2008) relient la consolidation plus forte à l’activation de l’amygdale.
• Mais: Une situation émotionnelle (un crime) peut focaliser l’attention sur des objets importants, comme les armes, ce qui dégrade la mémoire pour les autres objets (focus sur les armes).
Définition souvenirs flash (flashbulb memories)
Les souvenirs des circonstances d’une situation accompagnant un événement choquant et chargé. Il ne s’agit pas des souvenirs de l’événement propre, mais des souvenirs des circonstances où la personne a appris la nouvelle de l’événement.
Brown & Kulik (1977): Hypothèse d’un mécanisme spécial pour les souvenirs flash
– Les souvenirs flash sont créés dans des conditions émotionnelles. Ils sont préservés longtemps et sont très détaillés et vifs. Par exemple, les souvenirs de l’assassinat de John F. Kennedy ou Martin Luther King, Jr.
– Problème: Brown et Kulik ne savaient pas si les rapports avec les souvenirs détaillés et vifs étaient justes, faute de connaître les circonstances.
Qu’est-ce que le rappel répété?
La mémoire est testée tout de suite après la présentation du stimulus ou de l’événement. Ce rapport, malgré la possibilité d’erreurs, constitue la base de comparaison. Des jours, mois, ou des années plus tard, on demande un deuxième rapport et on compare les réponses au rapport initial.
Neisser & Harsch (1992): explosion de la navette Challenger
– Les sujets ont rempli un questionnaire le jour de l’événement et 2-3 ans plus tard.
– Après l’explosion 21% des sujets ont indiqué qu’ils ont appris la tragédie à la télé; ce chiffre augmente à 45% 2.5 ans plus tard.
– Les souvenirs flash et les souvenirs normaux partagent des caractéristiques: l’influence des expériences et des connaissances
Talarico & Rubin (2003): attaques terroristes du 11/09/2001
– Des questions sur des détails (« Où étais-tu? ») de l’attaque terroriste et un événement quotidien du jour précédent.
– Résultats: plus d’erreurs et moins de détails au fil du temps avec peu de différence entre les souvenirs flash et quotidiens.
– Mais par rapport aux événements quotidiens: plus de confiance que les souvenirs flash soient justes; estimation de la vivacité reste élevée
Conclusion: L’idée que les souvenirs flash sont spéciaux est basée en partie sur la croyance des gens que ces souvenirs sont plus forts et précis; en réalité, il y a peu de différence entre les souvenirs flash et les souvenirs quotidiens sur le plan de la quantité et de la précision des souvenirs.
Que peuvent causer les émotions ?
- Les émotions sont associées à une meilleure rétention, mais quelques situations émotionnelles peuvent dégrader la mémoire.
- Les émotions peuvent augmenter l’impression subjective de se souvenir (vivacité, confiance, impression de revivre), mais en même temps, causent une diminution des souvenirs des détails de la scène
Rimmele et al. (2011)
• Les sujets regardaient 60 images entourées par des cadres colorés: 30 neutres (paysage, etc.), 30 émotionnelles (accident de voiture, etc.).
• Après un délai d’une heure, trois jugements sur les 60 images originales et 60 nouvelles images: 1. Jugement de la confiance: 1=pas sûr d’avoir vu l’image avant à 6=sûr d’avoir vu l’image avant. 2. Jugement de «souvenir», «connaître», et «nouveau». 3. Pour les images avec «souvenir», indication de la couleur du cadre.
• Plus de confiance pour les images émotionnelles (67% vs. 51% avec jugement de 6) et plus de réponses «souvenir», mais moins de bonnes indications de la couleur. • Les émotions améliorent notre capacité à se rappeler du fait qu’un événement a eu lieu et de quelques caractéristiques générales, mais n’améliorent pas les souvenirs des détails de ce qui s’est passé.
L’hypothèse de la répétition narrative
– Les souvenirs flash ne sont pas causés par un mécanisme spécial, mais par la répétition des événements après les faits.
– Les souvenirs flash concernent le moment où on a appris la nouvelle, mais la répétition concerne surtout l’événement lui-même (par exemple, la navette qui explose). Donc, on finit par croire qu’on a appris la nouvelle à la télé.
L’approche constructiviste de la mémoire
ce que les gens rapportent comme souvenir se fonde sur ce qui s’est passé et sur des facteurs additionnels (connaissances, expériences, attentes)
• Fredrick Bartlett (1932): la guerre des fantômes
– Présentation d’une histoire de folklore indien au Canada – Reproduction répétitive: Les sujets reviennent plusieurs fois pour se rappeler de l’histoire.
– Les reproductions sont plus courtes que l’original et contiennent beaucoup d’imprécisions et d’omissions.
– Les changements de l’histoire dans les rapports reflètent la propre culture des sujets (par exemple, chasse au phoque devient une expédition en bateau, canoë devient bateau): reconstruction de l’histoire.
– Les sujets ont créé leurs souvenirs sur la base de deux sources: l’histoire originale et leurs connaissances d’histoires similaires dans leur culture. Au fur et à mesure, les sujets utilisent des informations provenant des deux sources.