TD : Erreur fondementale de l'attribution Flashcards
Attribution causale
L’attribution causale est un processus d’inférence par lequel l’individu explique les évenements, les actions et les comportements d’autrui (hétéro-attribution) ou de soi-même (auto-attribution).
On distingue :
- Les causes internes : causes personnelles ou dispositionnelles
- Les causes externes : causes impersonnelles ou situationnelles
Erreur fondemental de l’attribution
Introduite par Pettigrew en 1979
Elle correspond à la tendance à surestimer l’importance des causes internes/dispositionnelles dans l’explication du comportement d’autrui au détriment des causes externes/situationnelles.
Erreur fondemental de l’attribution et la fausse interpretation des études antérieures
- Milgram (1961) : Administration de chocs électriques → Participants sadiques (vs. soumission à l’autorité).
- Latané & Darley (1970) : Absence de réactions face à un meurtre → Personnes égoïstes indifférentes (vs. effet spectateur).
- Jones & Harris (1967) : Écriture pro- ou anti-Castro → Essai reflète l’attitude réelle envers Castro (vs. négligence des conditions situationnelles = forcé par expérimentateur).
- Ross, Amabile & Steinmatz (1977) : Quizz → Questionneur plus compétent (vs. effet de rôles/effet Julien Lepers).
Pourquoi se produit l’erreur fondementale d’attribution?
Explication cognitive de saillance de l’erreur fondementale d’attribution
Le comportement de l’acteur est souvent plus saillant que la situation. L’observateur centre alors son attention sur la personne et pas sur les facteurs situationnels (Hewstone, 1989)
Alors…
- L’observateur ne perçoit pas les contraintes situationnelles de l’acteur.
- L’observateur a d’attentes irréalistes concernant la façon dont la situation devrait affecter les comportements de l’acteur
- L’observateur n’a pas de motivation ou ressources cognitives pour corriger l’inférence dispositionnelle.
Pourquoi se produit l’erreur fondementale d’attribution?
Explication motivationnelle de l’erreur fondementale d’attribution
L’erreur fondamentale s’explique car l’individu a un besoin de contrôle et de prédiction de l’environnement. Les facteurs qui lui permettent cette maitrise de la réalité sont ceux liés à l’acteur, donc des facteurs internes. (Weiner, 1972).
D’après l’hypothèse d’un monde juste de Lerner (1970), l’individu explique l’action par des causes dispositionnelles parce qu’il croit que toute personne n’a que ce qu’elle mérite.
Pourquoi se produit l’erreur fondementale d’attribution?
Explication normative de l’erreur fondementale d’attribution
Il existe une norme sociale qui valorise plus les attributions internes que les attributions externes (norme d’internalité ; Beauvois & Dubois, 1988).
Alors, l’erreur fondementale d’attribution serait un produit d’un fonctionnement normatif et non une erreur de jugement ou de traitement d’information.
Erreur ultime d’attribution (ou biais d’attribution intergroupe)
Introduit par Pettigew (ou Hewstone)
C’est la tendance à attribuer les comportements négatifs de l’endogroupe à des causes externes et ceux de l’exogroupe à des causes internes. L’inverse est vrai pour les comportements positifs.
Trois facteurs favorisent l’erreur ultime d’attribution :
- L’identité de groupe saillante
- La situation de conflit intergroupe (ex. catholique vs protestant)
- Les forts préjugés de l’individu envers l’exogroupe
L’étude de Hunter et al. (1991) sur l’erreur ultime d’attribution
Objetcif : Étudier les attributions causales des événements dans le conflit d’Irlande du nord en fonction de l’appartenance groupale (protestants vs catholiques)
Procédure : Ces participants regardent un clip d’actualité avec une personne violente qui est soit catholique soit protestant.
VD : On mesure le type d’explication donné par le participant pour ce comportement (cause externe/interne).
Résultats : Les sujets protestants ont tendance à attribuer une cause interne aux catholiques violents et une cause externe aux protestants violents. Vice versa pour sujet catholiques.
Conclusion : Un même acte de violence est expliqué différemment en fonction de l’appartenance de groupe de l’agresseur
- La violence exogroupe est attribuée à des causes internes
- La violence endogroupe est attribuée à des causes externes
Si on change le protocole est montre la personne avec un comportement d’aide, on trouve une favorisme de l’endogroupe (alors, réultats invers que ci-dessus).
Les conséquences de l’erreur ultime d’attribution
Ils peuvent renforcer les sentiments hostiles
Ils peuvent provoquer des prophétie-autoréalisatrices
ls peuvent faire que l’on va juger les autres responsables de sa propre violence, sans se sentir responsable de la violence des autres.
Erreur fondementale d’attribution vs erreur ultime d’attribution
Erreur fondementale d’attribution : Le comportement d’autrui est attribué à une cause interne au négligence des contraintes situationnelles.
- Tendance à surestimer l’importance des causes internes au détriment des causes externes pour expliquer le comportement d’autrui.
Erreur ultime d’attribution : Le comportement d’autrui est attribué à des causes internes ou externes en fonction de la valence du comportement (positif ou négatif) et de l’appartenance.
- Tendance à favoriser son endogroupe lors de l’attribution causale par rapport à l’exogroupe
Corrélation illusoire
Introduit par Hamilton et Guifford (1976)
C’est un phénomène où on surestime la co-occurence de deux évenements.
- Ex. “I always get stopped by a red light when I drive” → événement 1 = driving, événement 2 = red light.
Pourquoi? On a tendance a mieux retenir des événements négatifs ou saillants → surestimation de l’association des événements.
Cette correlation illusoire s’applique à la formation des stéréotypes, car les actions fait par des minorités sont plus saillants, ce qui facilite l’encodage. Cette surestimation affecte le jugement de ce groupe.
L’effet de brebis galeuse
C’est l’émergence simultanée d’un biais de favoritisme des membres socialement désirables de l’endogroupe et d’un biais de dévalorisation des membres socialement indésirables de l’endogroupe.
- Il désigne alors la tendance à évaluer plus négativement un membre déviant de l’endogroupe qu’un membre déviant de l’exogroupe.
L’effet de brebis galeuse permet de maintenir un image positive l’intragroupe.
Cet effet est visible lorsqu’on fait une transgression spécifique à l’endogroupe qu’une transgression générale.
La théorie de l’identité sociale
La catégorisation sociale permet à l’individu de se définir comme membre d’un groupe. Les individus cherchent à accéder et à maintenir une identité sociale positive.
Une identité sociale positive d’un individu est basée sur les comparaisons entre son groupe d’appartenance (endogroupe/exogroupe).
- Auto-catégorisation
- Identification à la catégorie
- Besoin d’identité sociale
- Comparaison inter-groupe : détermine si l’identité sociale est satisfaisante
-
Si satisfaisante : efforts pour maintenir la supériorité de l’endogroupe
Si pas satisfaisante : stratégies pour affirmer la supériorité de l’endogroupe et comme ça atteindre l’identité sociale positive
Ainsi le besoin d’une identité positive peut inciter les individus à valoriser leur propre groupe et à juger plus sévèrement les membres déviants de l’endogroupe qui mettent en péril l’image positive du groupe, et donc menacent l’identité sociale (effet brebis galeuse).
Théorie de l’identité sociale
Les stratégies pour atteindre une identité sociale positive
Pour avoir un identité sociale positive, on utilise des stratégies identitaires individuelles:
- Mobilité sociale : changer son groupe defavorisé (si frontières intergroupes perméables)
- Comparaison intragroupe descendante (si frontières intergroupes imperméables)
Cons: ne mettent pas en question la stratification sociale (l’organisation sociale hiérarchique inégalitaire existante)
Alors, on a les stratégies identitaires collectives (changer en tant que groupe)
- Redéfinition positive des caractéristiques dévalorisées de l’endogroupe (Ex. Black is beautiful)
- Créativité sociale : se comparer sur des nouvelles dimensions plus avantageuses pour l’endogroupe (pauvre mais chaleureux)
- Compétition sociale : faire évoluer la position défavorisée de son groupe.
L’expérience de Marques, Yserbyt et Leyens (1988) sur l’effet de brebis galeuse
Des étudiants belge évaluent plus positivement des belges sympathique que des nord-africains sympathique et ils évaluent plus négativement des belges antipathiques que des nord-africains antipathiques.
L’effet de brebis galeuse est visible lorsqu’on fait une transgression spécifique à l’endogroupe (place les études avant ou après le loisir) qu’une transgression générale (prêt ou prêt pas ses notes aux camarades).