157- infections urinaires Flashcards
Rang des infections urinaires :
= Les infections urinaires communautaires représentent le second site d’infection bactérienne après les infections bronchopulmonaires.
Définition des infectioson urinaries imples :
= infections urinaires survenant chez des patients sans facteur de risque de complication ;
Définitiond es infections urinaries à risque de compciation :
= infections urinaires présentant au moins un des facturs de risques suivants :
– anomalies organiques ou fonctionnelles de l’arbre urinaire, quelles qu’elles soient (résidu vésical, reflux, lithiase, tumeur, acte récent…),
– sexe masculin, du fait de la fréquence des anomalies anatomiques ou fonctionnelles sous-jacentes,
– grossesse,
– sujet âgé : patient de plus de 75 ans ou de plus de 65 ans avec ≥ 3 critères de fragilité (critères de Fried : perte de poids involontaire au cours de la dernière année, vitesse de marche lente, faible endurance, faiblesse/fatigue, activité physique réduite),
– immunodépression grave,
– insuffisance rénale chronique sévère (clairance < 30 ml/min).
=> Important : le diabète, même insulinorequérant, n’est plus considéré comme un facteur de risque de complication ;
Définition des infections urinaires graves :
= les infections urinaires graves sont les pyélonéphrites aiguës (PNA) et les infections urinaires masculines associées à :
– un sepsis grave,
– un choc septique,
– une indication de drainage chirurgical ou interventionnel (risque d’aggravation du sepsis en périopératoire).
Définition du sepsis grave :
sepsis + au moins un critère parmi :
- lactates > 2 mmol/l (ou > 1,5 fois la normale) ;
- hypotension artérielle systolique < 90 mmHg ou baisse de 40 mmHg par rapport au chiffre de base, ou moyenne < 65 mmHg, ou PA diastolique < 40 mmHg ;
- dysfonction d’organe (une seule suffit) :
– respiratoire : PaO2 < 60 mmHg ou SpO2 < 90 % à l’air (a fortiori sous O2), ou PaO2/FiO2 < 300, ou baisse de ce rapport de plus de 20 % chez le malade sous assistance ventilatoire,
– rénale : oligurie < 0,5 ml/kg par heure, persistant pendant 3 heures malgré le remplissage ou créatinine > 177 μmol/l (20 mg/l), ou élévation de plus de 50 % par rapport au chiffre de base,
– coagulation : thrombopénie < 100 000/mm3 ou TP < 50 %, ou chute de plus de 30 % des plaquettes ou du TP sur 2 prélèvements successifs. Présence d’une CIVD,
– hépatique : hyperbilirubinémie > 34 μmol/l. Fonctions supérieures : encéphalopathie ou syndrome confusionnel, qui pourrait être traduit par un score de Glasgow < 14.
Définition du choc septique :
= persistance de l’hypotension (PAS < 90 ou PAM < 65 mmHg) ou de signes francs d’hypoperfusion (lactatémie ≥ 4 mmol/l, oligurie) malgré les manœuvres initiales de remplissage vasculaire au cours d’un sepsis grave, ou d’emblée chez un malade ayant des signes d’infection.
Physiopathologie des infections urinaires :
- Mode de colonisation
- Facteurs de risques
L’arbre urinaire est physiologiquement stérile, en dehors de l’urètre distal qui est colonisé.
Les infections urinaires communautaires sont principalement des infections par voie ascendante, à partir de la flore urétrale.
Plus rarement, les pyélonéphrites peuvent être d’origine hématogène, dans le cadre d’une bactériémie (notamment à staphylocoque ou à Candida).
Les infections urinaires masculines sont favorisées par l’existence d’un obstacle sous-urétral responsable d’une mauvaise vidange vésicale : hyperplasie bénigne de prostate (HBP), cancer de la prostate ou sténose urétrale.
Elles peuvent également être d’origine vénérienne dans le cadre d’une infection génitale chez l’homme ou iatrogène après biopsies de la prostate.
Principaux germes des infectionns urinaires:
Sur le plan bactériologique Escherichia coli est au premier rang avec 60 à 80 % des germes identifiés, toutes formes cliniques confondues. Il est retrouvé dans 70 à 95 % des cystites simples et 85 à 90 % des pyélonéphrites aiguës.
=> Les deux germes les plus pathogènes sont E. coli et S. saprophyticus.
Les autres germes les plus fréquemment retrouvés sont entérocoque, staphylocoque et Pseudomonas.
Diagnostic des infections urinaires :
= essentiellement CLINIQUE
Signes cliniques d’une infection urinaire :
- Les signes fonctionnels urinaires témoignant de l’atteinte véciso-urétérale sont les brûlures mictionnelles, la pollakiurie, la dysurie et/ou la présence d’urines troubles ou hématuriques.
- Le syndrome infectieux peut témoigner d’une atteinte parenchymateuse (rein, prostate) en présence d’une fièvre et de frissons, inconstants, évocateurs d’une bactériémie.
- Les symptômes en faveur d’une pyélonéphrite aiguë sont : des douleurs d’une fosse lombaire ou de l’angle costolombaire, unilatérales, spontanées ou provoquées par la percussion, parfois associées à des signes digestifs (douleurs, vomissements, diarrhées). Le diagnostic de pyélonéphrite est souvent porté à tort devant des douleurs lombaires vagues bilatérales et d’une bandelette urinaire positive ; cela ne suffit pas.
Symtomes d’une innfections urinaire malculine :
- douleurs pelviennes, périnéales, urétrales ou rectales, intenses et indépendantes de la miction ;
- la présence d’une dysurie et/ou d’une rétention aiguë d’urine ; parfois associées à des douleurs lombaires ;
- une prostate classiquement augmentée de volume, douloureuse au toucher rectal, de consistance typiquement « succulente ».
- Parfois, la forme clinique est moins évocatrice : syndrome infectieux isolé, céphalées, douleurs articulaires, syndrome pseudo-grippal, forme peu ou pas fébrile avec un toucher rectal normal.
Résultats de la BU chez l’homme et chez la femme :
- chez la femme symptomatique, l’absence simultanée de leucocytes et de nitrites présente une très bonne valeur prédictive négative (VPN > 95 %) en l’absence d’immunodépression grave. Une BU négative doit faire rechercher un autre diagnostic ;
- chez l’homme, une BU positive pour les leucocytes et/ou les nitrites a une bonne valeur prédictive positive (VPP > 90 %). En revanche, une BU négative ne permet pas d’éliminer une infection urinaire.
=> Attention, certains germes sont dépourvus de nitrate réductase : cocci Gram + (staphylocoque, streptocoque, entérocoque), BGN aérobie (Pseudomonas, Acinetobacter). Certains régimes pauvres en légumes ou riches en vitamine C perturbent le résultat de ces bandelettes. = faux négatifs
CAT si négativité des nitrites chez la femme atteinte de cystite :
Une négativité des nitrites chez la femme atteinte de cystite peut donc orienter le diagnostic bactériologique vers un staphylocoque rendant obsolète l’utilisation de la fosfomycine.
Seuils de positivité de l’ECBU :
Le seuil de leucocyturie significatif est ≥ 10 éléments/mm3 soit 104 éléments/ml. Mais cette donnée est peu utile dans le diagnostic des infections urinaires car Le seuil de bactériurie significatif dépend de l’espèce bactérienne en cause et du sexe du patient.
=> Tableau 11.1 page 146
Etiologies à évoquer si leucocyturie sans germe à l’ECBU : (7)
- une infection urinaire décapitée par une antibiothérapie préalable ;
- une urétrite ;
- une vaginite ;
- un syndrome de la vessie douloureuse (cystite interstitielle) ;
- une tuberculose urogénitale ;
- une période périmenstruelle (hématurie associée) ;
- un corps étranger dans l’appareil urinaire (calcul, endoprothèse…).
Définition de la colonisation bactérienne :
= bactériurie asymptomatique = correspond à la présence d’un micro-organisme dans les urines sans manifestations cliniques associées. Il n’y a pas de seuil de bactériurie, sauf chez la femme enceinte où un seuil de bactériurie à 105 UFC/ml est classiquement retenu.
La leucocyturie n’intervient pas dans la définition
Les deux seules situations consensuelles pour le dépistage et le traitement des colonisations urinaires sont :
- avant une intervention avec effraction de la muqueuse urinaire ;
- pendant la grossesse à partir du 4e mois.
=> Important : un patient porteur d’une sonde urinaire ne doit jamais avoir d’ECBU systématique en dehors de situations particulières (apparitions de troubles urinaires, apparition d’une grosse bourse inflammatoire, fièvre inexpliquée, syndrome confusionnel…).
Caractéristiques de la cystite aigue simple :
- Fréquence
- Symmtomes
- Examen paracliniques :
- Il s’agit d’une maladie fréquente
- Clinique : inconfort variable. Il faut s’assurer cliniquement de l’absence de facteurs de risque de complication ou de pyélonéphrite aiguë pauci-symptomatique (fébricule, lombalgie sourde).
- Examens complémentaires : Un ECBU n’est pas nécessaire, la BU est le seul examen paraclinique suggéré, orientant le diagnostic. Aucune imagerie n’est requise. L’évolution spontanément favorable est fréquente après simple cure de diurèse et le risque de pyélonéphrite aiguë ascendante est minime.
traitement de 1er, 2eme et 3eme intention de la cystite aigue simple :
- L’antibiothérapie de première intention et de choix sera : fosfomycine-trométamol (Monuril®) en dose unique, qui présente les avantages d’avoir une meilleure observance, d’avoir une résistance très rare et non croisée avec les autres antibiotiques et d’être une classe spécifique épargnant les autres.
- L’antibiothérapie de deuxième intention sera le pivmecillinam (Selexid® 200 mg × 3/j) pendant 5 jours.
- Le traitement de troisième intention, en dernier recours :
- soit fluoroquinolone en dose unique (ciprofloxacine : Uniflox® 500 mg, ofloxacine : Monoflocet® 400 mg) ;
- soit nitrofurantoïne 5 jours (Furadantine® 50 mg × 3/j) (toxicité hépatique et pulmonaire rare mais grave, à éviter donc sur le long cours).
Suivi de la cystite aigue simple :
Il est recommandé de ne pas prévoir de consultation, de BU ou d’ECBU de contrôle.
=> L’ECBU ne sera fait qu’en cas d’évolution défavorable (persistance des signes cliniques après 3 jours) ou récidive précoce dans les 2 semaines.