Les conséquences juridiques du principe de légalité criminelle Flashcards
Qu’implique le principe de légalité criminelle au regard de l’étendue de la loi pénale ?
Ce principe implique une interprétation stricte de la loi pénale, ainsi qu’une application dans le temps particulière.
Dans quel article du Code pénal trouve-t-on le principe selon lequel la loi pénale doit être interprétée strictement ?
L’article 111-4 du Code pénal.
Quelle est l’idée cachée derrière le principe d’interprétation stricte de la loi pénale ?
Le juge ne peut pas, sous l’excuse de l’interprétation, se substituer au législateur. Il applique la loi mais ne la change pas (séparation des pouvoirs, garantie de protection du citoyen contre l’arbitraire).
Que Portalis disait-il à propos de l’interprétation stricte de la loi pénale ?
Portalis : «Il faut des lois précises, et point de jurisprudence».
Quel raisonnement est exclu par le principe d’interprétation stricte de la loi pénale ? Quelle est l’exception ?
Le juge pénal ne peut pas raisonner par analogie car c’est un raisonnement qui lui permettrait de dire : le texte incrimine le comportement A, mais voilà un comportement B qui ressemble beaucoup au A, qui lui est analogue, de telle sorte que le texte incrimine A et donc a B. Ce raisonnement est interdit par la CEDH.
Exception : Analogie in favorem.
Pour que le principe d’interprétation stricte de la loi pénale, comment le texte doit-il être ?
Clair et précis, sinon l’interprétation semble inévitable !
Qu’est-ce que l’analogie in favorem ?
C’est le seul raisonnement par analogie qui soit accepté en droit pénal : la légalité criminelle est un principe des Etats libéraux ; il s’agit de trouver la solution la plus favorable à la personne poursuivie, il faut reconnaitre l’analogie dans une logique libérale, lorsqu’elle profite à la personne poursuivie.
Que se passe-t-il en présence d’un texte imprécis ?
Le juge a l’obligation de l’interpréter, ou alors c’est un déni de justice (article 434-7-1).
Comment interpréter le texte si celui-ci est absurde ?
Dans ce cas, le texte dit le contraire de ce qu’il veut dire.
Comment interpréter un texte obscur ? Quelle est la limite d’un telle interprétation ?
Première étape :
Recherche de la volonté réelle du législateur (grâce aux travaux préparatoires).
Deuxième étape :
Retenir l’interprétation la plus favorable pour la personne poursuivie.
Limite :
Le choix arbitraire. Si vraiment il ne peut pas trouver un sens qui ne serait pas arbitraire, alors il doit refuser de condamner sur le fondement de ce texte.
Qu’est-ce que la conception moderne de la légalité criminelle ?
Les citoyens doivent savoir de façon certaine ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.
Qu’est-ce que l’article 7 de la CEDH consacre-t-il ?
Cet article consacre le principe de la légalité des délits et des peines.
Quel est l’avis de la CEDH sur la légalité criminelle ? Qu’implique-t-il ?
La CEDH dit que le texte doit être imprécis sinon cela fait preuve d’une rigidité excessive. Ainsi le citoyen n’est plus protégé de la façon que nous avons vu du point de vue de la légalité criminelle formelle. On note un déclin de la légalité criminelle quant à son acception formelle. La CEDH, quand elle donne cette réponse, affirme que ce rôle de la jurisprudence, est reconnu dans tous les pays membres du Conseil de l’Europe (contraire à Portalis). Ces deux instances ainsi pulvérisent la légalité criminelle dans son sens formelle, et développe un rôle illégitime de la jurisprudence chargé d’éclairer les citoyens de ce que le législateur n’a pas dit.
La CEDH situe ainsi la jurisprudence au même niveau que la loi. Plus exactement, elle considère que l’interprétation jurisprudentielle d’un texte fait corps avec le texte et s’incorpore à lui et ainsi lui emprunte sa force et son régime.
En matière pénale, la loi est-elle rétroactive ? Pourquoi ? Le revirement de jurisprudence peut-il rétroagir ?
En matière pénale, la loi n’est pas rétroactive : un texte pénal ne peut pas régir des situations qui sont nées avant sa mise en vigueur. Cette règle, avant d’être juridique, était un règle politique (Etat de droit, vide juridique.
Quand la fracture s’est-elle formée entre légalité formelle de 1789 et légalité matérielle d’aujourd’hui ?
En 1958.