Cours 3 Flashcards
Quelles sont les six fonctions du langage?
Référentielle (référent/contexte), émotive/expressive (émetteur), incitative/connotative (récepteur), poétique/esthétique (message), relationnelle/phatique (contact), métalinguistique (code)
Qu’est-ce que la fonction référentielle?
- Facteur : référent/contexte
o Correspond à la fonction première du langage
–> Informer
–> Expliquer
–> Préciser
o La 3ème personne (il/elle, ils/elles)
o On peut se demander si le message est vrai ou faux
o Exemples :
–> Le prix des actions de cette société a monté
–> Jean-Charles ira au cinéma demain
Qu’est-ce que la fonction émotive/expressive?
- Facteur : émetteur
o On ne parle pas seulement pour communiquer des informations, mais aussi pour s’exprimer
o Le locuteur manifeste ses sentiments ou son affectivité
o La 1e personne (je, nous) domine
o Marquée par :
–> Des traits linguistiques
–> Des traits non linguistiques
o Exemples :
–> J’ai donc ben aimé ce film!
–> Outch criss!
Qu’est-ce que la fonction incitative/conative?
- Facteur : récepteur
o On utilise la langue pour amener le récepteur (destinataire) à adopter un certain comportement
o La 2e personne (tu, vous) domine
o C’est la langue du pouvoir
o Dans une publicité, on va souvent voir cette fonction-là
o Exemples :
–> Laisse-moi tranquille!
–> Remplissez ce formulaire.
–> Achetez une nouvelle voiture!
–> Faites-moi trois photocopies de ce document
Qu’est-ce que la fonction poétique/esthétique?
- Facteur : message
o Met l’accent sur le message pour lui-même (rime, métaphore, jeu de mots, etc.)
o La forme importe autant que le fond
o Exemples :
–> Poésie, littérature :
Étonnamment monotone et lasse
Est ton âme en mon automne, hélas!
Louise de Vilmorin
–> Publicité : La vie est Bell!
–> Noms de commerce : La Flûte de Chaud Pain
Qu’est-ce que la fonction relationnelle/phatique?
- Facteur : contact
o Maintenir et développer des contacts psychologiques entre les individus
o Maintenir le contact, attirer l’attention par des éléments vides de sens
o Exemples :
–> Conventions (politesse, convenances, etc.) : Bonjour! Comment ça va? Comment se passe ta journée?
–> Publicité : Un NOUVEAU et EXTRAORDINAIRE dentifrice (on a des lettres majuscules pour attirer l’attention, donc on peut dire que nous avons une fonction relationnelle ici)
Qu’est-ce que la fonction métalinguistique?
- Facteur : code
o Utilise le code pour parler du code
o Code = objet de description
o Seule fonction qui est propre au langage, il n’y a qu’avec la langue qu’on peut parler de la langue
o Exemples :
–> Contenu d’un manuel de grammaire, d’un dictionnaire
–> Énoncés d’un.e enseignant.e de français :
Marcel est un NOM PROPRE.
Le VERBE s’accorde avec son SUJET.
–> Demande de clarification du sens d’un mot, une expression, une phrase :
Qu’est-ce que ça veut dire « tirer les vers du nez » ?
Quelles sont les limites des fonctions du langage?
o Un message peut assumer plusieurs fonctions simultanément, la signification réelle d’un message dépend avant tout de la fonction dominante.
o Aucune des fonctions (sauf la fonction métalinguistique) ne relève exclusivement du langage.
o Les fonctions de Jakobson laissent de côté le domaine social du langage
Selon Leclerc, quels sont les domaines sociaux auxquels peuvent contribuer les fonctions du langage?
o Hiérarchiser les individus?
o Rehausser le niveau économique d’individus?
o Marquer son identification à un groupe? Le verlan, était seulement parlé par un groupe précis d’individu
o Tenter de s’intégrer à un groupe? Réutiliser les stéréotypes d’un autre groupe, comme un québécois qui vont dire « du coup » en France pour s’intégrer ou bien des français qui vont supprimer leur « du coup » et les remplacer par « fak » pour s’intérgrer
o Assurer l’unité d’un pays? P.ex., la loi 101
Quelles sont les caractéristiques de la communication humaine?
- La communication humaine
o Langues orales/écrites
–> Plus de 7100 langues orales
–> Très peu d’entre elles sont écrites (max 200)
o Autres formes de communication
–> Langues signées (entre 138 et 300 LS et ne sont pas identiques, p.ex., LSQ ≠ LSF, LSA ≠ LSB)
–> Langues tambourinées : attestées en Afrique, Asie, Amérique du Sud et Océanie. Sens exprimé par le rythme et les tons
–> Langues sifflées
Qu’est-ce qu’une langue sifflée et quelles sont ses caractéristiques?
Caractéristiques
- Exemple du silbo gomero, langue sifflée des Canaries (Espagne)
- Une structure très différente de celles des langues parlées :
o Une oscillation simple, à bande étroite, modulée dans le temps en fréquence et amplitude
o Pour le silbo gomero, aussi peu que deux traits vocaliques (aigu et grave) et deux traits consonantiques (continu et interrompu)
o Certaines langues sifflées (en Chine, au Népal) font un usage phonétique de la prosodie et des tons
o Et certaines ont recours aux formants vocaliques ; d’autres, à la fréquence fondamentale
- Analyse de la fréquence de deux langues sifflées qui prennent pour base deux langues parlées :
o À gauche : le grec sifflé encode ses voyelles en reproduisant des formants vocaliques tels qu’ils peuvent être trouvés dans la langue parlée, spécifiquement ici les formants vocaliques du grec
o À droite : le gavião sifflé, quant à lui, reproduit la hauteur (le pitch) des segments vocaliques du gavião parlé
- Points à retenir :
o Comme les langues parlées, les langues sifflées mobilisent + ou – de traits pour encoder le sens
o Ces traits peuvent reproduire la modalité parlée, ou être spécifiques aux langues sifflées
- Localisation :
o Langues sifflées sur tous les continents, appartenant à différentes familles de langues
o Un développement naturel, comme pour les langues parlées
o Une forte corrélation avec la topographie
o Encore beaucoup de travaux à effectuer
Les langues sifflées sont-elles des langues, des modalités ou des codes sifflés?
- Une langue à part entière?
o Expression spontanée et naturelle
o Permet une communication efficace - Une modalité?
o Comparable au chuchotement, au cri, au chant
o Comme ces derniers, doit être acquise à travers un long processus ; niveau natif atteint au plus tôt vers 5 ans voire plus tardivement - Un code?
o Pour certaines langues, un « simple » encodage de la langue parlée?
o Lajard (1891) : le silbo gomero « n’est pas particulier au point de vue linguistique, car c’est de l’espagnol ». - Autre chose… mais quoi?
o Si les activations neuronales requises pour le traitement des langues parlées sont latéralisées dans le cerveau (à gauche, cf. aires de Broca et Wernicke), comment expliquer les observations d’activations neuronales symétriques dans le cerveau
dans le cas des langues sifflées (Güntürkün 2015) ?
Quels sont les problèmes liés aux notions de base de lexicologie?
- Lexicologie : branche de la linguistique qui étudie les propriétés des unités lexicales ou lexies de la langue
- On ne parle donc pas de mot pour désigner l’étude de la lexicologique
- Pour expliquer ce qu’est une lexie, il convient de définir d’autres notions.
- Problème liés à la notion de mot :
o Qu’est-ce qu’un mot?
o Combien de mots?
–> Et cetera
–> Parce que
–> Salle de bain
–> Casser les pieds - Combien de mots?
o Nous avons mangé hier des pommes de terre.
–> Le typographe compte 8 mots, le linguiste 5
o Nous mangeons aujourd’hui des carottes.
–> Même structure que le 1e énoncé
–> Seulement un remplacement du temps et du nom - Ambiguïté du terme « mot »
o Au moins 2 sens possibles :
–> Mot « graphique »
–> Entité abstraite plus générale
o Exemples :
–> Je n’aurais que trois mots : pas de problème –> Mot graphique
–> Cours, cours, court, courons, etc. sont des formes du même mot –> Entité abstraite
–> Parce que s’écrit en deux mots –> Mot grapique
–> Parce que est un mot qui se traduit en anglais par « because » –> Entité abstraite
o Mot graphique est défini par les espaces, est défini vraiment par l’écrit et non l’oral et est lié à l’écriture
o Entité abstraite est plus liée au sens, p.ex., pomme de terre a trois mots mais représente abstraitement plus un légume comme carotte (diapo préc) - Unité graphique ≠ unité linguistique
o Unité graphique : suite de caractères délimitée par deux espaces (familière à tout utilisateur d’un traitement de texte)
o Plusieurs unités graphiques peuvent ne former qu’une unité linguistique (lexie)
–> Pomme de terre, casser les pieds
o Une unité graphique peut correspondre à plusieurs unités linguistiques (morphèmes). Exemple : travaillez (travaill- + -ez)
–> Verbe travailler dont la signification est étudiée en lexicologie
–> Morphème de la 2e personne du pluriel (-ez) étudié en morphologie
Qu’est-ce qu’un mot forme?
o Signe linguistique ayant 2 propriétés :
–> Autonomie de fonctionnement
* Possibilité de le séparer des autres mots-formes de la phrase
Exemple : La salle est grande –> La belle salle au premier étage
* Possibilité de le remplacer par un autre mot-forme de même catégorie grammaticale (nom, adjectif, verbe, etc.)
Exemple : La salle est grande –> La cuisine est grande
* Possibilité de l’employer dans un autre contexte
Exemple : La salle est grande –> Cette salle me plaît!
–> Cohésion interne
* Impossibilité d’insérer des mots-formes à l’intérieur des mots-formes
Exemple : *La sbellealle est grande
- Attention : le mot forme ne correspond par tout à fait à l’unité graphique
o Exemples :
–> J’imagine : j’, imagine –> 2 mots-formes
–> Parce que : parce que –> 1 mot-forme
- Attention : le mot forme ne correspond pas à une unité sémantique
o Exemples :
–> Pomme de terre : pomme, de, terre –> 3 mots-formes
–> Salle de bain : salle, de, bain –> 3 mots-formes
Qu’est-ce qu’un lexème?
o Entité abstraite qui permet de créer un ou plusieurs mots-formes
o Exemples :
–> FIN (adj) : fin ; fine ; fins ; fines (genre, nombre de l’adjectif)
–> BAUM (nom) ‘arbre’ (all.) : Baum ‘arbre’; Bäume ‘arbres’ (nombre du nom)
–> HABLAR (vb) ‘parler’ (esp.) : hablo ‘parle’ ; hablas ‘parles’ ; habla ‘parle’ ; hablamos ‘parlons’ ; habláis ‘parlez’ ; hablan ‘parlent’ (personne du verbe)
o Chaque mot-forme appartient à un lexème
o Les lexèmes sont les éléments de base de la connaissance lexicale
o Le dictionnaire liste des lexèmes et non des mots-formes
- Attention : certains lexèmes sont apparentés les uns les autres
o Exemples :
construire, déconstruire, construction, déconstruction, constructif, constructeur
passer, passant, passage, repasser, passable
o Ce ne sont pas des mots-formes d’un même lexème mais des lexèmes différents
o Chacun a sa propre entrée dans le dictionnaire
o Chacun permet de créer un ou plusieurs mots-formes
o Flexion (nombre, personne, etc.) vs dérivation (dé-, re-, -ment, -al, etc.)
- Lexème : regroupement de… mots-formes : mots qui ne se distinguent que par la flexion (le nombre pour les noms, le genre et le nombre pour les adjectifs, le temps, la personne, le mode, etc. pour les verbes, etc.)
o CHEVAL = {cheval, chevaux}
o ÉTUDIANT = {étudiant, étudiants}
o ÉTUDIANTE = {étudiante, étudiantes}
o COURAGEUX = {courageux, courageuse, courageux, courageuses}
o UN = {un, une, des}
o MON = {mon, ma, monfém, mes}
o CHANTER = {chanter, [je] chante, [il] chante, chantiez, …, chantées}
- Genre nominal : flexion ou dérivation?
o De nombreux morphologies considèrent qu’il s’agit de flexion
o Dans cette partie de cours (sur le lexique), nous nous positionnerons dans le cadre de la théorie Sens-Texte qui considère qu’il s’agit de dérivation
o Les arguments pour cette position (genre nominal = dérivation)
–> Caractère non obligatoire (concerne quelques noms d’êtres humains et d’animaux très peu de noms sur l’ensemble des noms de la langue). P.ex. le mot poisson n’a pas de féminin.
–> Caractère irrégulier du signifiant : un chat/une chatte ; un prince/une princesse ; un roi/une renne ; un fils/une fille. On a une certaine irrégularité dans la forme féminine des noms (mais pas celle des adjectifs par contre)