TD 4 Réformes impériales, souverainetés nationales et minorités (-1914). Chap 3 : L'empire Ottoman. Flashcards
Tableau de l’empire ottoman avant le XIXe siècle.
L’empire ottoman sillonne les traces de l’empire Byzantin avec la prise de Constantinople de 1453 par le sultan Méhmet II.
Des figures fortes émergent pour étendre le territoire comme Soliman le Magnifique qui agrandit l’empire en Perse, dans les Balkans et en Crimée. Il fait trembler les occidentaux au siège de Vienne.
L’empire s’étend d’Anatolie jusqu’à Médine et la Mecque. Du Kurdistan et la Mésopotamie au Maghreb avec l’Egypte, la Tripolitaine, la Tunisie et l’Algérie.
Le fonctionnement politique et administratif vit une dynamique impériale centralisée. Le territoire est divisé en provinces gouvernés par des représentants du sultan nommés pour des périodes courtes.
A la fin du XVIe siècle, la Sublime porte est composée de “régences barbaresques” d’Algérie, de Tunisie et de Tripolitaine qui sont en quelque sorte des cités-Etats avec un bey autonome en échange d’un tribut qui est négocié localement.
Au XIXe siècle, les diplomates européens formulent la “question d’orient” à l’heure où l’empire est en proie à plusieurs empires : faut-il le laisser se faire écraser ou le sauver.
Un empire menacée : première agression, l’expédition Bonaparte de 1798-1801.
Face à la concurrence de l’Angleterre, Napoléon entreprend une agression en Egypte ottomane de 1798 à 1801. L’enjeu de la période post-révolutionnaire est un enjeu de puissance au Moyen-Orient. Cela est un échec militaire à cause de la peste : Bonaparte visitant les pestifères de Jaffa, Antoine-Jean Gros, 1804.
Mais cela est un choc pour les Ottomans écrasés, cela nourrira une réflexion afin de répondre aux européens au cours du XIXe siècle.
Bonaparte avait également le dessin d’une expédition scientifique afin d’amener la science européenne en Egypte.
Les insurrections nationales.
Beaucoup d’insurrections se soldent en échec : Osman Pazvantoglu en Bosnie, Ali de Tebelen pacha d’Albanie et les wahhabites d’Arabie Saoudite.
Mais il y a également des succès : la Serbie en 1830 est reconnue comme principauté autnome tributaire et vassal de l’empire, la Grèce entreprend une guerre d’indépendance de 1821 à 1830 portée par l’enthousiasme européen (Hugo, Byron) qui aboutit à la destruction de la flotte turque par les Français, les Anglais et les Russes lors de la bataille de Navarin en 1827. La Roumanie enfin composée de la Valachie et la Moldavie s’émancipe.
L’Egypte : émancipation et intervention étrangère.
Méhémet Ali, pacha d’Egypte en 1805 refuse de laisser sa place et gouverne un territoire autonome : il est inspiré des réformes ottomanes et des monarchies européennes et mène une politique expansionniste au détriment du Sultan comme lorsque le sultan l’envoie en campagne contre les wahhabites d’Arabie Saoudite et qu’il ne rend pas les territoires.
Le sultan a besoin des troupes de Méhémet Ali et ne peut rien objecter. Il devient alors pacha du Hedjaz en 1812. Le pacha entreprend ensuite la conquête de la Syrie et devient une menace pour le sultan. Les européens forcent le sultan à signer le traité de Londres qui oblige Méhémet Ali à ne conserver que l’Egypte et la Palestine mais de manière héréditaire et de là naît la dynastie alaouite.
En 1874, 1875, les Anglais et Français installent un condominium qui est une tutelle bancaire. Puis les Anglais installent un Veiled Protectorate en 1882 qui ne porte pas son nom. Méhémet Ali est à la fois un despote et un prince moderne qui restaure l’honneur musulman et le modernisme administratif. La Tunisie devient par ailleurs protectorat français en 1881.
Réformer : fin XVIII-début XIXe siècle, le nizam, la mise en ordre.
Le nizam est littéralement le nouvel ordre. C’est un concept qui décrit huit retards : la non application des lois, l’injustice, l’ignorance technologique, l’indiscipline dans l’armée, la corruption, l’abus de trésorerie, l’incompétence administrative et l’ignorance du monde extérieur.
C’est une réforme de l’ingénierie d’Etat et une réorganisation des pratiques.
Deux piliers de l’ancien ordre s’érigeront : les janissaires et les oulémas. Les janissaires sont les anciens soldats d’élite réprimés et supprimés par Sélim III (1789-1807) et Mahmud II (1808-1839). Les oulémas sont des clercs-interprètes influents du coran réprimés afin d’être mieux contrôlés par le sultan.
Le palais de Topkapi est abandonné par le sultan et il impose le port du costumes européens avec la fez.
Les tanzimats (1839-1876)
Les tanzimats sont des réformes impulsées en 1839 avec l’égalité des sujets devant la loi et la suppression du statut de dhimmi. A Damas, en 1860, 5 000 chrétiens sont massacrés et le sultan ferme les yeux, l’ordre n’est pas totalement accepté. Cela découle d’une peur que les élites arméniennes infiltrent trop l’administration et l’armée.
La transparence des règles est réaffirmée, l’affermage de l’impôt est mis à terre, l’armée est modernisée. La charte impériale aboutit à une réponde de l’engagement européen afin de recréer un enseignement de bon niveau. C’est par exemple la création du lycée Galatasaray qui devient l’école la plus réputée de l’empire et même de la Turquie moderne. La presse se développe et l’espace public est esquissé. Ces réformes sont plurielles dans le temps et l’application.
La nahda : “Renaissance dans le monde arabe au XIXe siècle.
Dans les écoles, le modèle politique d’Etat-nation prolifère ainsi que le socialisme. Des sociétés cherchent à implanter des idées des lumières. L’empire Ottoman a du retard pas à cause de l’islam et la réforme conforte la place de la religion. Un éveil politique se forme comme le panislamisme, le nationalisme arabe et ce que Anne-Laure Dupont appelle le “nationalisme de terroir” qui est une forme d’Etat-nation et de l’amour de la patrie.
La promulgation de la Constitution et la guerre russo-turque.
Abülhamid II est le sultan de 1876 à 1909. Il adoptera une première constitution en 1877 et il n’est globalement pas favorable aux réformes. Il sera nommé à cet effet le “sultan rouge”. Il réprime fermement tous ses opposants à l’image du massacre hamidiens de 1894-1896. La guerre russo-turque de 1877-1878 est un temps fort pour la Turquie comme la guerre des Balkans plus tard qui entraine l’émancipation de la Bulgarie.
Révolution jeune-turque (juillet 1908).
Les jeunes turques sont des jeunes formés dans les écoles impériales qui refusent la tutelle de l’Occident et celle du sultan considérée comme un modèle passé. Ils permettent par une action collective à déposer le sultan et prennent une tournure très nationaliste et dictatoriale.
Crise des Balkans.
La fin de l’empire est amplifiée dans les Balkans puisque celui-ci se fait grignoter en Bosnie et Herzégovine en 1908 par l’Autriche-Hongrie, puis par une coalition en 1912 entre la Bulgarie, la Grèce, la Serbie et le Monténégro qui recherchent l’émancipation. La deuxième guerre balkanique de 1913 aura lieu alors que la tutelle Bulgare n’est plus acceptée.