Neuropsychologie Flashcards

1
Q

(39) Quels sont les apports et les limites du modèle modulaire de McCloskey et collaborateurs ?

A

Description du modèle
Le modèle de McCloskey et al comprend quatre composantes :
· Compréhension
· Production
· Calcul
· Sémantique : abstraite et amodale
Dans la composante compréhension et production, le traitement des numéros arabes et verbaux se fait de manière totalement indépendante. On dit donc que c’est un système modulaire : les systèmes et sous-systèmes sont imperméables et impénétrables. C’est un système qui sous-tend les activités telles que le transcodage (lecture, dictée), la comparaison et le calcul. Tout traitement numérique, dont le transcodage, suppose l’accès aux représentations sémantiques abstraites.
Apports :
Le modèle permet d’expliquer les (doubles) dissociations décrites en pathologie. Exemples/ Illustrations :
- Benson & Denckla : le patient choisit correctement la réponse à des calculs dans une tâche de choix forcé, mais produit un numéral incorrect oralement ou par écrit; fait également des erreurs en lecture et dictée de nombres ->Atteinte du système de production.
- Warington : DRC peut lire et écrire sans difficultés particulières, mais il est incapable de faire des calculs simples lorsque le temps imparti est limité. Ses réponses sont néanmoins souvent approximativement correctes à des calculs simples en temps limité. Si le temps est illimité, il réussit mieux, mais avec des temps extrêmement longs. ->Atteinte du système de calcul
- Ferro & Botelho: Le patient exécute souvent correctement une opération qui ne correspond pas à celle qui est écrite; par contre, pas de difficulté à l’oral -> Atteinte du système de compréhension
- Sokol et al : description de dissociations entre les procédures de calcul écrit et les faits arithmétiques -> dissociations entre procédures de calcul écrit et faits arithmétiques.

Limite :

  • Sur la modularité : selon McCloskey et al, le fonctionnement est modulaire : chaque système ou sous-système est imperméable et impénétrable. Mais les observations de la pathologie ne permettent pas de savoir si les composantes interagissent ou non dans le fonctionnement normal.
  • Sur la nature des représentations sémantiques : selon McCloskey et collègues, les représentations sémantiques des nombres « spécifient sous une forme abstraite les quantités de base d’un nombre et la puissance de dix associée ». Exemple : 5030 = 5x103 + 3x101 → sémantique n’est pas présente, c’est juste une représentation des nombres arabes). Le transcodage est asémantique pour le passage du verbale à l’écrit. Selon Dehaene et Gallistel et Gelman, les représentations sémantiques sont basées sur une échelle analogique compressive.
  • Sur le rôle central des représentations sémantiques : selon McCloskey tout traitement numérique suppose l’accès à la représentation sémantique abstraite. Les faits arithmétiques sont stockés sous forme sémantique [donc pas une forme verbale]. Les procédures de calcul manipulent des symboles mentaux en termes de quantité et de puissance 10.
  • Pas de relation avec l’anatomie (par imagerie cérébrale) à Modèle uniquement fonctionnel (≠ Modèle du triple code : fonctionnel et neuro-anatomique).
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Q

(40) Quels sont les apports et les limites du modèle du triple code de Dehaene et collaborateurs ?

A

Les apports : Le modèle du triple code est à la fois fonctionnel et neuro-anatomique dont le principe de base est la présence de 3 systèmes interconnectés (formes visuelles des nombres, système de représentation des formes auditivo-verbales et système de représentation analogiques des grandeurs). Ce modèle soutient l’idée que les différents systèmes de représentations soutiennent chacun des traitements spécifiques mais avec différents codes privilégies pour différentes activités.
Donc le langage se trouve dans la région fronto-temporale gauche, le traitement visuel des nombres dans la région visuelle primaire et les représentations de l’information numérique et codes analogiques dans le sillon intraperiétal. Chaque système correspond à des réseaux neuronaux spécifiques. On observe 3 circuits :
- HIPS (représentant la quantité) le segment horizontal du sillon intrapariétal
- AG (manipulation numérales verbales) Angular Gyrus, gauche
- PSPL (processus attentionnel) Posterior Superior Parietal Lobule]
Les limites : expérience sur la représentation de la numérosité- participants exposés à un flux d’images représentant soit la même numérosité ou soit des numérosités présentées par ordre croissant. L’imagerie relève que les aires identifiées ne correspondent pas aux chiffres arabes, les aires les plus actives sont dans le lobule postero-superieur non pas dans le sillon intra-pariétal

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Q

(41) Que peut-on dire à propos du format de représentation des faits arithmétiques stockés en mémoire ?

A

Comment les “faits” sont-ils représentés (et évoqués) :
code verbal?
code sémantique?
plusieurs codes?

Arguments pour un code unique
transfert entre formats (5+3 ~ cinq et trois)
consistance des erreurs chez les patients cérébro-lésés entre les différentes modalités (Sokol et al : même patron de performances dans les différentes modalités de présentation)

Arguments pour codes multiples
Mais le transfert entre codes en rééducation de patients ne semble pas total

Arguments pour un code phonologique
activités scolaires: les “comptines” (“nin nin nin, trois, nin nin nin six…”)
intuitions des personnes bilingues
mais description d’un patient adulte dont la lecture orale des numéraux arabes est très déficitaire (> 50% erreurs).
Néanmoins, il répond correctement à des calculs présentés en chiffres en situation de choix forcé ou de vérification

Arguments pour un code sémantique
nature des erreurs (proximité)

A partir des résultats d’une expérience faite sur de jeunes adultes bilingues (anglais-russe) – entraînés pendant deux jours à la vérification exacte ou approximative en anglais ou en russe (6 répétitions de 12 problèmes/jour) puis on a examiné leurs performances sur les problèmes entraînés vs similaires dans la langue de l’entraînement et dans l’autre - on peut conclure que le stockage des calculs exacts se fait sous forme verbale. Le temps de réponse augmente pour un changement de langue pour la tâche de vérification exacte. Il n’y a pas d’influence pour la tâche de vérifications approximatives. Il y a donc une distinction entre les calculs exacts et les calculs approximatifs. Ceci est appuyé également par la différence des régions cérébrales activées :

  • le calcul exact (et le système de mémoire des faits arithmétiques) serait lié au langage et dépendant de réseaux localisés dans les zones associées au langage (région inférieure du LFG)
  • le calcul approximatif ferait appel à la comparaison des magnitudes, et impliquerait des réseaux spécialisés, situés dans les LP (sillon intra-pariétal).
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