Semaine 8 Séparation parentale et famille recomposée Flashcards
Être en mesure de départager les différentes définitions
Séparation
Coparentalité
Famille complexe
Séparation : « Processus de changement qui s’inscrit dans une période et qui est caractérisé par la recherche d’une nouvelle organisation au sein de la famille. »
Coparentalité : « Adultes qui partagent la parentalité sous une forme ou une autre. »
Famille complexe : « Famille composée d’enfants issus des unions respectives des deux partenaires ou d’un seul partenaire ainsi que des enfants issus de l’union recomposée. »
« Adultes qui partagent la parentalité sous une forme ou une autre. »
Coparentalité
Famille composée d’enfants issus des unions respectives des deux partenaires ou d’un seul partenaire ainsi que des enfants issus de l’union recomposée. »
Famille complexe : «
« Processus de changement qui s’inscrit dans une période et qui est caractérisé par la recherche d’une nouvelle organisation au sein de la famille. »
Séparation :
Être en mesure de savoir s’il s’agit d’un mythe ou d’une réalité
Pas besoin de savoir par cœur les différentes statistiques, mais connaitre les tendances.
Mythe ou réalité : La moitié des enfants vivent la séparation de leurs parents au Québec.
MYTHE Plus de la majorité des enfants âgés entre 0 à 14 ans vivent au sein d’une familiale biparentale intacte soit 65% des enfants en 2011 (vs 66,9% en 2001).
• Près du ¼ des familles sont dirigées par un seul parent (22% en 2011 vs 23,6% en 2001).
• Près de 10% des familles sont recomposées (11% en 2011 vs 9,5% en 2001).
o Plus du 1/3 des familles recomposées sont considérées complexes (selon les données de 2001).
Mythe ou réalité : Le mariage constitue un facteur de protection
Réalité
• 43,6% des enfants entre 2 et 13 ans dont les parents sont en union libre ont vécu au moins une transition familiale.
versus
• 19,9% des enfants dont les parents se sont mariés après avoir cohabité vivent au moins une transition familiale.
• 12,3% des enfants dont les parents se sont mariés dès le début de leur union vivent au moins une transition familiale.
Donc, le fait d’avoir des parents en union libre augmente les chances de vivre la séparation de ses parents.
Mythe ou réalité : La séparation est un événement ponctuel dans la vie d’une famille
Mythe
Il faut voir la séparation comme un processus qui amène une série de changements au sein du système familial :
1. L’avant-séparation : Période marquée par des conflits et/ou des insatisfactions conjugales qui conduisent à la décision chez les parents de se séparer.
2. Le pendant : Période marquée par l’annonce et la réorganisation familiale (départ d’un des parents du domicile familial).
3. L’après-séparation : Période marquée par l’ajustement à une nouvelle organisation au sein de la famille et à de nouvelles conditions de vie.
**Important d’avoir une vision globale et systémique puisque ce qui caractérise la séparation va se manifester avant et se poursuivre après la séparation. On doit donc le considérer dans notre analyse de la situation.
Mythe ou réalité : Les parents se séparent plus tôt suite à la naissance de leurs enfants
Réalité
En effet, les parents se séparent de plus en plus tôt dans la vie de leurs enfants ce qui entraîne l’augmentation de la probabilité de vivre plusieurs transitions familiales subséquentes à la séparation.
• Après 2 ans du moment de la séparation, 33% des enfants auront vécu une recomposition familiale
• Après 5 ans, 66% des enfants
• Après 10 ans, 87% des enfants
• De plus, ce qu’on observe, c’est l’augmentation de l’accumulation des transitions familiales au cours de l’enfance et de l’adolescence (ex : séparation 1 —- recomposition 1 — séparation 2 —- recomposition 2, etc.)
Mythe ou réalité : Le temps arrange les choses
R
Réalité, mais il y a des nuances. Voici ce que nous savons :
L’annonce de la séparation et l’année suivante :
Il est normal que les enfants réagissent suite à la séparation de leurs parents. D’ailleurs l’année qui suit la séparation est une période critique puisqu’il y a plusieurs changements.
2e année :
Stabilisation du contexte familiale. Les conséquences de la séparation commencent à se faire moins sentir chez certains enfants, mais pas pour tous (voir tableau 2.1 du chapitre 2 de Saint-Jacques et Drapeau)
3è année :
La famille possède maintenant de nouvelles habitudes et une nouvelle organisation.
Toutefois, plus le temps passe et plus il y a possibilité de connaître une recomposition familiale, ce qui amène une nouvelle transition à laquelle s’adapter.
Le cumul des transitions peut venir jouer sur les capacités adaptatives de l’enfant
Le nombre de transitions familiales serait donc un facteur + important que la structure familiale actuelle.
Mythe ou réalité : La majorité des enfants vont développer des difficultés d’adaptation
M
70 à 80% des enfants de familles séparées ou recomposées ne présentent pas de problèmes émotionnels, de comportement, d’apprentissage ou de développement.
Versus 85 à 92% des enfants de familles biparentales intactes.
On va donc dire que les enfants de familles séparées ou recomposées ont plus de chances de vivre des problèmes émotionnels, de comportement, d’apprentissage ou de développement que les enfants de familles biparentales intactes, mais cela ne touche pas la majorité des enfants de parents séparés.
Facteurs plus importants que le fait d’avoir des parents séparés ou non pour expliquer l’adaptation de l’enfant :
Processus relationnels
Conditions de vie
Être en mesure d’identifier les réactions vécues selon le groupe d’âge
Bébés et tout-petits
De la naissance à deux ans
Compréhension limitée, mais vont réagir davantage à l’état de leurs parents
Problèmes de sommeil, d’alimentation et d’apprentissage de la propreté
Retards de développement
Surdépendance au parent (difficulté à se séparer)
Pleurs, irritabilité, crises de colère, retrait dans les interactions sociales
Âge préscolaire
De trois à cinq ans
Peurs grandissantes dont la peur d’être abandonné
Tendance à se blâmer pour la rupture (sentiment de culpabilité)
Comportements régressifs (souvent au niveau de la propreté)
Irritabilité à la maison et/ou à la garderie
Plaintes d’ordre physique (maux de tête, de ventre)
Comportements de dépendance sur le plan affectif
Âge scolaire
Gamme d’émotions : Déni, incompréhension, tristesse, colère;
Essaie de réconcilier ses parents;
Surinvestissement des problèmes familiaux;
Peut devenir insécure/anxieux face à l’avenir;
Résultats scolaires diminuent;
Retrait social;
Plaintes d’ordre physique et difficultés de sommeil;
Comportements impulsifs;
Jeter le blâme sur le parent qu’il croit responsable et tenter de s’occuper du parent qu’il croit plus vulnérable.
Ado
Colère, évitement, honte, symptômes dépressifs;
Changements de comportement;
Adoption de comportements à risque;
Préoccupations et anxiété.
Regardons de plus près les réactions dites normales selon les différents groupes d’âge.
Enfants en très bas âge :
Tout d’abord, il est faux de croire que les enfants en très bas âge ne réagissent pas à la séparation de leurs parents. En fait, bien que leur compréhension de la situation soit limitée, ils vont réagir tout de même à l’état émotionnel de leurs parents. En effet, il ne faut pas oublier qu’à cet âge la stabilité et la disponibilité d’une figure d’attachement sont essentielles pour le bon développement. Toutefois, les parents sont souvent moins disponibles physiquement, mais surtout psychologiquement durant la période de la séparation. Il est alors possible de voir apparaître des difficultés de sommeil, d’alimentation ou encore, par exemple, un désintérêt pour l’apprentissage de la propreté alors que l’enfant pouvait avoir commencé à démontrer des signes qu’il était prêt à franchir cette étape.
Dans le même ordre d’idées, on peut également percevoir des retards de développement ou du moins une progression moins rapide dans différentes sphères développementales durant cette période.
Une surdépendance au parent et surtout une difficulté plus marquée à se séparer de lui peut également être observée. Par exemple au moment de se laisser à la garderie ou lorsqu’il quitte avec l’autre parent.
Finalement, différents affects peuvent être observés tels que des pleurs, de l’irritabilité plus marquée, des crises de colère ou encore un retrait dans les interactions sociales que ça soit avec les adultes ou avec les enfants de son âge.
Enfants d’âge préscolaire
Qu’en est-il pour les enfants d’âge préscolaire soit pour les enfants disons entre 3 et 5 ans? Tout d’abord, il faut se rappeler que l’enfant de cet âge n’a pas toujours les capacités langagières et affectives pour mettre en mot ce qu’ils vivent. Il est donc normal que la séparation crée de la confusion chez l’enfant de cet âge et de l’incertitude quant à ce qui va se produire. Cela peut donc amplifier des peurs dont celle d’être abandonné, car « si mon papa et ma maman ont arrêté de s’aimer, est-ce qu’ils pourraient aussi arrêter de m’aimer ? »
De plus, de par les limites de sa pensée préopératoire, l’enfant de cet âge à davantage tendance à se blâmer pour la rupture, car si vous vous rappelez l’enfant de cet âge à une pensée dite égocentrique. Il peut donc croire par exemple que la séparation est de sa faute vu qu’il a été trop tannant ou encore parce qu’il s’est chicané avec sa sœur la veille.
Une autre manière de réagir sera d’effectuer une régression temporaire. Je vous rappelle ici qu’on parle de comportements régressifs lorsque l’enfant va réagir à une situation stressante d’une manière qui correspond à un stade antérieur de développement. Par exemple, l’enfant propre pourrait recommencer à mouiller son lit, un autre enfant pourrait recommencer à sucer son pouce ou encore parler en bébé donc adopter un niveau de langage inférieur à ce dont il est capable.
On peut également observer des réactions comportementales comme de l’irritabilité dans ses différents milieux de vie, des symptômes somatiques et des comportements où il va rechercher davantage la présence de l’adulte.
Enfants d’âge scolaire
Les enfants d’âge scolaire quant à eux vont souvent vivre une multitude d’émotions allant du déni de reconnaître la situation, à de l’incompréhension, passant bien souvent par de la tristesse et de la colère.
C’est à cette période bien souvent où on va voir que les enfants tentent de réconcilier leurs parents. Ils peuvent adopter certains stratagèmes souvent inconscients pour que leurs parents se parlent.
Il peut également y avoir un surinvestissement des problèmes familiaux par l’enfant, ce qui peut l’amener à avoir de la difficulté à jouer ou à s’amuser, donc à adopter son rôle d’enfant. Parfois, il est possible que l’enfant prenne beaucoup de responsabilités surtout si son parent va moins bien personnellement et psychologiquement suite à la séparation. On peut donc voir le phénomène de parentification s’installer dans certaines dynamiques familiales.
L’enfant peut également devenir plus anxieux et insécure face à l’avenir. Par exemple, il peut avoir peur de ne plus voir son parent qui a quitté le domicile familial.
À l’école, on peut voir une diminution du rendement scolaire, parfois un retrait social, des plaintes d’ordre physique et des difficultés de sommeil.
L’enfant peut également être plus impulsif au niveau comportemental.
Une autre réaction pouvant être observée est celle de diriger sa colère envers un de ses parents souvent celui qu’il croit être responsable de la rupture ou celui qui est parti. Il peut alors chercher à protéger son autre parent.
Adolescence
À l’adolescence, on voit également l’expression de différentes émotions telles que la colère, mais également de l’évitement. Par exemple l’adolescent ou l’adolescente va chercher à fuir son milieu familial, a passé moins de temps à la maison. Il ou elle peut également ressentir de la honte d’avoir par exemple des parents séparés qui entretiennent des conflits importants ou encore de leur nouveau milieu de vie. Par exemple, si le parent a dû se prendre un appartement considérant sa nouvelle réalité familiale et financière, l’adolescent ou l’adolescente peut être gêné d’y apporter ses amis.
De manière générale, on va souvent voir un changement dans le comportement du jeune également. La tendance est d’observée, bien entendu, plus de comportements intériorisés chez les adolescentes et plus de comportements extériorisés chez les adolescents.
On peut également observer l’adoption de comportements à risque telle que la consommation de substances comme l’alcool ou des drogues ou encore l’adoption de comportements sexuels à risque. Par exemple, avoir des partenaires multiples, ne pas se protéger lors de rapports sexuels.
Et finalement, la période de l’adolescence est celle habituellement où l’adolescent ou l’adolescente va commencer à établir ses propres relations intimes et la séparation de ses parents à cette période peut amener des préoccupations et des inquiétudes plus importantes. L’adolescent ou l’adolescente peut alors avoir un discours interne du style : « Est-ce que ma blonde ou mon chum va me laisser pour un autre ?», «Est-ce que je peux faire confiance à mon partenaire ?», «Est-ce que ça vaut la peine d’entreprendre une relation si c’est pour se terminer et avoir autant de peine que mes parents ?»
Être en mesure de reconnaitre les défis de la famille séparée et recomposée
SÉPARÉ
Pour les parents :
Les parents doivent composer avec le choc de la séparation et eux-mêmes s’adapter à leur nouvelle réalité conjugale et familiale.
-Établir les modalités de la garde :
Viser à maintenir l’engagement des deux parents pour le bien-être des enfants.
Ce type de garde demande l’établissement d’une organisation et d’une communication efficace entre les deux milieux de vie de l’enfant.
-Revoir l’exercice de leur coparentalité
-Types de coparentalité dans un contexte de séparation
1. Type coopératif : Bonne collaboration où chaque parent soutient la parentalité de l’autre. Avoir une certaine cohérence entre les deux milieux.
2. Type désengagé : Peu d’échanges et d’arrimage quant à l’éducation des enfants. Toutefois, les parents ne se discréditent pas.
3. Type conflictuel : Maintien du contact, mais présence d’hostilité entre les ex-conjoints. On se discrédite ouvertement.
Pour les enfants :
Faire le deuil de leur famille intacte
Comprendre la séparation et ses conséquences
Se dégager de la crise et reprendre leurs activités normales.
Faire face aux différentes pertes
Faire face à leurs sentiments de colère et de culpabilité
Accepter la permanence de la séparation
Garder l’espoir envers les relations nouvelles.
*** Conflit de loyauté ***
RECOMPOSÉES
La relation parent/enfant précède la relation de couple.
Le couple doit vivre de manière simultanée deux transitions qui requièrent de grandes capacités d’adaptation, soit apprendre à fonctionner ensemble comme couple (stade 2) et apprendre à fonctionner ensemble comme parent et/ou beau-parent (stade 3).
Apprendre à concilier des valeurs, des pratiques parentales, un fonctionnement familial .
Selon l’âge des enfants, possibilité d’un retour à des stades antérieurs déjà traversés pour un des parents alors que pour l’autre parent faire face à un nouveau stade inconnu.
Composer avec des histoires de vie familiale distinctes.
Peu de liens légaux existent entre le beau-parent et les enfants.
Défis pour les parents
Donc, une séparation touche personnellement chacun des parents. Ils ont donc à composer avec diverses émotions telles que de la tristesse, de la colère, de la déception, parfois des regrets, des préoccupations de tout ordre qui peuvent engendrer de l’anxiété, etc. Souvent, le parent doit faire le deuil de la famille qu’il avait imaginé initialement pour lui et ses enfants et apprendre à s’adapter à la fois à sa nouvelle réalité conjugale et à sa nouvelle réalité familiale.
Considérant que les parents devront continuer à jouer leur rôle de parents dans un nouveau contexte familial, il faut être en mesure d’établir les modalités de la garde. Maintenant, les professionnels et les chercheurs et les chercheuses s’entendent pour dire que le maintien de l’engagement des deux parents est à privilégier puisque c’est habituellement dans le meilleur intérêt de l’enfant.
Donc, peu importe le type de garde privilégié, il faut voir à l’établissement d’un nouveau fonctionnement familial qui va favoriser l’établissement d’une organisation et d’une communication efficace entre les deux milieux de vie de l’enfant. Un élément essentiel ici est de voir à avoir une communication efficace qui n’utilise pas l’enfant comme un messager entre ses deux parents.
Bien entendu les parents doivent revoir leur coparentalité puisqu’elle s’exercera maintenant sous une autre forme. Pour se faire, ils doivent :
- Revoir les différents rôles au sein de la famille, exemple de départager leur nouveau rôle d’ex-conjoints versus leur rôle de parents.
- Voir à la répartition du temps et des différentes tâches en lien avec les enfants.
- Être en mesure d’établir un nouveau fonctionnement et cela sans conflit.
On observe 3 grands types de coparentalité dans un contexte de séparation :
- Tout d’abord, il le type coopératif où y a une bonne entente et où chaque parent tente de soutenir la parentalité de l’autre. Prenons un exemple pour illustrer chacun des types de coparentalité. Donc, un adolescent en colère rapporte à sa mère que son père a refusé qu’il aille à son party vendredi soir. La mère avec un type coopératif pourrait tenir un discours du style : « Je comprends que t’aurais aimé que ton père te laisser aller à ton party vendredi soir, mais t’avais pris entente avec lui que pour ça tu devais réaliser tes tâches durant la semaine et que tu n’as pas été en mesure de tenir ta part d’engagement. Tu sais, ça aurait été la même chose ici.» Ce que cet exemple illustre c’est que les parents de type coopératif tentent d’avoir une certaine cohérence entre les deux milieux. Ça ne veut pas dire de fonctionner exactement pareille par exemple ici les tâches à réaliser auraient pu être différentes dans chacun des milieux, mais les parents s’assurent tout de même de former une équipe parentale et de tenir un discours cohérent. Ce type se résume donc par un haut niveau de coopération et un faible niveau de conflits.
- Le type désengagé quant à lui sont des parents qui échangent très peu. Par exemple, dans l’exemple précédent la mère aurait davantage répondu quelque chose comme : « Ce qui se passe chez ton père, ça ne me regarde pas. Tu t’arrangeras avec lui. » Ici, il n’y a pas de discréditation entre les parents, mais il n’y pas de désir d’arrimage quant à l’éducation des enfants. Ce type se résume par un faible niveau de coopération et un faible niveau de conflits.
- Finalement, il y a le type conflictuel où il y a un maintien des contacts, mais où il y a présence d’hostilité entre les ex-conjoints. Ils vont donc se discréditer ouvertement. Ici, la mère aurait pu répondre : « Ah tu sais ton père, il ne comprend rien aux jeunes et y’a toujours été tellement sévère. La prochaine fois que je vais le voir, je vais lui dire que ça ne se fait pas de t’empêcher de voir tes amis. » Ce type se résume donc par un faible niveau de coopération et un haut niveau de conflits.
Défis pour les enfants
Bien entendu, les enfants devront également faire face à différents défis.
Tout d’abord, ils doivent faire le deuil de leur famille intacte puisque comme mentionné précédemment il ne faut pas perdre de vu que le choix des parents n’est pas celui des enfants.
Ils doivent en venir à comprendre la séparation et ses conséquences. Pour ce faire, ils ont besoin d’obtenir des réponses par exemple aux questions : « Qu’est-ce qui va se passer maintenant ?», « Où est-ce qu’on va habiter ?», « Quand est-ce que je vais voir mon père ou ma mère ?»
Il est important également que les enfants soient maintenus à l’extérieur des conflits parentaux et qu’ils puissent continuer à être des enfants et pour se faire ils doivent se dégager de la crise et voir à maintenir ou reprendre leurs activités normales.
L’enfant aura à faire face à différentes pertes par exemple passer moins de temps avec chacun de ses parents, devoir peut-être changer d’école et d’amis, etc. Il devra donc faire certains deuils qui pourront générer chez lui de nombreuses émotions avec lesquelles il va devoir apprendre à composer pendant un temps.
Un autre défi est que malgré que l’enfant entretienne souvent un fantasme de réconciliation entre ses parents, il devra apprendre à accepter la permanence de la séparation tout en gardant espoir envers les nouvelles relations.
Finalement, il est important d’aborder brièvement le conflit de loyauté qu’on voit souvent en contexte de séparation. Qu’est-ce que le conflit de loyauté ? En fait, c’est lorsque l’enfant a l’impression qu’il doit prendre parti entre ses deux parents. Il ressent qu’il est difficile pour lui d’aimer ses deux parents sans leur faire de la peine. Comment faire lorsqu’il revient de chez son père et qu’il eu beaucoup de plaisir, mais que sa mère lui nomme qu’elle s’est énormément ennuyée de lui et qu’elle était triste de ne pas être avec lui. L’enfant pour protéger sa mère peut en venir à nommer qu’il aurait aussi aimé rester avec elle. Ce discours chez l’enfant inquiète souvent le parent, mais dans un conflit de loyauté, l’enfant pourrait très bien adopter le même discours chez son père dans un but de ne pas blesser ses parents et leur démontrer son amour. Il est alors important de sensibiliser les parents sur les sentiments d’ambivalence qu’un contexte de séparation peut faire vivre à leur enfant et surtout de les sensibiliser aux impacts que peuvent avoir des discours négatifs sur l’autre parent.
o Le conflit de loyauté sera également souvent rencontré dans un contexte de recomposition familiale. L’enfant considérant qu’il veut être loyal envers son parent, il se demandera alors « s’il a le droit d’aimer le nouvel amoureux ou la nouvelle amoureuse de son parent ?» Cela est d’autant plus probable de se produire si par exemple il sent que son parent est en colère qu’une nouvelle personne partage la vie de son père ou de sa mère. Il se demandera alors « Est-ce que j’ai le droit moi d’apprécier cette personne ?» Nous verrons dans les pistes d’intervention qu’il est donc très important de permettre à l’enfant d’aimer ses deux parents et les gens qui l’entourent.
Défis des familles recomposées
On va maintenant aborder quelques défis spécifiques aux familles qui font face à une recomposition familiale et on va faire le parallèle avec le cycle de vie familiale.
Donc tout d’abord, la caractéristique première qui est différente que pour la famille biparentale est celle que la relation parent-enfant précède la relation de couple. Ce qui amène le couple à devoir vivre de manière simultanément 2 transitions familiales très importantes et qui requièrent de grandes capacités d’adaptation soit de composer à la fois avec le stade 2 soit d’établir les fondements du couple tout en réalisant le stade 3 soit celui d’apprendre à fonctionner ensemble comme parent. Les membres de la famille doivent donc apprendre à concilier des valeurs, des pratiques parentales qui peuvent se ressembler ou non afin d’établir un nouveau fonctionnement familial.
Il est également possible selon l’âge des enfants, de devoir revivre un stade que nous avions déjà réalisé alors que l’autre conjoint peut se retrouver à stade inconnu pour lui. Cela est habituellement le cas, lorsqu’un des parents a des adolescents alors que l’autre parent a des enfants d’âge préscolaire ou scolaire. Les parents doivent donc s’ajuster aux enjeux des différentes tâches développementales alors que les enfants voient parfois leur rang dans la fratrie changée. Ils doivent par exemple délaisser leur rôle d’aîné.
Bien entendu, les familles recomposées doivent apprendre à composer avec des histoires de vie familiale distincte. En effet, les personnes qui vivent une recomposition familiale ont eu à vivre des pertes, des blessures associées à la relation et à la rupture précédente, mais ils doivent être en mesure de construire une nouvelle relation de couple et une nouvelle dynamique familiale quand même.
Un autre enjeu de la famille recomposée est celui de s’impliquer auprès d’enfants pour lesquels peu de liens légaux existent. Donc avec le fait de savoir que si la relation se termine, ils n’auront pas de droits légaux auprès de l’enfant. Donc pas de recours pour pouvoir continuer à voir l’enfant si jamais le parent biologique refuse.
Être en mesure de reconnaitre le type de coparentalité dans un contexte de séparation
Types de coparentalité dans un contexte de séparation
Type coopératif : Bonne collaboration où chaque parent soutient la parentalité de l’autre. Avoir une certaine cohérence entre les deux milieux.
Type désengagé : Peu d’échanges et d’arrimage quant à l’éducation des enfants. Toutefois, les parents ne se discréditent pas.
Type conflictuel : Maintien du contact, mais présence d’hostilité entre les ex-conjoints. On se discrédite ouvertement.
Être en mesure à partir d’une vignette clinique, d’identifier :
Les interventions à privilégier pour cette famille (ne pas apprendre par cœur, mais en comprendre les grandes lignes)
Interventions à privilégier auprès des enfants
Permettre à l’enfant de s’exprimer et d’être écouté, afin de lui permettre d’accomplir les tâches liées au deuil de sa famille unie
Expliquer les raisons concrètes de la séparation
Transmettre de l’information pratique à l’enfant et rassurer ses craintes.
Importance de maintenir l’enfant en dehors des conflits et de ne pas dénigrer l’autre parent ou le beau-parent.
Interventions à privilégier auprès des parents et des beaux-parents
Encourager les parents à faire sentir aux enfants qu’ils ont le droit d’aimer les deux parents et qu’ils ont le droit d’établir des relations significatives avec les nouvelles personnes qui intègrent la vie familiale.
Sensibiliser les parents à maintenir une continuité et une stabilité dans la vie de leurs enfants.
Valoriser et soutenir l’engagement des deux parents dans la vie de l’enfant.
Faire prendre conscience aux parents des conséquences chez les enfants de l’exposition aux conflits conjugaux fréquents, intenses et chroniques et intervenir à ce niveau.
Sensibiliser les parents à planifier le projet de formation d’une famille recompose.
Sensibiliser le beau-parent à créer une relation significative basée sur des moments agréables avec l’enfant avant de faire preuve d’autorité auprès de lui.
Interventions à privilégier au niveau sociétal, social et communautaire
Promouvoir la croyance selon laquelle la diversité des structures familiales que l’on observe au Québec est une richesse.
Activer de nouvelles sources de soutien social lorsque ce dernier est insuffisant.
Mettre la famille en contact avec les ressources communautaires, notamment celles pouvant atténuer les difficultés associées à la pauvreté économique et à l’isolement.
Poursuivre les efforts visant à diminuer la proportion d’enfants québécois qui vivent dans la pauvreté, par les politiques sociales.
Conflits sévères de séparation
Reconnaître un conflit sévère de séparation
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