Cours 10 Flashcards
Citer les 6 méthodes de la plus ancienne à la plus récente.
- la préférence visuelle
- la méthode d’habituation
- la méthode de l’événement impossible
- les indices physiologiques
- le conditionnement
- l’imagerie cérébrale
Pourquoi des méthodes spécifiques pour les bébés ?
On ne peut pas leur donner de consigne, leur capacité perceptive est inférieure aux nôtres (stimulus), les bébés ne vont pas nous donner de réponses verbales.
Décrire la préférence visuelle:
Introduite par Fantz (1958), pour étudier les capacités perceptives du nourrisson. Présentation simultanée de 2 cibles. Détermination de l’orientation du regard et de la durée de fixation sur chaque cible (grâce à une caméra dans la looking chamber). Si fixation d’une des cibles fixes > 50% : il y a une préférence donc une discrimination. En 1963, Fantz a ainsi découvert la préférence des bébés pour les visages humains même schématisés. Résultat exp. Lecuyer (1986) Les bébés regardent-ils les objets éloignés (ils ont une faible acuité visuelle) : préférence pour la cible complexe. Au-delà de 50cm, il faut que la cible soit complexe pour raviver un intérêt chez le bébé.
Décrire l’habituation:
Quand un stimulus est présenté plusieurs fois de suite : diminution de l’intérêt pour ce stimulus. Il y a donc une habituation. Ce n’est pas dû à la fatigue car si on présente un stimulus nouveau : réaction à la nouveauté. La réaction à la nouveauté indique que le stimulus test est discriminé des stimuli de phase d’habituation, qu’il est considéré comme différent de ces derniers (puisque nouveaux). L’habituation s’observe dès une semaine !
Quelles sont les 2 procédures de la méthode d’habituation ?
- procédure à essais fixes : l’expérimentateur contrôle tout. Nombre essais fixés, calcul taux d’habituation en comparant les 2 premiers essais et les 2 derniers essais. Problème : nombre de bébés ne s’habituent pas, stimulus apparaît et disparaît à contretemps.
- procédure contrôlée par l’enfant : l’enfant contrôle sa vitesse d’habituation, etc… Son regard détermine le début et la fin de l’essai. Fin par exemple après 3 essais consécutifs d’une durée inférieure à 5 secondes.
Exemples : expérience Starkey & Cooper 1980 : Bébés de 4/5 mois font-ils la différence entre 2 et 3 ? Temps de fixation augmente pour le chiffre 3 : réaction à la nouveauté ?
Décrire la méthode de l’événement impossible:
Les enfants tendraient à regarder plus longtemps les scènes visuelles surprenantes, inattendues, impossibles. Présentation de 2 types d’événements : l’un possible et l’autre impossible. Si les enfants regardent plus souvent l’événement impossible ont en conclu qu’ils détectent (comprennent ?) l’incongruité. Cette méthode a produit les résultats les plus spectaculaires, certains sont devenus des classiques.
Expérience Xu, Spelke, 2000 : Les bébés de 6 mois peuvent-ils discriminer entre grandes quantités ? Ils distinguent entre 8 et 16 ou 16 et 32 mais pas entre 8 et 12 ni 16 et 24. Les bébés font-ils des additions et des soustractions ? Wynn (1992). Ils regardent + l’événement impossible (faute de calcul illustrée en nounours). Ils seraient donc capables de soustraire et additionner…
Décrire les indices physiologiques:
La succion non nutritive : elle a un rôle exploratoire. Son rythme de succion varie avec l’intérêt qu’il porte aux événements qu’il perçoit. Diminution du rythme avec la familiarité : augmentation avec la nouveauté.
L’activité cardiaque : enregistré grâce à un électrocardiogramme : variation = signe d’une réactivité de l’organisme à une stimulation. On établit un rythme moyen puis on observe la réaction à la stimulation. Expérience Campos, 1970 : les bébés perçoivent-ils la profondeur (sol vitré : fausse chute possible). Résultats : 2-5 mois : ralentissement du rythme cardiaque. Orientation de l’attention ? 9 mois : accélération (appréhension, peur : début des déplacements à cet âge).
Décrire l’imagerie cérébrale:
Permet de voir le cerveau en action lors de la réalisation de diverses tâches. Méthode la plus utilisée est l’IRMf. Mesure l’activité du cerveau à partir des variations du flux sanguin déterminées par l’activité neuronale. Méthode appliquée récemment chez les bébés. Exemple : expérience Dehaene- Lambertz (2002) a montré que les zones activées chez l’adulte par la réception du langage (aire temporale de l’hémisphère gauche) le sont aussi chez les bébés dès 3 mois. Le cerveau du bébé est structuré comme celui de l’adulte en régions fonctionnellement distinctes.
Comment peut-on interpréter les résultats ?
Lorsque le stimulus induit un changement au niveau de l’organisme : on dit qu’il y a une perception mais à quel niveau ? Est-ce une prise de conscience ? Par exemple dans l’expérience de Campos, le rythme cardiaque des bébés : les plus jeunes n’ont pas peur. Donc n’ont pas conscience du danger… Il y a aussi le risque adultocentrique : lorsqu’un enfant regarde plus longtemps un événement impossible : est-ce qu’il est surpris (chez l’adulte = prise de conscience), et si le bébé s’habitue à l’événement impossible ?
Il faut aussi faire attention au saut interprétatif: à supposer qu’il comprenne que l’événement est impossible sait il pourquoi ? Les expériences chez les bébés respectent-elles la règle de la simplicité d’explication (cf. le rasoir d’Occam : les hypothèses les plus simples doivent toujours être privilégiées). Un comportement précoce (5mois) est-il nécessairement inné ?