Les troubles psychotiques Flashcards
On peut voir, dans une psychose, des sx positifs et/ou négatifs. Que sont des sx positifs?
Les sx positifs sont des sx qui s’ajoutent aux pensées usuelles d’un individu. Elles comprennent les hallucinations, les délires. les associations incohérentes d’idées et le comportement désorganisé. Ces sx sont liés à un trouble de la transmission de la dopamine dans le cerveau.
Que sont les hallucinations?
Ce sont des perceptions sensorielles en l’absence de stimuli réels. Dans la schizophrénie, les hallucinations sont ++ auditives. Une autre de ses caractéristiques est que le patient entend des voix qui parlent de lui à la troisième personne ou bien il entend une voix qui commente ses pensées et actions. Il peut aussi entendre une conversation entre plusieurs voix.
Environ 1/4 des patients entendent des voix bienveillantes, 1/4 à la fois bienveillante et malveillante, et 50% uniquement insultantes, malveillantes ou menaçantes.
Il existe aussi des hallucinations visuelles. Elles sont plus rares en schizophrénie mais on peut voir des hallucinations d’animaux ou de “bibittes” dans les psychoses secondaire à des affections médicales, une intoxication ou un sevrage.
Les hallucinations cénesthésiques sont ressenties comme des perceptions tactiles bizarres, comme des attouchements inconvenants, ou encore la sensation que le corps est en train de se transformer. Elles peuvent exister dans la schizophrénie mais sont surtout présente dans les psychoses liées à une intoxication ou au sevrage de drogues psychostimulantes.
On peut voir des hallucinations olfactives dans le trouble délirant somatique.
On peut parler d’hallucination gustative si le patient trouve que les aliments ont changés de goût et déduit donc avoir été empoisonné.
Qu’est-ce qu’un délire?
Un délire est une erreur de logique, d’interprétation qui entraine des déductions erronées. Il se définit comme une conviction erronée, irréductible par la logique.
Les délires schizophréniques se caractérisent souvent par leur bizarrerie, qui repose sur des élucubrations absurdes. L’élaboration du délire varie selon le QI, il peut devenir très complexe. La plupart des patients vivent le délire comme un tourment, une souffrance, un cauchemar.
Que veut-on dire par une association incohérente d’idées?
Il fait en sorte que le patient communique de façon incompréhensible. Les associations d’idées sont relachées, incohérentes, obscures et vide de sens pour l’observateur. Le patient n’utilise plus les mots selon leur sens approprié et n’ont plus de bonne syntaxe.
Le trouble de l’organisation de la pensée peut prendre plusieurs formes:
- Déraillement ou discours tangentiel
- glissement d’idée dans un discours spontané, la réponse s’éloigne de plus en plus de la question qui vient d’être posée
- Illogisme
- les conclusions émises ne suivent pas les règles de la logique
- Néologisme
- création de nouveaux mots, typique de la schizophrénie
- Jargonaphasie
- discours composé de sons ou d’onomatopées
Quelles sont les caractéristiques du comportement désorganisé?
Dans la schizophrénie, la capacité d’anticipation est faible à cause de l’hypofrontalité; et le raisonnement est perturbé à cause du délire. Ainsi, le patient peut avoir des comportements que l’entourage trouvera bizarre. Il peut aussi entrer dans une sorte de stupeur catatonique silencieuse.
Quelle est l’épidémiologie des troubles psychotiques brefs?
Les pays en voie de développement connaissent une fréquence plus élevée de trouble psychotiques brefs (jusqu’à 10x plus fréquents!). Actuellement, on estime l’incidence de ce trouble à 1.36 pour 100 000 habitants, et on le voit environ 2x plus chez les femmes.
On a constaté un pic de début de la maladie vers la mi-trentaine.
Que pourraient être des étiologies biologiques du trouble psychotique bref?
On a vu une diminution des récepteurs 5-HT2A plaquettaires chez les personnes souffrant de TPB. Selon une étude, le risque de TPB est 3x plus élevé chez les parents de premier degré, il y aurait donc une certaine tendance familiale.
Que pourraient être des étiologies psychologiques et sociales du trouble psychotique bref?
On croit que les psychoses surviennent surtout chez les gens ayant une personnalité qui manque d’un sentiment de sécurité intérieure, et qui sont plus sensibles et labiles. Une étude a d’ailleurs montré que 63% des patients souffrant de TPB ont aussi un trouble de la personnalité.
La compréhension psychodynamique des TPB repose sur l’incapacité des mécanismes de défense du Moi à gérer un stresseur émotif intense. Le caractère immature du Moi, le recours à des mécanismes de défense primitif et le manque de soutien extérieur semblent jouer un rôle dans l’apparition de psychose brèves.
On constate plus fréquemment la présence de stresseurs précédant une psychose aigue chez les femmes, ce que l’on associe à un meilleur pronostic. Environ 43% des patients ayant fait un TPB indiquent qu’un événement stressant est survenu dans les 6 mois précédants le début de l’épisode psychotique. L’accouchement est considéré comme un facteur de risque important de psychose aigue.
Selon une étude, il y aurait aussi un lien entre l’instabilité familiale et les psychoses brèves (45-62%). Ils définissent l’instabilité familiale par la survenue avant l’âge de 15 ans d’un des événements suivants:
- décès ou perte d’un/des parent(s)
- séparation ou divorce des parents
- vivre sans un parent naturel ou sans aucun des deux
- vivre en famille d’accueil ou dans une autre institution
- toxicomanie sévère d’un ou des deux parents
Qu’est-ce que le trouble psychotique bref?
Le TPB est caractérisé par un début aigu, fréquemment en 48h. Le patient présente souvent une agitation associée à des comportements étranges, une perturbation de l’attention, une désorganisation du discours ou parfois un mutisme, une humeur labile, des délires peu structurés et variant rapidement, des hallucinations, des idées suicidaires ou hétéroagressives couplées à une profonde altération du jugement et à une pauvre autocritique. Ils ont peu de sx négatifs.
Il est important d’évaluer la dangerosité qu’il représente envers lui-même et envers son entourage. Ils ont une grosse fréquence de comportements suicidaires.
Les critères diagnostiques du TPB selon le DSM-5 sont les suivants:
A. Présence d’un ou plus des sx suivants (au moins l’un des sx 1, 2 ou 3 doit être présent)
- idées délirantes
- hallucinations
- discours désorganisé
- comportement grossièrement désorganisé ou catatonique.
*N.B. : ne pas inclure un sx s’il s’agit d’une modalité de réaction culturellement admise
B. Au cours d’un épisode, la perturbation persiste au moins un jour mais moins d’un mois, avec retour complet au niveau de fonctionnement prémorbide
C. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un trouble dépressif caractérisé bipolaire ou avec caractéristiques psychotiques ou un autre trouble psychotique et n’est pas du aux effets directs d’une substance ou d’une affection médicale grave
Spécifier si:
- avec facteurs de stress marqués (psychose réactionnelle brève)
- sans facteurs de stress marqués
- avec début lors du post-partum
- avec catatonie
- la sévérité actuelle
Que peut comprendre le ddx du trouble psychotique bref?
Les dx les plus importants à éliminer devant un tableau de psychose aiguë sont:
- le delirium
- la démence
- les troubles psychotiques secondaire (photo)
- le sevrage
Il faut aussi éliminer un dx de trouble affectif avec caractéristiques psychotiques, le trouble dissociatif, le trouble factice avec sx psychotiques et la simulation.
Les TPL peuvent parfois présenter des sx de TPB lorsqu’ils sont exposés à des stresseurs. Ces sx sont généralement transitoires (< 1 j)
Chez l’enfant, on doit porter attention au trouble psychotique partagé, surtout s’il vit dans une relation symbiotique avec une figure parentale souffrant de psychose.
Quels sont les tx du trouble psychotique bref?
Il est recommandé d’assurer un suivi minimal de 1-2 ans apr;s la rémission symptomatique en raison des rechutes possibles. On va généralement hospitaliser lors d’une psychose aigue, voulant assurer la sécurité du patient et de son entourage.
On préfère ne pas donner de rx antipsychotiques pendant les premiers jours, afin de mieux établir les bases du dx. À court terme, on peut donner des BDZ au patient pour le calmer. Si les sx sont trop intense ou persistent plusieurs jours, on peut embarquer un antipsychotique de première ou deuxième génération. Il est habituellement suggérer de réduire graduellement la dose des antipsychotique pendant 6 mois à 1 an.
Une fois que la situation aigue est maitrisée, la psychothérapie est le meilleur tx, peu importe le type de psychothérapie choisie.
On doit aussi aller explorer le milieu socioculturel du patient et son entourage, afin de mieux comprendre son épisode psychotique, et de pouvoir élaborer un bon plan de tx.
Environ 20% des patients ayant un TPB auront une évolution chronique, 30% ne présenteront qu’un seul épisode, et 50% présenteront une succession de rémissions et de rechutes. Le TPB est aussi souvent un dx provisoire lors d’une première psychose. Il peut changer et se spécifier après quelques années.
Quelles sont des mx pouvant comporter des sx paranoïdes?
Quelle est l’épidémiologie des troubles délirants?
Aux É-U, la prévalence à vie d’un trouble délirant est estimée à 0.03%. Pour ce qui est du trouble délirant paranoïde, on compte 70% d’H vs 30% de F. Toutefois, les femmes développent plus de délire érotomane que les hommes.
Quelles sont des perturbations organiques et neurophysiologiques qui pourrait en partie expliquer les troubles délirants?
1. Altérations produites par des substtances toxiques:
- alcool et autres substances pouvant causer un délirium
- drogues (cannabis, hallucinogènes, stimulants)
- certains rx (anticholinergiques, anriconvulsivants, stéroides, antihistaminiques, BDZ, digitaliques, cimétidine
2. Altérations associées à des maladies phyiques, comme:
- endocrinopathies (hypoglycémie, addison, cushing, thyrotoxicose)
- infections (forte fièvre, choc toxique, infection du SNC)
- troubles électrolytiques (hyponat, hypercalémie)
- mx métaboliques (urémie, phénylcétonurie, porphyrie)
- mx auto-immunes (lupus érythémateux)
- malnutrition (def en vit, anémie pernicieuse, pellagre)
- troubles vasculaires cérébraux
- modifications du tissus cérébral
3. Chx, surtout si le patient y accorde une importance symbolique
4. Altération des perceptions de l’environnement provoquée par des déficits sensoriels (surdité, cécité), induisant ainsi des interprétations erronées
5. Théorie des “deux déficits/hémisphères droit” de la croyance délirante dans les délires monothématiques, comme les syndromes de capgras (délire des sosies) ou de cotard (délire nihiliste ou de négation d’organe)
- un trouble neuropsychologique, découlant d’une incapacité perceptuelle, émotive ou cognitive, localisée dans l’hémisphère droit, déclenche le délire
- un second déficit, basé sur une incapacité d’autoévaluation ou de vérification de la croyance, découlant d’une dysfonction frontale droite, maintient le délire
6. Une hyperactivité de l’hémisphère cérébral gauche
- Le délire s’élaborerait en 2 étapes:
- une perception qui a une référence personnelle pour le patient entraine une inférence délirante à cause d’une propension à sauter trop rapidement aux conclusions
- une hyperactivité de l’hémisphère gauche enracine cette perception qui devient une conviction, puis le patient élabore ses thèmes délirants personnels, selon son expérience de vie.
7. Un surplus de dopamine dans les synapses entrainant des biais d’attention et d’attribution
Quelles sont les étiologies psychologiques et sociales des troubles délirants?
Le facteur déclenchant de l’élaboration délirante est, la plupart du temps, un événement trivial sans importance. Plusieurs cliniciens ont tenté d’élaborer des théories pour expliquer l’émergence du délire.
Sigmund Freud
- Il interprete la paranoïa comme une névrose fondée sur l’homosexualité latente refoulée
- Il identifie 2 mécanismes de défense:
- la négation de l’homosexualité
- la projection de l’homosexualité
Melanie Klein
- Elle définit un premier stade de développement de la personnalité, la “position schizoïde-paranoïde” qui utilise +++ le clivage
Erik Erikson
- Un enfant ayant grandit se croyant inférieur et mauvais
- Au cours de la vie, l’accumulation de déceptions et d’humiliations amène l’individu à penser que l’entourage lui est hostile. Il s’attend à être entouré d’hostilité et apprend à être sur la défensive.
- Le délire surviendra, pour “expliquer” ses échecs
Norman Cameron
- Il suggère que la patient passe par plusieurs étapes avant d’arriver au délire:
- observe des faits suspects et difficilement explicables
- élabore des idées de référence en remarquant l’hostilité et le sarcasme dirigé contre lui par des inconnu, s’apperçoit que les gens se moquent de lui dans la rue, que la serveuse a renversé intentionnellement du café sur lui, la télé émet des messages qui lui sont destinés
- cherche intensément une explication, puis subitement, est frappé par une révélation : il s’agit d’une vaste organisation dont tous les membres sont ligués pour lui faire du tord
Paul Watzlawick
- Il suggère que le délire paranoïaque découle d’une confusion de la communication
- “La survie des êtres vivants dépend de l’information convenable ou non qu’ils reçoivent sur leur environnement”
- Le paranoïde percoit trop souvent une relation des événements à lui-même, et il saute rapidement aux conclusions
Au niveau social, plusieurs stresseurs peuvent agir comme facteurs de risque:
- immigration
- ignorance de la langue et des coutumes du pays
- appartenance à une minorité culturelle
- isolement social
Qu’est-ce que le trouble délirant?
Le sx central consiste en un délire relativement plausible, présenté de façon claire par un patient. Les éléments de définition du délire comportent une conviction erronée, irréductible par la logique et non conforme aux croyances de son groupe:
- une conviction, pas seulement une croyance ou une opinion
- des conclusions erronées, il faut parfois vérifier auprès de l’entourage pour conclure que l’interprétation est fausse
- un raisonnement irréductible par la logique, on ne peut donc pas présenter de preuves pour convaincre le patient de ses erreurs de raisonnement
- des croyances non conforme à celles de son groupe
Le délire est une amplification irréaliste d’une situation vécue, donc est presque plausible.
On parle de trouble délirant, selon le DSM-5, lorsqu’on rencontre les manifestations suivantes:
A. Présence d’une (ou plusieurs) idée délirante pendant une durée de 1 mois ou plus
B. Le critère A de la schizophrénie n’a jamais été rempli
N.B. si les hallucinations sont présentes, elles ne sont pas prééminentes et elles sont en rapport avec le thème du délire
C. En dehors de l’impact de l’idée délirante ou de ses ramifications, il n’y a pas d’altération marquée du fonctionnement ni de singularités ou de bizarreries manifestes du comportement.
D. Si des épisodes maniaques ou dépressifs caractérisés sont survenus concomitamment, ils ont été de durée brève comparativement à la durée globale de la période délirante
E. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale et elle n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental
Spécifier
- Type
- de persécution
- somatique
- érotomaniaque
- mégalomaniaque
- de jalousie
- mixte
- non spécifié
- Avec contenu bizarre
- Nb d’épisode
- premier épisode, actuellement en épisode aigu
- ” “, actuellement en rémission partielle
- ” “, actuellement en rémission complète
- multiples épisodes, actuellement en épisode aigu
- ” “, actuellement en rémission partielle
- ” “, actuellement en rémission complète
- continu
- non spécifié
- Sévérité
Il existe 6 types de trouble délirants, soit:
- Type de persécution
- Type somatique
- Type érotomane
- Type mégalomane
- Type de jalousie
- Type mixte ou non spécifié
Quelles sont les caractéristiques du type de persécution?
Le type persécuteur est la forme délirante la plus fréquente. Le patient est convaincu que lui ou l’un de ses proches est traité de façon malveillante. Il perçoit une conspiration, des escroqueries, une surveillance à son égard. Il craint d’être empoisonné ou drogué.
Ces patients deviennent amers, revendicateurs, irritables, agressifs et parfois même violent envers ceux qu’ils perçoivent comme des persécuteurs.
Syndrome de Capgras (délire des sosies)
Conviction qu’une personne a été remplacée par un double presque identique malveillant, qu’un proche a été changé en quelqu’un qui lui ressemble, un imposteur.
Syndrome de Frégoli
Conviction que ses persécuteurs ont modifié leur apparence faciale pour ressembler à des personnes de son entourage
Délire des doubles suggestifs
Conviction que des doubles identiques à lui existent ou qu’ils habitent dans le corps de quelqu’un d’autre.
Quelles sont les caractéristiques du trouble délirant de type somatique?
Le patient est convaincu d’être porteur d’une maladie grave ou que ses organes ne fonctionnent plus. Ou encore, il est convaincu de dégager des odeurs nauséabondes par la peau, la bouche, le rectum ou le vagin. Il peut croire que des insectes ou des vers se promènent sous sa peau ou dans son corps (infestation). Il arrive qu’il se pince la peau pour les écraser, ce qui amène une tricotillomanie. Le patient n’est pas satisfait par les tests qui reviennent négatifs
Syndrome de Cotard
Conviction de la déterioration, du pourrissement et même de la disparition de divers organes à l’intérieur de son corps.
Quelles sont les caractéristiques du trouble délirant de type érotomane?
Il est plus fréquent chez la femme. Le thème délirant porte sur le soi-disant amour qu’une personne (habituellement de statut élevé) manifeste envers la patiente.
Il s’agit souvent d’un amour idéalisé et romantique, d’une union spirituelle et platonique que d’une attraction sexuelle.
Quelles sont les caractéristiques du trouble délirant de type mégalomane?
Le thème dominant porte sur une inflation de sa valeur, de son pouvoir, de son savoir, de son identité ou sur une relation spéciale que le patient entretient avec une personne célèbre ou une divinité. Il pense avoir été désigné pour accomplir une grande mission.
Quelles sont les caractéristiques du trouble délirant de type de jalousie?
Il est plus fréquent chez l’homme. Le thème délirant porte sur la conviction des infidélité chez sa femme. Si la femme se maquille pour accompagner son mari, il en déduit qu’elle s’attend à rencontrer un amant. Les preuves de tromperies ne sont pas convaincantes pour le médecin, bien que le patient les trouve irréfutable
Il peut engager un détective pour la suivre, la confiner à la maison, proférer des menaces et parfois même se faire violent pour la contrôler.
Ce type de trouble est souvent associé avec la consommation d’alcool et peut parfois disparaitre avec l’abstinence.
Quels sont des signes qui peuvent être associés au troubles délirants durant l’entrevue?
- Hypervigilance
- Interprétation personnelle
- Méfiance
- Hallucinations auditives ou visuelles
- Comportement intempestif
- Grandiosité
- Affect dépressif
Quelles sont les causes médicales qui pourraient avoir comme sx des idées délirantes (ou semblant de)?
On doit bien distinguer le délire fonctionnel ou psychogénique, soit chez un patient bien éveillé, d’un délirium (état confusionnel), qui se limite à l’étiologie organique et se manifeste par des hallucinations, surtout visuelles, chez un patient confu.
Que peuvent être des maladies mentales associées à un délire paranoïde?
-
Démence, delirium, trouble mentaux associés à une affection médicale
- souvent troubles de mémoires comorbides,
- le délire fluctue selon son état,
- les persécuteurs sont habituellement moins bien définis
-
Paraphrénie tardive
- variété de trouble délirant de type persécutoire associée à un isolement social et à un handicap sensoriel (surdité +++)
-
Schizophrénie paranoïde
- bizarrerie et invraisemblance du délire
- hallucinations auditives envahissantes
- discours obscure, incohérent
-
Trouble affectif majeur
- associé à une humeur dépressive, qui domine le tableau clinique
- peut être congruent ou non à l’humeur
-
Forme grave de trouble obsessionnel-compulsif
- ++ si le patient manque d’introspection
-
Trouble de la personnalité paranoïde et schizotypique
- suspicion et méfiance ++
- absence de délire clairement circonscrits
En quoi consistent les traitements biologiques des troubles délirants?
Si on trouve une maladie associée, il faut bien sur la traiter en premier, car celle-ci peut être la cause des délires. On prescrit aisément un antipsychotique atypique sédatif (quétiapine, olanzapine) dès l’apparition des sx psychotiques. Les délires aigues sont faciles à faire disparaitre, mais ils sont souvent résistants au tx à long terme.
Pour prescrire, on appliqe les mm principes pharmacologiques que pour la schizophrénie. Comme le trouble délirant est assez souvent associé à des syndromes dépressifs (23% des cas), on prescrit aussi souvent un antidépresseur en ajout.
La médication va servir à atténuer l’inquiétude, la souffrance, le tourment associé au délire. On tente ensuite de convaincre le patient de continuer à prendre la médication de 3-6 mois, pour éviter les récidives.
En quoi consiste l’approche psychothérapeutique du délire?
On doit commencer par créer une relation de confiance, pour rendre le patient très à l’aise. Le médecin doit être empathique, bienveillant, calme et rassurant.
Une fois que la confiance est acquise, on tente de susciter le doute chez le patient par rapport à son délire. Cela doit se faire sans contredire les perceptions du patient.
Des études ont défini les différentes étapes d’une thérapie cognitive des psychoses chroniques:
- Établir une relation de confiance basée sur une collaboration empirique, c-a-d essayer ensemble de chercher des preuves
- Être respectueux, éviter de provoquer, de confronter
- Utiliser la méthode “Colombo” avec des commentaires qui ont l’air banals, ou le questionnement socratique (poser des questions orientées de façon à ce que le patient découvre par lui-même des réponses plus plausibles que ses délires)
- Être précis et cohérent dans le choix de ses mots et ses expressions
- Évaluer les sx psychotiques dans une optique cognitive
- Élaborer conjointement un modèle de vulnérabilité à la psychose
Quelles sont les 2 catégories de paranoïdes selon Trower et Chadwick?
1. Le poor-me
Il se croit persécuté injustement. Il s’agit d’ébranler la perception négative du soi comme victime sans défense devant les persécutions de l’entourage
2. Le bad-me
Il considère que les persécutions dont il est l’objet sont bien justifiées (dépression associée au délire paranoïde). Le thérapeute doit chercher à saper le sentiment d’autodévalorisation et l’attribution de toute puissance aux autres qui “doivent avoir raison de vouloir me punir”.
Quels sont des facteurs pouvant être source des difficultés qu’on observe dans le suivi de patients plus graves et réfractaires au tx?
- caractéristiques pouvant susciter un contre-transfert négatif, une situation désagréable pour le clinicien
- tonus émotionnel intense pendant les entretiens, surtout chez les patients quérulents qui adoptent un comportement revendicateur, convaincus en permanence d’être victimes de préjudices, de machinations
- importance démesurée accordée à des détails qui peuvent sembler insignifiant
- demandes multiples en apparence saugrenues
- fréquentes relations conflictuelles entre les rdv
- absence d’introspection
- jugement et comportements influencés par le délire
- risque de devenir partie intégrante du délire, de faire partie des persécuteurs imaginés
- évaluation régulière du risque de violence envers autrui que requièrent certains patients
- efficacité somme toute relative du tx pharmacologique
Quels sont les 4 symptomes primaires de Bleuler pour décrire la schizophrénie?
Ce sont les 4 A:
- Affect inadéquat ou aplati
- Association d’idées incohérentes
- Ambivalence, incapacité de s’activer par le manque de motivation, d’organisation de la pensée
- Autisme, introversion comportementale associée à une pensée idiosyncrasique (que lui seul peut comprendre) bizarre
Quelle est l’épidémiologie de la schizophrénie?
L’incidence à vie de schizophrénie varie à travers le monde, allant de 0.3 à 2.7% dans la population, en raison d’une variété de stresseurs socio-environnementaux qui peuvent contribuer à l’éclosion de la mx. Au québec, l’incidence annuelle varie entre 4.2 à 9.4 par 10 000 personnes. De 3360 à 7520 cas sont diagnostiqués par an, soit environ 15 nouveaux cas par jour.
On note un pic d’incidence entre 15 et 26 ans chez les hommes et entre 24 et 32 ans chez les femmes. Les femmes présentent un deuxième pic d’incidence entre 55 et 64 ans.
- 5% avant 14 ans
- 20% avant 18 ans
- plus de 50% avant 25 ans
- 80% avant 35 ans
10% des personnes atteintes de schizophrénies sont nées à la fin de l’hiver, au début du mois de mars. Cela pourrait peut-être être du à une infection virale survenant au deuxième trimestre de la grossesse, ce qui affecterait le développement cérébral foetal
Comment se développe la schizophrénie?
Pour que la schizophrénie s’installe chez certaines personnes, il faut qu’intervienne une prédisposition héréditaire ou une configuration cérébrale particulière découlant du dysfonctionnement d’un circuit fronto-temporo-limbique et des neurotransmetteurs associés. Il faut aussi que s’ajoutent certains types de stress qui peuvent avoir un effet déclencheur à la schizophrénie alors que le cerveau est déjà vulnérable.