Pédopsychiatrie Flashcards
Quels sont les 4 stades de développement du processus de la pensée selon Piaget?
- Stade sensorimoteur (naissance - 2 ans)
- Stade préopératoire (2 ans - 7 ans)
- Stade opératoire concret (7 ans - 12 ans)
- Stade opératoire formel (12 ans et plus)
Quelles sont les caractéristiques du stade sensorimoteur de Piaget?
De la naissance à 2 ans
L’enfant commence à apprendre par ses expériences sensorielles et acquière progressivement un contrôle moteur de son corps.
Au terme de ce stade, l’enfant a acquis la permanence de l’objet. Vers l’âge de 18 mois, l’enfant commence à développer des symboles mentaux et à utiliser le langage (symbolisation). Il peut donc constituer des images mentales et utiliser des mots pour représenter un objet réel.
Quelles sont les caractéristiques du stade préopératoire de Piaget?
2 ans - 7 ans
L’enfant utilise de plus en plus les symboles et le langage. Il n’arrive pas encore à utiliser ses représentations pour faire des généralisations et des comparaisons à propos de ce qu’il observe.
Sa pensée est intuitive et il est plutôt égocentrique. Il utilise un type de pensée magique, la causalité phénoménale qui implique que 2 événements qui surviennent en même temps sont causés l’un par l’autre.
L’enfant a aussi une pensée animiste, soit qu’il attribue des sentiments et des intentions aux objets et aux événements physiques (ex: une fleur ou un ourson ont des sentiments et des états d’âme)
Quelles sont les caractéristiques du stade préopératoire concret de Piaget?
7 ans - 12 ans
La pensée de l’enfant se développe par ses manipulations et par ses opérations sur le monde des objets et des phénomènes réels, concrets et observables.
La pensée égocentrique est remplacée par la pensée opératoire qui permet de traiter et de prendre en compte une grande qte d’informations extérieures à l’enfant. Il est maintenant capable de considérer les choses selon la perspective de l’autre.
Il est capable de suivre des règles et développe un sens moral. Sa pensée devient plus logique et organisée. Il acquiert aussi la capacité de percevoir le temps et la vitesse, il comprend le concepte de quantité, et comprend qu’un objet demeure le même même s’il change de forme.
Il peut arriver à une conclusion logique à partir de 2 prémisses de base, ex:
- pommes = fruit
- fruit = pousse dans les arbres
- pomme = pousse dans les arbres
Quelles sont les caractéristiques du stade opérationnel formel de Piaget?
12 ans et plus
C’est la période du développement de la pensée abstraite, du raisonnement logique avec capacité de définir des concepts, de faire des hypothèses et de comprendre la notion de probabilité.
Il y a apparition de la pensée hypothético-déductive, ce qui lui permet de faire des hypothèses pour tenter de comprendre et d’expliquer un phénomène, pour ensuite le tester dans la réalité.
Selon Piaget, le développement des capacités cognitives s’effectue par la formation de schèmes cognitifs grâce à deux processus en interaction constante. Quels sont ses processus?
- L’assimilation
- permet à l’individu d’acquérir de nouvelles connaissances et de les intégrer dans son système de connaissance de base
- L’accomodation
- permet d’ajuster ce système aux demandes de l’environnement
Quelles sont les fonctions biologiques de l’attachement?
L’enfant est prédisposé biologiquement à s’attacher à sa mère afin d’être protégé des sources de dangers potentiels. En l’absence d’adulte pour s’occuper de lui, le bébé et le jeune enfant sont voués à une mort certaine. Les comportements d’attachement ont donc une fct biologique importante, car ils permettent la survie et ultimement la reproduction.
Les enfants ayant un trouble envahissant du développement ou une déficience intellectuelle grave sont plus susceptibles de développer un trouble de l’attachement.
Quels sont les aspects neurobiologiques et physiologiques de l’attachement?
Le système d’attachement repose sur des bases neurologiques et des structures cérébrales qui se modifient au cours des premières années de vie au contact de l’environnement.
Ainsi, les interactions précoces parent-enfant ont un effet important, parfois durable, sur l’organisation du cerveau et sur sa réponse au demandes de l’environnement, particulièrement sur le plan de sa régulation émotionnelle ou physiologique à l’égard du stress que peuvent susciter les demandes de l’entourage.
Qu’est-ce que l’attachement et le système d’attachement?
C’est la capacité d’un individu à rechercher la proximité de sa figure d’attachement pour être réconforté, nourri, voire protégé si besoin. Tous les comportements d’attachement de l’enfant s’organisent alors en un système ayant pour but la recherche de proximité de sa figure d’attachement.
Le système d’attachement se construit durant la première année. À la naissance, tous les systèmes sensoriels sont fonctionnels et plus l’enfant grandit, plus ces systèmes deviennent sophistiqués et s’arriment avec son système comportemental pour induire des comportements d’attachement dirigés vers une figure d’attachement sélective.
Les stimulations sensorielles contribuent à maintenir l’attention de l’enfant et l’interaction avec le donneur de soin. Grâce aux interactions fréquentes après la naissance, le système d’attachement est habituellement fonctionnel entre 6-9 mois.
Qu’est-ce que la sensibilité parentale?
C’est la capacité du parent à reconnaitre, interpréter et répondre de façon appropriée aux demandes de son enfant.
Quels sont d’autres systèmes que le système d’attachement qui peuvent faciliter l’attachement de l’enfant?
Le système d’attachement est plus susceptible de s’activer lorsque des besoins sont à combler, ou lorsque l’environnement constitue une source de stress comme la non familiarité ou le danger. Les autres systèmes qui peuvent aider sont:
- système d’exploration
- système d’affiliation
- système de peur
Que sont les modèles internes opérants d’attachement?
Ce sont des représentations de soi, des autres de se sa relation avec son parent regroupées sous formes de schèmes cognitifs. Les représentations d’attachement sont évaluées à travers l’observation de comportements du jeune enfant en interaction avec son parent et l’analyse du discours des enfants plus âgés et des adultes.
Comment le tempérament et les gènes contribuent-ils au système d’attachement?
Le tempérament est les caractéristiques constitutionnelles, voire biologiques et héréditaire, qui influencent la réactivité et les capacités de régulation des émotions, de l’attention et du comportement vis-à-vis des changements et des demandes de l’environnement de l’enfant. Il n’y aurait pas vraiment de lien entre le tempérament et le lien d’attachement, ils reflètent à des domaines différents chez l’enfant.
Cependant, les dimensions de l’attachement et du tempérament sont susceptibles d’interagir l’une avec l’autre et d’influencer le développement de l’enfant et l’apparition de sx.
Dans une perspective épigénétique, des facteurs de vulnérabilité individuelle peuvent aussi interagir avec les caractéristiques parentales et ainsi influencer la qualité de l’attachement de l’enfant à son parent.
Comment la sensibilité parentale et les représentations d’attachement du parent influencent-ils le lien d’attachement entre le parent et son enfant?
Ils sont étroitement liés. La sensibilité du parent repose bcp sur la manière dont il a intégré ses propres expériences d’attachement (modèles représentationnels d’attachement du parent). Leur modèle d’attachement peut être:
- sécure
- fondé sur la désactivation des informations affectives liées aux relations d’attachement
- exagérant les informations affectives liées aux relations d’attachement
- non résolu
La procédure de Ainsworth (the strange situation) est la méthode de choix pour évaluer le lien d’attachement parent-enfant. Le parent quitte 2 fois la pièce pour laisser l’enfant seul, ou avec un “inconnu”.
Il existe 2 types principaux d’attachement : sécure et insécure. Quelles sont les caractéristiques d’un type d’attachement sécure?
Il est le plus souhaitable. Le parent était sensible à ses besoins affectifs, et l’enfant a appris à chercher la proximité de son parent en situation de stress pour réguler ses émotions et organiser ses comportements. Une fois réconforté, il peut s’y référé comme base sécurisante à partir de laquelle explorer. Ils développent une confiance que leur figure d’attachement est disponible pour eux.
Le type d’attachement insécure est divisé en 4 sous-types :
- insécure organisé
- évitant
- ambivalent
- désorganisé
- contrôlant
Quelles sont les caractéristiques de l’attachement insécure évitant?
Un parent insensible, qui interprète mal les signaux de son enfant ou n’y répond pas amène le type insécure évitant, en particulier si le parent est rejetant ou distant.
Il va minimiser ses manifestations de détresse et le recours à son parent dans ses situations pour ne pas activer d’émotions négatives, qui sont difficiles à gérer par le parent.
Quelles sont les caractéristiques de l’attachement insécure ambivalent (organisé)?
Le parent est inconstant: parfois sensible parfois insensible aux besoins de l’enfant. Il va amplifier sa détresse et son besoin de proximité envers le parent pour maximiser ses chances d’obtenir du réconfort.
Toutefois, l’ambivalence amène l’enfant à résister au contact physique et au réconfort lorsque ceux-ci lui sont prodigué.
Quelles sont les caractéristiques de l’attachement insécure désorganisé?
En présence de leur figure d’attachement, les enfants demeurent confus, désorientés, et même apeurés. Ils ont des modèles représentationnels de soi et des autres fondés sur la peur et l’hostilité. Les mères qui font peur à leur enfant ou ont peur de ceux-ci favorisent le développement d’un attachement insécure désorganisé. Les mères des enfants ayant ce type d’attachement sont aussi plus portées à émettre des propos effrayants et à ridiculiser leur enfant.
L’enfant est pris dans un paradoxe qu’il ne peut résoudre : sa source potentielle de réconfort est aussi sa source de peur. Cela le rend moins disponible à explorer son environnement.
Les enfants victimes de négligence ou d’abus physique ou ceux exposés à un nombre important de facteurs de risque sociodémographiques (pauvreté, monoparentalité, etc) sont plus à risque de développer un attachement insécure désorganisé (jusqu’à 86% des enfants maltraités!)
Quelles sont les caractéristiques de l’attachement insécure contrôlant?
L’attachement désorganisé peut se transformer en attachement contrôlant à l’âge scolaire, où on assiste à un renversement des rôles entre le parent et l’enfant.
Les enfants sont alors agressifs et punitifs envers leur parent, ou au contraire, très attentionnés envers les besoins affectifs de ces derniers, tels des enfants “parentifiés”.
Le style d’attachement est-il stable ou change-t-il au cours de la vie?
Il est habituellement stable dans le temps. Toutefois, il n’est pas un “trait de personnalité” résistant au changement. Il pourrait donc transgresser… :
- vers la sécurité, si des événements positifs interviennent dans l’organisation du système d’attachement
- vers l’insécurité, si des événements négatifs interfèrent avec l’organisation du système d’attachement.
V ou F : Le style d’attachement sécure est un facteur de protection pour la santé mentale?
Vrai!
C’est aussi un facteur de protection pour l’adaptation à court et long terme. Ces enfants ont moins de problèmes de comportements et de psychopathologies. Ils sont plus habiles socialement et plus compétent pour réguler leurs émotions et résoudre des tâches cognitives impliquant des capacités d’autorégulation.
Quand peut-on parler de déficience intellectuelle?
On parle de DI lorsque les facultés cognitives et d’adaptation sont situées sous une norme, habituellement un quotient intellectuel (QI) < 70, la moyenne se situant à 100. Pour poser le dx de DI, les déficits doivent se manifester avant l’âge adulte.
La population souffrant de DI est très hétérogène. On estime qu’environ 1% de la population présente une déficience intellectuelle. La prévalence est plus élevée au sein de la population d’âge scolaire. Environ 50% des patients atteints de DI ont un double diagnostic, donc ont aussi un trouble de comportement, psychiatrique, etc.
Quelles sont les étiologies de la DI?
Dans 30-50% des cas, la cause est inconnue. Même dans les cas identifiés, elle ne recoit souvent pas de tx efficace.
Il est habituellement plus facile de documenter l’étiologie (généralement prénatale) lorsque le déficit intellectuel est plus important et se présente plus tôt dans l’enfance.
Comment peut-on diagnostiquer une DI?
Selon le DSM-5, on peut diagnostiquer une DI si les critères suivants sont remplis:
*Le handicap intellectuel (trouble du développement intellectuel) est un trouble débutant pendant la période de développement, fait de déficits tant intellectuels qu’adaptatifs dans les domaines conceptuels, sociaux et pratiques. Les 3 critères suivants doivent être présents:
A. Déficit des fct intellectuelles comme le raisonnement, la résolution de problèmes, la planification, l’abstraction, le jugement, l’apprentissage scolaire et par expérience, confirmés par l’évaluation clinique et les tests d’intelligence individuels standardisés.
B. Déficits des fcts adaptatives qui se traduit par un échec dans l’accession aux normes habituelles de développement socioculturel permettant l’autonomie et la responsabilité sociale. Sans assistance au long cours, les déficits adaptatifs limitent le fonctionnement dans un ou plusieurs champs d’activité de la vie quotidienne comme:
- la communication
- la participation sociale
- l’indépendance, dans des environnements tels que la maison, l’école, le travail, la collectivité.
C. Début du déficit intellectuel et adaptatif pendant la période de développement
- Retard global de développement si < 5 ans
- Spécifier si*
- Léger
- Moyen
- Grave
- Profond
- *La sévérité est basé sur la base du fonctionnement adaptatif et non plus sur le QI, car c’est le fonctionnement adaptatif qui détermine le niveau d’assistance requis.
À quoi peut ressembler le fonctionnement adaptatif dans une DI légère?
À quoi peut ressembler le fonctionnement adaptatif dans une DI moyenne?
À quoi peut ressembler le fonctionnement adaptatif dans une DI grave?
À quoi peut ressembler le fonctionnement adaptatif dans une DI profonde?
Comment peut-on différencier une DI d’un trouble de comportement?
Un trouble de comportement est une “action ou un ensemble d’action jugée problématique parce qu’elle s’écarte des normes sociales, culturelles ou développementale et qui est préjudiciable à la personne ou à son environnement social et physique et dont la gravité ou l’impact se situe sur un continuum”.
Les vulnérabilités des capacités cognitives et adaptatives des personnes ayant une DI expliquent en partie la fréquence accrue de leurs troubles de comportements. Le trouble de comportement chez ces patients est non spécifique, pouvant représenter une réponse, un sx, un moyen de communiquer. Afin de clarifier si le trouble du comportement est lié à une déficience intellectuelle, on doit se poser les questions suivantes:
- Est-ce un élément dans l’environnement qui déclenche le comportement (ex: bruit, promiscuité)?
- Est-ce un moyen d’exprimer un manque d’intérêt (ex: mauvais choix d’activité en fct des préférences et des champs d’intérêt)?
- Est-ce un sx d’une affection interne (ex: manifestation anxieuse ou dépressive, dlr, constipation) ?
Quels sont 5 éléments incluent dans tous les modèles de compréhension utilisés pour évaluer la présence de troubles mentaux et de comportement chez les personnes atteintes de DI?
- Histoire personnelle et sociale
- Hx et évaluation médicale
- Évaluation de la médication
- Évaluation psychiatrique
- Analyse fonctionnelle du comportement (functionnal behavior assessment)
Un des modèles les plus utilisé est le modèle fonctionnel multimodal, un modèle de compréhension des causes des comportements non-désirés permettant un tx adapté et personnalité.
Quelles sont les 3 étapes proposées par Hunter et coll. pour appliquer le modèle d’analyse de la DI?
- Identifier un comportement cible; relever l’ensemble des sx qui constituent le comportement concerné. Ceux-ci doivent être définis opérationnellement, soit à partir d’informations observables comme la fréquence, l’intensité, la durée, la variabilité.
- Décrire les conditions internes et externes qui produisent ce trouble de comportement en analysant :
- la dimension interne (influences médicales, biologiques, génétiques, psychologiques, cognitives)
- la dimension externe (influences sociales, environnementales, contextuelles)
- Identifier les vulnérabilités
- primaires (ou discriminante), provoquant l’apparition du comportement. Elles précèdent immédiatement le comportement. (ex: pers. ou objet liés à un traumatisme antérieur, malaise physique intense)
- secondaires (ou contributives), qui prédisposent ou annoncent un comportement. C’est le couplement de deux ou de certains facteurs qui font apparaitre le comportement (ex: niveau de bruit, niveau de difficulté d’une tâche)
- tertiaires (ou déficits, limitations et pathologies) en lien avec les facteurs de risque bio-psycho-sociaux propres à chaque individu. Il peut s’agir de déficiences sensorielles, de troubles psychiatriques, etc.
Quels sont les troubles psychiatriques plus fréquemment associés à la DI?
Les personnes atteintes de DI sont plus à risque et plus vulnérable de présenter des troubles psychiatriques. Les troubles anxieux et de l’humeur sont sous-diagnostiqués dans cette population, contrairement aux troubles psychotiques qui sont souvent surdiagnostiqués.
En quoi consiste une évaluation médicale de base et complémentaire lorsqu’on tente de trouver la cause d’une déficience intellectuelle?
La trisomie 21 est la première cause de DI d’origine génétique. Quelles anomalies peut-on trouver?
- cranofaciales (brachycéphalie, occiput plat, microcéphalie légère, faciès rond)
- des yeux (fentes palpébrales étroites, épicanthus proéminent, taches de brushfield, hypoplasie périphérique de l’iris)
- des oreilles (oreilles implantées basses
- du cou (apparence courte)
- des mains (phalanges et métacarpe court, pli-simien)
- des pieds (espace significatif entre le premier et le 2e orteil)
Le syndrome du X fragile est la première cause de déficience intellectuelle d’origine héréditaire, et la deuxième cause de DI après la trisomie 21. Quelles seraient les anomalies qu’on pourrait y voir?
- visage long
- hypoplasie faciale médiane
- oreilles proéminentes
- fentes palpébrales élargies
- petite stature
- macroorchidie
La sclérose tubéreuse de Bourneville est une mx mono-génétique autosomique dominante, qui peut être fortmeent suspectée en présence de quelles anomalies?
- angiomes faciaux
- macules mélanodermiques
- taches de Shagreen
- harmatomes nodulaires rétiniens