Tom Robbins, Even Cowgirls Get the Blues, 1977 Flashcards

1
Q

Fait de langue 1 : To neither the Siwash nor the Chinese does the Chink belong.

A
  1. On peut jouer sur TO (répété ou non): si on veut remettre dans l’ordre normal (the Chink belongs neither to the Siwash nor to the Chinese) l’auxiliaire DO saute.
  2. On constate donc que l’ordre est non-canonique (pas SVO).
  3. En commençant par le complément d’objet indirect (car introduit par la préposition TO), on comprend que
    l’énoncé cherche à élucider la question de l’appartenance du Chink à une communauté, et que des suppositions ont été faites mais sont démenties dans l’énoncé.
  4. Mise en place de faux préjugés pour aller les démentir dès la ligne suivante

À traiter: Questions sémantiques (préjugés démentis), questions syntaxiques (inversion du COI et du sujet), questions de coordination (neither nor) et questions de référence de THE (est-ce qu’il s’agit d’une personne “the Chink” ou une communauté “the Chink”?)

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2
Q

Description

A

Il s’agit d’une structure complexe qui présente des
correlateurs (on conjonction de coordination complexes) NEITHER et NOR avec la préposition TO qui précède et deux noms qui suivent sans marques de nombre, “Siwash” et “Chinese”.

Vient ensuite l’auxiliaire DO à la troisième personne du singulier suivi d’un troisième nom déterminé par THE et du verbe “belong”.

L’ensemble constitue une assertion négative qui porte sur “the Chink”, sujet du verbe “belong”.

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3
Q

Problématique

A

On s’interrogera donc sur l’ordre des constituants, en particulier la présence et la place de l’auxiliaire, la montée en tête d’énoncé du complément d’objet indirect (ou complément de la préposition TO/groupe prépositionnel) et on s’interrogera également sur la référence des trois noms précédés de THE.

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4
Q

Analyse

A

La question qui semble se poser pour le narrateur c’est celle de l’apprtenance du sujet “The Chink” à une communauté.

  1. À ce stade du texte “The Chink” peut avoir une valeur générique et représenter n’importe quel élément de la classe
    ou désigner un individu. En tout cas, dans un cas comme dans l’ordre l’article défini devant “Chink” indique que l’existence et la référence de la classe et de l’individu sont acquises.
  2. Soit il est question d’un Chink connu, soit on parle des chinetoques en général, une communauté linguistique dont l’appartenance aux deux autres communautés désignées est débattue.
  3. On a des substantifs qui désignent des individus d’une même nationalité ou d’une même communauté linguistique ou aire géographique.
  4. L’ambiguité sur “The Chink” est levée par la suite avec l’emploi du pronom personnel HE, on a donc un chinetoque particulier. Dans le segment souligné, on n’en est pas encore sûr.
  5. Les deux communautés linguistiques “Siwash” et “Chinese” sont réunies par une opération de coord NEITHER…NOR qui vise à les rejeter conjointement les “Siwash” et les “Chinese” comme susceptibles d’occuper la place de COI de “belong” au niveau du sens, comme susceptibles d’inclure le “Chink”.
  6. Les deux communautés linguistiques sont rapprochées pour être cible d’une réfutation qui permet d’identifier l’appartenance du chinetoque à une troisième catégorie
    donnée après: les Japonais.
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5
Q

Manipulation

A
  1. Le morphème N- de NEITHER et NOR permet de
    porter la réfutation. On aurait pu faire une autre réfutation: The Chink belongs to neither the Siwash nor the Chinese. On obtient alors un énoncé qui est une assertion négative.
  2. L’appartenance du chinetoque à une communauté linguistique n’est pas mise en cause. Ce qui est posé est l’irrecevabilité conjointe de “Siwash” et “Chinese” comme COI.
  3. On pose comme acquise le fait que “the Chink” belongs to X, forcément une communauté d’appartenance.
  4. Dans cette manip on a pas besoin de l’auxiliaire. Le morphème N- porte la négation (pas un morphème libre) et a besoin de se fixer quelque part, généralement sur l’auxiliaire DO, sauf si elle a trouvé un autre support.
  5. D’un point de vue syntaxique, le lien sujet-prédicat n’est pas remis en cause. L’auxiliaire DO n’apparaît pas parce que seul le complément est réfuté.
  6. Sans NOT, la RP est toujours validée, mais le complément d’objet dans le prédicat est nié.
  7. L’ordre SVO est respecté, donc l’auxiliaire DO n’est pas nécessaire.
  8. On aurait ne négation des deux relations prédicatives coordonnées, la réfutation s’appliquerait à l’une et à l’autre.
  9. Syntaxiquement, la négation nécessite l’apparition de DO qui est la trace d’un prob de validation.
  10. “The chink does not belong to … and he does not
    belong to…” deux éléments coordonnés d’ordre de la relation prédicative, pas COI.
  11. Plan d’égalité nié. Même si on a une coordination qui rejète conjointement les arguments, “the Chink belong to X” n’est pas nié mais on a quand même l’auxiliaire DO.
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6
Q

Fait de langue 2 : He had been looking in

A

Avec HAVE, l’énonciateur met au compte du sujet la forme d’accompli, combinaison entre révolu participe passé

HAD BEEN, l’énonciateur met “looking” comme accompli.

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7
Q

Valeur de base de BE + -ING

A
  1. Valeur de commentaire
  2. Insistence sur l’activité, saisie en cours du déroulement du procès
  3. Mise en relief du sujet…
  4. BE + -ING trace de l’observation de l’énonciateur qui voit les choses dans leur déroulement.
  5. Identification du sujet à l’activité contenue dans le prédicat.
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8
Q

Segment souligné, “He had been looking in” permet d’affirmer quoi ?

A

que “Chink” regardait au dessus du volcan.

C’est l’état dans lequel on le trouve. Si elle l’avait surpris en train de regarder on aurait “he was looking in”. Avec “had been looking” interprétation de ce qui a dû se passer pour qu’il
soit dans cet état.

Observation de l’état du sujet déclenche le double aspect “had
been looking”.

{HE [[look in]-ing]-EN —(have)*}→ he *mis au compte du sujet

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9
Q

la mise au compte du sujet implique quoi ?

A

Focalisation interne sur le regard de la soeur.

Élément de discours indirect libre, translation au temps du récit de la réflexion que se fait la soeur en découvrant son
frère. Le narrateur reprend les propos/pensées de la soeur ou bien c’est le commentaire de l’énonciateur qui s’invite dans son récit pour faire un commentaire sur ce qu’a fait le personnage du “Chink”

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10
Q

Fait de langue 3 : On February 20, 1942, came the order

A
  1. Article défini THE qui définit le nom commun dénombrable singulier “order”.
  2. Groupe nominal à fonction de sujet inversé/postposé de “come”.
  3. Justification de la présence de l’article défini.
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11
Q

Valeur de base de l’article défini

A
  1. Reprise (ou anaphore) culturelle: notions culturelles partagées de tous : “shared knowledge”
  2. Reprise (ou anaphore) situationnelle: situation d’énonciation implique l’existence de l’objet
  3. Reprise (ou anaphore) textuelle: déjà mentionné dans le texte
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12
Q

Ici pas de reprise culturelle puisque

A

l’intérêt du texte c’est de dénoncer les événements de WW2.

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13
Q

Mais on a une préconstruction implicite

A

dans le paragraphe précédent avec “he was astute enough to warn his relatives, on December 8, 1941.”

L’ordre en question n’a pas été posé avant de manière explicite, ne fait pas partie de la culture ni américaine ni mondiale, mais le narrateur dénonce le traitement des
Japonais-Américains après l’attaque de Pearl Harbour.

Possibilité de défendre l’anaphore culturelle avec modèle de récit historique avec précision de date

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14
Q

Question large: les marques de la négation

A

Qu’est-ce que c’est la négation? Qu’est-ce qui véhicule l’idée de négation?

Nier quoi?

Nier comment (préfixe, suffixe, marque de négation, conjonction de coordination NEITHER-NOR)?

Nier pour quoi faire?

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15
Q

Formes de négation dans le texte ?

A
  1. NO, NOT (implique auxiliaire ou autre support),
  2. Morphème N- (NEITHER, NOR, NEVER),
  3. Préfixes IM-, DIS-, UN-,…

Partir du sens pour revenir au sens: négation des droits des Japonais-Américains. Laisser de côté des phénomènes marginaux est possible mais à justifier.

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16
Q

La négation est une opération seconde qui peut porter sur

A

un verbe, la syntaxe :

seconde parce que nier supposer nier quelque chose

17
Q

La négation

A

La question posée se trouve à la charnière entre syntaxe, morphologie et sémantique.

18
Q

Il faut donc que ce quelque chose ait été posé, posé pouvant être asserté, envisagé, supposé, pensé.

A
19
Q

. La négation fait partie du mode de l’assertion, c’est-à-dire

A

que l’énonciateur asserte que ce qui a été posé ne correspond pas pour lui à la réalité.

Cette remarque préliminaire soulève deux questions: nier quoi? nier comment?

20
Q

À partir d’un relevé d’occurrences dans le texte, nous verrons quels outils sont à la disposition de l’énonciateur pour nier quels éléments et de quelle manière et pour quoi faire.

A

La problématique de la question large

21
Q

Le texte est précisément l’histoire de la négation des droits de
toute une frange de la population américaine au cours de la Seconde Guerre Mondiale, histoire vue par le biais d’un individu représentatif, “the Chink.”

A

À travers l’étude de ses différentes manifestations, nous verrons comme la négation est mise au service de l’histoire du personnage et, au-delà, de la dénonciation d’un système.

Nous nous intéresserons d’abord à la marque de négation la plus évidente telle qu’elle apparaît dans un des deux énoncés au discours direct du texte.

Nous verrons ensuite comment la négation est présente dans le récit, en en étudiant le fonctionnement dans la morphologie des adjectifs et la détermination nominale, avant de nous pencher sur les outils de négation des éléments de la relation
prédicative.

22
Q

Récit au prétérit troisième personne du singulier.

A

Deux occurrences de discours direct présentées: l.27-28 et l.51, toutes deux prises en charge par le personnage principal du Chink. L’une d’elle est le déclencheur des problèmes du personnage:

“The Chink had been asked…Hell no, he replied.”

C’est la seule occurrence de NO marque de la négation la plus simple au moyen de laquelle un énonciateur asserte qu’une RP envisagée comme validable n’est pas validée.

23
Q

Le NO, dans la phrase, “The Chink had been asked…Hell no, he replied”, est étiqueté comme

A

un adverbe.

Mais on peut aussi y voir une interjection, parce que c’est un mot invariable isolé formant une phrase à lui seul exprimant le plus souvent une réaction affective vive, ce qui semble confirmé ici par le point d’exclamation et l’emploi de “hell” qui précède, intensifiant le rejet de la validation

24
Q

“The Chink had been asked…Hell no, he replied”

Cette marque de négation est la plus directe qui soit parce qu’elle constitue en discours une des deux réponses possibles à une question dite fermée (yes or no question).

Pourquoi ?

A
  1. NO (comme yes d’ailleurs) vise directement, sans qu’il soit besoin de le reprendre, le lien sujet-prédicat dans la relation <you - support the American war effort>.
  2. On aurait pu avoir une réponse contenant le rappel du lien voire la relation prédicative toute entière: “No I don’t” ou
    “No I don’t support the American war effort” mais on voit immédiatement que le caractère exclamatif de la réponse bloque ces rappels.
  3. Pour que l’énoncé proposé soit recevable, l’interjection ne pourrait être maintenue.
  4. La réponse faite par le personnage se caractérise par son instantanéité confirmée par les rires qui suivent, instantanéité difficilement compatible avec une formulation complète de la RP.
25
Q

C’est donc de cette réponse [hell no] que découlent les problèmes du personnage, ou plutôt de la non-réitération de cette réponse pour une autre question pourtant attendue:

“he waited for the next question […] to which he would have given the same negative answer.” l.52-53.

Comment ça ?

A

L’énoncé est cette fois pris en charge par le narrateur et la valeur de négation est entièrement le fait du lexique avec l’adjectif “negative” dont le sémantisme en fait une marque de négation.

26
Q

La catégorie grammaticale de l’adjectif offre un large aperçu dans le texte de constructions de mots au sémantisme négatif par affixation (préfixe suffixe ou les deux) qui est un des principaux procédés morphologiques de la langue. Plus précisément ce sont des préfixes négatifs que nous trouvons dans le texte qui tous correspondent au schéma suivant:

A

préfixe-ADJ1 → ADJ2 = NOT ADJ1.

On trouve ainsi “unconscious” l.11, “unsuitable” l.59, “impracticable” l.19, “disloyal” l.39, 47.

Le préfixe IN- qui est réalisé ici sous sa forme IM- fonctionne avec cette valeur négative uniquement devant des adjectifs.

Les préfixes DIS- and UN- peuvent fonctionner avec d’autres catégories, avec aussi quelques nuances de sens.

27
Q

IN- est l’étiquette générale pour trois préfixes:

A
  1. Il devient IM- devant un M (e.g. “immature:), B (e.g. “imbalanced”) ou P (e.g. “impractical”).
  2. Il peut aussi devenir IL- ou IR- en fonction de son environnement: e.g. “illiterate,” “irresponsible.”
  3. DIS- et UN fonctionnent avec noms et présentent des nuances de sens: UN- peut inverser un processus