UA 7 Flashcards

1
Q

Patient: hospitalisé pour une hémorragie digestive haute due à une cirrhose alcoolique

Il vous demande pourquoi on lui donne du nadolol. Il a lu sur Internet qu’il s’agit d’un médicament pour le cœur. Que répondez-vous?

A

Le nadolol est en effet un médicament pour le cœur que l’on utilise le plus souvent pour traiter l’hypertension ou l’angine de poitrine. Il fait partie de la classe des ß-bloquants. Il peut être aussi utilisé pour prévenir les migraines ou pour prévenir la récidive d’hémorragie chez un patient qui a une cirrhose du foie et qui a développé des varices oesophagiennes comme c’est votre cas.

Le nadolol agit en diminuant la pression du sang qui tente d’entrer dans le foie mais qui rencontre de la résistance parce que votre foie est malade. Des varices se sont développées au niveau de votre œsophage et si on veut les imager, elles sont comme des ruisseaux qui tentent de diminuer la pression de l’eau (ici le sang) qui se dirigerait vers une rivière engorgée à cause de la présence d’un barrage (ici le foie malade). Le nadolol diminue ainsi le risque de refaire une hémorragie.

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2
Q

Monsieur Lapointe veut savoir quels sont les effets secondaires du nadolol. Que lui répondez-vous?

A

Parmi les effets indésirables pouvant parfois se produire il y a les étourdissements, l’insomnie, la diminution de la pression artérielle et une humeur triste (surveiller signes de dépression). Le nadolol ralentit la fréquence des battements de votre cœur mais dans votre cas c’est un effet bénéfique car c’est comme ça que le nadolol aide à prévenir les hémorragies. Prévenez votre médecin si vous avez de la difficulté à respirer ou si vos extrémités sont froides. Si vous êtes étourdi lors des changements rapides de position cela pourrait indiquer que votre pression est trop basse. Il faudrait alors en aviser votre médecin.

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3
Q

Patient: hospitalisé pour une hémorragie digestive haute due à une cirrhose alcoolique, prend nadolol

Il désire également savoir ce qui va se passer s’il oublie de prendre son médicament ou s’il décide d’arrêter le médicament par lui-même parce qu’il a des effets secondaires ? Que répondez-vous?

A

Il est important de ne pas oublier de prendre votre nadolol et il ne faut jamais cesser brusquement ce médicament ni le cesser sans l’accord de votre médecin. Des conséquences telles que la survenue d’une hémorragie pourraientt se produire. Il est donc primordial de prendre votre nadolol à tous les jours. Si toutefois votre médecin décidait de le cesser ça se ferait graduellement sur plusieurs jours, pour éviter des effets néfastes. Vous prendrez ce médicament à vie même si vous n’avez pas d’autres épisodes d’hémorragie. Vous devez vous présenter à l’urgence en cas de vomissements de sang ou si vous voyez du sang dans vos selles.

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4
Q

Quelle est la cause de la formation (physiopathologie) des varices oesophagiennes et pourquoi peuvent-elles causer des hemorragies digestives ?

A

La cirrhose entraîne une hypertension portale qui est à l’origine du développement de varices oesophagiennes. Les varices dont la formation est secondaire au développement d’un système de collatérales porto-systémiques (“portosystemic shunts”), servent à décompresser le système veineux portal et dériver le sang vers la circulation systémique. Lorsque la pression est trop élevée au niveau des varices, elles grossissent et peuvent rupturer, ce qui entraîne une hémorragie.
Information complémentaire :
Les varices peuvent se retrouver à d’autres endroits, comme l’estomac, le rectum, le rétro-péritoine et autour de l’ombilic. L’expression tête de méduse ou “caput medusae” désigne un réseau de varices autour de l’ombilic.

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5
Q

Pourquoi est-ce important de prévenir la récidive hémorragique chez un patient porteur de varices oesophagiennes ?

A

Parce que l’hémorragie secondaire à la rupture de varices oesophagiennes est associée à une mortalité significative d’où l’importance de la prévention de la récidive hémorragique.

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6
Q

Pourquoi choisir un ß-bloquant non-sélectif pour prévenir l’hémorragie secondaire à la rupture de varices oesophagiennes et quel est le mécanisme d’action des ß-bloquants pour diminuer la récidive hémorragique chez les patients porteurs de varices oesophagiennes ?

A

Le propranolol et le nadolol sont les deux ß-bloquants utilisés. Les ß-bloquants sélectifs ne sont pas efficaces pour prévenir l’hémorragie secondaire à la rupture de varices. En effet, les ß-bloquants non-sélectifs préviennent l’hémorragie en diminuant le débit cardiaque via le blocage des récepteurs ß1. Le blocage des récepteurs ß2, quant à lui, laisse l’activité des récepteurs α-adrénergique sans opposition et permet ainsi une vasoconstriction splanchnique (sang du réseau digestif). Le blocage des récepteurs ß1 et ß2 s’accompagne d’une diminution du flot sanguin au niveau de la veine porte ce qui entraîne une diminution de la pression portale et des risques d’hémorragie secondaire à la rupture des varices

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7
Q

Y-a-t’il un (ou des) avantage(s) à choisir le nadolol plutôt que le propranolol pour diminuer la récidive hémorragique chez les patients porteurs de varices oesophagiennes ?

A

Il y a des avantages à choisir le nadolol en présence de maladie du foie. En effet, le nadolol est éliminé par le rein et de plus il est faiblement liposoluble et est par conséquent associé à moins d’effets indésirables au niveau du système nerveux central que le propranolol. Sa longue demi-vie d’élimination (14-24h) permet une administration uniquotidienne ce qui favorise l’observance. Le propranolol fut le premier ß-bloqueur à être étudié dans la prévention de l’hémorragie secondaire à la rupture de varices oesophagiennes mais son métabolisme hépatique extensif, sa forte lipophilicité et sa courte demi-vie d’élimination l’on relégué au second plan chez ces patients.

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8
Q

Madame Smith est atteinte d’une cirrhose biliaire primitive. Elle a développé des varices oesophagiennes dans la dernière année (avec des signes rouges notés à l’endoscopie). Son gastroentérologue lui a prescrit du nadolol. Le pharmacien a prévu certains indicateurs de suivi pour ce patient :
* mesurer la pression artérielle
* mesurer la fréquence cardiaque
* mesurer le taux d’endothéline

quels indicateurs sont pertinents

A

mesurer la tension artérielle et la fréquence cardiaque

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9
Q

nommez deux autres indicateurs qu’il serait pertinent d’ajouter à cette liste( mesurer la tension artérielle et la fréquence cardiaque)

A

absence de récidive hémorragique (suivi de l’hémoglobine), observance à la thérapie

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10
Q

Discuter de la tolérance (en regard des effets indésirables) des ß-bloquants chez un patient cirrhotique comme Madame Smith (cirrhose biliaire primitive avec varices oesophagienne) et des alternatives thérapeutiques en présence d’intolérance aux ß-bloquants

A

Environ 25% des patients cirrhotiques ont soit des contre-indications ou ne tolèrent pas les ß-bloquants. Une alternative en présence de contre-indications ou d’intolérance à un ß-bloquant serait la ligature prophylactique (LVO) chez un patient comme Madame Smith. Les nitrates ne sont pas indiqués en prophylaxie primaire

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11
Q

Madame Smith (cirrhose biliaire primitive avec varices oesophagienne) n’a jamais présenté d’hémorragie digestive secondaire à une rupture de varices oesophagiennes. Pourquoi lui donne-t’on ce médicament (beta-bloquant) si elle n’a jamais présenté de saignement ?

A

Pour prévenir la survenue d’une hémorragie chez une patiente porteuse de varices oesophagiennes. Les signes rouges sur les varices notées à l’endoscopie la rendent plus à risque de rupturer ses varices et de saigner. Il est donc indiqué chez elle de donner un ß-bloquant non-sélectif comme le nadolol.

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12
Q

Donnez des signes et symptômes de cirrhose à cause d’une reprise d’alcool (9)

A
  • Ascite,
  • fonte musculaire (indiquée également par une baisse de la créatinine),
  • érythème palmaire,
  • augmentation du RIN,
  • diminution de l’albumine,
  • augmentation des GGT,
  • diminution des plaquettes,
  • augmentation de la bilirubine totale,
  • augmentation AST et ALT.
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13
Q

Y a-t-il un indice (ou des) indice(s) biochimique(s) indiquant une reprise d’alcool ? Justifiez votre réponse

Données de laboratoire (visite actuelle) : Données de laboratoire (6 mois avant)
RIN 1,4 : RIN 1,1
créatinine 66 μmol/L : créatinine 87 μmol/L
AST 95 UI/L : AST 35 UI/L
ALT 42 UI/L : ALT 21 UI/L
albumine 31 g/L : albumine 39 g/L
bilirubine totale 38 μmol/L : bilirubine totale 13 μmol/L
GGT 300 g/L : GGT 125 g/L

A

. Oui. L’augmentation des AST et des ALT avec un ratio AST/ALT > 2 fait fortement suspecter une reprise d’alcool. L’augmentation de la GGT entre les 2 visites est un marqueur sensible mais peu spécifique de la reprise d’alcool mais dans le contexte du ratio AST/ALT > 2 atteste la reprise d’alcool.

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14
Q

Commentez sur l’évolution des autres paramètres biochimiques entre les deux visites nous indiquant l’évolution de la maladie du foie :
Données de laboratoire (visite actuelle) : Données de laboratoire (6 mois avant)
RIN 1,4 : RIN 1,1
créatinine 66 μmol/L : créatinine 87 μmol/L
AST 95 UI/L : AST 35 UI/L
ALT 42 UI/L : ALT 21 UI/L
albumine 31 g/L : albumine 39 g/L
bilirubine totale 38 μmol/L : bilirubine totale 13 μmol/L
GGT 300 g/L : GGT 125 g/L

A

L’augmentation de la bilirubine indique également la présence d’une hépatite alcoolique et l’évolution de la maladie. La diminution de l’albumine et l’augmentation du RIN indiquent une diminution de la fonction de synthèse du foie.

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15
Q

Monsieur Lapointe veut savoir comment ces médicaments vont pouvoir diminuer le volume de son abdomen ? Que lui répondez-vous ?

une nouvelle ordonnance de furosémide 40 mg po die et de spironolactone 100 mg po die. Son ordonnance contient également un renouvellement de nadolol 40 mg po die

A

Votre maladie du foie entraîne une rétention de sodium qui entraîne à son tour une rétention d’eau, qui s’accumule dans votre abdomen et que l’on appelle ascite. Vous pouvez également voir vos jambes enfler. Les diurétiques que l’on vous a prescrit, la spironolactone et le furosémide agissent ensemble pour aider à éliminer cet excès de liquide.

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16
Q

Il vous demande s’il peut manger n’importe quoi et s’il peut boire autant d’eau qu’il le veut ? Qu’en pensez-vous ? Quels conseils lui-donnez-vous ?
ATCD: cirrhose alcoolique
Rx: furosémide 40 mg po die spironolactone 100 mg po die. nadolol 40 mg po die

A

Vous devez suivre une diète faible en sodium (on pourrait alors vérifier si le patient a rencontré une nutritionniste et s’il a bien compris ses instructions). Il est très important de suivre votre diète pour permettre aux diurétiques d’éliminer votre ascite. Par contre, vous pouvez boire de l’eau sans restriction à moins que votre gastroentérologue vous indique de boire moins d’eau. Il est important de ne pas vous déshydrater lorsque vous prenez des diurétiques.

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17
Q

Expliquer la physiopathologie de la formation d’ascite chez un cirrhotique

A

La vasodilatation splanchnique et systémique secondaire à l’hypertension portale entraîne une diminution du volume artériel (ou circulant) efficace ce qui à son tour active le système rénine-angiotensine-aldostérone. On observe alors une rétention hydrosodée responsable de la formation d’ascite.

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18
Q

Expliquer le mécanisme d’action de la spironolactone et du furosémide dans l’ascite et la rationnelle de l’association spironolactone/ furosémide et discuter des doses recommandées :

A

La spironolactone est un diurétique anti-aldostérone qui agit en réduisant la réabsorption du sodium au niveau du tubule collecteur. Le furosémide inhibe la réabsorption du sodium au niveau de l’anse de Henlé. L’association spironolactone-furosémide est synergique chez le cirrhotique puisqu’elle combine l’effet anti-aldostérone à l’effet diurétique plus puissant du furosémide (produit une natriurèse marquée) et diminue les risques d’hyperkaliémie associée à la spironolactone. On débute habituellement la spironolactone à 100 mg po die et le furosémide 40 mg po die. Le ratio 100 : 40 permet habituellement le maintien du potassium dans les valeurs normales. Les doses peuvent être augmentées aux 3 à 5 jours si la perte de poids et la natriurèse sont insuffisantes. Les doses maximales journalières recommandées sont de 400 mg de spironolactone et de 160 mg de furosémide

Information complémentaire : L’augmentation des niveaux d’aldostérone contribue à la rétention sodée et au développement de l’ascite. Les médicaments qui bloquent l’effet de l’aldostérone sont donc un choix rationnel pour traiter l’ascite

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19
Q

Décrire la place des mesures non-pharmacologiques dans le traitement de l’ascite :

A

La restriction sodée est la première étape dans le traitement de l’ascite chez le cirrhotique. On recommande de se limiter à 2 g par jour de sodium (ou 88 mmol/d). Une restriction plus sévère risque peu d’être suivie. On doit éduquer le patient sur l’importance de suivre cette diète. Le non respect de la diète peut être responsable de la non réponse aux diurétiques. On doit toujours vérifier si le patient suit sa diète avant d’augmenter les diurétiques. La mesure de l’excrétion urinaire du Na nous permet de vérifier l’observance à la diète. Quant à la restriction liquidienne elle n’est pas recommandée à moins que le Na soit < que 120-125 mmol/L. Le patient avec ascite, traitée avec diurétique, doit être informée qu’il ne doit pas restreindre les liquides car cela pourrait conduire à une désydratation qui pourrait s’accompagner d’une insuffisance rénale aiguë (à moins que son gastroentérologue lui recommande de restreindre les liquides en présence d’une hyponatrémie sévère).

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20
Q

Parmi la liste suivante choisissez les identificateurs de suivi pertinents pour le suivi de l’efficacité des diurétiques dans le traitement de l’ascite :
a) perte de poids de 0,5 kg/jour
b) suivi de la diète restreinte en sodium
c) suivi de la restriction liquidienne
d) disparition de l’ascite

A

a), b), d) (la restriction liquidienne n’est indiquée qu’en présence d’une hyponatrémie sévère i.e. Na  120 mEq/L, elle n’est autrement pas indiquée)

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21
Q

Parmi les effets indésirables et les complications énoncés ci-dessous, identifier ceux qui sont associés à la spironolactone et au furosémide :

hyponatrémie, hyperkaliémie, hypokaliémie, désydratation, encéphalopathie hépatique, insuffisance rénale aigüe, gynécomastie

A

Furosémide: hyponatrémie, hypokaliémie, désydratation, encéphalopathie hépatique, insuffisance rénale aiguë

Spironolactone : gynécomastie et hyperkaliémie

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22
Q

Quels paramètres indicateurs d’efficacité et de toxicité du traitement de l’ascite peuvent être suivis en officine ?

A

Poids, signes de désydratation, tension artérielle, signes d’orthostatisme, suivi de l’observance à la diète hyposodée et à la thérapie diurétique. La présence d’une infection du liquide d’ascite (péritonite bactérienne spontanée ou PBS) peut se révéler par de la fièvre, de la douleur abdominale…on doit donc être à l’affût de ces signes et symptômes et référer alors le patient à l’hôpital.

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23
Q

À partir des données cliniques et biochimiques de cette visite identifier les signes et symptômes indicatifs de cirrhose :

Monsieur Lapointe revoit son gastroentérologue 2 mois plus tard qui lui prescrit du lactulose pour un début d’encéphalopathie (patient a de la difficulté à se concentrer, est irritable et présente de l’astérixis). Il a eu un épisode d’encéphalopathie aiguë il y 1 mois rentré dans l’ordre avec un lavement de lactulose administré à l’urgence. À la revue des systèmes, on constate une disparition de l’ascite. Son teint est ictérique. On note la présence d’érythème palmaire et d’angiomes stellaires au niveau des bras et du tronc. L’examen abdominal montre un foie de consistance plus ferme que la normale et la présence de splénomégalie (rate augmentée de volume). Le reste de l’examen est sans particularités à l’exception d’une polynévrite.

A

Encéphalopathie hépatique, ictère, érythème palmaire, angiomes stellaires et splénomégalie

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24
Q

Commenter sur les nouvelles données de laboratoire par rapport à la visite précédente et calculer le score de Child-Pugh avec ces nouvelles données :
Données de laboratoire (visite actuelle) Données de laboratoire (2 mois avant)
urée 5,0 mmol/L urée 3,0 mmol/L
créatinine 80 μmol/L créatinine 66 μmol/L
RIN 1,7 RIN 1,4
AST 32 UI/L AST 95 UI/L
ALT 19 UI/L ALT 42 UI/L
bilirubine totale 61 μmol/L bilirubine totale 38 μmol/L
albumine 28 g/L albumine 31 g/L
GGT 82 g/L GGT 300 g/L

A

L’augmentation du RIN, la diminution de l’albumine et l’augmentation de la bilirubine indiquent que la fonction hépatique continue à se détériorer. Cette détérioration se reflète dans le score de Child-Pugh qui est de 11/15 ce qui fait en fait un grade C. La presque normalisation de l’AST et de l’ALT, la diminution du ratio AST/ALT à < 2 et la diminution de la GGT confirme un arrêt de la consommation d’alcool.

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25
Q

Expliquer la physiopathologie de l’encéphalopathie hépatique :

A

L’encéphalopathie hépatique est un désordre du système nerveux central accompagné de manifestations neuropsychiatriques variées. Ce phénomène réversible est une conséquence de la maladie hépatique. Le sang est dérivé par les collatérales (shunts porto-systémiques) qui se sont formées à cause de l’hypertension portale et ne peut donc être filtré par le foie et débarrassé de toxines comme l’ammoniaque qui joue un rôle central. D’autres substances sont possiblement impliquées dans la pathogénèse de l’encéphalopathie hépatique.

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26
Q

Voici une liste hypothétique de facteurs précipitants de l’encéphalopathie hépatique :
* entrecôte de bœuf de 500 g
* saignement digestif
* flumazénil
* diphenhydramine
* infection
* 1 verre de vin
* diarrhée sévère
* constipation
* diurétiques
* aminoglycosides
* opiacés
a) Identifier ceux qui sont pertinents

A

Identifier ceux qui sont pertinents : entrecôte de bœuf de 500 g, saignement digestif, diphenhydramine, infection, diarrhée sévère, constipation, diurétiques, aminoglycosides et opiacés
N.B. : 1 verre de vin ne va pas précipiter un épisode d’encéphalopathie ni le flumazénil qui est un antagoniste des benzodiazépines et qui a déjà été utilisé pour le traitement à court terme de l’encéphalopathie (théorie ↑ agonistes récepteurs aux benzodiazépines : plus utilisé maintenant sauf pour renverser l’effet des benzodiazépines mais action de très courte durée, peut aider à préciser le diagnostic).

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27
Q

b) Nommer deux autres facteurs précipitants de l’encéphalopathie hépatique :

A

hémorragie digestive, désordres électrolytiques

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28
Q

À quels effets indésirables doit-on s’attendre avec le lactulose ?

A

Lactulose : diarrhée, crampes abdominales, flatulence

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29
Q

Identifier les mesures non-pharmacologiques pour prévenir l’encéphalopathie :

A

Éviter les facteurs précipitants et être observant à la thérapie médicamenteuse.

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30
Q

L’AINS a-t-il joué un rôle dans la situation actuelle ?
Monsieur Lapointe est hospitalisé pour une insuffisance rénale aigüe accompagnée d’une aggravation de son encéphalopathie (somnolent, confus)

A

Oui en inhibant les prostaglandines rénales

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31
Q

Quelles sont vos recommandations concernant la prise d’ASA ou d’AINS chez un patient cirrhotique ?

A

La prise d’AINS n’est pas recommandée chez le patient cirrhotique car elle peut entraîner une insuffisance rénale aigüe ( des prostaglandines rénales), aggraver les conséquences d’une hémorragie, particulièrement chez le patient porteur de varices et causer de la rétention hydrosodée (ce qui n’est pas souhaitable chez un patient avec ascite).

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32
Q

Pourquoi les plaquettes diminuent ? Y-a-t’il une relation avec la cirrhose ? Expliquer comment ?

A

Les plaquettes diminuent à cause de l’hypersplénisme qui est une des conséquences de la cirrhose. Les plaquettes seront détruites par la rate hypertrophiée et cela peut également affecter d’autres lignées sanguines (leucocytes, hémoglobine)

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33
Q

Est-ce qu’il y a une relation entre l’insuffisance rénale aigüe et l’aggravation de l’encéphalopathie ? Y-a-t’il un facteur ayant pu aggraver l’encéphalopathie chez monsieur ? Si oui l’identifier :

A

Oui car l’insuffisance rénale aigüe est un des facteurs précipitants de l’encéphalopathie

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34
Q

Quels sont les signes et symptômes de la cholestase intrahépatique de la grossesse ?

A

La cholestase intrahépatique de la grossesse (CIG) se manifeste par du prurit important qui apparaît surtout durant le troisième trimestre de la grossesse. Le prurit est généralisé et affecte aussi les paumes des mains et la plante des pieds. On observe un ictère chez 1 à 2 femmes sur 10. Il n’y a pas de lésions cutanées primaires mais il peut y avoir des excoriations qui apparaissent à la suite d’un grattage intensif.

En ce qui concerne les dosages biologiques, on observe :
* une augmentation des sels biliaires circulants (dosage pas toujours disponibles en clinique)
* la bilirubine conjuguée est augmentée
* les transaminases (enzymes hépatiques) sont augmentées

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35
Q

Quels sont les facteurs de risque de la cholestase intrahépatique de la grossesse ?

A

grossesse précédente affectée par une CIG
* certains médicaments : progestérone, acétaminophène (vérifier chez cette patiente la consommation d’acétaminophène), macrolides, méthyldopa

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36
Q

Quelles sont les effets de la cholestase intrahépatique de la grossesse sur la grossesse

A

Effets sur la mère :
*inconfort
*détresse psychologique
*nausée, vomissements, anorexie, perte de poids (ou gain ralenti)
*malabsorption des vitamines liposolubles (ADEK)
*stéatorrhée
*risque d’hémorragie (vitamine K diminuée)
*risque de cholélithiases en post-partum

Effets sur le fœtus :
*travail pré-terme et prématurité
*retard de croissance intra-utérine
*mort in utero

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37
Q

Quels sont les traitements recommandés de la cholestase intrahépatique de la grossesse ? Indiquer le médicament

A

Traitement de premier recours :
* acide ursodésoxycholique (ursodiol, Urso®)

Traitement adjuvant :
* antihistaminiques oraux (diphenydramine, hydroxyzine, loratadine)

Autres traitements :
* cholestyramine
* dexaméthasone
* phénobarbital

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38
Q

Observance à la thérapie : pourquoi est-ce important cirrhose

A

les patients cirrhotiques qui ne prennent pas les médicaments prescrits pour prévenir les complications de leur cirrhose sont à risque de présenter des complications potentiellement mortelles (péritonite bactérienne spontanée chez un patient qui ne prend pas ses antibiotiques en prophylaxie, hémorragie par rupture de varices chez un patient qui ne prend pas son ß-bloquant).
Si le patient devient encéphalopathe parce qu’il ne prend pas son benzoate (par exemple) il risque de devoir être hospitalisé mais l’encéphalopathie peut entraîner une non-observance à d’autres traitements essentiels…cela arrive. Les patients ne sont pas tous bien entourés et leur pharmacien peut (et devrait) jouer un rôle très important auprès de cette population vulnérable (de tout âge).

Le pharmacien, en instaurant des moyens pour améliorer l’observance à la thérapie peut faire la différence pour le patient cirrhotique et lui permettre d’avoir une transplantation hépatique lorsqu’elle est indiquée.

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39
Q

Complications principales de la
cirrhose

A

— Ascite
— Encéphalopathie hépatique
— Prévention de l’hémorragie secondaire à la rupture de varices oesophagiennes ou gastriques

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40
Q

Hypertension portale mécanisme

A

↑ résistance intra-hépatique causée par résistance à l’écoulement du sang dans le foie secondaire à l’altération de l’architecture hépatique ( nodules, fibrose…) + ↑ vasoconstricteurs intra-hépatique (↑ endothéline et ↓ NO)
+
↑ flot sanguin portal secondaire à vasodilatation splanchnique et systémique (↑↑ NO**)
→ “circulation hyperdynamique” qui s’accompagne d’une ¯ pression artérielle moyenne
→ ↓volume circulant efficace : le coeur réagit en ↑ son débit et sa fréquence et le rein réagit à
l’hypoperfusion en activant le SRAA + vasoconstriction rénale (Vasoconstriction au niveau rénal afin de maintenir une pression pour essayer de maintenir la filtration glomérulaire)

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41
Q

Développement de varices physiopatho

A

développement de collatérales (varices) pour tenter de dim
la pression portale → lorsque pression trop élevée → rupture des varices et hémorragie

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42
Q

Ascite physiopatho

A

cirrhose+ hypertension portale →aug NO→vasodilatation systémique et abdominale→ dim volume circulant efficace → activation SRAA → rétention Na+ H2O→ ascite

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43
Q

physiopatho simplifié Encéphalopathie

A

accumulation de toxines qui ne sont plus filtrées par le foie (sang dérivé par les collatérales) → manifestations neuropsychiatriques variées

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44
Q

Ascite Prévention:

A
  • Suivi de la diète hyposodée (88 mmol/jour=2 g/jour)
  • ≈15% répondent à la diète hyposodée seule
  • 75% ont besoin de diurétiques
  • Restriction liquidienne seulement si hyponatrémie sévère (<125 mmol/L)
  • Éviter les AINS
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45
Q

Ascite : traitement avec les diurétiques

A

— Diurétiques:
◦ Spironolactone: effet anti-aldostérone
◦ Furosémide: inhibe la réabsorption du sodium au niveau de l’anse de Henlé, est + puissant que la spironolactone
◦ Amiloride: alternative à la spironolactone en présence de gynécomastie secondaire à spironolactone (moins efficace)

— Bénéfice de l’association:
◦ Synergie
◦ Ratio optimal (permet de maintenir la kaliémie dans les limites de la normale)
◦ Ajustement selon efficacité et effets indésirables

◦ Ajustement:
◦ Aux 3-5 jours, suivi étroit fonction rénale, perte de poids et électrolytes
◦ Perte de poids ≥ 0,5 kg/j si pas d’oedème et ≯ 1 kg/j si oedème

46
Q

Encéphalopathie hépatique

A
  • Manifestations neuropsychiatriques variées
  • Secondaire à une atteinte hépatique aiguë ou chronique
  • Déficits cognitifs et/ou moteurs de sévérité variable:
  • ↓ concentration, troubles du sommeil (cycle inversé), désinhibition, léthargie ou apathie, désorientation dans le temps, astérixis (flapping tremor)….coma
  • Types de présentation:
  • Épisodiques (si on gère la cause, pas de traitement nécessaire)
  • Récidivantes (période d’EH qui surviennent ≤ 6 mois)
  • Persistantes
47
Q

Encéphalopathie hépatique Facteurs précipitants (8)

A

– Hémorragie digestive
– malnutrition (sarcopenia, fragilité)
– désorde électrolytique
– translocation bactérienne
– (shunt intrahépatique portosystémique transjugulaire TIPS)
– Infection
– Diurétiques (hypovolémie ou hypokaliémie)
– Médicaments (benzo, opioide)
– Constipation
– Excès de protéines alimentaires (limiter à 1,2-1,5 g/kg/jour)

48
Q

Encéphalopathie hépatique : classification de West Haven pour déterminer la sévérité stade 4 et 0

A

0=normal
4=coma

49
Q

Encéphalopathie hépatique:
traitement général

A

dim Ammoniaque en:
dim Production (métronidazole/ rifaximine)
OU
aug Élimination (lactulose/ benzoate)

  • Exclure les causes non-hépatiques d’encéphalopathie
  • Identifier et traiter les facteurs précipitants
  • Initier des traitements pharmacologiques basés sur l’hypothèse de l’ammoniaque
50
Q

Encéphalopathie hépatique: Lactulose: mécanisme

A

Le lactulose est un disaccharide synthétique qui n’est pas absorbé dans l’intestin et qui est métabolisé par les bactéries du côlon en acides organiques (acides lactique et acétique).

Ces acides diminuent le pH au niveau du côlon ce qui cause la transformation de l’ammoniaque (NH3) en ammonium (NH4+), relativement imperméable aux membranes. Ceci empêche l’absorption systémique de l’ammoniaque et favorise son élimination sous forme d’ammonium non-absorbable.

L’acidification du côlon diminue la viabilité des bactéries productrices d’uréase qui génèrent du NH3 ce qui entraîne une diminution de l’absorption de NH3. L’acidification du côlon favorise également le passage du NH3, du sang vers la lumière du côlon.

Le lactulose a aussi un effet cathartique du lactulose ce qui diminue le temps pour l’absorption du NH3 du côlon.
Le résultat net est une diminution des niveaux de NH3 au niveau portal

ll faut que le patient (ou sa famille) sache que ce n’est pas pour la
constipation et comment l’ajuster car si diarrhée va l’arrêter

51
Q

Lactulose EI

A

Les effets indésirables du lactulose sont les crampes abdominales, la diarrhée et les flatulences. Le lactulose a également un goût très sucré. Une diarrhée excessive induite par le lactulose peut entrainer une déshydration et des désordres électrolytiques (comme l’hypernatrémie). Les effets indésirables du lactulose, particulièrement son goût très sucré, peuvent en limiter la tolérance et affecter l’observance au traitement.

52
Q

Encéphalopathie hépatique: Rifaximine (Zaxinemd):

A

– Serait aussi efficace que le lactulose et la néomycine (cette dernière n’est plus disponible au Canada)
– ‘Add-on’ au lactulose pour la prévention de la récidive d’EH après le 2e épisode
– Médicament d’exception
– $$
– Prendre à jeun car la nourriture augmente son ASC de 2 fois

53
Q

Métronidazole

A

très peu utilisé maintenant, remplacé par la rifaximine

la neurotoxicité rapportée avec le métronidazole se traduit par des polyneuropathies pas toujours régressives à l’arrêt du médicament. Le métronidazole agit en inhibant l’activité des bactéries productrices d’uréase et diminue ainsi la production de NH3. Il est peu utilisé pour le traitement de l’encéphalopathie hépatique du fait qu’il cause parfois des neuropathies périphériques (son métabolisme est affecté en présence de cirrhose avancée et c’est pourquoi il est préférable de donner 250 mg po bid).

Effets indésirables : Neuropathie, effet antabuse, dyspepsie

54
Q

Hémorragie par rupture de varices
oesophagiennes (RVO): Loi de Laplace:

A

T = tension dans la paroi du vaisseau = Pr (radius de la varice)/w (épaisseur de la paroi de la varice)

donc lorsqu’on aug le radius, tension augmente et puis explose

55
Q

Prévention de l’hémorragie secondaire à la RVO

A

— Deux stratégies de prévention:
— Prévention du premier épisode d’hémorragie par RVO chez un patient qui n’a jamais saigné (prévention primaire)
— Prévention du la récidive d’hémorragie chez un patient qui a déjà saigné (prévention secondaire)

56
Q

Comment les bêta-bloqueurs non-sélectifs (BBNS) agissent pour
prévenir l’hémorragie par RVO?

A

— Nadolol/propranolol → blocage non-sélectif des récepteurs 𝛃1 ce
qui diminue le débit cardiaque. Le blocage des récepteurs 𝛃2 laisse l’activité des récepteurs alpha1 sans opposition permettant une vasoconstriction splanchnique.
— Carvédilol = BBNS avec activité alpha-adrénergique vasodilatatrice sur la circulation intra-hépatique

57
Q

Carvédilol:

A

– ↓ plus la pression portale que N ou P mais effet hypotenseur serait plus important
– Pas besoin d’ajuster selon la fréquence cardiaque comme avec le N et le P

58
Q

Désavantage des BBNS:

A

∼ 15% des patients ont des CI relatives ou absolues à leur usage et un autre 15% nécessite une ↓ de la dose ou un arrêt à cause des effets indésirables

59
Q

Prévention primaire de ’hémorragie secondaire à la RVO: patient qui n’a jamais fait d’hémorragie

A

Petite varices avec signes rouge (child C): BBNS (propanolol, nadolol, carvédiol)

varices moyennes ou larges: BBNS ou ligature endoscopique des varices

60
Q

Prévention secondaire de l’hémorragie secondaire à la RVO: patient qui a fait une hémorragie

A

Pas de contreindication à la LVO:
*BBNS + LVO (> chacun des tx
individuellement)
*Carvédilol pas indiqué
LVO: ligature endoscopique des varices

Si échec à l’association BBNS +
LVO: TIPS (Anastomose porto-cave intrahépatique)

61
Q

Bêta-bloqueurs non-sélectifs en prévention de l’hémorragie par RVO
contre-indication et EI

A

— Effets indésirables chez le cirrhotique:
◦ Hypotension
◦ Bronchospasme
◦ Impuissance
◦ Dépression

— Contre-indications:
o Asthme ou maladie pulmonaire broncho-spastique (Micromedex)
o Peut masquer l’hypoglycémie chez les diabétiques

62
Q

AINS chez le patient cirrhotique

A

— Vasoconstriction (VC) rénale nécessaire pour maintenir une pression de filtration dans le glomérule pour garder un TFG constant

— Lorsque VC devient trop importante
◦ dim de la perfusion rénale et aug des prostaglandines pour contrebalancer l’excès de VC rénale

— Si on administre un AINS à un patient cirrhotique l’inhibition des prostaglandines peut causer une IRA…

63
Q

Encéphalopathie épidémiologie

A

Entre 1/3 à la moitié des hospitalisations chez les patients cirrhotiques sont reliées à l’EH. La survie à un an des patients souffrant d’EH associée à la cirrhose (sans transplantation hépatique) est de 42% après le premier épisode d’EH aigu et la survie à 3 ans est de 23%. Les manifestations neuropsychiatriques de l’EH sont variées (voir classification de West Haven dans la section C). L’EH peut rendre inapte au travail, à la conduite automobile, compromettre l’autonomie et nécessiter l’implication de la famille ou des proches pour prendre soin des personnes qui en sont affectées.

64
Q

Pathophysiologie l’encéphalophathie hépatique

A

Dans l’EH on observe un détournement du flot veineux portal dans la circulation systémique via les shunts collatéraux porto-systémiques (ou anastomoses porto-caves dans schéma ci-dessous) sans filtration préalable par les hépatocytes. Malgré les controverses entourant la nature de la toxine responsable de l’EH, l’ammoniaque (NH3) demeure le facteur-clé, établissant un lien entre les composés azotés provenant de l’intestin et le développement de l’encéphalopathie. L’intestin est la source principale de NH3. Le NH3 est produit principalement à partir de la glutamine (protéine) dans l’intestin qui suite au clivage par la glutaminase (enzyme dont l’activité aug en présence de cirrhose) produit du NH3 et du glutamate : glutamine → transformée sous l’action de la glutaminase en → NH3 + glutamate.

Les bactéries intestinales productrices d’uréase génèrent également du NH3 (à partir de l’urée).

Le NH3 est ensuite absorbé dans la circulation portale. Le NH3 atteint la circulation systémique via les shunts porto-systémiques et en présence de cirrhose, le foie ne peut métaboliser le NH3 ce qu’il fait normalement en le transformant en urée ou en glutamine. Des concentrations excessives de NH3 peuvent s’accumuler au niveau du SNC et causer des anomalies de neurotransmission.

D’autres substances seraient impliquées dans la pathogénèse de l’EH comme par exemple mais nous nous concentrerons sur le rôle de l’ammoniaque.

65
Q

ascite épidémiologie

A

Environ 50% des patients vont développer de l’ascite à l’intérieur de 10 ans suivant le diagnostic de cirrhose. La présence d’ascite témoigne d’un stade avancé de la maladie du foie. Le pronostic est mauvais puisque 50% des patients qui développent de l’ascite vont décéder 2 à 5 ans après l’apparition de l’ascite.

66
Q

Physiopathologie de l’ascite

A

La théorie retenue actuellement pour expliquer la pathogénèse de l’ascite est la théorie basée sur la vasodilatation artérielle. L’anomalie de base pour expliquer la formation d’ascite est l’hypertension portale. La production de vasodilatateurs splanchniques, particulièrement le NO, est significativement augmentée chez les patients avec cirrhose et hypertension portale.

67
Q

Pronostic cirrhose

A

Des scores comme le score Child-Pugh nous permette de quantifier la sévérité de l’atteinte hépatique et son pronostic.

Il existe aussi un autre score le MELD pour Model for End-stage Liver Disease (développé à la clinique Mayo et basé sur le RIN, la bilirubine et la créatinine) qui est utilisé pour estimer la sévérité de la maladie et prédire la survie. Ce score est surtout utilisé dans le contexte d’allocation d’organes pour la transplantation hépatique (serait plus objectif que le score de Child-Pugh dans ce contexte)

Malgré la controverse qui existe concernant la valeur clinique du score de Child-Pugh par rapport au score de MELD au quotidien, en clinique, pour évaluer la sévérité de la cirrhose, on utilise le score de Child-Pugh.

68
Q

Étiologie cirrhose

A

La cirrhose alcoolique et l’hépatite C sont les causes les plus fréquentes de cirrhose dans les pays développés alors que l’hépatite B prévaut en Asie et en Afrique sub-saharienne. Autres causes de la cirrhose dont :
* cirrhose de l’obèse (NASH ou non-alcoholic steatohepatiti)
* hépatite auto-immune
* cirrhose biliaire primitive
* cholangite sclérosante (maladie des voies biliaires)
* hémochromatose (accumulation de fer dans le foie)
* maladie de Wilson (accumulation de cuivre dans le foie)
* déficit en alpha-1 antitrypsine.

Lorsque l’on parle de cirrhose cryptogénique c’est que la cause n’a pas été identifiée ce qui est rare maintenant.

Tel que mentionné dans le DiPiro, certains médicaments peuvent causer une cirrhose (tableau 55-1 et le syndrome de Budd-Chiari qui est causée par une thrombose des veines sus-hépatiques (au-dessus du foie).

69
Q

Facteurs de risque pour le déclenchement de l’encéphalopathie hépatique (ou facteurs précipitants) explication Hémorragie digestive

A
  • Hémorragie digestive provoquerait une hyperammoniémie secondaire à la décomposition du sang contenu dans le tube digestif aug précurseurs de NH3, ex. : protéines, acides aminés).
70
Q

Facteurs de risque pour le déclenchement de l’encéphalopathie hépatique (ou facteurs précipitants) explication diurétiques

A
  • Diurétiques peuvent entraîner une alcalose hypokaliémique qui augmente la pénétration du NH3 à travers la barrière hémoencéphalique ou causer une hypovolémie qui entraîne une diminution de la perfusion d’organes vitaux (cerveau, foie et reins).
71
Q

Facteurs de risque pour le déclenchement de l’encéphalopathie hépatique (ou facteurs précipitants) explication constipation

A
  • Constipation entraîne un temps de contact plus long entre les composés azotés et les bactéries productrices de NH3 ce qui peut augmenter la production d’ammoniaque et d’autres dérivés azotés.
72
Q

Facteurs de risque pour le déclenchement de l’encéphalopathie hépatique (ou facteurs précipitants) explication excès protéine

A
  • Excès de protéines alimentaires qui procure un substrat pour la production de NH3 et d’autres composés azotés dans l’intestin.
73
Q

Facteurs de risque pour le déclenchement de l’encéphalopathie hépatique (ou facteurs précipitants) explication Médicament

A
  • Certains médicaments comme les sédatifs et les analgésiques : la pharmacocinétique des médicaments est altérée en présence d’insuffisance hépatique (ex.: ceux qui empruntent la voie oxydative comme certaines benzodiazépines) et ces médicaments peuvent s’accumuler et causer un effet dépresseur au cerveau. De plus, le cerveau des patients encéphalopathes serait intrinsèquement plus sensible à l’effet de ces médicaments. Dans le cas des benzodiazépines ceci peut être du à une augmentation de la production d’agonistes des récepteurs aux benzodiazépines (substances endogènes “benzodiazepine-like”) et à une plus grande activité du système GABAergique (expliqué plus en détails dans la section F).
74
Q

Facteurs de risque pour le déclenchement de l’encéphalopathie hépatique (ou facteurs précipitants) explication infection

A
  • Infections associées à un hypercatabolisme qui entraîne une augmentation du NH3 endogène (secondaire à une augmentation des composés azotés en circulation). Un épisode infectieux peut également entraîner une désydratation et une insuffisance rénale (pré-rénale).
75
Q

Résumons les signes et symptômes principaux que l’on peut retrouver à l’examen clinique chez un patient cirrhotique (ne sont pas tous présents chez un cirrhotique) :

A

La cirrhose est souvent indolente, asymptomatique et non-suspectée jusqu’à la survenue de complications de la maladie. Le diagnostic d’une cirrhose asymptomatique se fait souvent de façon fortuite, lors d’un test de laboratoire où on découvre une augmentation des enzymes hépatiques ou par des examens radiologiques montrant des signes suggérant une cirrhose.

76
Q

Symptômes principaux cirrhose:

A
  • Anorexie
  • Nausées
  • Vomissements
  • Fatigue
  • Faiblesse musculaire
  • Prurit
77
Q

Principales complications de l’hypertension portale autre

A

péritonite bactérienne spontanée, syndrome hépato-rénal, syndrome hépato-pulmonaire, carcinome hépatocellulaire

78
Q

Signe cirrhose (15)

A
  • Ictère
  • Angiomes stellaires (ou “spider nevi”)
  • Hépatomégalie
  • Splénomégalie
  • Ascite et œdème
  • Caput medusae (tête de méduse : réseau de varices autour de l’ombilic)
  • Érythème palmaire/plantaire
  • Ongles blancs
  • Hippocratisme digital (“clubbing”)
  • Gynécomastie
  • Perte de la pilosité
  • Atrophie testiculaire
  • Astérixis (ou “flapping tremor”)
  • Foetor hepaticus
  • Fonte musculaire
79
Q

Description et cause Angiomes stellaires (ou “spider nevi”)

A

Dilatations artériolaires sous-cutanées qui se présentent sous forme d’un point rouge central à partir duquel irradie en étoile une couronne de petits vaisseaux (aug estrogènes secondaire à dim dégradation hépatique)

80
Q

Description et cause Hépatomégalie

A

aug volume du foie causé par différentes maladies du foie

81
Q

Description et cause Splénomégalie

A

aug volume de la rate (sec. à hypertension portale)

82
Q

Description et cause Ascite et œdème

A

Fluide dans la cavité abdominale détectable lorsque >= 1,5 L ; œdème des membres inférieurs souvent associé (sec. à hypertension portale)

83
Q

Description et cause Caput medusae (tête de méduse : réseau de varices autour de l’ombilic)

A

Réseau de veines proéminentes. rayonnant autour de l’ombilic (secondaire à l’hypertension portale)

84
Q

Description et cause Érythème palmaire/plantaire en cirrhose

A

Érythème qui épargne la portion centrale des paumes des mains ou de la plantes des pieds causé par une aug estrogènes secondaire à dim dégradation hépatique

85
Q

Description et cause Ongles blancs en cirrhose

A

Perte de la lunule des ongles qui deviennent blancs (secondaire à hypoalbuminémie)

86
Q

Description et cause Hippocratisme digital (“clubbing”) en cirrhose

A

Déformation des doigts et des ongles, ongles recourbés et arrondis vers le haut

87
Q

Description et cause Gynécomastie, Perte de la pilosité, Atrophie testiculaire en cirrhoses

A

aug estrogènes secondaire à dim dégradation hépatique

88
Q

Description et cause Astérixis (ou “flapping tremor”) en cirrhose

A

Mouvement de flexion-extension des articulations métacarpo-phalangiennes et du poignet (comparé à des battements d’ailes d’oiseaux survenant à intervalle réguliers)

89
Q

Description et cause Foetor hepaticus en cirrhose

A

Odeur aigre de l’haleine

90
Q

Description et cause Fonte musculaire en cirrhose

A

Causée par métabolisme catabolique du foie malade qui est secondaire à l’anorexie

91
Q

Le score de Child-Pugh nous permet d’évaluer la sévérité de la cirrhose selon 3 degrés de gravité croissants :

A

stade A (score 5-6) = maladie hépatique compensée (bonne fonction hépatique)
stade B (score 7-9) = insuffisance hépatique légère à modérée
stade C (score 10-15) = insuffisance hépatique sévère

le score prend en compte:
*Ascite,
*Encéphalopathie
*Taux d’albumine sérique (g/L)
*Taux de bilirubine sérique (mol/L)
*RIN

92
Q

Objectif traitement ascite

A

Selon DiPiro, les objectifs du traitement de l’ascite sont d’abord de contrôler l’ascite, prévenir ou soulager les symptômes reliés à l’ascite tels la dyspnée, la douleur abdominale, la distension abdominale et de prévenir les complications potentiellement mortelles, comme la péritonite bactérienne spontanée et le syndrome hépatorénal.
N.B. : une ascite tendue peut restreindre les mouvements du diaphragme entraîner des difficultés respiratoires.

93
Q

Objectifs de traitement cirrhose et hypertension portale

A

L’hypertension portale et la cirrhose peuvent être classées comme compensées ou décompensées.

Dans l’hypertension portale compensée: Les résultats thérapeutiques souhaités au cours de la phase compensée comprennent la prévention des complications grâce à des modalités thérapeutiques telles que l’abaissement de la pression portale avec un traitement médical utilisant un traitement par bloqueurs β-adrénergiques non sélectifs et le soutien à l’abstinence d’alcool.

Chez les patients atteints de cirrhose décompensée, la résolution des complications aiguës devient le résultat thérapeutique souhaité.

94
Q

Mesures non-pharmacologiques :
Ascite :

A

Suivi de la diète hyposodée 2 g par jour de sodium (88 mEq) ce qui représente environ 1 cuillère à thé de sel par jour ! On comprend pourquoi il est très difficile de respecter cette diète.
En pratique : un compromis doit parfois être fait et le patient suivra une diète sans salière “hospitalière” (équivalent à environ 3 g de sel par jour).

95
Q

Mesures non-pharmacologiques :
Encéphalopathie hépatique :

A

Attention au contenu en protéines de la diète. Éliminer la présence d’un facteur précipitant

96
Q

Effet AINS sur patient cirrhotique (en détail)

A

L’AINS en diminuant les prostaglandines rénales a entraîné une diminution importante du flot sanguin rénal avec diminution associée du TFG. Ceci démontre l’importance des prostaglandines qui augmentent en réaction à la vasoconstriction rénale (voir schéma section physiopathologie). La vasoconstriction rénale est nécessaire pour maintenir une pression de filtration dans le glomérule, suffisante, pour garder le TFG constant. Lorsque la vasoconstriction devient trop importante, elle peut entraîner une diminution de la perfusion rénale et la sécrétion des prostaglandines augmente en réaction, pour contrebalancer l’excès de vasoconstriction rénale. Si on administre un AINS à un patient cirrhotique avec ascite, l’inhibition des prostaglandines rénales peut causer une insuffisance rénale aiguë. De plus, les AINS causent de la rétention hydrosodée ce qui peut aggraver l’ascite.5

97
Q

Risque hémorragique ains et cirrhose

A

Quant aux risques hémorragiques avec les AINS chez le patient cirrhotique on doit considérer les facteurs de risque de saignement digestif secondaire à la prise d’AINS (comme pour les autres patients) et de plus, les risques associés à une hémorragie chez ces patients sont majorés, particulièrement en présence de varices (risque augmente avec la taille des varices et la présence de signes rouges sur les varices).

98
Q

Autres précautions cirrhose

A

2) Sédatifs et analgésiques : prudence chez le patient cirrhotique car ils peuvent déclencher ou aggraver l’encéphalopathie hépatique

3) Ajustement des médicaments en insuffisance hépatique ou médicaments contre-indiqués en insuffisance hépatique avancée

99
Q

cirrhose et précaution tylenol

A

limiter à 2 g/jour chez les patients avec maladie aiguë ou chronique du foie.6 Les conséquences d’une hépatite à l’acétaminophène sont potentiellement plus graves chez un patient avec un foie malade même si en présence de cirrhose on fabrique moins du métabolite toxique de l’acétaminophène (NAPQI).

100
Q

Fonctionnement beta-bloqueur dans RVO

A

Les ß-bloquants sélectifs ne sont pas efficaces pour prévenir l’hémorragie secondaire à la rupture de varices. En effet, les ß-bloquants non-sélectifs préviennent l’hémorragie en diminuant le débit cardiaque via le blocage des récepteurs ß1. Le blocage des récepteurs ß2, quant à lui, laisse l’activité des récepteurs α-adrénergiques sans opposition et permet ainsi une vasoconstriction splanchnique (sang du réseau digestif). Le blocage des récepteurs ß1 et ß2 s’accompagne d’une diminution du flot sanguin au niveau de la veine porte ce qui entraîne une diminution de la pression portale et des risques d’hémorragie secondaire à la rupture des varices.

101
Q

beta bloqueur non sélectif VS sélectif pour RVO

A

Le propranolol, le nadolol et le carvédilol sont les trois ß-bloquants non-sélectifs (BBNS) sont utilisés en prévention primaire pour les trois et en prévention secondaire (chez les patients qui ont fait une hémorragie par rupture de varices oesophagiennes. Les ß-bloquants sélectifs ne sont pas efficaces pour prévenir l’hémorragie secondaire à la rupture de varices.

102
Q

Carvédilol

A

Le carvédilol est un BBNS mais possède également activité anti alpha-adrénergique qui a un effet vasodilatateur (sur la circulation intra-hépatique ce qui est bénéfique mais associé à une diminution plus importante de la pression artérielle moyenne).

103
Q

Encéphalopathie hépatique : étape traitement

A

Première étape : Diagnostic d’exclusion : éliminer une cause non-hépatique pouvant causer une altération de l’état mental, identifier la présence de facteurs précipitants et les corriger ou les éliminer.

Deuxième étape : introduction des traitements pharmacologiques après étape 1, si indiqué pour le traitement de l’encéphalopathie hépatique épisodique et persistante

104
Q

Rifaximine général

A

antibiotique de la classe des rifamycines, non-absorbable ( 1% absorbé) approuvé au Canada pour la prévention de la récidive d’encéphalopathie hépatique manifeste (‘overt’ ou cliniquement symptomatique). Couvre bactéries G- et G+.

105
Q

Rifaximine Efficacité

A

serait aussi efficace que le lactulose et la néomycine (aminoside par voie orale qui était utilisé pour le traitement de l’encéphalopathie n’est plus disponible au Canada) mais mieux toléré.

106
Q

Rifaximine EI

A

≥ 5% (monographie : essai clinique vs placebo): nausées, diarrhée, diarrhée secondaire à C.difficile, éruption cutanée, prurit, pyrexie, anémie, dyspnée, arthralgies, spasmes musculaires, œdème périphérique, étourdissements.
N.B. : moins d’EI potentiel que le métronidazole (neuropathie périphérique) et plus svt utilisé dans le traitement de l’EH à la place du métronidazole mais beaucoup plus cher !

107
Q

Rifaximine recommandation

A

Selon les dernières recommandations de l’AASLD et de l’EASL publiées en 2014 : la rifaximine est indiquée comme un traitement adjuvant au lactulose (add-on) pour la prévention de la récidive d’encéphalopathie hépatique après le 2e épisode. Pas de données solides pour supporter l’utilisation de la rifaximine seule.

Absorption augmentée chez les patients avec dysfonction hépatique. Rifaximine n’a pas été étudiée chez les patients avec MELD > 25. Cirrhose Child C : attention car exposition systémique augmentée.
Désavantage : son coût élevé

108
Q

Benzoate (sodium ou potassium) Mécanisme d’action

A

Le benzoate augmente l’élimination de l’ammoniaque mais via un mécanisme différent du lactulose. Il agit sur le cycle de l’urée en réagissant avec la glycine pour former de l’hippurate (mécanisme ci-dessous). On l’utilise dans les déficits du cycle de l’urée chez l’enfant qui sont des maladies métaboliques héréditaires causant une hyper-ammoniémie responsable d’encéphalopathie lors de décompensations aiguës de ces maladies. Il est également efficace dans le traitement de l’encéphalopathie hépatique même si peu de données cliniques supportent son usage pour cette indication.

Le benzoate se lie à des composés azotés comme la glycine pour former de l’hippurate qui pourra lui être éliminé dans l’urine. Chaque molécule de benzoate permet l’élimination d’une molécule d’ammoniaque. L’effet net est la diminution des concentrations sanguines d’ammoniaque.

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Q

Benzoate (sodium ou potassium) EI

A

Les effets indésirables du benzoate sont de nature gastro-intestinale :
- inconfort épigastrique,
- nausées et
- vomissements.
En pratique : le traitement de première ligne est le lactulose. La rifaximine est souvent préférée au métronidazole en 2e ligne combinée au lactulose à cause de son meilleur profil d’innocuité (mais coût plus élevé).

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Q

Benzoate (sodium ou potassium) place traitement encéphalo

A

Le benzoate peut être utile en 3e ligne. Au CHUM il est introduit si récidive d’EH malgré rifaximine (ou métronidazole) et lactulose. C’est le reflet d’une pratique locale dans un centre spécialisé en maladie du foie notamment pour le benzoate qui est aussi utilisé pour traiter certaines maladies métaboliques du foie.