UE2B-20 Socio-Anthropologie de la Santé / Les Déterminants Socio-Culturels de la Santé 2 Flashcards

1
Q

Définition : Maladie

A

= Fait universel, basée sur des comportements et expériences des individus = Chaque individu fait l’expérience de la maladie.

→ mélange de réactions purement physiques, personnelles, sociales, culturelles, spirituelles

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2
Q

Comment Marc Augé définie-t-il la Maladie ?

A

Elle est selon lui l’une des «formes élémentaires de l’évènement» :
→ au même titre que la naissance ou la mort.

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3
Q

Quelle est la définition de la Santé selon René Leriche ?

A

«La Santé, c’est la vie dans le silence des organes».

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4
Q

Quelle est la définition de la Santé selon l’OMS, de 1946 ?

A

Un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.

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5
Q

Pourquoi la Santé n’est-elle pas considérée comme étant plus qu’une simple absence de symptômes ?

A

«Ne pas être malade» n’est pas synonyme «d’être en bonne santé»

→ la santé est alors conçue comme la RELATION que l’individu entretient avec lui-même, avec les autres individus, avec la nature, avec le monde surnaturel et le monde invisible.

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6
Q

Comment doit être la relation pour que l’individu maintienne l’état de santé ?

A

La relation doit être dans état d’équilibre !

→ La rupture de l’équilibre / la perturbation d’un de ces éléments : provoque la maladie qui se manifeste à travers plusieurs symptômes : physiques, émotionnels, individuels ou collectifs.

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7
Q

Grâce à quoi existe-il différentes définitions de la maladie ?

A

Grâce aux différentes représentations et aux divers points de vues = la maladie, au-delà du phénomène psychophysique est une expérience de l’individu, perçue et vécue.

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8
Q

Rappel : A. Kleinman et le «modèle explicatif»

A

→ chaque individu s’explique la maladie en fonction de son vécu, de la société dans laquelle il a grandi et évolué, ses propres représentations, ses propres connaissances pour interpréter la maladie.

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9
Q

En Occident comment était perçue la Santé ?

A

Uniquement comme l’absence de maladie : la vision Cartésienne du corps/esprit = le corps est comme une machine = Vision DUALISTE du corps.

→ RISQUE d’oublier la personne, sa subjectivité, sa complexité.

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10
Q

Définition : DISEASE

A

= Dysfonctionnement des processus biologiques, physique et/ou psychologiques.

→ c’est la «Maladie» d’un point de la BIOMÉDECINE / du Médecin.

  • renvoie au diagnostic médical et à la nosologie.
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11
Q

Que dit Claudie Haxaire sur le terme DISEASE ?

A

Ce n’est pas le réel de l’altération biologique : il s’agit d’une interprétation faite par le médecin à la lumière de ses connaissances et des connaissances de la médecine à un moment donné.

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12
Q

Définition : ILLNESS

A

= la maladie perçue du MALADE : son expérience personnelle → c’est l’évènement qui affecte concrètement la vie de l’individu.

  • ce qu’il ressent, ce qu’il endure, d’un point de vue tant physique que psychologique.

→ impacte l’individu mais aussi l’entourage de la personne malade : au sein d’un modèle socio-culturel.

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13
Q

Définition : SICKNESS

A

= Représentation de la maladie de la SOCIÉTÉ.

  • la douleur est une construction culturelle et sociale.
    → Selon Raymond Massé = la «Maladie socialisée»
  • On a une reconnaissance de la maladie et du statut de malade.
    → Selon Jean Benoist = on retrouve le rôle social du malade, les formes socialement acceptables de la maladie et la qualification de «malade» attribuée à l’individu.
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14
Q

Définition : Consultation médecin-patient

A

→ un Processus Social

= Rencontre entre 2 modèles explicatifs :
- du Clinicien = modèles professionnels biomédicaux
- des Individus = non-initiés au domaine biomédical

→ une Négociation où il y a des différences de pouvoir, sociales et symboliques.

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15
Q

Que faut-il pour que la consultation soit efficace ?

A

Il doit y avoir un consensus (= un accord) entre les 2 modèles explicatifs sur :
- l’étiologie
- l’étiquette diagnostique
- les processus physiologiques impliqués
- le pronostic
- le traitement.

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16
Q

Qu’est-ce que le médecin et le patient essaye de faire lors de la consultation médecin-patient ?

A

Chacun essaie d’influencer l’autre sur le résultat de la consultation, le diagnostic posé et le traitement prescrit.

  • Les patients peuvent essayer de réduire la gravité d’un diagnostic ou la sévérité d’un traitement, par exemple.
17
Q

Que faut-il pour qu’il y ait une adhésion thérapeutique du patient ?

A

Il doit y avoir une cohérence entre le DISEASE du Médecin et le ILLNESS du Patient pour avoir l’adhésion thérapeutique.

18
Q

Quels sont les 3 problèmes récurrents qui interfèrent avec le développement du consensus selon Helman ?

A

1) Différences dans les définitions du patient

2) Interprétation erronée des langages de détresse

3) Incompatibilité des modèles explicatifs

19
Q

DISEASE et ILLNESS peuvent-ils ne pas coïncider ?

A

OUI, Claudie Haxaire nous montre 2 situations :
- DISEASE sans ILLNESS
- ILLNESS sans DISEASE

20
Q

Dans le cas : DISEASE sans ILLNESS

A

= le patient ne se sent pas souffrant, mais lors de la consultation déséquilibre physiologique retrouvé.

21
Q

Dans le cas : ILLNESS sans DISEASE

A

= le patient se sent souffrant physiquement, émotionnellement, socialement mais lors de la consultation : pas de déséquilibre physiologique.

→ il faut rassurer le patient en lui disant que tout va bien, il ne suffit pas à le guérir de son mal-être.

22
Q

Définition : Culture-Bound Syndrome

A

= Concept créé par POW MENG YAP : 1962

→ pour les Maladies liées à ILLNESS/SICKNESS, sans DISEASE = ne rentrant donc pas dans le cadre biomédical : spécifiques de certaines zones géographiques et/ou d’une culture.

= un ensemble spécifique de symptômes, de signes ou de changements comportementaux reconnus par les membres de ces groupes culturels.

23
Q

Où est-ce que les CBS ont été inclus ?

A

Dans le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder = DSM-IV.

24
Q

Quels sont les 3 concepts qui spécifient différents apports de la culture ?

A

1) Cultural syndrome

2) Cultural idiom of distress

3) Cultural explanation or percived cause

25
Q

Définition : Cultural Syndrome

A

= Indique les Symptômes +/- invariants présents dans la culture où les CBS prennent forme.

26
Q

Définition : Cultural Idiom of Distress

A

= les façons culturelles de communiquer verbalement/ corporellement la détresse.

27
Q

Définition : Cultural Explanation or Percived caused

A

= Étiologie culturelle de la maladie et leurs modèles explicatifs.

28
Q

En résumé les CBS c’est quoi ?

A
  • Les CBS sont des maladies culturellement définies, face auxquelles les sociétés y apportent une réponse codifiée, entremêlée de significations symboliques/ morales/sociales.

Ces CBS jouent un rôle important dans l’expression des émotions et la résolution des conflits sociaux.
→ Ils relient également la souffrance de l’individu à des changements dans l’environnement naturel ou à l’action de forces surnaturelles.

29
Q

Quelques exemples de CBS (5)

A
  • le KORO
  • l’AMOK
  • le TANBAV
  • l’HEMWEIH
  • la CRISE DE FOIE
30
Q

Le KORO

A

= désigne une affection assez répandue en Asie du Sud-Est : dans le Sud de la Chine ++
- décrit par POW MENG YAP

→ les sujets atteints de KORO : terrible sensation que les organes génitaux se rétractent dans l’abdomen, jusqu’à disparaître complètement : peur intense de la mort imminente.

  • Touché principalement les Hommes que les Femmes.

=> Plusieurs Épidémies : ++ au 20ème siècle

31
Q

L’ AMOK

A

= Désigne une période de dépression suiv par un comportement violent, agressif ou homicide envers des personnes et des objets.

→ retrouvé en Malaisie, au Laos, aux Philippines, en Polynésie, en Papouasie-Nouvelle Guinée, à Porto Rico.

  • Touche uniquement les Hommes.

=> déclenché par un affront ou une insulte.

32
Q

Le TANBAV

A

= Maladie liée à la culture réunionnaise qui désigne :
- le Méconium du nouveau-né
- la Tisane qu’on lui donne pour évacuer le liquide pâteux
- la Maladie qui se déclenche si on enlève pas le méconium

→ décrit par Laurence Pourchez

Étiologie de la maladie :
pas seulement associée directement à des causes physiques ou physiologiques, mais : à des causes sociales, à la religion, la transmission et la perpétuation d’une tradition, les rapports sociaux, au travers de la crainte de l’autre.

33
Q

Quel est le but des actes de rituels concernant le TANBAV ?

A

De détacher l’enfant de sa mère, ainsi que d’éloigner les mauvais sorts et le mauvais oeil.

34
Q

L’HEMWEIH

A

= Douleur du foyer : MAL DU PAYS

→ Décrit par Hofer au XVIIème siècle.
- retrouvé en Europe au sein des troupes mercenaires Suisse.

= état d’apathie absolue, désintérêt pour tout et pour touts, repli sur soi, sommeil agité/insomnie, sensation d’abrutissement, de tristesse inconstante, sensation de ne penser qu’à la patrie + fièvre constante, délire, affaiblissement progressif jusqu’à la mort → si pas de retour des malades dans leur pays.

35
Q

La CRISE DE FOIE

A

→ Typiquement Française (XIXème siècle)

  • n’est plus reconnue par la BIOMÉDECINE aujourd’hui

= Nausées + envie de mourir.

=> Classes moyennes et supérieures les + affectées : les milieux qui sont dans l’abondance alimentaire.
- Pathologie majoritairement féminine + égale à l’hystérie : la crise de foie alors perçue comme un moyen d’expression/d’action à travers la maladie sur la condition féminine de l’époque.

36
Q

Que dis René Leriche sur la douleur ?

A

«Il n’y a qu’une douleur qu’il soit facile de supporter, c’est la douleur des autres.»