L'acquisition de la chaîne des mots-nombres Flashcards
(19) L’acquisition de la chaîne prend du temps. Justifiez cette affirmation. Quels sont les facteurs susceptibles
d’expliquer cette observation ?
L’acquisition de la chaîne des mots nombres s’étend de 2 à 7 ans. Les différences interindividuelles sont très importantes. L’enfant sait souvent à 2 ans qu’un mot-nombre représente un nombre, qu’il est différent des autres mots, mais n’en maitrise le système que vers 7 ans. Ainsi, l’enfant de 2 ans ne sait pas produire une certaine quantité, compter jusqu’à un certain chiffre, mais sait montrer l’image correspondant à cette quantité.
Les mots-nombres ne sont pas des mots comme les autres, ils ont un certain ordre, ils doivent être appris selon une certaine séquences et en relation les uns par rapport aux autres. Il y a une différence par rapport aux autres mots qui s’apprennent de façon isolée et dans un certain contexte.
En outre, l’enfant n’a pas une représentation très différenciée des quantités, 7 et 8 semblent très proches. Mais pour ces quantités qu’il considère proche, il doit apprendre deux mots complètement différents, ce qui demande une charge de mémoire verbale très intense. Il doit ainsi retenir la notion d’ordre entre ces mots, mais également leur signification, leur lien avec une quantité précise.
La représentation de la chaîne chez l’enfant évolue dans sa structure :
- Chapelet : bloc de mots, « un-deux-trois-quatre », comme si le bloc était un seul élément.
- Chaîne insécable : l’enfant peut énumérer de un à N, mais pas en commençant à partir d’un autre nombre (4-5 ans)
- Chaîne sécable : Peut énumérer de N à M, dire le successeur de N (6 ans). Cette capacité joue un rôle important dans la capacité de calcul.
- Chaîne structurée : compter à rebours
Les difficultés observées peuvent venir des particuliers, des dizaine (la majorité des erreurs, surtout quand on est dans les grands nombres dans le passage à la dizaine supérieure), de la syntaxe (vingt et un, …), …
Les enfants doivent donc retenir une suite de mots, dans un ordre arbitraire et associés à des significations très similaires entre elles, ce qui demande un effort très important).
(20) Pourquoi l’acquisition de la chaîne est-elle plus ardue dans certaines cultures que dans d’autres ?
Discutez les implications possibles de ce phénomène.
Les représentations culturelles conventionnelles influencent et structurent les représentations mentales, il y a une influence du langage sur la pensée.
De plus, les notations sont généralement ambigües, contextuelles et polysémiques.
Dans certaines langues, il y a beaucoup plus de particuliers (anglais>français par exemple). Même de petites différences peuvent grandement entraver l’apprentissage. Ceci influence la transparence du système de notation, et des langues très transparentes comme le chinois (un mot pour toutes les dizaines avec l’ajout du mot unité, …) montrent un apprentissage de la chaîne beaucoup plus rapides chez les enfants (ils savent compter beaucoup plus loin à un âge équivalent, +/- un an d’écart par rapport aux américains entre 3 et 5 ans, « l’effondrement »
ayant lieu lors du passage aux particuliers). Ce retard influence en partie les compétences de calcul et la compréhension de principe de structure décimale.
On remarque d’ailleurs que les enfants américains ont plus de problèmes avec la notion de dizaines (expérience avec les jetons, jeu du magasin).
(21) Quelles sont les grandes étapes identifiées dans l’acquisition de la chaîne des mots-nombres ?
percevoir de manière plus concrète, baser sur le sens , la suite des grandeurs numérique.
L’acquisition de la chaîne des mots-nombres est un processus long et
implique un effort de mémoire très important
Retenir une suite de mots
lDans un ordre arbitraire
Associés à des significations très similaires entre elles
➟ influence de l’acquisition de la chaîne sur la compréhension de la structure décimale
(qui inclut la notion de composition additive et multiplicative)
➟ relation importante entre mémoire verbale et habiletés numériques
Fuson (1988) a étudié la connaissance de la chaîne dans le développement et elle a examiné quelles manipulations l’enfant pouvait opérer sur la suite. Elle a ainsi montré une évolution dans la structure de la représentation de la chaîne.
Chapelet (“string level”) : “un-deux-trois-quatre”, en bloc
Chaîne insécable: l’enfant peut énumérer de un à N.
Chaîne sécable: énumérer de N (N>1) à M, dire le successeur de N (vers 6 ans).
Chaîne structurée : compter M à partir de N, compter de N à M, compter à rebours.