Les conséquences juridiques du principe de légalité criminelle Flashcards

1
Q

Qu’implique le principe de légalité criminelle au regard de l’étendue de la loi pénale ?

A

Ce principe implique une interprétation stricte de la loi pénale, ainsi qu’une application dans le temps particulière.

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2
Q

Dans quel article du Code pénal trouve-t-on le principe selon lequel la loi pénale doit être interprétée strictement ?

A

L’article 111-4 du Code pénal.

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3
Q

Quelle est l’idée cachée derrière le principe d’interprétation stricte de la loi pénale ?

A

Le juge ne peut pas, sous l’excuse de l’interprétation, se substituer au législateur. Il applique la loi mais ne la change pas (séparation des pouvoirs, garantie de protection du citoyen contre l’arbitraire).

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4
Q

Que Portalis disait-il à propos de l’interprétation stricte de la loi pénale ?

A

Portalis : «Il faut des lois précises, et point de jurisprudence».

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5
Q

Quel raisonnement est exclu par le principe d’interprétation stricte de la loi pénale ? Quelle est l’exception ?

A

Le juge pénal ne peut pas raisonner par analogie car c’est un raisonnement qui lui permettrait de dire : le texte incrimine le comportement A, mais voilà un comportement B qui ressemble beaucoup au A, qui lui est analogue, de telle sorte que le texte incrimine A et donc a B. Ce raisonnement est interdit par la CEDH.

Exception : Analogie in favorem.

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6
Q

Pour que le principe d’interprétation stricte de la loi pénale, comment le texte doit-il être ?

A

Clair et précis, sinon l’interprétation semble inévitable !

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7
Q

Qu’est-ce que l’analogie in favorem ?

A

C’est le seul raisonnement par analogie qui soit accepté en droit pénal : la légalité criminelle est un principe des Etats libéraux ; il s’agit de trouver la solution la plus favorable à la personne poursuivie, il faut reconnaitre l’analogie dans une logique libérale, lorsqu’elle profite à la personne poursuivie.

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8
Q

Que se passe-t-il en présence d’un texte imprécis ?

A

Le juge a l’obligation de l’interpréter, ou alors c’est un déni de justice (article 434-7-1).

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9
Q

Comment interpréter le texte si celui-ci est absurde ?

A

Dans ce cas, le texte dit le contraire de ce qu’il veut dire.

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10
Q

Comment interpréter un texte obscur ? Quelle est la limite d’un telle interprétation ?

A

Première étape :
Recherche de la volonté réelle du législateur (grâce aux travaux préparatoires).

Deuxième étape :
Retenir l’interprétation la plus favorable pour la personne poursuivie.

Limite :
Le choix arbitraire. Si vraiment il ne peut pas trouver un sens qui ne serait pas arbitraire, alors il doit refuser de condamner sur le fondement de ce texte.

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11
Q

Qu’est-ce que la conception moderne de la légalité criminelle ?

A

Les citoyens doivent savoir de façon certaine ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

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12
Q

Qu’est-ce que l’article 7 de la CEDH consacre-t-il ?

A

Cet article consacre le principe de la légalité des délits et des peines.

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13
Q

Quel est l’avis de la CEDH sur la légalité criminelle ? Qu’implique-t-il ?

A

La CEDH dit que le texte doit être imprécis sinon cela fait preuve d’une rigidité excessive. Ainsi le citoyen n’est plus protégé de la façon que nous avons vu du point de vue de la légalité criminelle formelle. On note un déclin de la légalité criminelle quant à son acception formelle. La CEDH, quand elle donne cette réponse, affirme que ce rôle de la jurisprudence, est reconnu dans tous les pays membres du Conseil de l’Europe (contraire à Portalis). Ces deux instances ainsi pulvérisent la légalité criminelle dans son sens formelle, et développe un rôle illégitime de la jurisprudence chargé d’éclairer les citoyens de ce que le législateur n’a pas dit.
La CEDH situe ainsi la jurisprudence au même niveau que la loi. Plus exactement, elle considère que l’interprétation jurisprudentielle d’un texte fait corps avec le texte et s’incorpore à lui et ainsi lui emprunte sa force et son régime.

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14
Q

En matière pénale, la loi est-elle rétroactive ? Pourquoi ? Le revirement de jurisprudence peut-il rétroagir ?

A

En matière pénale, la loi n’est pas rétroactive : un texte pénal ne peut pas régir des situations qui sont nées avant sa mise en vigueur. Cette règle, avant d’être juridique, était un règle politique (Etat de droit, vide juridique.

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15
Q

Quand la fracture s’est-elle formée entre légalité formelle de 1789 et légalité matérielle d’aujourd’hui ?

A

En 1958.

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16
Q

Dans quels articles trouve-t-on le principe de non rétroactivité de la loi pénale ?

A
  • Article 112-1 : «Sont seuls punissables les faits continués d’infractions à la date où ils ont été commis».
  • Article 7 de la CEDH.
  • Article 15 du Pacte International.
  • Article 40 de la Charte de l’UE.
  • Valeur constitutionnelle.
17
Q

Expliquez le principe de non rétroactivité de la loi pénale.

A

Une personne ne peut être condamnés sur le fondement d’une loi nouvelle pour des faits qu’il a commis avant la mise en vigueur de cette lois.

18
Q

Que faut-il connaître afin de mettre en oeuvre le principe de non rétroactivité de la loi pénale ?

A

Il faut connaitre deux choses :

  • La date des faits(problème si infraction continue);
  • La date de la loi, de sa mise en vigueur(possible report).
19
Q

En vertu de présupposés libéraux, quels sont les deux types de rétroactivité que l’on distingue pour la loi pénale ?

A
  • La mauvaise qui aggrave le sort de la personne poursuivie;
  • La bonne qui améliore le sort de la personne.
20
Q

Quel type de rétroactivité accepte-t-on en droit pénal ?

A

On l’accepte pour des lois pénales plus douces : c’est la rétroactivité in mitius. La loi pénale plus douce s’applique aux faits commis avant ou après sa mise en vigueur.

21
Q

Par quels texte la rétroactivité in mitius est-elle consacrée ?

A
  • Valeur constitutionnelle (comme la non rétroactivité) ;
  • CEDH ;
  • Pacte International.
22
Q

Quelle est la limite à la rétroactivité in mitius ?

A

L’autorité de la chose jugée. La loi nouvelle est plus douce et donc peut s’appliquer à des faits commis avant sa mise en vigueur sauf si ces faits ont été jugés en application de la loi ancienne et si ce jugement est passé en force de force jugée. L’autorité de la chose jugée empêche donc la personne de profiter des dispositions légales plus favorables et plus douces.

23
Q

Comment savoir si la loi est plus douce, ou plus sévère ?

A

On distingue des hypothèses :

  • La loi nouvelle est entièrement plus douce ;
  • La loi nouvelle est partiellement plus douce.
24
Q

Quelles sont les deux solutions lorsque la loi nouvelle est partiellement plus douce ? Donnez un exemple.

A

SOLUTION 1
Ces dispositions mixtes de la loi nouvelle sont dissociables des unes des autres et ne forment pas un tout («le juge peut faire son marché»). Il va alors faire rétro-agir les dispositions plus douces et refuser les dispositions plus sévères. C’est l’exemple d’une réforme de 1980 modifiant les dispositions relatives au viol, complexes parce que s’agissant de la définition de ce qu’était un viol, la loi nouvelle était plus large que la loi ancienne. Cette même réforme adoucissait les peines encourues par les violeurs. La jurisprudence a distribué les dispositions : s’agissant de la définition, la jurisprudence a maintenu la loi ancienne, mais s’agissant des peines applicables aux auteurs des faits commis avant la loi nouvelle, le juge a appliqué les sanctions de la loi nouvelle, plus douces.

SOLUTION 2
Cette loi nouvelle qui contient des dispositions mixtes fait un bloc ; c’est le «tout ou rien». La solution est que le juge, sur cette loi nouvelle, porte une appréciation globale, en prenant la loi dans son ensemble et déterminant si la loi est plus douce ou plus sévère. Si elle est plus douce, elle va rétro-agir y compris dans les dispositions sévères. Si le juge détermine la loi plus sévère, alors il va maintenir la loi ancienne, mais nécessairement refuser de faire rétro-agir celle des dispositions plus douces.

25
Q

Quelles sont les 3 limites à la rétroactivité in mitius ?

A
  • Lois interprétatives ;
  • Mesures de sûreté (sanctions pénales permettant d’éviter la rechute du délinquant, sa récidive, destinées à punir, mais à prévenir) SAUF pour la rétention de sûreté (frapper une personne au moment où elle devrait être mise en liberté, sans date de fin, jusqu’à la fin de ses troubles) ;
  • La Cour de cassation a voulu signifier que la loi nouvelle plus douce rétro agit sauf si le législateur l’écarte.
26
Q

Qu’est-ce que l’“effet neutralisant” ?

A

Le refus du juge d’appliquer une qualification parce qu’en contradiction avec le droit de l’Union européenne.

27
Q

De quoi l’article 111-5 du Code pénal dispose-t-il ?

A

Le juge pénal peut effectuer un contrôle de régularité aussi bien pour des actes réglementaires que pour des actes individuels à la condition que la solution du procès pénal en dépende.