Week 12 - réduction des préjuges Flashcards
On distingue deux types de stratégies visant à réduire les préjuges. Lesquels?
Les stratégies visant à changer les interactions et frontières intergroupes
- Hypothèse du contact d’Allport (direct et indirect)
- Décatégorisation
- Recatégorisation
- Catégorisation croisée
Les stratégies visant à changer les émotions, les pensées et comportements individuels
- Augmenter l’empathie avec l’exo-groupe discriminé
- Modifier la variabilité perçue de l’exogroupe
Stratégies pour réduire les préjuges
L’hypothès du contact direct
Les contacts entre les membres de différents groupes permettent d’améliorer les relations qu’ils entretiennent entre eux.
Les préjugés sont, au moins en partie, due à l’ignorance, à la méconnaissance et à un manque de familiarité avec les membres de l’exogroupe. Ainsi, les mettre en contact devrait conduire à une meilleure connaissance et à une meilleure compréhension mutuelle ce qui devrait, par la suite, réduire les préjugés.
Le contact intergroupe doit se faire en respectant certains conditions :
- les membres des deux groupes doivent bénéficier d’un statut égal
- Les groupes doivent avoir une coopération avec un but en commun
- Être dans une situation inter-groupe contredisant les stéréotypes.
- Présence d’un soutien institutionnel avec des normes sociales d’égalités.
Expérience de Wilder (1984) sur l’hypothèse du contact direct intergroupe
Question : Est-ce que le contact positif avec un membre spécifique de l’exogroupe permet de réduire les préjugés envers exogroupe entier?
Méthode : Les participants ont une interaction avec un membre de l’exogroupe, qui en réalité est un compère. Soit le compère est typique au stéréotypes de l’exogroupe, soit il est atypique. Soit l’interaction est agréable, soit elle est désagréable. Dans le contrôle, il n’y a aucune interaction intergroupe.
Résultats : Seul le contact positif avec un membre typique de l’exogroupe est bénéfique, c’est-à-dire qu’il mène à une évaluation plus positive de l’exogroupe en entier, donnant lieu à une généralisation.
Stratégies pour réduire les préjuges
Hypothèse du contact indirect
Un contact intergroupe indirect peut suffire à réduire les préjugés. On constate une amélioration des relations intergroupes par…
-
Contact étendu : Connaître des membres de l’endogroupe liés d’amitié avec des membres de
l’exogroupe peut permettre de réduire les préjugés. - Contact vicariant : Simplement observer les amitiés intergroupes suffit de réduire les préjugés.
- Contact imaginaire : Une simulation mentale d’une interaction positive avec un membre de l’exogroupe peut permettre de réduire les préjugés.
Il y a plusieurs explications théoriques à cela, comme…
- Une réduction de l’anxiété intergroupe : Imaginer des interactions avec des membres de l’exogroupe diminue l’anxiété envers eux.
- La norme de groupe saillante
- Un besoin d’équilibre cognitif (Heider, 1958) : L’individu a besoin d’une consistance cognitive et
positive. «Les amis de mes amis sont mes amis, pas mes ennemis»
Stratégies pour réduire les préjuges
La décatégorisation (personnalisatio
Selon Brewer et Miller (1984), la décatégorisation consiste à décourager la catégorisation. Il s’agit de percevoir autrui comme individu et non comme membre d’un groupe.
Il n’y a alors pas de différenciation intergroupe. Les catégories sociales perdent leur pertinence en tant que source d’information.
Cependant, cette méthode a des limites :
- La catégorisation est automatique et nécessaire : il sera difficile décatégoriser quelqu’un, surtout pendant un conflit intergroupe.
- La décatégorisation est menaçante pour l’identité groupale initiale.
Stratégies pour réduire les préjuges
La recatégorisation
Et modèle de l’identité duelle
La recatégorisation consiste à encourager l’utilisation d’une catégorie plus large et plus inclusive. Autrement dit, il s’agit de créer une catégorie incluant les membres de l’exogroupe (ex. les français, les allemands, les anglais peuvent s’identifier à un groupe plus large, ici les européens).
Cette méthode a aussi des limites :
- Elle n’est pas toujours faisable : il est parfois impossible de trouver une catégorie supraordonné.
- Les préjugés peuvent être déplacés vers d’autres exogroupes.
- La recatégorisation peut être menaçante pour identité groupale initiale.
Pour répondre à ces limites, Gaertner et al. (1996) ont créer le modèle de l’identité duelle, qui consiste à activer
simultanément l’identité supraordonné et l’identité groupale initiale. Ainsi, la recatégorisation n’implique
donc plus forcément l’abandon de l’identité groupale initiale, ce qui permet de réduire les préjugés.
Stratégies pour réduire les préjuges
Étude de Gartner et al. (1989) sur les biais pro-endogroupes en fonction du type de catégorisation.
Ils ont utilisé un paradigme des groupes minimaux (PGM). La tâche était de classer des objets nécessaires pour la survie après un accident d’avion.
- Condition « deux catégories » : Les membres du groupe A sont assis en face des membres du groupe B. Ainsi, il va y avoir une catégorisation simple (groupe contrôle).
- Condition « catégorie unique » : Les membres sont positionnés autour d’une table de telle manière que chaque membre du groupe A soit assis à côté d’un membre du groupe B. Les
membres des deux groupes sont fusionnés et ne forment plus qu’un seul groupe. Ainsi, il va y avoir recatégorisation. - Condition « individus séparés » : Les membres des deux groupes sont répartis dans la salle sur des tables individuelles. Il n’y a plus de catégories car les individus doivent travailler individuellement. Ainsi, il va y avoir décatégorisation.
Résultats
- Dans la condition deux catégories (contrôle), il y a un biais pro-endogroupe.
- Dans la condition catégorie unique, il y a un biais proendogroupe largement réduit ; la recatégorisation réduit le biais pro-endogroupe via une augmentation de
l’attractivité de l’exogroupe. - Dans la condition individus séparés, il y a un biais pro-endogroupe plus léger, cela due à une diminution de l’attractivité de l’endogroupe.
Ainsi, la décatégorisation et la recatégorisation vont toutes
les deux réduire les biais pro-endogroupe, mais par des
moyens différents !
Stratégies pour réduire les préjuges
La catégorisation croissée
En général, les personnes appartiennent à des catégories
multiples. Par exemple, deux personnes peuvent appartenir à
une même catégorie (ex. genre), mais aussi appartenir à des
catégories différentes (ex. nationalité).
Les recherches ont montré que les biais pro-endogroupe et les préjugés sont au plus fort si deux personnes n’ont aucune caractéristique en commun (exogroupe double).
La catégorisation croisée fait diminuer le biais pro-endogroupe et les préjugés lorsque les caractéristiques communes sont saillantes.
Stratégies visant à changer les émotions, les pensées et les comportements individuels
Augmenter l’empathie avec l’exogroupe discriminé
On retrouve moins de préjugés, moins de distance sociale et moins d’appréhension du contact avec l’exogroupe chez les élèves ayant assisté à l’atelier de diversité. Cet effet durait au moins deux semaines.
Stratégies visant à changer les émotions, les pensées et les comportements individuels
Modifier la variabilité perçue de l’exogroupe
Les individus ont tendance à surestimer la ressemblance intra-groupe. Cette catégorisation favorise la stéréotypie et la discrimination. Ainsi, on peut postuler qu’une modification de la variabilité perçue de l’exogroupe permettrait de réduire les préjugés, en ne percevant plus les autres comme étant “tous pareils”.
