COURS 11: PSYCHOLOGIE CRITIQUE Flashcards
En quoi consiste le croisement des savoirs, tel que vu dans le cours sur la psychologie critique? Pour répondre à cette question, dites à quel paradigme on associe le croisement des savoirs. Ensuite, expliquez quels sont les principes et valeurs derrière cette pratique. Finalement, indiquez quels sont les types de savoirs que l’on vise à croiser.
Le constructivisme social va valoriser le croisement des savoirs. Lorsqu’on fait le croisement des savoirs, on cherche à confronter les visions de chacun afin d’en retirer un savoir commun, ce qui se fait à travers les échanges et la collaboration. La recherche se trouve ainsi mieux préservée du risque de ses ancrages sociaux, c’est-à-dire que la recherche repose seulement sur une de ces trois visions. Le croisement des savoirs permet aussi de générer des nouvelles questions et de nouvelles approches et elle permet des perceptives beaucoup plus riches. Le croisement des savoirs est un principe selon lequel il y a trois types de savoirs, les savoirs scientifiques, les savoirs professionnels et les savoirs expérientiels, qui sont complémentaires. Les savoirs scientifiques sont issus de la recherche, les savoirs professionnels sont issus de la pratique et les savoirs expérientiels est le savoir des personnes qui vont vivre les situations qu’on cherche à étudier.
Dans un contexte d’intervention social, qu’est-ce qui différencie un changement de premier ordre d’un changement de deuxième ordre? À partir de ce qui fut abordé dans le cours sur la psychologie critique, faites la différence entre ces deux types de changement.
Le changement de premier ordre fonctionne dans une structure et une vision du monde existantes, on ne change pas de pas de paradigme, on reste environ dans le même cadre. On cherche à améliorer le système avec des changements progressifs, le rendre un peu plus adapté à la réalité sur laquelle on cherche à intervenir. Les visions du monde et les valeurs restent les mêmes. Au contraire, le changement de deuxième ordre représente une disruption. On parle d’un changement transformationnel, révolutionnaire, radical, perturbateur ou discontinu. Le changement se fait plus profondément au niveau de la société, au niveau du macrosystème. Il y a une remise en question des hypothèses de départ et on fait “tabula rasa” avec la vision du monde et les valeurs. Ce type de changement déstabilise grandement les gens.
Dans un contexte de libération, pour amorcer le changement et promouvoir le progrès social, Moane (2003) propose d’opérer à plusieurs niveaux (personnel, interpersonnel et politique). D’après ce que nous avons vu dans le cours, pour chacun de ces niveaux, que vise-t-on à modifier exactement ?
Au niveau personnel, on vise à modifier les représentations individuelles et à donner des moyens de travailler l’estime personnelle des individus. Au niveau interpersonnel, on cherche à changer les relations entre les groupes et à changer leurs manières d’interagir. Au niveau politique, on vise à faire la promotion du militantisme et à investir la scène publique. On veut agir sur le macrosystème
À partir de ce que nous avons vu dans le cours, expliquez en quoi consiste l’éducation populaire. Pour répondre à cette question, essayez de mobiliser les concepts les plus pertinents.
L’éducation populaire provient du concept de la pédagogie des opprimés de Paulo Freire. Il ne s’agit pas une nouvelle forme de pédagogie, mais plutôt un mouvement social, une philosophie. L’éducation populaire cherche à reconnaitre la présence de conflits sociaux dans la société ainsi que l’omniprésence du pouvoir dans toutes les sphères sociales. À travers l’éducation populaire, on cherche aussi à critiquer les logiques de domination par la conscientisation, qui est un processus d’analyse de l’influence d’une culture dominante sur la société. On cherche aussi à critiquer la déshumanisation de l’être humain par le système capitaliste. À travers la conscientisation, on cherche à mettre à l’avant ses rapports de pouvoirs. L’éducation a comme fin de libérer les groupes opprimés par la redistribution du pouvoir. On parle de l’acquisition d’une conscience critique à travers les narratifs, les réalisations des gens sur l’oppression qu’ils subissent et ses conséquences. L’éducation populaire se fait en dehors des structures formelles. Son but est de corriger les inégalités en rendant les gens proactifs. L’éducation populaire fait une critique de l’éducation qui se voit comme une expérience cumulative et un processus d’apprentissage unidirectionnel et hiérarchiques. La vision de l’éducation populaire est collaborative, on va chercher l’apprentissage et la prise de conscience d’enjeux sociaux et l’identification des rapports de pouvoir entre la classe dominante et les classes dominées.
Pour faire face à l’oppression, nous avons vu que certains groupes opprimés organisaient leur lutte à travers des cadres de vie alternatifs. À partir de ce que nous avons vu dans le cours sur la psychologie de la libération, expliquez en quoi consiste un cadre de vie alternatif et expliquez très brièvement les 3 processus impliqués derrière cette « pratique ».
Il s’agit de niches de résistances qui servent à contrer l’oppression. Il s’agit de lieux de rencontre structurés où les personnes vont pouvoir discuter de leur situation en toute sécurité. Ces endroits cherchent à améliorer le bien-être des personnes marginalisées et combler les déficits. Le groupe offre un facteur de sécurité et les individus peuvent se protéger, trouver des solutions à leurs problèmes, etc. Il y a 3 processus impliqués lorsqu’un groupe de personnes marginalisées cherche à combattre sa situation d’oppression. Premièrement, le narratif identitaire, processus à travers lequel les gens vont tenter de se réapproprier leur identité en essayant de décrire leur réalité, de trouver des points communs et de trouver une identité commune, ce qui permet d’avoir de la cohésion dans le groupe et d’avoir des gestes de résistance. Les actes de résistances sont le deuxième processus qui est l’organisation et l’identification de moyens pour améliorer la situation concrètement en se donnant des outils et en s’entraidant. Cette entraide se fait à travers les transactions relationnelles directes, qui sont le troisième processus, représentant la création de cohésion dans groupe à travers la bienveillance et la favorisation d’un sentiment de sécurité.
En quoi consiste la théorisation ancrée? Décrivez les principes et la logique épistémique derrière le concept.
La théorisation ancrée est une méthode qui s’oppose à la méthode hypothético-déductive. Il s’agit d’une méthode qui fonctionne sur l’induction, donc sans hypothèse de départ et qui fait du sens avec les résultants sans apriori. Cette méthode est beaucoup utilisée en méthode qualitative. Les théories sont identifiées non pas à partir d’hypothèses prédéterminées mais bien à partir des données du terrain, qui sont le point de départ pour dégager du sens. Il s’agit d’une approche structuraliste.
Considéré comme un cadre de référence partagé permettant aux individus d’organiser leur expérience et de comprendre les phénomènes qui les entourent de manière cohérente, la notion de paradigme occupe une place centrale non seulement en philosophie des sciences, mais également en psychologie, tant sur le plan clinique qu’en recherche. À partir des éléments présentés dans le cours portant sur la psychologie critique, comparez les paradigmes suivants : post-positivisme, constructivisme, socioconstructivisme et la psychologie critique. Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien situer les paradigmes les uns par rapport aux autres afin d’en faire ressortir les éléments qui les distinguent.
D’un point de vue philosophique, dans le post-positivismes, on dit que la connaissance se construit par une compréhension commune en utilisant des méthodes et des normes rigoureuses de la communauté scientifique. On définit un problème social et on cherche une solution à l’aide d’une approche hypothético-déductive. Constructivisme: Apprentissage = Création de liens entres schèmes et idées, évolution constante. Dans le socioconstructivisme, la connaissance est plutôt atteinte à travers la collaboration dans la relation entre les chercheurs et les participants. Puis, dans l’approche critique, la connaissance est façonnée par la remise en question des relations de pouvoir et des biais cognitifs qui affectent notre compréhension du monde.
Pas sure si important: A niveau de la méthodologie, le post-positivisme repose sur la compréhension de relations de cause à effet, la vérification d’hypothèses, la modélisation et les méthodes expérimentales. On trouve une prédominance des devis quantitatifs. Dans le constructivisme et le socioconstructivisme, la compréhension se fait par rapport au contexte: on cherche à donner une signification au vécu des participants et on utilise surtout des méthodes qualitatives. Pour l’approche critique, on met l’accent sur l’intégration, la recherche et l’action en s’occupant des voix des personnes marginalisées, en s’opposant aux injustices et en faisant appel à plusieurs méthodes.
Le constructivisme est considéré comme un paradigme important en psychologie. Rapportez et expliquez les deux prémisses centrales du constructivisme, tel que proposé dans le cours portant sur la psychologie critique.
Les deux prémisses du constructivisme sont l’apprentissage par l’action et le principe d’assimilation-accomodation. L’apprentissage par l’action est le principe selon lequel la connaissance est activement construite par l’apprenant et non passivement reçue de l’environnement. Le principe d’assimilation-accomodation est la prémisse selon laquelle l’apprentissage est un processus d’adaptation qui s’appuie sur l’expérience qu’on a du monde et qui est en constante modification.
Quels sont les trois courants de l’approche critique? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien rapporter ces trois courants en fournissant une brève explication pour chacun d’entre eux.
Le premier courant est celui de l’intervention, c’est-à-dire que les chercheurs ou les psychologues qui vont adhérer à la psychologie critique vont s’intéresser à concevoir de nouvelles méthodes de recherche empirique en psychologie et à veiller à leurs bonnes utilisations afin qu’elles soient respectueuses envers l’être humain en vue de réduire les injustices, favorisant ainsi un changement social progressif ou radical. Ensuite, le courant analytique cherche à comprendre comment sont générés les effets sociaux néfastes en s’intéressant aux fondements idéologiques et aux fondements empiriques et théoriques de la psychologie. On vient ici remettre en question le caractère positiviste et individualiste de la psychologie et remettre en question les approches dominantes. Ce courant cherche à développer des éléments théoriques et des pratiques de recherche et d’intervention pour favoriser l’émancipation des individus. Le troisième courant est beaucoup plus militant: il cherche à contester le pouvoir institutionnel des experts auto-proclamés en psychologie et critiquer le processus croissant de “normalisation”.
Quelles sont les origines de la psychologie de la libération? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de rapporter les principaux courants à l’origine de cette dernière. Par la suite, rapportez le nom de la personne que l’on considère comme le père de la psychologie de la libération. Finalement, expliquez le contexte dans lequel cette dernière est apparue.
La psychologie de la libération a été influencée par trois influences principales: la théologie de la libération, la philosophie de la libération et la pédagogie de la libération ou l’éducation populaire. La psychologie de la libération vient majoritairement de l’Amérique Latine. Ignacio Martin-Baro est considéré comme étant le père de la psychologie de la libération. À l’époque, l’Amérique Latine connaissait beaucoup de conflits parce que beaucoup de gens voulaient rejoindre les mouvements révolutionnaires communistes. Il y avait aussi les Américains qui avaient une grande inquiétude face à la montée du communisme dans certains pays et qui ont fait intervenir la CIA souvent en Amérique Latine. Le contexte de l’époque était donc très tendu, ce qui a donné place à la montée de mouvements sociaux axés sur la libération et qui voulaient s’opposer à l’oppression et promouvoir l’égalité sans avoir à vivre de contextes de révolutions armées. On laissait donc une très grande place à la critique parce qu’on se disait que le changement social devait passer par des remises en questions.
Pour opérer directement sur l’oppression et les problèmes sociaux à partir de la psychologie critique, Alexa Hepburn propose quelques interventions. Sur les cinq types d’intervention présentés dans le cours, rapportez-en 4 puis donnez un exemple concret pour chacun.
Premièrement, il y a les interventions sociales, comme les campagnes d’information publiques, des changements de politiques, du transfert des connaissances et de la sensibilisation du grand public et de la classe politique à certains enjeux. Un exemple de ce type d’intervention serait une campagne de sensibilisation sur le suicide. Deuxièmement, il y a l’intervention clinique qui remet en question les interventions et les idéologies qui teintent les approches. Un exemple de ce type d’intervention serait la remise en question des pratiques psychodynamiques. Troisièmement, l’intervention pratique nous mènent à soutenir les populations opprimées et marginalisées en les accompagnant dans la formulation d’une critique et dans la revendication de leurs droits. Un exemple d’intervention pratique serait la mise en place d’un service juridique pour les personnes en situation d’itinérance. Quatrièmement, le dernier type d’intervention est l’intervention narrative qui cherche à retravailler le discours sur un enjeu. On cherche à reconstruire l’histoire, la façon dont on expliquer les problèmes, comment on en parle en société. On remet en question ce qui est objectif et subjectif, le macro-système, etc. Un exemple d’intervention narrative serait campagne de sensibilisation et de changement de récit autour de la santé mentale.
AUGUSTE : « J’pense que si on veut changer les choses, c’est important d’étudier notre sujet avec le plus d’objectivité possible. Nos solutions doivent seulement reposer sur des données quantitatives concrètes basées uniquement sur l’observation, avec le plus de conditions de contrôle possible ».
AUGUSTE: Positivisme
NANCY : « Franchement! J’suis d’accord avec toi sur le fait que c’est important que nos solutions doivent seulement reposer sur des données concrètes et sur l’observation, mais faut pas oublier que même si on ne le veut pas, on va toujours influencer un peu sur notre processus de recherche, ça n’existe pas la totale neutralité ».
NANCY: Post-positivisme
JEAN : « Voyons donc! J’pense que vous êtes dans le champ avec votre pseudo rigueur. Moi je pense que l’apprentissage, c’est un processus actif contingent aux conditions environnementales où l’organisme développe sa connaissance du monde par assimilation et accommodation ».
JEAN: Constructivisme
SOPHIE : « L’autre avec son vocabulaire élitiste. C’est bien de faire la morale aux autres, mais tu oublies que la relation entre les individus est centrale dans l’établissement d’une signification commune. Tu ne peux pas juste considérer l’environnement pis la personne pour proposer des solutions ».
SOPHIE: Socio-constructivisme