La normalité en psychiatrie et les troubles de l'adaptation Flashcards
Quelle est la dénotation habituelle de la normalité?
Il y a premièrement ce qu’on dit qui est normal. C’est la conformité au type le plus fréquent. C’est quantitatif et statistique. C’est ce qui est dénombré en plus grande quantité, ce qui ne surprend pas, ne dérange pas, ni n’attire la curiosité. Ce qu’on est habitué de voir.
Il y a ensuite la norme. Ceci réfère à des valeurs culturelles et religieuses, à une règle, à des lois. La notion de la norme est qualitative. Ce qui est dans les normes est en adéquation avec un référent d’ordre supérieur. Exemple : il est normal de payer pour avoir un produit.
Qu’est-ce que la santé mentale selon Freud?
Pour Freud, la santé mentale, c’est aimer, travailler et jouer.
- Aimer :
- S’aimer soi-même, aimer les autres, aimer la vie
- Travailler
- Créer, produire, être fier de ce que l’on accomplit
- Jouer
- Apprécier l’activité symbolique, mentale, l’imaginaire, jouer avec les idées
Comment l’OMS définit-elle la santé mentale?
Comme une composante essentielle de la santé.
“La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité […], un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté.”
Comment le Comité de la santé mentale au Québec définit-il la santé mentale?
L’état d’équilibre psychique d’une personne s’apprécie, entre autres, à l’aide des éléments suivants:
- Le niveau de bien-être subjectif;
- L’exercice des capacités mentales et la qualité des relations avec le milieu. La santé mentale résulte d’interactions entre des facteurs de trois ordres:
- des facteurs biologiques, relatifs aux caractéristiques génétiques et physiologiques de la personne
- des facteurs psychologiques, liés aux aspects cognitifs, affectifs et relationnels
- des facteurs contextuels, qui ont traits aux relations entre la personne et son env.
Ces facteurs sont en constante évolution et s’intègre de façon dynamique chez la personne.
Quelle est la définition d’un trouble mental selon le DSM-V?
Un trouble mental est un syndrome caractérisé par une perturbation cliniquement significative de la cognition d’un individu, de sa régulation émotionnelle ou de son comportement, et qui reflète l’existence d’un dysfonctionnement dans les processus psychologiques, biologiques ou développementaux sous-tendant le fonctionnement mental. Les troubles mentaux sont le plus souvent associés à une détresse ou une altération importante des activités sociales, professionnelles ou des autres domaines importants du fonctionnement. Les réponses attendues ou culturellement approuvées à un facteur de stress commun ou à une perte, comme la mort d’un proche, ne constituent pas des troubles mentaux. Les comportements déviants sur le plan social (p. ex. sur les plans politique, religieux ou sexuel) ainsi que les conflits qui concernent avant tout le rapport entre l’individu et la société ne constituent pas des troubles mentaux, à moins que ces déviances ou ces conflits résultent d’un dysfonctionnement individuel, tel que décrit plus haut.
Quels sont les facteurs de risque reconnus pour la santé mentale des individus?
Personnels
- mauvaise santé physique
- mode de vie malsain
- faible niveau de scolarité
Sociaux
- changement social rapide
- conditions de travail éprouvantes
- pauvreté
- exclusion sociale
- risque de violence
- discrimination à l’égard des femmes
- violations des droits de la personne.
Comment la notion de santé mental peut-elle devenir sexiste?
Il est arrivé qu’elle était basée sur des stéréotype sexistes, ce qui peut entrainer un biais d’évaluation et de thérapie pour les cliniciens.
En effet, l’homme devait être compétent, s’affirmer, indépendant, objectif, actif, compétitif, logique et rationnel. On s’attend à ce qu’il travaille, qu’il ramène des sous pour sa famille et qu’il apporte une contribution à la société.
Pour ce qui est de la femme, on la voyait chaleureuse, douce, expressive et émotive, généreuse, soucieuse des autres, soumise et cherchant la sécurité. On s’attendait d’elle qu’elle s’occupe des enfants et qu’elle entretienne le foyer familial.
La normalité est-elle une capacité à s’adapter à son milieu?
Non, sinon toute déviation deviendrait pathologique. Des exemples seraient l’homosexualité, un avis différent de politique, etc.
La normalité n’est pas non plus le bien-être et l’harmonie intérieure. Sinon, le bonheur serait la norme et toute forme de détresse ou d’angoisse serait pathologique, ce qui n’est pas le cas.
Quelle est la théorie de Freud concernant le développement de la personnalité?
Elle provient d’un modèle biologique centré sur les processus instinctuels liés aux phases du développement que traverse l’être humain lors de sa croissance physique.
Il postule que, si l’enfant vit trop de frustration ou trop de gratification à l’un ou l’autre de ces stades, il devient en difficulté face aux enjeux de ce stade et à risque de développer une psychopathologie.
En quoi consiste l’aspect économique de l’appareil psychique?
Les processus psychiques fonctionnent à partir de 2 sources d’énergie quantifiables, et susceptibles d’augmenter ou diminuer.
La première est l’instinct de vie (Éros).
Elle représente autant l’énergie sexuelle (libido) que celle associée aux diverses mtivations et désirs de l’ind. qui le poussent à employer des moyens pour atteindre ses buts.
La deuxième est l’instinct de mort ou de destructivité (Thanatos).
Elle correspond au désir de retourner à l’état primordial du chaos originel, dont l’agressivité est le principal dérivé.
Ces 2 énergies sont en continuelles interactions dans un jeu de forces dynamiques pour tenter de rétablor l’homéostasie afin d’obtenir le plaisir et d’éviter la dlr.
Un besoin pulsionnel émerge d’une source qui témoigne d’un déséquilibre dans l’organisme:
- un but pulsionnel qui vise à rétablir cet équilibre;
- un objet pulsionnel, qui est ce par quoi le but est atteint;
- une poussée pulsionnelle, qui correspond à la force ou à l’intensité du besoin
En quoi consiste le principe du plaisir?
C’est lorsque la seule motivation d’une personne à faire quelque chose est la satisfaction immédiate de son besoin. Freud considère le principe du plaisir comme le processus primaire; l’individu ne se retient pas et ne tient pas compte du monde alentour de lui.
Si le principe du plaisir ne peut être appliqué et que la satisfaction ne peut être obtenue, il y a une tension qui continue à monter, et peut se traduire par l’expression d’émotions désagréables comme l’anxiété, l’angoisse, la peur ou la rage. La personne peut manifester plusieurs comportements de fuite ou d’agressivité ou de destruction.
Qu’est-ce que le principe de réalité?
L’enfant finit par réaliser qu’il ne peut satisfaire tous ses besoins de façon immédiate. Ainsi, le processus secondaire se crée. L’enfant réalise qu’il lui est possible de retarder la satisfaction et d’attendre de trouver une solution, ou une façon plus adéquate de satisfaire ses besoins.
Le principe de réalité implique que la décharge pulsionnelle a d’autres buts que la simple satisfaction personnelle. En effet, l’individu veut préserver et s’adapter à la société.
En quoi consiste la première topique de la théorie Freudienne?
C’est la topographie de l’appareil psychique.
Freud a ici désigné 3 niveaux de conscience:
1. L’inconscient
Il est constitué de tout ce qui échappe au champ de la conscience et dont on ne peut se rappeler volontairement. Il est constitué de représentations mentales inacceptables profondément refoulées, par des mécanismes de défense. Les contenus de l’inconscient peuvent refaire surface, mais de façon déformée; on parle alors de retour du refoulé. Ils peuvent se présenter ainsi : rêves, lapsus, acte manqué, symptomes, etc.
2. Le préconscient
Il représente tout ce qui n’est pas immédiatement présent au champ de la conscience, mais qui est accessible si on fait un effort de rappel, ou qu’on y porte attention. Ce sont donc les souvenirs.
3. Le conscient
C’est ce qui est immédiatement présent au champ de la conscience. Son contenu est immédiatement accessible et peut facilement être communiqué aux autres.
En quoi consiste la 2e topique de Freud?
La 2e topique est le modèle structural de la personnalité. Elle est composée de 3 instances:
1. Le Ça (id)
C’est une instance entièrement inconsciente, qui représente le pouvoir pulsionnel de la psyché. Les pulsions de vie (libido, Éros) et de mort (destructivité, Thanatos) lui sont associés. L’instinct à la naissance est entièrement dans le Ça. Le Ça cherche sans cesse la satisfaction à ses désirs, et est régi par le principe du plaisir.
2. Le Surmoi (superego)
C’est ici que logent les lois et les règles de conduite qui viennent influencer le Moi. Le Surmoi représente la conscience morale, les valeurs et les idéaux. Il est selon Freud l’héritier du complexe d’OEdipe. Il est issu de l’autorité parentale intériorisée au cours de la phase oedipienne. Il est régi par le principe de réalité
3. Le Moi (Ego)
Le Moi émerge progressivement du Ça pendant la croissance de l’enfant. Il a un rôle d’observateur. Il est donc le lien entre le monde pulsionnel du Ça et les exigences du Surmoi. Il exerce une fonction médiatrice grâce aux mécanismes de défense. Le Moi mature est généralement plus guidé par le principe de réalité. Le Moi est constitué d’aspects conscients, inconscients et préconscients.
En quoi consiste la troisième topique de Freud?
Elle divise les stades de la vie au cours desquels la personnalité se forge. Au travers des différents stades, l’enfant doit apprendre à résoudre ses conflits en harmonisant ses désirs aux contraintes de la réalité. Voici les différents stades de la 3e topique:
- Stade oral (naissance - 14 mois)
- Stade anal (14 mois - 3 ans
- Stade phallique ou oedipien (3 - 6 ans)
- Stade de latence (6 - 12 ans)
- Stade génital (puberté - fin de l’adolescence)
En quoi consiste le stade oral (naissance - 14 mois) ?
Le nourrisson est entièrement dépendant de son entourage. Ses pulsions s’organisent principalement autour des stimulations de la bouche, et il est principalement régi par ses besoins alimentaires.
L’entourage du nourrisson ne peut pas tjrs répondre à ses besoins dans l’immédiat, et celui-ci doit trouver des solutions, ce qui favorise sa maturation. Si les besoins de l’enfant ont été trop gratifiés ou bien trop négligés, l’enfant peut développer des troubles psychotique ou narcissique.
En quoi consiste le stade anal (14 mois - 3 ans)?
C’est une étape fondamentale de l’acquisition de l’autonomie, notamment au travers le contrôle des sphincters. L’enfant comprend qu’il peut commencer à controler ses envies, soit se laisser aller ou bien se retenir. Le plaisir n’est donc pas que physique, mais vient aussi du pouvoir qu’il offre à l’enfant. Il peut alors négocier avec ses parents en décidant ou non de se soumettre à leurs désir (déféquer dans un moment approprier ou non).
S’il y a une fixation à ce stade, l’enfant peut avoir des traits de caractères comme l’obstination, l’avarice, une tendance à collectionner les objets et une difficulter à s’en départir, un souci de la justice, et un respect de toute autorité. On peut aussi voir des problèmes de procrastination et des enjeux en regard du contrôle.
En quoi consiste le stade phallique ou oedipien (3 - 6 ans)?
Freud suggère que c’est à ce stade que le Surmoi s’introduit tranquillement, par l’introjection des interdits et des exigences des parents. L’enfant prend conscience de la relation entre ses parents, dont il est exclu. Freud élabore le complexe oedipien, où l’enfant développe un investissement libidinal et érotique envers le parent du sexe opposé.
Cette période coïncide d’ailleurs avec le moment où l’enfant se demande d’où vient le bébé et comprend la différence entre les sexes.
Les comportements qui peuvent émerger de ce stade s’il y a fixation sont des comportement de séduction et un besoin de plaire et d’attirer l’attention.
En quoi consiste le stade de latence (6 - 12 ans)?
Il y a un affaiblissement des pulsions. Ce stade aurait moins d’influence sur le développement de la personnalité. Toutefois, le Moi se renforce et on voit apparaitre plus de mécanismes de défenses ainsi que de traits de personnalité de l’enfant.
En quoi consiste le stade génital (puberté - fin adolescence) ?
La poussée des hormones sexuelles transforme le corps et entraine les caractères sexuels secondaires. Cela augmente le désir sexuel lié à la zone génitale. L’identité sexuelle du jeune se forge.
Dans le langage psychanalytique, en quoi consiste le sujet, l’objet et la représentation?
- Le sujet
- c’est le Moi, le Je, ce que je ressens
- L’objet
- c’est tout ce qui est extérieur au Moi : les parents, les personnes, les choses (agréables ou désagréables), les pensées, les émotions
- La représentation
- c’est l’idée que l’on se fait de quelque chose, ce qui relève de la conscience;
- c’est la manifestation de la pulsion, son émanation, une entité psychique
Qu’est-ce que le transfert?
Le transfert comprend les émotions, les attributs, les qualités d’une figure significative du passé que le patient projette sur le thérapeute. Le patient fait ainsi jouer au thérapeute le rôle de figures (parentales ++) telle qu’il les a perçues subjectivement dans le passé. Il peut être positif ou négatif, dépendant de l’opinion et des sentiments que le patient rattache à la figure significative.
Le transfert est un instrument thérapeutique puissant en thérapie psychodynamique, et il gagne à être interprété par le thérapeute.
Qu’est-ce que le contre-transfert?
C’est l’ensemble des réactions affectives, comportementales et cognitives du thérapeute envers son patient. Il existe deux formes de contre-transfert: indirect et direct.
Contre transfert indirect
Il survient lorsque l’objet qui mobilise le contre transfert ne provient pas du patient lui-même mais d’autre chose. Par exemple, un jeune thérapeute qui est distrait par ses propres pensées, par exemple qui s’inquiète sur la rétroaction de son superviseur.
On parle aussi de contre-transfert indirect quand le thérapeute fait un transfert avec le patient, donc qu’il le perçoit comme une figure significative de son passé. Les difficultés émotionnelles et les conflits non résolus du thérapeute peuvent alors colorer ses perceptions sur le patient.
Contre transfert direct
Il est induit par le transfert du patient. Ainsi, si le patient a un transfert envers le thérapeute de figure paternelle sévère, le thérapeute peut être habit par une crainte excessive de le blesser par ses interprétations. On décrit deux sous-types de contre-transfert direct:
- Le contre transfert concordant
- Le thérapeute s’identifie au principal état émotionnel du patient, il identifie son Moi avec le Moi du patient. Ce type de contre-transfert facilite généralement l’empathie du thérapeute, ainsi que l’alliance thérapeutique.
- Le contre transfert complémentaire
- Le thérapeute s’identifie plutôt aux objets internes du patient. Il peut donc s’identifier à la mère du patient. Cela peut rendre la relation plus difficile si le patient éprouve des émotions négatives ou de honte envers cet objet.
Quelles sont les caractéristiques de la psychologie du Moi conçue par Hartmann et Erikson?
Ils adhèrent tjrs aux principes fondamentaux freudiens, mais accordent plus d’importance aux mécanismes mentaux adaptatifs et à l’environnement. Ils accordent aussi plus de place aux dimensions interpersonnelles, sociales et culturelles.
Hartmann considère que le Moi est, dès la naissance, une entité distincte du Ça. Son fonctionnement est influencé par le Ça, l’environnement et les facteurs de réalité (Surmoi). Le rôle du Moi s’élargie dans la psychologie de Hartmann, incluant les activités motrices, les perceptions, les cognitions, la mémoire, l’imagination et la créativité, ces mécanisme lui permettant de mieux s’adapter à son environnement et sa réalité. C’est ce que Hartmann appelle la “sphère libre de conflit”.
Quels sont les stades psychosexuels freudiens reformulés par Erikson?
Erikson les reformule en tenant compte des tâches intrapsychiques et interpersonnelles qui doivent être accomplies. Il rajoute aussi des stades, formulant que la personnalité se forge jusqu’à la mort. Il considère que chaque stade est une période de la vie durant laquelle l’individu est confronté à des obstacles. La façon dont il gère ces obstacles va déterminer sa personnalité.
Voici les 8 stades d’Erikson:
- Confiance ou méfiance fondamentale
- Stade oral (0-18 mois)
- Autonomie ou honte et doute
- Stade anal (18 mois - 3 ans)
- Initiative ou culpabilité
- Stade phallique-oedipien (3-6 ans)
- Travail ou infériorité
- Stade de latence (6-12 ans)
- Identité ou confusion ou diffusion des rôles
- Stade génital (12-20 ans)
- Intimité ou isolement
- 20-35 ans
- Générativité ou stagnation
- 35-65 ans
- Intégrité ou désespoir
- 65 ans et plus
Quelles sont les caractéristiques du stade de confiance ou méfiance fondamentale?
Ce stade est de la naissance jusqu’aux 18 mois de l’enfant. L’enjeu fondamental de ce stade est de développer un sentiment de confiance de base envers l’entourage, en raison de la dépendance du nourrisson. Ce sentiment se développe à travers la gratification ou la frustration de ses pulsions libidinales orales.
Gratification
Si les parents sont disponibles, offrent de bons contacts, sont fiables et sensibles aux demandes du nourrisson, celui-ci pourra progressivement acquérir le sentiment de vivre dans un lieu sécuritaire et réconfortant, et qu’il est entouré de gens qui se soucient de lui, malgré sa dépendance et sa vulnérabilité.
Il pourra ainsi développer un sentiment d’opportunisme, ainsi que l’assurance de pouvoir recevoir de l’aide peu importe ses difficultés.
Frustration
Si le nourrisson est négligé, ses besoins non comblés, s’il est souvent laissé seul ou ne reçoit peu d’affection et de réconfort, il risque de développer un sentiment de méfiance et de craintes envers son entourage et le monde en général.
Il peut développer des traits comme l’envie, l’avidité, ou encore la possessivité.
Quelles sont les caractéristiques du stade d’autonomie ou honte et doute?
Il est de 18 mois à 3 ans. Durant cette phase, l’enfant doit apprendre un certain niveau d’autocontrôle (sphincter), mais il doit aussi apprendre à se positionner en regard des attendres et exigences de ses parents et de la société. Il acquiert un certain pouvoir ayant le contrôle de ses sphincter, et prend conscience qu’il peut s’opposer aux désirs de ses parents. Il peut décider de se soumette à la volonter de ses parents, on de leur résister.
L’enfant se soumet
Les parents doivent bien accueillir que l’enfant a maintenant un certain pouvoir de négociation. Ils doivent comprendre que ce dernier cherche à s’affirmer et que son autonomie se développe. Les parents doivent le soutenir dans son autonomie, en restant ferme et lui apprenant le discernement et la prudence dans la réalisation de ses désirs. Cela lui permet de comprendre qu’il peut réaliser ses désirs, tout en respectant ceux des autres.
L’enfant résiste
Si les parents sont trop sévères ou exigeants dans leurs attentes face à l’autonomie de leur enfant, ce dernier risque de vivre un sentiment d’échec et commencer à douter de lui-même. Si les parents le critiquent sévèrement ou bien l’humilient, l’enfant risque d’avoir un faible estime de soi et de ressentir de la honte. Cela pourrait entraver son autonomie par des comportements d’opposition et de mise en échec.
Quelles sont les caractéristiques du stade d’initiative ou culpabilité (3-6 ans)?
L’enfant devient de plus en plus autonome et élargit son champs d’action et d’interaction avec son environnement. Il découvre la différence des sexes et cherche à découvrir ce qu’il peut devenir.
Le point fragile de ce stade est qu’on peut voir apparaitre un sentiment de culpabilité si les attitudes parentales sont trop culpabilisantes envers les désirs et les comportements d’exploration de l’enfant.
Quelles sont les caractéristiques du stade de travail ou infériorité (6-12 ans)?
L’enfant continue encore d’élargir son autonomie. Il intègre le milieu scolaire, apprend à maitriser les outils de communications, parfait ses connaissance et interagit avec plus de personnes.
Effet positif
Si tout se passe bien, l’enfant développe un sentiment de compétence et de maitrise face à un environnement changeant. Il peut se créer de nouvelles figures d’identification avec les nouveaux adultes en autorité. Il s’allie à des enfants en formant un groupe d’appartenance. Plusieurs expériences vont renforcer son sentiment de compétence, surtout si elles sont couronnées de succès et lui méritent la reconnaissance d’autrui.
Effet négatif
Si toutefois, les nouvelles expériences sont vécues difficilement et que l’enfant accumule les échecs, il peut se développer/renforcir un sentiment d’incompétence et d’infériorité. Cela peut freiner son exploration et son exposition au monde extérieur.
Quelles sont les caractéristiques du stade d’identité ou de confusion ou diffusion des rôles? (12-20 ans)
Durant l’adolescence, l’individu prend davantage conscience de qui il est, de ses intérêts et de ses goûts. Il doit se positionner vis-à-vis des autres et de leurs attentes et faire face à ses propres choix, ainsi que de les assumer. C’est une période où l’adolescent peut vivre une grosse crise d’identité.
Si tout se passe bien
Si les étapes se déroulent relativement bien, l’adolescent continue à développer sa confiance en lui-même et envers les autres. Il pense pouvoir amener quelque chose au monde, et s’investit comme citoyen à part entière et contribue à bâtir un monde meilleur.
Si ça se passe moins bien
L’adolescent risque de vivre une confusion d’identité et une diffusion des rôles. Il risque de se désinteresser de ses projets de vie. Il risque d’avoir une difficulté à s’engager dans des relations interpersonnelles et peut avoir une difficulté à se décider sur plusieurs points. Il a le sentiment de n’avoir de place nulle part.
Quelles sont les caractéristiques de la phase d’intimité ou d’isolement? (20-35 ans)
À cet âge, l’adulte a assez confiance en lui pour s’engager dans divers types de relation sans craindre de perdre son identité. Son prochain défi sera d’apprendre à vivre à deux dans l’intimité. L’intimité est la capacité de s’engager dans un sentiment affectif envers un groupe, une personne ou soi-même.
Les jeunes adultes qui ont de la difficulté à faire confiance aux autres et à accueillir leur confidences risquent de se retirer socialement et de développer un sentiment d’isolement.
Quelles sont les caractéristiques du stade de générativité ou stagnation ? (35-65 ans)
L’adulte réalise le chemin parcouru et voit qu’il vieillit. Il réalise qu’une nouvelle génération va bientôt prendre la relève. Il n’est plus au goût du jouré Il peut se sentir dépassé ou bousculé par cette nouvelle génération.
Adulte avec de bonnes bases
Si les étapes précédentes se sont déroulées avec succès, il ne se tourmentera pas trop. Il a assez confiance en lui pour ne pas se sentir menacé par les jeunes. Il reconnait aussi que son expérience a de la valeur. Il peut jouer un rôle auprès de la nouvelle génération en partageant avec eux ses connaissances et en la préparant à assumer la relève.
Adulte avec de moins bonnes bases
S’il n’a pas réussi à se réaluser ou à assumer ses choix de vie, l’individu est très en difficulté à cette étape. Ils prennent de plus en plus conscience qu’ils ne sont pas satisfaits de ce qu’ils ont fait jusqu’ici, et ils voient qu’une nouvelle génération commence à atteindre des objectifs que lui-même n’a pas accomplis. Il peut alors stagner, éprouver du désintérêt et du découragement ou bien se retirer des activités sociales ou de tout projet de vie significatif.
Quelles sont les caractéristiques du stade d’intégrité ou désespoir? (> 65 ans)
L’individu constate ses accomplissements, ses réussites, reconnait ses déceptions et doit faire la paix avec ce qu’il n’a pas réussi à réaliser.
S’il réussi à l’accepter, il aura un sentiment de plénitude, d’intégrité et de sérénité. Il n’aura plus rien à accomplir, rien à prouver.
S’il n’arrive pas à se sentir en paix avec sa vie, il aura un sentiment d’échec et d’incomplétude. Il sentira de l’amertume, des regrets, de la déprime et du désespoir. Il risque de finir sa vie de façon misérable et isolée en ruminant sa rancoeur et ses regrets.