P3 : L'affirmation des empires. Chap 2 : Administrer les empires. Flashcards
Grande ligne
La réalité administrative est composée d’un petit effectif, de faibles moyens et des projets trop éloignés de la réalité.
Des modes de domination variés.
L’administration coloniale tourne autour d’un ministère chargé des colonies.
La domination peut se faire par la Direct rule qui consiste en l’assimilation des populations et l’occidentalisation du territoire ou l’Indirect rule qui est bien plus une association économique des territoires à la métropole.
La colonisation privée.
A côté de la colonisation d’Etat résurgent les compagnies à Charte car les Etats n’ont pas le capital économique à allouer aux conquêtes et à l’administration. Ces compagnies ont des marges d’action sur la manière d’exploiter. Certaines vendent à la métropole à cause d’une gestion trop complexe comme l’EIC en 1857, d’autres pour administration non satisfaisante comme Neuguinea-Kompagnie au 2e Reich et d’autres conservent jusqu’au bout la charte comme la British South Africa Company au malawy, Zambie et Zimbabwe.
L’Etat indépendant du Congo (1885-1905)
Après la conférence de Berlin, Léopold II récupère le territoire de l’Etat indépendant du Congo. Ce n’est pas formellement une colonie mais le roi gouverne. Le développement coute très cher à cause de la lutte contre les guérillas, l’administration et l’aménagement du territoire. Alors le roi, délègue en 1892 l’administration à des compagnies comme au Kasai ou à Katange. A la même période prolifère le commerce du caoutchouc (symbolisé par l’invention de la chambre à air) et le boom mènent les compagnies à abuser des populations locales, les torturer et pratiquer l’esclavage du fait d’un quota demandé par le roi Léopold II bien trop élevé.
La missionnaire Alice Seely Harris en 1898 prend en photo les exactions menant à un scandale international. En 1908, la Belgique annexe la colonie et met fin au scandale puisque les territoires sont désormais administrés par le Parlement. Le 8 juin 2022, à Kinshasa, Philippe de Belgique présente des excuses officielles pour les exactions.
Cadres coloniaux.
Les gouverneurs sont au départ seuls et leur tâche va de l’aspect fiscal, militaire, économique, aménagement du territoire, au judiciaire. Il use d’assimilés pour l’aider.
Premiers dirigeants : militaires.
Les militaires connaissent le territoire et la langue. En Indochine, il reste dans certaines provinces jusqu’en 1954 depuis 1891. L’armée est une force de dissuasion et la preuve que la colonisation n’est encore pas achevée. Elle n’est pas compatible avec la République.
Premiers dirigeants : explorateurs.
Les explorateurs ont les mêmes qualités mais sont parfois de piètres administrateurs comme Savorgnan de Brazza à Brazzaville.
Premiers dirigeants : hommes politiques.
En Angleterre, une lignée d’hommes politiques cherchent à faire carrière en colonie et changent régulièrement de territoire. Les postes sont pour certains très prestigieux comme vice-roi d’Inde mais peuvent servir de tremplin à une carrière en métropole ce qui confère un risque de faible intérêt pour la colonie. De plus l’administration souffre toujours d’un faible effectif chronique et est soumise à l’alternance constante en métropole.
Lent déploiement d’une administration ad hoc
Début : les colonies sont les affaires de la Marine ou de la Guerre. Progressivement nait des structures propres.
En 1854 est créée au Royaume-Uni la Colonial Office concommittant avec le Government of India act. L’idée est de détacher la colonie de la guerre. Les protectorats et mandats dépendent des Affaires étrangères et l’Algérie à l’Intérieur depuis 1848.
Progressivement sont créées des écoles coloniales pour former les administrateurs. En France, il y a un concours pour l’école coloniale et l’Ecole libre de Sciences politiques. Ces administrateurs gèrent une pénurie de personnels. On compte pour l’Indian civil service 1250 agents dont 5% est Indiens pour presque 340 millions d’habitants. C’est environ 1 pour 272 000. Au Nigéria, c’est 1 pour 54 000 et en AEF 1 pour 35 000.
Plusieurs solutions émergent face à la pénurie : la création d’ensemble comme l’Union indochinoise en 1887 ou l’AOF en 1895. Certaines administrations font également appel à des autochtones.
L’armée coloniale.
L’armée à un rôle central dans l’administration coloniale. Les morts sont majoritairement causés par les maladies et non par les armes.
Mission Voulet-Chanoine
Cette mission est un cas paroxystique de la violence en 1899. Partant du Niger vers l’ouest, la troupe massacre des individus tel des barbares. La métropole envoie des hommes pour stopper l’avancée mais ils se font massacrés.
Au cœur des ténèbres, J. Conrad (1899) => Voir fiche de lecture.
Quels soldats pour l’armée coloniale.
J. Harmand, Domination et colonisation (1910).
Les armées sont toujours maintenues dans les colonies car elles ne sont jamais totalement assimilées.
les soldats sont souvent des locaux, en AEF par exemple, l’armée est composée de 90% d’Africains. Les locaux rejoignent l’armée pour plusieurs raisons : ils sont nourris, loger, reçoivent une solde et une retraite. Ils sont membres de la paysannerie, leurs coutumes sont respectées et les familles peuvent rendre visite dans la garnison.
Les mutineries sont rares, et les volontaires n’hésitent pas à tirer sur les révoltés.
Les soldats de métropoles sont souvent d’origine pauvre comme les Irlandais car la solde est double en colonie et le gout de l’aventure est plus fourni là-bas.
La bonne entente est donc compliquée à cause la présence militaire.
