Cours 13 Flashcards
Quelles sont quelques définitions de la sélectivité alimentaire?
Définitions varient d’un auteur à l’autre
Aucune définition officielle dans la littérature du terme « pickyeater ».
- Consommation inadéquate d’une variété d’aliments caractérisée par le rejet d’une quantité considérable d’aliments familiers ou non familiers ce qui inclue des éléments de néophobie alimentaire allant jusqu’au rejet d’une texture spécifique d’aliments.
- Refus de manger de la nourriture familière ou de goûter à de nouveaux aliments, de façon suffisamment sévère pour interférer avec la routine quotidienne et à un degré qui s’avère problématique pour le parent, l’enfant ou pour la relation parent-enfant
Quel est le continuum dans le temps des différentes appellations pour la sélectivité alimentaire?
Difficultés alimentaires –> Néophobie développementale = sélectivité transitoire –> Sélectivité alimentaire persistante –> ARFID
À partir de quel âge commence-t-on à parler de sélectivité alimentaire?
Naissance à 1 an: Difficultés d’alimentation
Début de l’apprentissage des goûts et des textures
Augmentation de la prévalence de sélectivité alimentaire : Entre 2 ans et 6 ans
Quel est le pronostic de la sélectivité alimentaire?
32% la sélectivité alimentaire va se résorber avant 4 ans
4% apparition tardive de la sélectivité alimentaire
4% sélectivité alimentaire persistante
40% des mangeurs irréguliers à 7 ans le seront encore à 14 ans (DC:0-5)
Quelles sont les différences entre la sélectivité alimentaire et le refus alimentaire?
Sélectivité alimentaire:
- Plus fréquent (60%)
- Forte préférence pour certains aliments
- Refus de certains types d’aliments
Refus alimentaire:
- Souvent avant 1 an
- Environ 25% des difficultés alimentaires
- Faible intérêt généralisé pour l’alimentation et la satiété précoce
- Risques élevés d’enjeux nutritionnels et psychoaffectifs
- Peut être lié à un évènement perturbateur
Quels sont certains des drapeaux rouges de problèmes d’alimentation chez l’enfant?
La situation ne s’améliore pas ou se détériore avec les stratégies conventionnelles
L’enfant accepte une variété restreinte d’aliments ou un (des) groupes alimentaires est (sont) sous-représenté(s)
L’apport nutritionnel provient majoritairement de supplément(s) alimentaire(s)
L’harmonie familiale est perturbée
Quelle est la prévalence des problèmes d’alimentation?
Jusqu’à:
- 50% des enfants présentant un développement typique
- 80% des enfants présentant un trouble du développement
- 87% des enfants autistes
Quels sont les facteurs de risque des problèmes à l’alimentation?
Prédisposition génétique
Petit poids à la naissance
Pauvre statut socioéconomique
Premier enfant de la famille ou enfant unique
Parents étant eux-mêmes des mangeurs sélectifs Mauvaises habitude salimentaires des parents
Introduction précoce de l’alimentation solide
Délai dans l’introduction des solides
Difficultés d’alimentation précoce (colique, vomissements, difficulté de succion)
Quelles sont certaines des causes médicales de la sélectivité alimentaire?
Prématurité
Problèmes cardiaques/pulmonaires
Retard de développement
Génétique
Problèmes digestifs
Allergies/intolérances alimentaires
Quelles sont certaines des causes d’origine non médicale de la sélectivité alimentaire?
Sensorielles
Orales motrices
Développementales
Environnementales
Quand enfant dit non qu’est-ce qu’il essaie de dire? Pas un refus, une réponse
Communique que ça ne fonctionne pas, pourquoi?:
- Prêt au niveau oral moteur?
- Inconfort, douleur, inquiétude, dégoût?
- Pression?
Quels sont certains des impacts sur la santé de la sélectivité alimentaire?
Constipation plus fréquente
Inconforts gastro-intestinaux
Anémie
Anxiété
Augmentation du risque d’obésité à l’âge adulte
Pourquoi l’alimentation peut représenter un défi pour les enfants autistes?
Intérêts sensoriels : Attention aux détails (perception)
Hyperéactivité ou hyporéactivité
Risque accru d’allergies/intolérances et problèmes gastro-intestinaux
Anxiété
Défis moteurs
Besoin de soutien pour la généralisation
Besoins sociaux et de communication
Besoins de prévisibilité
Développement:
- Apparition précoce: Souvent délais dans les transitions aux textures.
- Accepte un aliment durant une période et le rejeter complètement par la suite
Pourquoi les enfants présentant de la sélectivité alimentaire ont-ils généralement une préférence pour les frites, croquettes et biscuits?
Prévisible et sécurisant (goûte tjrs la mm chose et tjrs présenté de la mm façon), neutralité de la couleur, texture intéressante, pas difficile au niveau oral moteur de manger ça
Quelles sont les préférences des enfants sélectifs?
Aliments croquants et secs vs aliments mouillés et mélangés
Aliments faciles à mastiquer, texture homogène = plus faciles à gérer au plan sensoriel et oral-moteur vs aliments fibreux
Quelles sont les spécificités de l’évaluation de la sélectivité alimentaire?
Être à l’écoute des préoccupations de la famille et soutenir les parents dans l’identification de leurs priorités + besoins.
Au besoin, consultation médicale pour éliminer les causes médicales: Voir indices d’allergies, de constipation importante, de reflux.
S’attarder à l’environnement social, physique, climat
Voir l’historique des parents
Voir les stratégies mises en place par les parents —> Porter attention au jugement en lien avec les façons que les parents ont utilisées pour combler
Se renseigner sur ce que l’enfant aime, ce qu’il mange de façon exceptionnelle, ce qu’il mange en termes de forme/textures/couleurs/températures
S’informer de comment l’enfant mange dans différents contextes ex garderie vs maison
Vérifier la présence de défis oral moteur et sensoriel
Doser jusqu’où on va dans ch situation
QUELLE SERAIT VOTRE CONDUITE POUR L’ÉVALUATION?
Léo, 4 ans, montre une préférence marquée pour certains aliments comme les pâtes, le pain et les fruits, et il est réticent à essayer de nouveaux aliments, en particulier les légumes. Lorsqu’un plat inconnu est servi, il l’observe attentivement, pose des questions, mais évite d’y toucher. Cependant, il accepte que ces aliments soient présents à table et, à la garderie, il lui arrive de goûter un nouvel aliment lorsqu’il voit ses amis en manger. Ses parents, préoccupés par son alimentation sélective et ses apports de vitamines. C’est important pour eux que l’enfant mange des légumes à tous les repas.
On n’est pas dans une sélectivité persistante, il est plus résistant pour certains aliments mais y goûtent tout de même, on est dans la période de néophobie, ne semble pas avoir de carence, intervention plus générale de groupe éducatif de stratégies de base plus indiquée pour l’instant puis aller en approfondi si sélectivité persiste
Cadre de référence pour donner les pratiques générales en évaluation et en intervention dans les cas de sélectivité alimentaire: Tailoring Occupational Therapy for Picky Eating
Voir diapo 29
Quelles sont les particularités de l’évaluation en sélectivité alimentaire en lien avec la personne?
Engagement/comportements aux repas dans différents milieux
Réaction à la nouveauté/aux aliments non aimés, expression et gestion des émotion, réaction aux changements
Appétit/quantité
Modulation sensorielle
Habiletés sociales et communication
Habiletés orales-motrices
Sommeil
Quelles sont les particularités de l’évaluation en sélectivité alimentaire en lien avec l’occupation?
Histoire alimentaire
Répertoire alimentaire: Aliments acceptés, refusés, tolérés
Caractéristiques des aliments: Textures, couleurs, formes, saveur/goût, marque
Présentation des aliments
Routine et durée du repas
Stabilité des habitudes alimentaires
Autonomie
Sorties
Hygiène dentaire
Quelles sont les particularités de l’évaluation en sélectivité alimentaire en lien avec l’environnement?
Environnement social:
- Climat
- Interventions parentales
- Capacité à décoder/répondre aux besoins
- Stratégies essayées/utilisées
Environnement physique:
- Lieu
- Positionnement
- Organisation de l’espace
- Distraction utilisée
- Matériel utilisé
Quels types d’évaluation peuvent être faites en contexte de sélectivité alimentaire?
Entrevue ou questionnaire aux parents
Observation du repas/collation
Évaluations complémentaires
En quoi consiste l’entrevue/questionnaire aux parents?
MCRO
Préférences alimentaires et participation occupationnelle de l’enfant aux repas (PAPOR, 2019)
Liste d’aliments
Échelle d’alimentation HME: file:///C:/Users/emraj1/Downloads/Montreal%20Children %20s%20Hospital%20Feeding%20Scale%20MCH- FS%20in%20French.pdf
Behavioral Pediatrics Feeding Assessment Scale (BPFAS)
Que peut contenir la liste d’aliments (qualificatifs)?
Aliments préférés
Aliments occasionnels
Aliments perdus
Aliments souhaités (but)
En quoi consiste l’observation de repas en contexte de sélectivité alimentaire?
Observation repas en contexte naturel
Observation collation:
- Aliment aimé
- Aliment défi
- Aliment que le parent aimerait qu’il mange
Utilisation de vidéos? Imp de présenter l’intention en proposant cette idée, à savoir d’avoir une vraie représentation du souper, d’un repas plus facile et d’un repas plus difficile
Quoi observer nous-mêmes? Pas nécessairement les repas étant qu’il s’agit déjà d’un moment fragile donc on ne veut pas impacter négativement les rares moments où l’enfant mange, davantage y aller durant les collations
Quelles sont certaines évaluations complémentaires qu’il est possible de faire?
Documenter:
- Sensoriel (inclue intéroception)
- Exploration orale
- Hygiène dentaire
***Habiletés orales-motrices
Bilan de santé (courbe croissance)
Forces/intérêts/jeu
Communication
Habiletés cognitives/stratégies d’apprentissage
Quels sont les comportements observés en alimentation en lien avec l’hyperréactivité sensorielle?
Réactions exagérées: Aliment= agression
Gag, haut le cœur, vomissements
Transition dans les textures difficile
Position défensive du corps
Dérangé par odeurs dans l’environnement
Peu d’exploration orale
Soins du visage et brossage de dents difficile
Aliments préférés: Liquide, purée lisse, aliments fades, solides cohésifs/fondants
Quels sont les comportements observés en alimentation en lien avec l’hyporéactivité sensorielle?
Souvent associés à difficultés orales- motrices
Grosses bouchées
Lenteur mastication: Avale tout rond
Ne perçoit pas qu’il est salle
Quels sont les comportements observés en alimentation en lien avec des comportements de recherche?
Aime les aliments texturés, croquants
Goûts prononcés, épices
Quel est le continuum des services offerts en alimentation?
Services universels:
- Un intervenant accompagne la personne ressource d’un organisme communautaire pour préparer un atelier sur l’introduction des solides du bébé. Elle mise sur des stratégies universelles et donne de l’information utile et ajustée aux connaissances et besoins de cette personne.
- Capsules d’informations sur l’alimentation en offrant un accompagnement au parent par un intervenant avec de l’expérience en alimentation.
Services ciblés généraux: Groupe d’éducation et d’intervention permettant d’offrir sous forme de partage entre parents de l’information juste, différentes stratégies que le parent pourra privilégier selon sa situation, avec accompagnement ou non de l’intervenant, modeling en présence de l’enfant et de son parent
Services ciblés spécifiques: Groupe d’exploration des aliments selon l’approche SOS
Services spécialisés: Intervention individualisée en équipe interdisciplinaire pour une situation complexe (pauvre évolution, compromission de la santé/sécurité, etc.)
Quels sont les buts de l’intervention en sélectivité alimentaire?
Améliorer le confort ou le plaisir de l’enfant à manger (c’est la base, parfois on passe bcp de temps là-dessus)
Améliorer l’harmonie ou climat familial
Maintenir et/ou élargir le répertoire alimentaire afin d’assurer une diète adéquate et équilibrée
Améliorer la flexibilité et l’ouverture de l’enfant à découvrir des nouveaux aliments
Améliorer la structure des repas, les routines
Collaboration avec les parents = Cœur de l’intervention
Pourquoi est-il important de collaborer avec les parents?
Efficacité démontrée par l’amélioration de:
- La relation parent-enfant
- Les compétences de l’enfant et des aidants à l’alimentation
- La croissance et le développement des enfants
Meilleure généralisation et maintien des acquis si parents impliqués
Quels sont des exemples d’objectifs en ergo en contexte de sélectivité alimentaire?
(…) l’enfant mangera son aliment préféré au repas familial tout en étant assis à table avec la famille, afin de démontrer sa participation active au repas familial.
(…) l’enfant enseignera à une autre personne trois façons de goûter à un nouvel aliment, afin de démontrer son autonomie dans l’essai de nouveaux aliments…
(…) l’enfant utilisera de façon autonome une stratégie d’essai d’un nouvel aliment au cours d’un repas…
(…) l’enfant accepte les nouveaux aliments dans son assiette (sans s’attendre à ce qu’il les mange) afin de démontrer sa capacité à gérer les interactions avec les nouveaux aliments à table….
**Éviter les interventions ciblant des objectifs alimentaires à court terme qui impliqueraient de sacrifier la relation
Quels sont les schèmes et approches cohérents avec les interventions en sélectivité alimentaire?
Coaching
MSA
Participation sociale
Traitement de l’information sensorielle
Comportemental/cognitivo-comportemental
Quels sont les types d’intervention possibles en sélectivité alimentaire?
Enseignement aux adultes significatifs
Adresser les préoccupations de santé
Intervention centrée sur un environnement positif pour les repas
Intervention centrée sur l’exploration des aliments
QUELLES SERAIENT VOS PISTES POUR CRÉER UN CLIMAT FAVORABLE?
Enfant autiste 2,5 ans qui veut manger assis sur sa mère et être nourri pour éviter de toucher à la nourriture
Mère pourrait manger en même temps que l’enfant (modeling)
Graduer l’exploration des aliments avec certains instruments
Personne ne semble vraiment disponible à la table (autant mère qu’enfant)
Assiette +++ remplie, donc réduire la portion
Quelles sont des interventions possibles avec les familles?
Guider les parents vers des options réalistes, visant le succès.
Accompagner les parents pour:
- Développer des moments agréables lors de périodes des repas
- Favoriser une participation active de leur enfant
- Favoriser chez leur enfant le développement d’une confiance, d’une motivation intrinsèque et d’habiletés suffisantes pour s’alimenter suffisamment pour grandir et être en santé.
Quelles sont les conditions pour qu’un enfant s’engage dans l’alimentation?
Se sentir bien: Soutenir des relations positives et harmonieuses puisque des changements positifs et durables n’auront lieu que si l’enfant ressent un sentiment de bien-être et de sécurité.
Motivation intrinsèque et appétit: Soutien de la motivation intrinsèque et des pulsions internes, notamment la faim, la recherche du plaisir et de nouvelles expériences ainsi que la curiosité.
Sentiment de compétence: Développer les compétences avec autonomie et respect niveau de confort avec la nourriture.
Qu’est-ce que le guide anxious eaters?
Guide fait par le CIUSSS CN pour soutenir le plaisir, la confiance et la motivation interne de l’enfant anxieux aux repas
Comment le guide anxious eaters vise à soutenir le plaisir, la confiance et la motivation interne?
Préparation (avant le repas) Attentes claires
Zones sans pressions
Ensemble, avec plaisir
Reconstruire la confiance Exposition aux aliments
En quoi consiste la préparation (avant le repas) selon le guide anxious eaters?
Encourager la faim en offrant une routine (repas-collation-repas-collation-repas), à tous les 2-3 heures minimums
Rendre la transition prévisible: Musique, prévenir 5 minutes avant, horaire visuel, scénario social
Impliquer l’enfant dans les activités préparatoires: Amener serviette de table, assiette
Choisir des activités qui précèdent le repas pour favoriser disponibilité: Parfois, les interactions alimentaires (essais) doivent être enseignées en dehors du repas familial et ramenées seulement lorsque l’enfant est confortable
En quoi consiste l’établissement d’attentes claires selon le guide anxious eaters?
Respecter la routine établie de repas/collation: La cuisine est fermée (non disponible) jusqu’au prochain repas
Éviter les distracteurs à la table (jouets ou écrans) et de cacher la nourriture (pas de surprises !)
Bonnes manières à la table: « Non merci! »
Respect envers le chef: Éviter euk! C’est dégueux!
L’adulte offre (choisit l’aliment, le prépare), n’exige pas mange ce que tu PEUX
L’enfant mange selon son appétit et peut quitter la table quand il a terminé
En quoi consiste la zone sans pression selon le guide anxious eaters?
Éviter: Les larmes, la colère, la dispute à propos de la nourriture, de forcer l’enfant à manger ; … « tu dois essayer » ou « allez, tu peux juste y goûter un peu… » « essaye-le! »
L’enfant a accès à au moins un ou 2 aliments aimés dans son assiette à tous les repas, en quantité suffisante
Le dessert fait partie du repas
Durée repas: Environ 30 minutes, collation 15 minutes
Diminuer l’inquiétude de l’enfant:
- Encourageant ses mini victoires (sans jugement ni exagération),
- Offrant un défi ajusté pour vivre une réussite
En quoi consiste « ensemble, avec plaisir» selon le guide anxious eaters?
Avoir des conversations en famille
L’enfant n’est pas le centre d’attention, il est comme les autres membres de la famille
Parler d’autre chose que du stress alimentaire de l’enfant et de « goûte y juste un peu… »
En quoi consiste l’aspect de reconstruire la confiance selon le guide anxious eaters?
L’enfant sait maintenant qu’il:
- N’y aura plus de pression lors des repas
- Connait vos attentes (contrat)
- Reçoit le soutien dont il a besoin pour vivre de petites réussites au quotidien
- Va y avoir des opportunités, pas des demandes ou exigences
- Y aura une complicité/plaisir sans jugement
- Peut avoir confiance en vous
En quoi consiste l’exposition à la nourriture selon le guide anxious eaters?
L’enfant voit d’autres membres de la famille manger en même temps que lui
À tous les repas, de nouveaux aliments sont introduits près ou dans son assiette (selon ses défis)
Donner des responsabilités lors du repas: Passer la nourriture, servir les autres, passer les plats pour les autres, garnitures
Quelles sont les stratégies à adopter pour l’essai de nouveaux aliments?
Combiner un aliment non aimé avec un aliment aimé
Explorer à petite dose: Petites quantités, petites bouchées, avec le doigt
Explorer graduellement: tolérer, interagir, sentir, goûter
Impact +++ du climat
Quelles sont les approches en contexte de sélectivité alimentaire basées sur le principe d’exposition graduée?
Get permission approach
SOS Approach to Feeding
Food Chaining
Quels sont les principes basés sur l’exposition graduée/désensibilisation?
Introduire lentement et graduellement de nouveaux aliments et des aliments non préférés par l’enfant
Rythme adapté à l’enfant dans un contexte agréable
Gradation en lien avec les propriétés sensorielles des aliments
Les principes peuvent s’appliquer pour:
- L’introduction de nouveaux aliments
- La progression des textures
- La transition du biberon au verre
- Amener un enfant à manger à la table
Quelle est une bonne façon de graduer la façon d’interagir avec les aliments?
Aucune interaction
Tolérer
Interagir avec
Sentir
Toucher
Goûter
Manger
Comment peut-on graduer « tolérer » un aliment?
Tolère d’être dans la même pièce
Tolère à la table la nourriture placée de l’autre côté, à mi-chemin ou devant lui
Regarde la nourriture quand elle est placée devant lui
Tolère la nourriture placée dans une autre assiette que la sienne
Tolère dans son assiette et retire seul l’aliment dans une autre assiette près de lui
Tolère l’aliment dans son assiette
Comment peut-on graduer « interagir » un aliment?
Touche l’avant-bras de l’adulte pour donner l’aliment à quelqu’un d’autre
Touche la main de l’adulte pour donner l’aliment à quelqu’un d’autre
Aide à la préparation du repas
Utilise des ustensiles, un contenant, une tasse, des assiettes, pour se servir
Touche avec un autre aliment
Comment peut-on graduer « sentir » un aliment?
Odeur dans la pièce
Odeur à la table
Odeur directement en face de l’enfant
Se penche pour sentir ou soulève l’objet pour le sentir
Comment peut-on graduer « toucher » un aliment?
Du bout des doigts
Main
Poitrine, épaule, coude
Menton, joue
Nez
Lèvres
Dents
Bout de la langue, toute la langue
Comment peut-on graduer « goûter » un aliment?
Doigt (saveur vs saveur + texture)
« Tiny tastes »: Landybug smell, bumblebee touch, gecko lip gloss, frog lick, mouse bite
Grosseur de la bouche: Mouse bites, bird bites, kitty bites, dog bites, horse bites, elephant bites
Comment choisir un aliment à introduire selon le juste défi?
Un aliment que l’enfant a de l’intérêt à essayer
Un aliment que l’enfant mangeait mais perdu
Un aliment qui a une similitude avec un aliment actuellement aimé: Mais pas le seul aliment préféré
*Aliment parfait peut être l’ennemi du bon aliment
Se poser ces questions pour soutenir le choix:
Est-ce que l’aliment….
- Est mangé par la famille?
- Vaut la peine d’être travaillé?
- A une certaine valeur nutritionnelle?
- Peut être offert de différentes façons (cuit, cru, en potage)?
- Est un juste défi pour votre enfant?
Comment explorer les aliments selon la méthode SOS?
Être en interaction avec l’aliment, le toucher, explorer l’aliment de façon ludique, l’accent n’est pas mis sur goûter, mais vraiment d’expérimenter sans pression, poser des questions sur la texture, mais ne pas demander si l’enfant aime ça
Comment faire l’exploration des aliments?
Pas de camouflage !
Ajuster la demande
Émietter l’aliment
Diluer le goût
Utiliser des sauces, trempettes, épices
Étirer à partir d’un aliment aimé
Trop difficile lors des repas: Commencer lors des collations
Qu’entend-t-on par « sauce, trempette et épices » dans l’exploration des aliments?
Commencer avec un aliment + trempette aimée
Graduer vos attentes: Pourrait seulement lécher
Nourriture utilisée comme un ustensile
Exemples de sauce/trempette :
- Yogourt avec pomme, céleri
- Banane avec beurre d’arachide/sauce chocolat
- Humus, salsa, guacamole, fromage à la crème, sur craquelin/crouton/céréales/muffins/céréales/fruit déshydraté
Qu’entend-t-on par «étirer à partir d’un aliment accepté à un aliment qui ressemble » dans l’exploration des aliments?
Varier: Saveur, texture, groupe d’aliments, forme
Comment :
- À partir d’un aliment actuellement confortable
- À petit pas: Ajoute la petite quantité perceptible de saveur, texture ou un nouveau look (forme, couleur, taille du bol, présentation) AVEC l’enfant, PAS DE SURPRISES
- Une composante sensorielle à la fois (look, saveur ou texture)
- Avec des miettes et des smoothies (cubes de glace)
*Pas pour tous!
Quelles sont les caractéristiques sensorielles des aliments à considérer?
Voir diapo 98
Comment graduer pour progresser du macaroni « kraft diner » à spaghetti viande?
Changer type de pâtes, ajouter graduellement éléments avec la sauce, pas y aller complètement d’un coup
Macaroni fromage, autre pâte avec fromage, pâtes avec sauce fromage maison, pâtes avec sauce rosée, pâtes avec sauce tomate, pâtes avec sauce à la viande
Comment effectuer de l’exposition aux aliments lors des repas?
Rotation des aliments:
- Au moins 1 aliment aimé / repas
- 1 nouvel aliment à la fois avec des aliments aimés
Varier la présentation
Plats au centre de la table, passer les plats, servir
Encourager l’exploration des aliments: Brasser, écraser, sentir, verser
Discuter des propriétés des aliments
Comment effectuer de l’exposition aux aliments à l’extérieur des repas?
Épicerie
L’assistant au smoothie, le surveillant des rôties
Préparation des repas: Couper, laver fruits, décorer, mettre la table, laver la table, faire la vaisselle, amener les aliments sur la table
Jeu avec des aliments: tic tac to, pour des pièces dans le jeu, empiler, remplir, découper, faire des formes, compter…
Pourquoi prévenir les fixations alimentaires?
Risque que l’enfant se fatigue de son aliment –> Perte de l’aliment du répertoire (parfois temporairement, parfois définitivement) –> Impact important pour l’enfant sélectif: Répertoire diminue graduellement
Comment éviter les fixations alimentaires?
Rotation des menus :
- Offrir les différents aliments aux deux jours (pas tous les jours)
- QUOI = responsabilité de l’adulte
Continuer à exposer l’enfant aux aliments qu’il commence à refuser: Espacer la fréquence (ex. 1X/semaine au lieu qu’aux 2 jours)
Stratégies :
- Faire une liste des aliments acceptés
- Planifier les repas et collations
Que faire à la garderie ou à l’école?
Sensibiliser l’école: Expliquer les difficultés de l’enfant (pas juste un caprice)
Favoriser des repas agréables:
- Un aliment aimé en quantité suffisante pour les collations et le dîner
- Éviter la pression de la part des intervenants
Considérer l’impact des changements: Bol, ustensiles différents, forme/couleur différentes
Exposition à des nouveaux aliments: Un nouvel aliment différent à tous les jours en petite quantité (ou le repas de la garderie est présenté si toléré)
Encourager l’autonomie de l’enfant:
- L’enfant est nourri à l’enfant mange seul
- Regarde la nourriture, regarde l’adulte, touche l’avant-bras, touche le poignet, touche la cuillère et la main, touche la cuillère, apporte une cuillère pré-remplie à sa bouche, aide à remplir la cuillère et l’apporte seul à sa bouche, remplit et porte la cuillère seul à sa bouche
*Motivation interne
Par quoi remplacer « goûtes-y»?
Choisir le bon aliment, JUSTE défi
Offrir des opportunités à l’intérieur et l’extérieur du repas
Rechercher des petits succès au quotidien
Par quoi remplacer les tableaux de renforcement, tablette/tv et être nourri?
Exposition à tous les repas aux aliments de la famille
Désensibilisation graduelle
Encouragement
Tu peux…
On offre, on ne demande pas…
On étire…on ajuste…
L’enfant n’est pas le centre d’attention, il est comme les autres membres de la famille
Petit succès à tous les… repas? jour?
Pas aujourd’hui, une autre fois peut-être
Respecter le rythme de l’enfant
Quelles sont les autres approches en sélectivité alimentaire mis à part l’exposition graduée?
Interventions comportementales
Approches cognitives
Promotion de la santé
En quoi consistent les interventions comportementales?
Stratégies utilisées en combinaison:
- Renforcement
–> Quel comportement?
–> Quand/comment?
Parfois pas le choix mais faire une bonne analyse
- Prévention de la fuite (escape extinction)
*Prudence!!:
PRUDENCE:
- Nécessite une analyse fonctionnelle de la situation
- Appliqué par des personnes formées
- Défi: Bien doser les exigences et la progression
- Peut aggraver la situation
- Sous-jacentes à plusieurs autres interventions
- Ne favorise pas la motivation intrinsèque
**Attention: Ne jamais forcer à manger
Comparaison approches comportementales vs exposition aux aliments
Approches comportementales = amélioration au niveau de la quantité surtout, plus que sur la variété
Meilleurs résultats lorsque les parents appliquent les interventions ou lorsque l’intervention a lieu à la maison
Combinaison d’approches donne de meilleurs résultats
En quoi consistent les approches cognitives?
Surtout pour les plus grands, leur faire voir les bienfaits de manger, les bénéfices de certains aliments
Idem constipation, faire comprendre à l’enfant ce qui se passe avec son corps
Quelles sont certaines approches en promotion de la santé pour aider avec la sélectivité alimentaire?
The Comfortable Cafeteria Program for Promoting Student Participation and Enjoyment: An Outcome Study
The Food Friends
Quel est le développement normal de l’alimentation?
4-6 mois: Acte moteur volontaire
6-12 mois: Progression rapide des textures
12-18 mois: Démontre préférences
19-24 mois: Découvre nouveaux goûts/textures
2-3 ans: Autonomie, diminution croissance/appétit
Que se passe-t-il entre 6 et 12 mois lors de la progression rapide des textures?
4-6 mois: Liquide à purée
6-8 mois: Purées épaisses, aliments pilés, aliments fondants
9-12 mois: Solides faciles à
mastiquer
*Introduction des aliments « complémentaires » recommandé aux environs de 6 mois car période importante où l’enfant développe son goût pour les aliments et leurs différentes textures.
Qu’est-ce que la néophobie alimentaire?
Peur des nouveaux aliments
Préférences alimentaires limitées temporairement vers 2-3 ans
Fréquent chez les enfants de 2 à 10 ans
Combien d’expositions à un aliment sont requises normalement?
L’enfant doit être exposé plusieurs fois à un aliment avant de se sentir confortable et de pouvoir déterminer une réelle préférence.
Pour que enfant puisse se sentir confortable et déterminer une réelle préférence, 15 à 20x sont nécessaires pour que l’enfant s’adapte au nouveau goût et à la nouvelle texture. Il est donc normal qu’un enfant présentant un développement normal refuse un aliment qui est présenté non seulement la 1ère fois, mais aussi les fois subséquentes.
Quelles sont les choses à faire et à ne pas faire en prévention de sélectivité alimentaire?
Quelques trucs:
- Familiarisation
- Même présentation
- Cadre facilitant
- Modèles
- Participation des enfants
- Bon vocabulaire
- Gratification des efforts
À ne pas faire:
- Négocier
- Insister
- Mettre des conditions
- Forcer ou punir
… afin de l’inciter à goûter de nouveaux mets
Quelle est la terminologie utilisée en sélectivité alimentaire?
Food refusal
Food neophobia
Food jag
Picky/fussy eater ou mangeur sélectif
Quels sont les diagnostics médicaux associés à la sélectivité alimentaire?
Undereating disorder (DC:0-5)
Reliés à sélectivité alimentaire
ARFID: Avoidant/Restrictive Food Intake Disorder (DSM-V)
Quels sont les critères associés au undereating disorder?
- Enfant mange moins qu’attendu pour son âge
- Enfant démontre 1 ou + comportements alimentaires mésadaptés: Manque intérêt, évitement, difficulté auto-régulation, échec de transition aux solides, mange seulement dans certaines conditions, sélectif (répertoire limité)
- Les comportements ne sont pas expliqués par une condition médicale
- Symptômes ou accommodements des parents affectent significativement le fonctionnement de l’enfant ou de la famille
Qu’est-ce que la maladie ARFID?
Perturbation persistante de l’alimentation (c.-à-d. manque d’intérêt, évitement en lien avec les propriétés sensorielles des aliments, craintes en lien avec des traumatismes liés à l’alimentation) qui se manifeste par l’incapacité à rencontrer les besoins caloriques ou nutritionnels en association avec un ou plusieurs critères suivants:
1. Perte de poids (ou aplanissement de la courbe chez les enfants)
2. Carences nutritionnelles significatives
3. Équilibre maintenu par alimentation entérale ou suppléments nutritionnels
4. Impacts psychosociaux
Quelles sont les différences entre une sélectivité alimentaire légère vs extrême?
Légère:
- Préférence marquée pour certains aliments
- Appétit variable mais apport calorique ok
- Conseils aux parents/intervention courte durée
Extrême:
- Chronique, grand risque pour la santé
- Refuse tous les aliments d’un groupe ou accepte que quelques aliments précis
- Besoin d’une intensité d’intervention et approches spécialisées
Quel est le continuum de sélectivité alimentaire?
Voir diapo 142
Quels sont les impacts possibles sur la santé d’une alimentation sélective?
Risque pour la santé et pour la croissance
Inconfort gastro-intestinaux
Surcharge ou insuffisance pondérale
Si moins de 20 aliments différents, référer en nutrition pour s’assurer que l’enfant rencontre besoins nutritionnels
Quels sont les facteurs de risque de la sélectivité alimentaire?
Tempérament:
- Anxiété, TSA, TOC, TDAH, trouble de comportement, trouble modulation sensorielle…
- Faibles compétences sociales
Environnementaux
Génétique et physiologique:
- Conditions gastro-intestinales, problèmes médicaux…