Cours 2 - Intersectionnalité et stress minoritaire Flashcards
Qu’est-ce qu’un privilège?
un avantage sur lequel on n’a pas de contrôle et qui nous est donné. Ceux qui ont un privilège ne s’en rendent souvent pas compte. Les privilèges sont mis en place et maintenus par le groupe dominant pour lui-même.
Donne des exemples de privilèges.
Accès à l’éducation, se sentir en sécurité en public, avoir accès à l’eau courante et potable, avoir les moyens financiers de ses ambitions, etc.
Qu’est-ce que l’intersectionnalité?
Renvoie à l’idée que les membres d’un groupe minoritaire sont affectés par la nature de leur position dans d’autres configuration d’inégalité sociale.
Il existe deux types de matrices dans les théories de l’intersectionnalité. Quelles sont-elles?
- Matrice de l’oppression
2. Matrice de pouvoir et de privilèges
Qu’est-ce que la matrice de l’oppression?
L’idée que les désavantages d’être dans le groupe dominé ne sont pas simplement additifs, mais qu’ils se multiplient, tout comme leurs effets.
Qu’est-ce que la matrice de pouvoir et de privilèges?
L’idée que les avantages d’être dans le groupe dominant ne sont pas simplement additifs, mais qu’ils se multiplient, tout comme leurs effets.
Il existe 3 types d’intersectionnalité selon K Crenshaw. Quelles sont-elles?
- Structurelle
- Politique
- De représentation
De quel type d’intersectionnalité s’agit-il: manière dont le positionnement des femmes de couleur, à l’intersection de la race et du genre, rend leur expérience concrète de la violence conjugale, du viol et des mesures pour y remédier qualitativement différente de celle des femmes blanches.
Structurelle
Qu’est-ce que l’intersectionnalité structurelle?
Expérience vécue des individus d’un groupe à l’intersection de différents axes d’oppression
De quel type d’intersectionnalité s’agit-il: la position assignée aux femmes de couleur dans aux moins deux groupes subordonnés poursuivant des objectifs politiques souvent contradictoires; les hommes de couleur et les femmes blanches sont rarement confrontés à cette dimension intersectionnelle particulière de la dépossession qui oblige l’individu à cliver son énergie entre deux projets politiques parfois antagonistes.
Politique
Qu’est-ce que l’intersectionnalité politique?
Impacts du positionnement intersectionnel (PI) sur les positions politiques et impacts des positions politiques le positionnement intersectionnel (PI)de l’individu.
De quel type d’intersectionnalité s’agit-il: façon dont les la race et le genre dans la culture populaire (médias) servent à dévaluer les femmes de couleur.
De représentation
Qu’est-ce que l’intersectionnalité de représentation?
Représentation du groupe dominé dans la culture populaire (médias) par le groupe dominant.
Quelles sont les trois grandes approches dans les études intersectionnelles?
- Anticatégorielle
- Intracatégorielle
- Intercatégorielle
Qui suis-je? Je suis une approche dans les études intersectionnelle qui repose sur l’idée qu’il faut déconstruire les catégories d’analyse des individus. Mon approche privilégiée est qualitative.
Anticatégorielle
Qui suis-je? Je suis une approche dans les études intersectionnelle qui repose sur l’idée qu’il ne faut pas comparer les catégories entre elles, mais plutôt étudier une catégorie à la fois dans une situation particulière, dans le but de décrire la complexité du vécu des individus dans cette catégorie. Mon approche privilégiée est qualitative.
Intracatégorielle
Qui suis-je? Je suis une approche dans les études intersectionnelle qui accepte que les catégories existent, bien qu’elles ne soient pas naturelles (plutôt socialement construites). Je cherche à décrire l’effet de ces catégories sur les individus, en comparant une ou plusieurs catégories entre elles. Mon approche privilégiée est quantitative.
Intercatégorielle
Qui suis-je? Je suis une approche dans les études intersectionnelle qui cherche à découvrir comment les personnes situées à une intersection spécifique des catégories structurelles attribuent une signification à leur position, interprètent leur situation, font face aux différentes formes de catégorisation et aux incertitudes.
Intracatégorielle
Qui suis-je? Je suis une approche dans les études intersectionnelle qui cherche à analyser comment les différentes dimensions structurelles agissent comme contraintes ou comme ressources selon les différences du contexte et les capacités personnelles dans la gestion du croisement des différentes catégorisations.
Intracatégorielle
Qui suis-je? Je suis une approche dans les études intersectionnelle qui cherche à comparer des positions structurelles différentes définies par le positionnement sur plusieurs axes simultanés sur un ensemble d’indicateurs (bien-être psycho, intégration en emploi, etc.)
Intercatégorielle
Nomme les 3 approches de comparaison intercatégorielle.
- unitaire
- additive/multiple
- intersectionnelle/multiplicative
Vrai ou Faux, l’approche intercatégorielle unitaire est une approche intersectionnelle. Justifiez.
Faux, car elle cherche à n’analyser qu’un seul axe identitaire à la fois, il n’y a donc aucune intersection.
Qui suis-je? Je suis une approche intercatégorielle qui tient compte du nombre d’appartenance (combien de positions avantagées ou désavantagées je cumule), et non la signification ou l’importance de certains positionnements intersectionnels.
Intercatégorielle additive/multiple
Qui suis-je? Je suis une approche intercatégorielle qui met l’accent sur la combinaison unique des positions sur les axes d’oppression.
Intercatégorielle intersectionnelle/multiplicative
Vrai ou Faux: notre société et notre approche de la santé individualisent et pathologisent les conséquences de l’oppression sur la santé mentale. Expliquez.
Vrai: la santé est aussi le résultat des privilèges que l’on cumule ou non. Notre approche individualiste de la santé nous conduit à pathologiser les personnes opprimées et nous rend aveugles au rôle des déterminants sociaux de la santé des personnes et des populations.
Qu’est- ce que le stress minoritaire?
Stress excessif auquel les gens de groupes stigmatisés sont exposés en raison de leur position minorisée.
Qu’est-ce qu’un stresseur?
Événements et conditions (ex: perte d’emploi, deuil, etc.) qui causent des changements et qui exigent que l’individu s’adapte à la nouvelle situation ou aux circonstances de la vie.
Vrai ou Faux: le stress minoritaire peut expliquer les disparités de santé entre les différents groupes. Expliquez.
Vrai: il permet d’analyser l’exposition différente aux stresseurs en fonction du groupe d’appartenance identitaire de de l’individu.
Quelles sont les 3 caractéristiques principales du stress minoritaire?
- Unique: expérimenté seulement par les gens de groupes minorisés
- Chronique: stable dans le temps. Ex: taux de cortisol dans le sang + élevé en permanence chez les gens de groupes minorisés en comparaison avec des gens de groupes non minorisés.
- Social: n’est pas du ressort de l’individu, mais bien une propriété de sa position minorisée. Si on échange le groupe dominant et le groupe minorisé, le premier vivra automatiquement un stress minoritaire, dû à sa nouvelle situation sociale.
Donne des exemples de positionnement intersectionnel/axes d’oppression.
Orientation sexuelle, race/ethnicité, genre/sexe assigné à la naissance, identité de genre/de sexe, classe sociale, religion, capacitisme, etc.
Donne des exemples de stresseurs distaux (objectifs).
Discrimination, victimisation, rejet, intimidation, violence envers l’individu, etc.
Donne des exemples de stresseurs proximaux (subjectifs).
Anticipation/peur du rejet, isolation, dissimulation (de son identité), homophobie (ou toute autre forme d’oppression et de discrimination) internalisée, abus de substances, etc.
Donne des exemples de ressources positives de l’individu en situation de stress minoritaire.
Famille présente et bienveillante, entourage compréhensif, organismes communautaires impliqués dans le milieu, etc.
Peux-tu expliquer brièvement la phrase suivante: “there is no queer suicides, only queer murders”, en te basant sur le modèle du stress minoritaire?
- Le contexte d’un individu queer ne lui permet pas de développer une santé mentale saine, on ne lui a pas fourni les ressources nécessaires à une bonne santé mentale, dû à son statut minorisé;
- La santé mentale est déterminée par le contexte autour de l’individu, elle est une propriété de son identité minorisée;
- La société déplace la responsabilité du statut minorisé sur l’état de santé mentale vers la responsabilité individuelle. Or, rien n’est plus absurde quand on tient compte des désavantages liés à un statut minorisé.
Peux-tu nommer des manières d’améliorer les pratiques et des intervenants sociaux en se basant sur le modèle du stress minoritaire? (5)
- Être conscients de son propre positionnement intersectionnel;
- Reconnaître l’intersection de privilèges et/ou de désavantages;
- Identifier son propre point de vue situé et évaluer son impact sur l’aidé.e;
- Ne pas déduire le positionnement intersectionnel d’un individu par son apparence;
- Comprendre l’impact du statut de méta-minorité (cumul de statuts minorisés) et être conscient de l’existence de la marginalisation au sein même de communautés marginalisées.
Selon Killermann, pourquoi es-tu en partie comme un “flocon de neige”?
Tu es une combinaison de plusieurs dizaines d’identités qui te rendent uniques. Certaines t’ont été attribuées à la naissance (genre, sexualité, race, ethnicité, etc.), d’autres imposées ou attribuées durant l’enfance (SES, localisation géographique, éducation, etc.), d’autres sont tes choix (religion, loisirs, carrière, etc.), d’autres pas (invalidité, identité qu’on t’attribue malgré toi, etc.).
Selon Killermann, pourquoi es-tu en partie un stéréotype? (nomme les deux façons dont les stéréotypes t’affectent)
Les stéréotypes t’affectent de 2 façons différentes :
- Que tu sois stéréotypé ou pas, les gens t’attribuent le stéréotype du groupe auquel tu appartiens, ou sont hypersensibles à tout ce que tu fais pour renforcer ce stéréotype;
- La plupart d’entre nous incarnent consciemment ou inconsciemment les stéréotypes des groupes auxquels on appartient, ou sommes attirés par des groupes particuliers en fonction de certains stéréotypes.
Selon Killermann, pourquoi le fait d’être à la fois un flocon de neige et à la fois un stéréotype est-il un désavantage?
Même si tu es une combinaison unique de PLUSIEURS ingrédients, tu seras souvent vu.e par les autres comme un seul ingrédient qui te définit, et tu verras aussi les autres comme des recettes à un ingrédient qui les définissent. Si tu n’aimes pas cet ingrédient, ce phénomène t’empêchera de concevoir tous les autres ingrédients qui définissent la personne devant toi.
Selon Killermann, pourquoi le fait d’être à la fois un flocon de neige et à la fois un stéréotype est-il un avantage?
Tu réalises que tu es une combinaison unique, certes, mais d’ingrédients communs avec d’autres combinaisons uniques qui forment d’autres individus uniques. Vous avez des choses en commun et c’est super!
Selon Killermann, à quoi faut-il faire attention quand on tente de décoder l’identité d’une personne?
Les combinaisons d’identités font une énorme différence. C’est très important dans la définition identitaire d’une personne. Il faut faire attention quand on fractionne l’identité d’une personne pour l’analyser selon un ou l’autre de ses ingrédients.
Selon Killermann, qu’est-ce que le pouvoir (social)?
l’habileté à atteindre un objectif désiré dans sa vie, ou dans la société en général.
Selon Killermann, qu’est-ce que l’oppression?
exercice d’autorité ou de pouvoir d’une façon injuste. L’oppression se joue entre les groupes sociaux quand un groupe a un pouvoir disproportionné et qu’il limite l’accès d’un autre groupe à ce pouvoir.
Selon Killermann, que sont les groupes sociaux?
divisions de la société, soit basé sur un aspect de l’identité de membres de la société (ex. : genre) ou sur le statut (ex. : classe). Généralement, pour chaque aspect de l’identité ou du statut, il y a des membres oppressés (ou ciblés, marginalisés, minorisés) et des membres oppresseurs (ou dominants, privilégiés, majorisés).
Selon Killermann, qu’est-ce qui est à la base du cycle de l’oppression?
La différence.
Selon Killermann, quelle est la conséquence de la différence?
Le stéréotype
Selon Killermann, quelle est la conséquence du stéréotype?
Le préjudice
Selon Killermann, quelle est la conséquence du préjudice?
La discrimination
Selon Killermann, quelle est la conséquence de la discrimination?
L’oppression
Selon Killermann, quelle est la conséquence de l’oppression?
L’oppression internalisée
Selon Killermann, quelle est la conséquence de l’oppression internalisée?
Le stéréotype de seconde génération
Qui suis-je? Un comportement, une attitude, une disposition, une croyance, ou quoi que ce soit d’autre, qui existe ou est incarné par autrui, et qui est différent de nous, de ce à quoi on s’attend. On m’attribue généralement à un aspect perçu, généralement l’appartenance à un groupe social.
La différence
Qui suis-je? Généralisation préconçue ou sursimplifiée à propos d’un groupe de personnes ou d’une identité particulière. Je peux être positif ou négatif. Je suis enseigné et transmis par vos pairs, parents, et par d’autres groupes sociaux, et je suis renforcé par les interactions sociales.
Stéréotype
Qui suis-je? Je suis, une généralisation préconçue ou sursimplifiée à propos d’un groupe de personnes ou d’une identité particulière. Je suis une croyance consciente ou inconsciente négative ou limitante à propos d’un groupe.
Préjudice
Qui suis-je? Je surviens lorsqu’un individu a des préjudices et du pouvoir, et qu’il utilise son pouvoir injustement pour priver une personne de son accès aux ressources ou limiter sa capacité à obtenir des ressources, et ce en raison de l’identité de cette personne. Je surviens sur le plan individuel, c’est-à-dire d’un individu envers un autre (plutôt que d’un groupe d’individu envers un individu).
Discrimination
Qui suis-je? Je suis LE barrage qui empêche d’atteindre la justice sociale. Je suis un cycle qui se répète de génération en génération, comme une boule de neige qui déboule une montagne et devient de plus en plus solide et grande. Je suis de niveau institutionnel ou sociétal, et je nécessite le pouvoir.
Oppression
Qui suis-je? Je surviens quand les membres d’un groupe minorisé sont socialisés de manière à soutenir et croire dans les croyances oppressives (stéréotypes et préjudices) qui portent sur un ou plusieurs groupes sociaux auxquels ils appartiennent (donc des identités qu’ils possèdent).
Oppression internalisée
Qui suis-je? Je surviens quand les gens internalisent les croyances oppressives à propos d’eux-mêmes et qu’ils agissent de manière à supporter et renforcer leurs croyances oppressives.
Stéréotype de seconde génération.
Qu’est-ce que la matrice de l’oppression? De la domination?
Ce sont les deux face d’une même médaille, une façon de concevoir la distribution inégale du pouvoir dans la société, en fonction d’une hiérarchisation du pouvoir.
Oppression: désigne le groupe opprimé et les oppressions qui viennent avec ce statut.
Domination: comment l’appartenance de certaines catégories à certaines intersections s’accompagnent de privilèges (dont comment on catégorise les gens). Elle est dont associée au groupe dominant et le désigne.
Distinguez les 3 types d’intersectionnalité (selon Crenshaw).
- Structurelle: quelle est l’expérience des individus d’un groupe à l’intersection de différents axes d’oppression;
- Politique: quelles est l’impact des positions politiques sur les individus en fonction de leur positionnement intersectionnel, et vice versa;
- De représentation: comment la culture populaire du groupe dominant représente-t-elle les groupes opprimés (ex.: médias sociaux, pornographie, etc.)
Distinguez les formes de complexité intracatégorielle et intercatégorielle.
Intracatégorielle: on compare un groupe à la fois dans une situation donnée, afin de décrire l’expérience unique de ce groupe. Méthodes qualitatives.
Intercatégorielle: on compare deux groupes différents, afin de décrire l’effet de la catégorie sur l’expérience des individus. Méthodes quantitatives. Unitaire, additive/multiple, ou intersectionnelle/multiplicative.
Expliquez le modèle du stress minoritaire.
Stress minoritaire = stress spécifique à un groupe opprimé en raison de son statut oppressif. Stress chronique, unique et social.
Stresseurs proximaux: anticipation du rejet, dissimulation et oppression internalisée.
Stresseurs distaux: discrimination et victimisation.