Cours 5 - Tension, frustration et conduite délinquante Flashcards

1
Q

Que se passe-t-il durant les années 1970 concernant les théories de la tension? (2)

A

Les théories classiques ont été critiquées, donc il y a eu une révision de ces théories concernant la pertinence des concepts provenant de la psychologie.

Ensuite, il y a eu l’émergence de nouveaux modèles explicatifs qui pourraient expliquer la conduite délinquante en se basant sur les théories classiques de la tension.

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2
Q

Qu’est-ce qui distingue la théorie générale de la tension de Robert Agnew des théories classiques? (3)

A

Elle va beaucoup plus loin que les théories classiques axées sur la tension.

Ce modèle est guidé par une approche psychosociale alors que les autres étaient d’orientation sociologique.

Selon Agnew, sa théorie est complémentaire aux théories dominantes de l’époque, car elle permet de fournir des informations concernant certains aspects, concepts et tensions qui ont été négligés par les théories dominantes (ex : la théorie de l’apprentissage social et la théorie du contrôle social).

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3
Q

Le modèle explicatif de Agnew est guidé par une approche psychosociale. Sur quoi cette approche met l’emphase?

A

Sur l’individu et son environnement immédiat.

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4
Q

Quel est le concept de base sur lequel repose le modèle explicatif de Agnew?

A

La tension

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5
Q

À quoi faire référence le concept de tension de la théorie générale de la tension de Agnew?

A

Il fait référence aux relations dans lesquelles les autres ne traitent pas l’individu de la façon dont il le souhaiterait, il trouve que la manière dont il est traité dans ses relations est indésirable ou négative.

On parle notamment de situations ou d’événements qui représentent des expériences négatives, d’adversité, ce qui suscite chez la personne une certaine aversion ou un état émotionnel négatif.

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6
Q

Qu’est-ce que Agnew mentionne concernant les 3 principales formes de tension?

A

Que chacune fait référence à un différent type de relations négatives. Il s’agit de tensions qui obligent la personne à réagir et à adopter une certaine stratégie d’adaptation pour faire face à la situation qui provoque chez elle une tension.

Selon l’auteur, ces tensions peuvent être réelles, mais elles peuvent aussi être anticipées par l’individu.

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7
Q

Quelles sont les 3 principales formes de tension selon le modèle explicatif de Agnew?

A
  • L’échec dans l’atteinte d’objectifs;
  • La perte de stimuli positifs;
  • L’exposition à des stimuli négatifs.
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8
Q

En quoi consiste l’échec dans l’atteinte d’objectifs parmi les trois principales formes de tension?

A

Il s’agit d’une situation dans laquelle un individu peut être empêcher de poursuivre son but ou son objectif.

Cette forme de tension implique un décalage, par exemple, entre :
- Les attentes/aspirations et les résultats réels: les réalisations de l’individu ne correspondent pas à ses attentes, ce qui peut créer une tension.

  • Les résultats justes/équitables et résultats réels: parfois l’individu ne poursuit pas d’objectif précis, mais il est tout de même déçu du résultat, ce qui peut créer une tension.
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9
Q

En quoi consiste la perte de stimuli positifs parmi les trois principales formes de tension?

A

Il s’agit d’événements impliquant la suppression de stimuli à valeur positive dans la vie d’un individu.

Il peut notamment s’agir d’événements dans lesquels un individu va perdre une personne significative pour lui, par exemple :
- Rupture amoureuse, divorce des parents, décès d’un proche, vol d’un bien de valeur, etc.

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10
Q

En quoi consiste l’exposition à des stimuli négatifs parmi les trois principales formes de tension?

A

L’individu se retrouve dans des situations indésirables, des événements de vie néfastes, des interactions hostiles, par exemple :
- Le fait d’être victimisé, insultes/menaces verbales, difficultés scolaires, victimisation, conflits, etc.

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11
Q

Quel émotion est au cœur de la théorie générale de la tension?

A

La colère (ou la frustration)

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12
Q

Quels sont les 2 constats de la théorie générale de la tension concernant la relation entre tension et délinquance?

A
  • La tension augmente les chances de se retrouver dans un état émotionnel négatif qui lui est associé à l’apparition de plusieurs émotions négatives.
  • Il existe un lien fort entre le fait de ressentir de la colère et l’apparition ultérieur de la délinquance.
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13
Q

Qu’est-ce qui est mentionné concernant la colère dans la théorie générale de la tension de Agnew?

A

La colère est l’émotion qui vient quand l’individu blâme les autres pour ses expériences d’adversité, ses malheurs et les situations négatives dans lesquels il se trouve.

Elle vient augmenter le niveau de préjudice ressenti par la personne, ce qui va lui créer un désir de se venger.

Elle est aussi susceptible de diminuer l’inhibition des comportements et des réactions adoptés par la personne face aux situations vécues.

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14
Q

Le modèle explicatif de Agnew dit qu’il y a un impact indirect de la tension sur la conduite délinquante. Qu’est-ce que ça signifie?

A

Ça signifie que la tension va avoir un impact sur la délinquance, mais en passant par les émotions négatives. Dans les théories de la tension, la délinquance est considérée comme un réactif, comme une stratégie pour s’adapter et faire face à des situations qui nous mettent inconfortables.

Tension⇒ émotions négatives (ressenties)⇒ délinquance (stratégie d’adaptation que peut adopter une personne)

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15
Q

Il y a 3 différentes formes de stratégies d’adaptation employées face à la tension. Lesquelles?

A
  • Les stratégies de nature cognitives
  • Les stratégies de nature émotionnelles
  • Les stratégies de nature comportementales

→Certaines d’entre elles peuvent impliquer la délinquance.

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16
Q

Quelles sont les 3 stratégies de nature cognitives employées par l’individu face à la tension?

A
  • Minimiser l’importance de la situation: il peut réduire ou minimiser l’importance des objectifs qu’il s’était fixé.
  • Maximiser les aspects positifs/minimiser le négatif: il peut essayer de réinterpréter la situation. Ici, l’individu peut utiliser ce qu’on appelle la «comparaison à la baisse».
  • Se responsabiliser: se convaincre que la situation vécue est méritée, c’est un peu venir attribuer les causes à soi-même au lieu de les diriger vers autrui.
17
Q

Donnez des exemples de stratégies de nature émotionnelles employées par l’individu pour faire face à la tension? (3)

A

Il peut agir directement sur l’émotion négative, par exemple :

  • En consommant de la drogue: stratégie importante qui est de consommer pour supprimer une émotion ou l’intensité de notre colère, elle est de nature délinquante.
  • En méditant: stratégie plus conventionnel qui n’est pas de nature délinquante.
  • En faisant de l’exercice physique: stratégie qui n’est pas de nature délinquante.
18
Q

Quelles sont les 2 stratégies de nature comportementales employées par l’individu face à la tension?

A
  • Maximiser les résultats positifs/minimiser les négatifs: stratégie d’adoption de nouveaux comportements qui lui permettent de maximiser ses chances de réussites.
  • Comportements de vengeance: stratégie de vengeance qui représente le potentiel le plus élevé d’avoir recours à des comportements délinquants.
19
Q

Agnew soutient que certains facteurs favorisent le recours à des stratégies d’adaptation de nature délinquante. De quels facteurs s’agit-il? (4)

A
  • Les ressources individuelles de la personne: facteurs qui font référence aux ressources relatives aux capacités d’adaptation qui sont conventionnelles.
  • Les variables relatives à l’environnement de la personnes: (ex: le faible attachement aux parents).
  • Les croyances entretenues: on fait référence à ce que la personne considère comme étant une réponse adéquate face aux tensions et les valeurs antisociales qu’il entretient.
  • L’attribution concernant les causes de la tension: le fait de blâmer les autres pour la situation d’adversité que l’on vie. Ce facteur amène l’individu à considérer l’agression physique comme étant justifiée devant des insultes reçues.
20
Q

Quel était le thème central de l’étude de Agnew et ses collègues en 2002?

A

Les traits de personnalité.

21
Q

Quel était le but de l’étude de Agnew et ses collègues en 2002?

A

Examiner la relation entre les traits de personnalité, la tension et la délinquance.

Ils ont tenté d’identifier des traits de personnalité présents plus spécifiquement chez les individus qui avaient tendance à faire usage de comportements délinquants face à des tensions.

22
Q

Quels sont les résultats obtenus par Agnew et ses collègues dans leur études sur la relation entre les traits de personnalité, la tension et la délinquance?

A

Il y a bel et bien des traits de personnalité associés à une probabilité plus élevée de répondre avec la délinquance face à la tension.

Plus exactement, ce sont les traits de personnalité identifiés comme étant relatifs à :

  • Une émotivité négative élevée chez la personne.
  • Une faible contrainte (faible contrôle chez l’individu).
23
Q

Quels sont les 3 traits de personnalité identifiés comme étant relatifs à une émotivité négative élevée chez la personne selon les résultats de l’étude de Agnew et ses collègues (2002)?

A
  • Une forte réactivité émotionnelle
  • Des changements rapides d’état émotionne
  • Des individus qui vont ressentir fréquemment des sentiments de colères, tristesse, humeur dépressive.
24
Q

Qu’est-ce que soulèvent Agnew et ses collègues concernant les traits de personnalité relatifs à une émotivité négative élevée chez la personne?

A

Ils soulèvent que les personnes qui ont plus tendance à attribuer leurs malheurs aux intentions hostiles ou malveillantes des autres et celles qui vivent beaucoup plus intensément les situations qui leur provoquent des tensions sont prédisposées à faire usage de stratégies délinquantes qui se traduisent particulièrement en comportements d’agression.

25
Q

Quels sont les 4 traits de personnalité identifiés comme étant relatifs à une faible contrainte (faible contrôle chez l’individu) selon les résultats de l’étude de Agnew et ses collègues (2002)?

A
  • L’impulsivité
  • La recherche de sensations fortes
  • La tendance à rejeter les normes sociales
  • L’indifférence face aux droits/sentiments des autres
26
Q

Quelles sont les 2 études présentées ayant procédé à des vérifications empiriques du modèle explicatif proposé par Robert Agnew?

A
  • L’étude de Agnew et White de 1992.

- L’étude de Mazerolle de 1998 sur la différence selon le genre.

27
Q

Quel est le but de l’étude de Agnew et White de 1992?

A

Le but de l’étude était d’aller vérifier 2 hypothèses qui découlaient de la théorie générale de la tension :

  1. L’impact de la tension sur la délinquance : vérifier que les 3 formes de tensions sont réellement associées à la présence de comportements délinquants subséquents.
  2. L’influence de certains facteurs sur cet impact: examiner s’il y a réellement des facteurs qui viennent encourager ou accentuer l’impact des tensions sur la conduite délinquante.
28
Q

Quelles sont les 3 variables examinées en lien avec la théorie générale de la tension dans l’étude de Agnew et ses collègues de 1992?

A
  • Les tension: relations négatives avec les adultes, événements de vie négatifs, etc. → Emphase sur certaines situations d’adversité généralement sources de tensions chez les adolescents.
  • La délinquance: vol, fugue, vente/consommation de drogue, agression physique/verbale, etc. → Questionnaire qui permettait d’étudier l’ampleur de la délinquance de chaque adolescent en leur demandant à combien de reprise ils avaient commis un certain délit durant la dernière année.
  • Autres facteurs: croyances morales, performances scolaires, pairs délinquants, dispositions individuelles, etc. → Il était possible de vérifier l’état émotionnel de l’adolescent face à une situation qui provoque des tensions.
29
Q

Quelles sont les 2 conclusions principales de l’étude de Agnew et ses collègues de 1992?

A
  1. Les résultats ont confirmé une association entre la tension et la délinquance subséquente. Certaines situations qui provoquent une tension ont un plus grand impact sur la délinquance :
    - Les événements de vie négatifs;
    - Les relations négatives avec les adultes (avec les parents et les enseignants);
    - La présence de conflits entre les parents.
  2. Certains facteurs individuels et sociaux accentuent l’impact de la tension sur la délinquance :
    - Facteur individuel: un faible sentiment d’auto-efficacité.
    - Facteur social: une faible fréquentation de pairs délinquants.
30
Q

Quelles sont les 2 limites soulevées concernant la théorie générale de la tension formulée par Agnew?

A
  1. Elle ne permet pas d’expliquer adéquatement la relation complexe entre la tension et la délinquance, par exemple:
    - La colère n’est pas la seule émotion négative associée à la délinquance et parfois les individus affirment avoir vécu plusieurs émotions en même temps.
    - Des individus ont recours à des stratégies délinquantes, mais pas chaque fois qu’ils sont devant une tension.
  2. Aussi, il existe des différences selon le genre qui suggèrent que la relation entre tension et délinquance ne se manifeste pas de la même façon chez les filles que chez les garçons.
    - Toutefois, les échantillons incluaient des garçons et des filles, ce qui fait en sorte qu’il y aurait une généralisation faite selon le sexe.
31
Q

Quel est le but de l’étude de Mazerolle (1998) sur la différence selon le genre et quel est l’échantillon utilisé?

A

Le but de l’étude est d’examiner l’applicabilité de la théorie générale de la tensions de Agnew à la délinquance des filles et des garçons.

L’échantillon : plus de 2100 adolescents, soit environ 700 garçons et 1310 filles (étude longitudinale).

32
Q

Qu’est-ce que Mazerolle a observé chez les filles dans son étude sur la différence selon le genre (1998)? (3)

A

Les filles ont moins tendance à avoir recours à des stratégies d’adaptation délinquantes.

Le meilleur prédicteur: les relations négatives avec les adultes augmentent l’activité délinquante.

Si les filles ont recours à une stratégie d’adaptation délinquante, elle est moins susceptible d’être violente.

33
Q

Qu’est-ce que Mazerolle a observé chez les garçons dans son étude sur la différence selon le genre (1998)? (3)

A

Les garçons ont beaucoup plus tendance à réagir aux tensions avec la délinquance.

Les événements de vie négatifs augmentent l’ampleur de la délinquance.

Constat : l’accumulation de tensions a un impact sur l’activité délinquante des garçons (aggravation), elle est associée à la violence subséquente.

34
Q

Quelles sont les 3 principales conclusions formulées par Mazerolle (1998)?

A
  • Certaines tensions auront un plus grand impact sur la délinquance des filles alors que d’autres tensions (expériences d’adversité) auront un impact plus important sur la délinquance des garçons.
  • Les filles et les garçons vivent différemment les expériences de tensions : les filles ont beaucoup moins tendance à réagir aux situations avec la délinquance et on a observé un sentiment de colère beaucoup plus important chez les garçons que chez les filles.
  • Distinction au niveau de la réponse face à l’état émotionnel négatif vécu : les garçons ont tendance à externaliser leur colère alors qu’on a proposé que les filles auraient plus tendance à l’internaliser.
35
Q

En quoi consiste le modèle proposé par Blevins et al. (2010)?

  • Article: «Actualités sur la théorie des tensions psychiques et des phénomènes violents en prison»
A

Blevins et al. (2010) proposent un modèle qui permet de décrire et d’expliquer les phénomènes d’inconduites chez les détenus. Ce modèle s’inspire majoritairement de la théorie générale de la tension (Agnew) et du modèle du coping (Johnson), à partir desquels l’idée générale de ce modèle postule que les méconduites des détenus seraient la conséquence de faibles ressources d’adaptation.

36
Q

Résumez l’article: «Actualités sur la théorie des tensions psychiques et des phénomènes violents en prison».

A

Le modèle général de la tension, développé par Agnew considère les phénomènes délinquants et agressifs comme relevant de plusieurs facteurs issus de l’individu mais aussi de l’environnement dans lequel il se développe. Les éléments qui caractérisent la tension sont l’échec à atteindre des objectifs à valeur positive, la suppression des stimuli positifs et la focalisation sur les stimuli négatifs. Ces facteurs permettraient, en effet, de décrire et expliquer les conduites déviantes chez les individus, notamment les délinquants. Dans une même perspective, le modèle de Blevins, Listwan, Cullen, & Jonson (2010) reprend le modèle d’Agnew pour l’appliquer aux détenus, selon les principes d’adaptation et de régulation émotionnelle, afin d’expliquer les comportements violents en prison car l’environnement carcéral est singulier, à la fois dans ce qu’il est et dans ce qu’il représente.

37
Q

Qu’est-ce qui est mentionné dans la conclusion l’article: «Actualités sur la théorie des tensions psychiques et des phénomènes violents en prison» concernant la TGT et le modèle de Blevins et al. (2010)?

A

Si la théorie générale de la tension a le potentiel de fournir des indications précieuses sur les origines de la violence et de l’inconduite dans des contextes sociaux variés, le modèle de Blevins et al. (2010) propose notamment un cadre global pour expliquer les phénomènes de méconduites en prison. Cette théorie reconnaît que les détenus sont exposés à un environnement distinct dans lequel ils doivent s’adapter, de manière conventionnelle ou déviante.

Autrement dit, «les conditions de la prison occultent les stimuli à valeur positive, présentent majoritairement des stimuli négatifs, et rendent impossible ou peu probable l’atteinte des objectifs à valeur positive» (Blevins et al., 2010).