COURS 2: DÉTERMINISME ET HISTORIOGRAPHIE Flashcards
Pourquoi la notion de déterminisme est-elle si importante en science, et plus particulièrement en psychologie?
En psychologie, la notion de déterminisme est importante parce qu’elle nous donne la possibilité de prédire et d’établir des relations de causalité. Une partie importante de la psychologie est la composante d’intervention: puisque l’objectif de l’intervention est le changement de l’individu, la notion de déterminisme nous permet d’évaluer la portée ou l’efficacité de nos interventions. Si on se fie au libre-arbitre, la qualité ou l’efficacité d’une intervention n’est pas une règle qui affectera systématiquement le client: celui-ci sera entièrement libre de changer ou de ne pas changer. Au contraire, le déterminisme implique que la qualité de l’intervention soit un facteur qui explique les comportements du client. Ainsi, le déterminisme nous permet de donner de la valeur aux mesures des données et de prévoir le comportement humain.
À propos du débat sur le déterminisme, bien que la plupart des scientifiques adhèrent à la présence de déterminisme dans l’univers, certains d’entre eux avancent que le déterminisme démontrerait certaines limites. À partir de ce que nous avons vu dans le cours, nommez ces deux limites et expliquez en quoi elles n’en seraient pas véritablement dans l’absolu.
Les deux limites du déterminisme sont la surdétermination et le hasard.
Au niveau de la surdétermination, il n’est pas réellement nécessaire de connaitre toutes les causes pour appliquer le principe du déterminisme. Plus on va connaitre les causes d’un évènement, plus solides vont être nos prédictions. Ensuite, les simulations en informatique montrent que l’aléatoire a tendance à s’organiser. Pour finir, on sait qu’en informatique, il est pratiquement impossible de générer un véritable aléatoire.
Pour la limite du hasard, il arrive qu’on interprète le hasard comme étant ce qui est hasardeux. Toutefois, le manque de connaissance qu’on associe à ce qui est hasardeux est dû à nos instruments de mesure, qui ne peuvent pas tout mesurer, donc le fait de dire que quelque chose est incalculable est relatif à nos moyens techniques et non véritablement au hasard.
En quoi l’étude de l’histoire en psychologie peut nous être utile?
L’étude de l’histoire en psychologie nous permet de générer de nouvelles idées en établissant des liens entre plusieurs concepts. L’étude de l’histoire en psychologie nous permet aussi d’avoir une perspective plus élargie et moins déformée de la science à travers l’acquisition une conscience historique, c’est-à-dire de connaitre l’origine et le parcours des modèles, des théories, des paradigmes et des concepts abordés à travers les continents et les époques.
Dans un contexte historiographique, pour quelles raisons dit-on que l’approche par les grands personnages représente certaines limites?
Premièrement, l’histoire de ces grands personnages peut être avoir été biaisée afin de les faire paraitre de manière plus positive ou romancée. Les grands penseurs et scientifiques étaient des hommes privilégiés, donc les grandes idées viennent de personnes très puissantes. De plus, il existe une grosse course à l’appropriation des idées et qu’il y a eu plusieurs impostures par le passé, c’est-à-dire que certains grands personnages se sont approprier le travail de leurs étudiants.
À quoi fait référence le concept de complémentarité nature-culture et quel lien peut-on établir entre ce concept et la génétique?
La complémentarité nature/culture fait référence au concept d’épigénétique. L’humain est composé de gènes et les gènes à l’intérieur de nous peuvent s’exprimer ou non. Le code génétique fait en sorte qu’on va présenter certains traits, mais certains de ceux-ci doivent être activés par l’environnement. Le code génétique représente les traits que l’on possède, puis le phénotype qui représente l’expression du trait. Il est possible de posséder un gène qui code pour une certaine caractéristique mais que celui-ci ne s’exprime pas. La génétique est donc affectée autant par la nature que pour la culture, qui s’influence entre eux et qui favorise ou empêche l’expression de certains traits.
Qu’est-ce que l’effet Mathilda? Donnez deux exemples réels et pertinents qui démontrent cet effet.
L’effet Matilda est le concept qui vise à dénoncer la minimisation récurrente et systémique de la contribution des femmes à la recherche scientifique. Un premier exemple est Lise Meitner, qui a travaillé avec deux collaborateurs sur la fission nucléaire. Ses deux collaborateurs ont ensuite reçu le prix Nobel en chimie, mais pas Lise. Deuxièmement, Rosalind Franklin, qui, en quittant l’université où elle travaillait sur la structure de l’ADN, a dû y laisser ses travaux qui ont été repris par trois chercheurs qui ont par la suite gagné le prix Nobel de médecine.
Les deux expériences de Libet, Wright & Gleason (1983) et Vohs & Schooler (2008) en neuropsychologie semblent avoir bouleversé notre façon de concevoir le déterminisme. À partir de que nous avons vu dans le cours sur le déterminisme, dites en quoi consistait l’objet de ces expériences et rapportez les conclusions de ces études.
Cette expérience portait sur la prise de décision volontaire et le timing de l’activité cérébrale dans le contexte de préparation au mouvement. Les conclusions de l’expérience de Libet, Wright et Gleason était que la prise de décision consciente a lieu 200ms avant le mouvement lui-même. De plus, l’activité électrique commence 400ms avant l’expérience consciente de la prise de décision. Ainsi, on peut en conclure qu’une activation du potentiel de préparation motrice a lieu en premier, puis la décision devient consciente, puis le mouvement a lieu. Ensuite, l’étude de Vohs et Schooler (2008) portait sur le même sujet, mais en ajoutant l’identification de zones fonctionnelles d’activation cérébrale. En utilisant des mesures d’IRM, ils ont pu conclure que l’activité cérébrale précède de 7-10 secondes la prise de décision consciente, et que le patron d’activité cérébrale permet de prédire si le sujet bougera la main droite ou gauche.
Maria souffre d’un trouble alimentaire. Elle sait que les causes de sa maladie sont multifactorielles, mais elle attribue sa maladie à trois causes principales. Elle pense que c’est l’apport combiné (1) de dérèglements neurochimiques; (2) de la pression qu’elle reçoit de ses parents à la maison et (3) de l’idéal de minceur prôné par la société qui explique mieux la survenue de son trouble alimentaire.
Selon le modèle écologique de Bronfenbrenner, quels sont les trois systèmes impliqués dans l’attribution causale que Maria fait de son trouble alimentaire ?
1- Ontosystème
2- Microsystème
3- Macrosystème
Puisqu’elle n’arrive pas à se concentrer en classe, les enseignants d’Annie et ses parents décident de se rencontrer pour trouver des pistes de solution. À partir du modèle proposé par Brofenbrenner, du point de vue de Annie, cette rencontre représente quel système?
Mésosystème
En ne prenant pas en considération que le témoignage du père fut ridiculisé par la juge (qui a tout de même condamné Antoine à se taper 540 heures de travaux communautaires en plus du dossier criminel qui le suivra pendant plusieurs années), sur quelle conception du déterminisme le plaidoyer de son père repose-t-il? (En passant, les autres questions ne seront pas aussi longues. On a juste mis le paquet sur celle-ci.
Déterminisme rude
Mariette veut devenir une professionnelle dans le décryptage de textes anciens et historiques. Elle est fondamentalement passionnée par tout ce qui à trait à l’histoire des années 1850. Présentement à sa dernière année du BAC en histoire, elle vous demande quel choix prendre entre quatre options de spécialisation. Selon ses intérêts, quelle spécialisation devrait-elle prendre pour sa dernière année (c’est une université unique qui offre des spécialisations assez spéciales) ?
L’herméneutique
Après avoir passé des heures à étudier pour votre examen d’histoire critique, vous décidez d’aller prendre un café avec votre ami Jean-Lou pour vous divertir un peu avant l’examen. Malheureusement, pour des raisons que vous ignorez (et qui semblent visiblement enquiquiner Jean-Lou), vous ne pouvez pas vous empêcher de parler des philosophes de l’Antiquité. Soudainement, alors que vous êtes en train de lui expliquer pourquoi les Grecs croyaient à l’époque que la matière pouvait être animée, ce dernier vous interrompt pour vous dire à quel point ils étaient « stupides » ces Grecs. Il ne comprend pas pourquoi ces derniers croyaient de telles sottises. En parlant de la sorte, à partir de quelle vision historiographique Jean-Lou appréhende-t-il l’histoire?
Le présentisme
Danika est une chercheuse émérite du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Kuujjuaq. Elle appelle un chercheur de France puisqu’elle aimerait avoir son avis sur un futur protocole de recherche. À son grand étonnement, ce chercheur dit à Danika qu’il a déjà tenté de faire une expérience similaire, mais que les résultats n’étaient pas significatifs et ne menaient à rien. Danika s’étonne d’apprendre cela, puisqu’après avoir fait une revue extensive de la littérature sur son sujet, elle n’a pas vu aucune étude de ce chercheur portant sur son sujet de recherche. À quel problème contemporain en science fait-on référence dans cet exemple ?
Biais de publication
Lorena 11 ans, enfant d’une classe sociale particulièrement très élevée, est souvent turbulente dans ses cours. Ses tendances à s’opposer à ses enseignants l’amènent parfois à faire des crises si imposantes, qu’elle en vient parfois à frapper ses camarades de classe. Préoccupés par cette situation, les parents de Lorena décident d’aller se magasiner un psychologue. Suite à une simple anamnèse, le premier d’entre eux diagnostique un trouble d’hyperactivité héréditaire qui serait issu d’un dérèglement neurochimique génétique très compliqué à expliquer dans une question d’examen, mais qui doit absolument être traité avec de la médication. Il recommande donc un cocktail de pilules expérimentales. Peu satisfaits de ce diagnostic, les parents décident alors d’aller consulter un autre psychologue afin d’obtenir un autre avis. Après avoir procédé à une courte anamnèse, le second psychologue estime qu’une absence d’attention à la maison (liée à des parents un peu trop investis dans leur travail) ferait en sorte que Lorena recherche de l’attention à travers ses comportements. Trouvant cette piste totalement idiote, les parents décident donc de consulter un troisième psychologue qui détecte immédiatement de la douance chez elle, et ce, dès les premières minutes de leur entretien. Selon lui, le fait que les parents soient riches démontrerait une très haute intelligence et par héritage génétique, la douance de Lorena ferait en sorte qu’elle s’ennuie en classe, ce qui expliquerait ses comportements antisociaux. Heureux d’avoir enfin trouvé le problème, les parents de Lorena décident alors de la placer dans une école privée hors de prix pour enfants surdoués. Deux semaines plus tard, il se retrouvent chez un quatrième psychologue. À partir de cet exemple plutôt bidon, lequel des trois psychologues présente une hypothèse empiriste? Justifiez votre réponse au besoin.
Le deuxième psychologue présente une hypothèse empiriste, puisque son explication met l’accent sur le rôle de l’expérience à Lorena, plutôt que de mettre l’emphase sur le rôle de la génétique.