Marie-Carmen Castillo (2006) Flashcards

1
Q

Quelle est la référence exacte à citer?

A

Marie-Carmen Castillo (2006)

« Les techniques de l’entretien » in Ionescu S., Blanchet A. et col. (2006) Psychologie clinique et psychopathologie. PUF, Paris, page 165-166.

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2
Q

Quel est l’objectif de l’entretien clinique de recherche ?

A

La production d’un discours continu et structuré sur un thème ou d’hypothèses prédéfinis dans le cadre d’une recherche.

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3
Q

Quelle démarche le chercheur adopte-til ?

A

Il pose des hypothèses qu’il va tester auprès de la population qui l’intéresse => implique que le chercheur sollicite un certain nombre de sujets.

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4
Q

En quoi l’entretien de recherche poursuit-il un objectif paradoxal ?

A

Il s’agit d’accéder à des connaissances générales à partir de la collection d’entretiens particuliers.

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5
Q

Comment se fait l’analyse des données dans l’entretien de recherche ?

A

Par une démarche comparative.

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6
Q

Que visent les entretiens de recherche ?

A
  • Vérifier des hypothèses,
  • Valider un champ de recherche,
  • Approfondir des thèmes
  • Explorer un domaine peu étudié jusque-là.
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7
Q

Qu’est-ce que les objectifs de l’entretien de recherche impliquent ?

A

Que l’orientation de l’entretien soit à l’initiative du chercheur.

Celui-ci a construit a priori un certain nombre de catégories et regarde comment chaque sujet interviewé se positionne par rapport à ces catégories et quelles représentations il donne à voir.

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8
Q

Quelles sont les contraintes imposées au chercheur dans l’entretien de recherche ?

A
  1. Définition d’une population (critères d’inclusion et d’exclusion)
  2. Elaboration d’un guide d’entretien impliquant la prise en compte de tous les thèmes jugés importants
  3. Conception des interventions de l’entretien de recherche: la consigne et les relances doivent en effet être dites de la même manière à tous les sujets.
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9
Q

Que représente le guide d’entretien ?

A

Un système de filtrage qui prédétermine les thèmes abordés dans l’entretien.

Le clinicien envisage donc a priori les données qu’il souhaite recueillir.

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10
Q

Que doit élaborer le chercheur pour la mise en place d’un guide d’entretien ?

A

Des catégories et des indices.

Une catégorie peut être définie comme une unité de sens qui préside au regroupement de plusieurs observables.

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11
Q

Quelle est la méthodologie du guide d’entretien ?

A

Consiste à :

  • décrire de manière exhaustive tous les observables pris en compte
  • expliciter les critères de catégorisation et de recensement de ces indices.
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12
Q

Quels critères doivent respecter les catégories ?

A
  1. Critère d’exclusion mutuelle: catégories voisines différentes.
  2. Critère d’exclusivité: observable classé que dans une seule catégorie.
  3. Critère d’homogénéité: observables homogènes.
  4. Critère d’exhautivité: observables tous inclus dans une catégorie.
  5. Nombre de catégories selon problème abordé et hypothèses posées.
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13
Q

Que peut-il être nécessaire de faire dans un premier temps pour l’élaboration des catégories du guide d’entretien ?

A

Multiplier les catégories dans un souci de discrimination fine et d’exhaustivité, quitte ensuite à fusionner plusieurs catégories pour le travail définitif.

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14
Q

Qu’est-il souvent nécessaire de réaliser avant d’élaborer le guide d’entretien définitif ?

A

Quelques entretiens exploratoires.

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15
Q

Quel est le but des relances ?

A

Le développement du discours du patient en fonction de certaines dimensions (affective, informative, évaluative…).

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16
Q

Quelle est la fonction des relances ?

A

Toujours une fonction interrogative, directe ou indirecte même si n’ont pas la forme d’une question.

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17
Q

A quoi correspond la notion de force illocutoire (pragmatique linguistique) ?

A

A la force de frappe d’un énoncé. Cet élément est indépendant du contenu de l’énoncé.

Ex: « Peux-tu venir ? », «je te demande de venir », «j’exige que tu viennes », «je te supplie de venir»

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18
Q

Qu’ont montré Jakobi, Blanchet et Grossir-Le Nouvel (1990) ?

A

Que l’interviewé tend à interpréter l’interrogation comme :

  • une mise en relief de la non-exhaustivité (voire incomplétude) de son discours,
  • l’expression d’une opposition ou d’un désaccord de l’interviewer
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19
Q

Quelle catégorisation de relances proposent Jakobi, Blanchet et Grossir- Le Nouvel (1990) ?

A

Selon la puissance des interrogations (de la plus forte à la moins forte) :

  • Interrogation lexicale : « Est-ce que Jean viendra ? »
  • Interrogation syntaxique : «Jean viendra-t-il ? »
  • Interrogation intonative: «Jean viendra? »
  • Interrogation assertive (ou contextuelle) : «Jean viendra. »
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20
Q

A quoi donnent lieu les relances pour le patient ?

A

A une interprétation de la part de ce dernier (rejoint idée de l’asymétrie)

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21
Q

Que donne à voir le clinicien par ses relances ?

A
  1. sa compréhension des énoncés du patient
  2. ses inférences
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22
Q

A quoi correspondent les inférences du thérapeute ?

A

L’ensemble des opérations cognitives qui permettent à un thérapeute de tirer une conséquence par induction à partir du matériel présenté par son patient. (Bouchard et coll., 1987)

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23
Q

Pourquoi le clinicien a-t-il une part importante dans l’espace discursif ?

A

En raison de l’effet d’interaction. Or, cet effet capital de l’interaction est souvent négligé au profit de l’interprétation des seuls propos du patient.

24
Q

Selon Eggly (2002), quelles sont les trois dimensions selon lesquelles les narrations de la maladie du patient se co-construisent?

A
  1. De manière chronologique
  2. Evénements clés (retours discursifs sur l’événement)
  3. Négociation du sens attribué à cet événement par les deux protagonistes de l’entretien.
25
Q

Selon Blanchet (1991), sur quel registre peuvent porter les relances ?

A
  • Registre référentiel : faits
  • Registre modal : attitudes des patients.
26
Q

Quelle est la fonction du registre référentiel ?

A

De « dire comment sont les choses » : il représente les objets et faits qui font la matière du propos discursif

=> contenu prépositionnelle.

27
Q

Sur quoi portent les relances référentielles ?

A

Sur les objets du monde pour :

  1. mieux les identifier
  2. obtenir des informations
  3. interroger les actions des sujets

Ex:«une fois que vous avez eu cette conviction, qu’est-ce que vous avez fait ? »

28
Q

Quelle est la fonction du registre modal ?

A

De « traduire l’état du locuteur » : il représente un certain état psychologique du locuteur

=> attitude prépositionnelle.

29
Q

Sur quoi portent les relances modales ?

A

Sur les sentiments et les croyances des sujets

Ex: « Ça vous arrive d’être très très angoissé par tout ça ? »

30
Q

Quels sont les trois types d’actes possibles à l’intérieur des deux registres ?

A
  • Réitération : reprendre les propos ou énoncés du patient
    • reflet pour M
    • écho pour R
  • Assertion : proposer ses propres énoncés
    • interprétation pour M
    • Complémentation pour R
  • Interrogation : questionner les faits ou sentiments
    • question modale
    • question référentielle

Alain Blanchet

31
Q

A quoi doit être attentif le clinicien dans ses relances ?

A

A l’impact des relances posées.

32
Q

Que peut prendre en compte le clinicien pour analyser l’impact de ses relances ?

A
  • La forme du discours : restriction, développement
  • Les attitudes exprimées.
33
Q

Quelles sont les réactions du patients détectables par attitudes dicsursives ?

A
  1. La validation
  2. L’indécidabilité
  3. La non-validation
34
Q

Qu’est-ce que la validation ?

A

L’énoncé du clinicien est explicitement accepté.

Les patients emploient divers procédés de validation de manière :

  • directe
  • indirecte
  • Complémentation
35
Q

Que montre l’attitude d’enrichissement de l’objet du discours par les patients ?

A

Qu’ils se sont approprié l’énoncé du clinicien qu’ils valident implicitement par la continuation de l’exploration du thème. L’expansion et l’enrichissement du discours indiquent que le patient considère l’interaction comme satisfaisante.

36
Q

Qu’est-ce que la validation directe? Donner un exemple.

A

Utilisation d’indicateurs langagiers.

Ex: «oui», «exactement», «tout à fait», «aussi», «justement», «en fait»

37
Q

Qu’est- ce que la validation indirecte? Donner un exemple.

A

L’enrichissement du discours.

Ex: enrichissant du thème de la persécution par le récit d’une anecdote significative.

38
Q

Qu’est-ce que la complémentation ? Donner un exemple.

A

Rattachement de l’énoncé à celui du clinicien par une marque linguistique.

  • Ex: CLINICIEN. — Et voulaient vous le faire…*
  • PATIENTE. —Remarquer, oui,*
39
Q

Quel procédé discursif est le plus abouti ?

A

La validation en construisant un énoncé commun.

40
Q

Quelle situation met le clinicien dans l’« indécidabilité » concernant l’impact de sa relance ? Donner un exemple.

A

Aucun élément dans le discours du patient lui permettant d’évaluer l’effet de son intervention.

Ex : le silence.

41
Q

Que peut signifier le silence ?

A

Acceptation ou refus ou encore attitude d’opposition soit à ce qui est dit, soit à la situation d’entretien elle-même.

42
Q

Sur quoi le clinicien peut porter attention en cas de silence ?

A

Sur des indices non verbaux (froncement de sourcils, changement de posture).

43
Q

Qu’est-ce que le « débrayage conversationnel » d’Alain Trognon (1987) ? Donner un exemple.

A

Situation qui consiste à ne pas répondre à l’intervention du clinicien tout en produisant du discours.

La réponse du patient donne une impression d’incohérence (thématique ou pragmatique).

  • Ex: CLINICIEN. — Quel jour on est aujourd’hui ?*
  • PATIENTE. — Tout à fait, tout à fait…*
44
Q

Quelles sont les pathologies dans lesquelles on peut retrouver des débrayages conversationnels ?

A
  • Schizophrénie
  • Aphasie (impossibilité de produire une réponse cohérente)
  • Syndrome de Ganser (paroles et actes absurdes, et des réponses systématiquement à côté de la question posée, bien que ces réponses soient normales dans leur forme).
45
Q

Quelles questions posent les réponses « à côté » ?

A

La question d’un état clinique altéré mais aussi celle de la dissimulation.

46
Q

Que peuvent indiquer les débrayages ?

A

Une manière de ne pas coopérer tout en ne marquant pas une opposition frontale au clinicien.

Les débrayages peuvent indiquer que l’on aborde un thème gênant ou douloureux pour le sujet qui préfère effectuer cette fuite discursive plutôt que de marquer un refus.

47
Q

Qu’est-ce que la non-validation de l’acte de relance ?

A

Rejet de la proposition du clinicien mais développe son discours en explicitant les motifs de cette non-validation. Il ne s’agit pas d’un simple refus mais d’une véritable contre argumentation.

48
Q

En quoi l’entretien clinique constitue-t-il une situation paradoxale pour MC Castillo ?

A

Dans l’asymétrie aussi bien des démarches que des positions occupées par les interlocuteurs dans le dialogue:

  • l’un est amené à y déposer les mots de son malaise,
  • l’autre à accueillir/recueillir/« filtrer » depuis sa fabrication professionnelle ce discours.
49
Q

Que fait le psychologue lors de l’entretien psychologique de diagnostique?

A

Il effectue une lecture clinique selon ses inférences théoriques, qui lui permet d’organiser les données cliniques de l’entretien en attribuant au patient certaines caractéristiques psychopathologiques ou au contraire en l’en dégageant.

50
Q

Lors de l’entretien clinique dit thérapeutique, comment sont les propositions thérapeutiques ?

A

Chaque théorie proposant sa propre interprétation du symptôme, les propositions thérapeutiques seront donc toutes formellement différentes en fonction de la théorie du psychologue.

51
Q

Quelle est la position de MC Castillo sur les différentes approches thérapeutiques (citation) ?

A

« D’une part les approches se nourrissent et s’enrichissent mutuellement et d’autre part, l’état clinique, la demande du patient appellent souvent des prises en charge thérapeutiques différentes. (…) certains dispositifs s’avèrent plus indiqués pour soigner certains types de trouble » ; ainsi « l’offre de soin psychologique doit donc être adaptée au type de pathologie » (Castillo, 2006, p 165).

Ceci conditionnant non seulement son efficacité mais également son caractère éthique et déontologique.

52
Q

Que doit respecter le chercheur dans un entretien de recherche ?

A

Le cadre prédéfini des thèmes et donc guider l’entretien, tout en restant suffisamment ouvert pour permettre à l’interviewé de s’exprimer librement et en confiance.

53
Q

Quelles sont les trois attitudes relationnelles issues de la non-directivité exposées par Castillo ?

A
  1. Ecoute,
  2. Empathie,
  3. Réassurance cliniques
54
Q

Pour quoi l’entretien clinique directif est-il adapté ?

A

Pour des objectifs de pertinence des informations, de contrôle et vérification. Il permet également le respect de l’outil d’investigation.

55
Q

Que vise l’entretien semi-directif ?

A

L’approfondissement d’un thème de récit offrant la possibilité d’expression de nouveaux éléments.

56
Q

Pour quels objectifs l’entretien non directif est-il adapté ?

A

Les objectifs thérapeutiques utilisent souvent ce type de conduite qui permet la co-construction d’un nouveau sens des troubles au plus près de l’univers du patient.

57
Q

Dans quelles situations la dimension de coopération est-elle un préalable ?

A
  • demande ne concernant pas directement le patient (personne de la famille par exemple) : réappropriation de la demande d’aide, pour pouvoir ensuite l’élaborer et la reformuler
  • demande n’émanant pas du patient (décision de justice ou équipe médicale). Le consultant devra pouvoir continuer à bénéficier de la liberté de choix de poursuivre et le psychologue veillera à situer son positionnement et son écoute par rapport à la demande du tiers à laquelle il répond
  • demande de prise en charge ambigüe, confuse et générale : reformulation propre au patient de la problématique présentée.