T4 Réformes impériales, souverainetés nationales et minorités (-1914). Chap 2 : L'empire russe au XIXe siècle. Flashcards
Tableau de la Russie.
La Russie ou “empire de toutes les Russies” dispose d’un territoire égal à 1/6 des terres émergées. Il est un empire continental de 37 millions d’habitant où le tsar dispose d’un pouvoir absolu.
96% de la population travaillent dans le secteur primaire sous le système de servage jusqu’en 1861.
L’empire est majoritairement composé d’orthodoxes (83%) et il est unitaire puisque dispose d’une continuité territoriale.
Expansion de l’empire russe.
L’expansion démarre à Moscou en 1300 par les armes mais aussi par les alliances matrimoniales.
L’empire est plurinational et pluriconfessionnel (exemple : Khanats musulmans en Astrakhan).
Au XIXe siècle, l’empire s’insurge en Finlande, en Bessarabie et en Pologne. Plus à l’est, l’expansion est aisée puisqu’il fait face aux tributs sans moyen. Les Russes arrivent à Vladivostok en 1860.
L’Empire s’étend au sud et sud-est en Transcaucasie ou au Kazakhstan. Au Daghestan, l’imam Chamil s’opposent aux troupes en 1859.
La fin de l’expansion russe.
Néanmoins, 1853 et 1856 porte un coup d’arrêt à l’expansion dans les Balkans alors que les Ottomans sont faibles. L’enjeu des Balkans pour la Russie est le contrôle du détroit de Bosphore et de Dardanelles. Les Français du fait de Suez dans l’empire Ottoman s’allie et assiègent Sébastopol après avoir engagé la guerre de Crimée. Le froid et le choléra provoque beaucoup de morts. C’est de plus la première guerre industrielle observée avec l’utilisation de fusil à canon rayé, bateau à vapeur, chemin de fer, télégraphe et photographie. Sébastopol tombe en 1855 et le traité de paix à Paris en mars 1856 investit la libre-circulation sur le Danube.
Contrôler, se déplacer : des difficultés persistantes.
L’expansion subie les raids des Kazakhs qui capturent la marchandise, des esclaves et sèment la terreur.
Du fait d’un personnel administratif limité, le pouvoir fait appel à des mercenaires souvent Cosaques chargés de maintenir l’ordre.
Au début du XIXe siècle, les routes sont médiocres et certains territoires enclavés. Au milieu du XIXe siècle, les infrastructures se développent par la construction de 30 000km de chemins de fer en 1890. Le Transsibérien entraine la réquisition de la main-d’œuvre et aboutit à l’émigration de 1891 à 1903 de 1,6 millions de paysans qui traversent l’Oural à la recherche de terres à cultiver.
La première liaison est celle entre Saint-Pétersbourg et Tsarboïe Selo en 1837.
Malgré tout, le développement reste minime et tardif avec une constellation de bourgs mal reliés.
L’économie reste de plus à la marge des échanges internationaux avec comme principale et unique force la métallurgie.
Le lent essor des villes.
le projet Odessa avait pour objectif de bâtir une ville-monde telle New York sur le modèle français portuaire. La population y quadruple entre 1833 et 1864 pour atteindre 118 000 habitants.
Lvov est le symbole du textile, Bakou le symbole du pétrole.
Le Comte Witte, ministre des Finances, cherche à attirer des capitaux étrangers pour l’industrie.
L’Oural devient une grande zone de production de fer malgré l’éloignement de Saint-Pétersbourg.
Le Grand jeu.
Concept de Peter Hopkirk dans son livre The Great game (1990) qui décrit la confrontation des grands dessins anglais et russe qui prend place dans les guerres Anglo-afghanes de 1839-1842, 1878-1880 et 1919. Les frontières se dilatent.
Les figures tsaristes.
Alexandre Ier (1801-1825), Nicolas Ier (1825-1855), Alexandre II (1855-1881), Alexandre III (1881-1894) et Nicolas II (1894-1917).
Le régime autocratique russe.
Le système est fondé sur l’autorité traditionnelle de l’empire byzantin qui exprime la noblesse de l’armée et de l’Eglise orthodoxe.
Saint-Pétersbourg est devenue la vitrine du pouvoir à l’image de Versailles en France.
L’armée est en fait prestigieuse jusqu’à la guerre de Crimée.
De l’idée du patriarche ressort un pouvoir très centrlalisé.
L’administration se rationnalise en redécoupant l’espace et les lois s’appliquent universellement.
La Sibérie est un cas typique de la colonisation puisque le servage est absent, la mentalité est entrepreneuriale et l’identité régionale est forte ce qui entraine une application hétérogène des lois.
Différenciation politique et juridique.
Au premier tiers du XIXe siècle, les élites sont intégrées progressivement avec l’annexion des territoires. Il faut intégrer de nouvelles nationalités puisqu’un russe n’est pas une ethnie mais un loyal. Exemple : dans les territoires polonais, l’aristocratie Balte et tatare a une place dans la haute administration.
Les territoires plus avancés politiquement et culturellement disposent d’une plus grande autonomie. Exemple : le Grand-duché de Finlande dispose de son corps de fonctionnaire, d’une armée, d’une économie et d’une tolérance luthérienne propre.
1815 : “La Pologne est une royaume dynastiquement uni à l’empire”. La maturité polonaise est respecté et sert à moderniser l’empire.
Mais cette autonomie est remise en cause par Nicola Ier et Alexandre II. Les Polonais s’insurgent et sont privés de leurs droits en 1863. La Finlande plus docile et autonome verra son statut affaiblie en 1899 puis supprimé en 1903. L’intelligentsia revendique un pouvoir plus constitutionnel.
Des réformes impossibles.
Le schéma autocratique perdure jusqu’en 1905 puisque la défaite militaire face au Japon sonne l’humiliation.
La première révolution de 1905 débute avec le dimanche rouge qui est une manifestation pacifique devant le palais du tsar pour plus de libertés qui sera réprimée dans le sang. Cela mène à un ensemble de grèves de janvier à octobre 1905 et provoque de nombreuses mutineries dont la plus célèbre a lieu sur le cuirassé de Potemkine.
Le 30 octobre nait le manifeste d’Octobre où le tsar concède des libertés et la Douma. Cela met un terme à l’absolutisme mais finalement le Tsar par son pouvoir de dissoudre la Douma va la rendre caduque et revient sur ses promesses dès 1907.
Les minorités.
La population russe est composé de 44% de Russes, 22% d’Ukrainiens, 8% de Biélorusses, 2,5% de juifs principalement situés en Occident.
Identité impériale/nationale?
Le processus impérial précède le processus national. Malgré la promotion du “génie national”, le modèle unitaire ne se soucie de l’identité que dans le dernier tiers du XIXe siècle. A la veille de 1905, l’identité russe est non-achevée et encore en construction avec l’absence de base nationale.