Arthropathies microcristallines Flashcards

1
Q

Quelles sont les caractéristiques du liquide synovial dans les arthropathies microcristallines ?

A
  • Liquide inflammatoire (> 2000 éléments nucléés/mm3) à prédominance de PNN
  • Microcristaux en position intracellulaire voire extracellulaire :
  • urate de sodium = UMS (goutte) : cristaux fins, allongés, pointus, fortement biréfringents en lumière polarisée
  • pyrophosphate de calcium = PPC (rhumatisme à PPC, anciennement chondrocalcinose) : cristaux courts, carrés ou rectangulaires, négativement ou faiblement biréfringents
  • Examens bactériologiques négatifs

NB : les cristaux de phosphate de calcium (rhumatisme à apatite) sont submicroscopiques et ne sont donc pas observables en MO

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2
Q

Quelle est la valeur seuil permettant de définit l’hyperuricémie ?

A

> 360 micromol/L (60 mg/L) = seuil de saturation du plasma en urate de sodium à 35 °C (T° des extrémités)

NB : 420 micromol/L (70 mg/L) = seuil de saturation du plasma en urate de sodium à 37 °C

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3
Q

Quelles sont les différentes manifestations cliniques possibles de la goutte ?

A
  • Accès goutteux :
  • début brutal, douleur et inflammation locale intenses, résolution spontanée en quelques jours/semaines +/- signes généraux et SIB
  • facteurs déclenchants à rechercher (trauma, comorbidité, médicament, boisson/aliment), terrain (homme mûr, surpoids, maladies CV)
  • MI ++ (MTP du gros orteil ++, cheville, genou), MS après plusieurs années d’évolution, exceptionnellement rachis, hanche, épaule
  • articulations normales entre les crises
  • Arthropathies chroniques :
  • douleurs mécaniques émaillées de crises inflammatoires
  • présence de tophus sous-cutanés autour des articulations atteintes et dans d’autres sites (pavillon/hélix, coudes, tendons d’Achille et patellaire, IPD, pulpe digitale)
  • Manifestations rénales :
  • lithiase urique bilatérale et radiotransparente à l’origine de CCN chez des sujets hyperexcréteurs
  • favorisées par pH urinaire bas, uricurie des 24h élevée et faible volume urinaire
  • possible précipitation d’acide urique en cas de lyse cellulaire massive (chimiothérapie)
  • néphropathie uratique (rare) : gouttes sévères et négligées, source d’IRC, aggravée par les AINS
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4
Q

Quelles sont les différentes manifestations articulaires possibles du rhumatisme à pyrophosphate de calcium ?

A
  • Arthrite aiguë : sujet > 60 ans, genou ou poignet ++, mono- ou oligoarticulaire, souvent récidivante +/- épanchement hémorragique (hémarthrose)
  • Polyarthrite subaiguë ou chronique (rare) : touche souvent de façon additive et successive diverses articulations jusqu’à aboutir à une présentation globalement bilatérale et symétrique évoquant une PR avec pincement des interlignes articulaires
  • Monoarthropathie chronique à l’origine d’une arthrose secondaire évolutive (fréquente) : hanche, genou ou articulations rarement touchées par l’arthrose primitive (poignet, MCP, cheville, épaule)
  • Arthropathies destructrices : souvent multiples, femme âgée, destruction de l’os sous-chondral pouvant être rapide (hanche et épaule ++)
  • Atteintes rachidiennes : calcifications discales pouvant causer des accès aigus, discopathies destructrices, arthrite interapophysaire aiguë (~ rachialgie infectieuse ou tumorale)

NB : le terme de chondrocalcinose est désormais réservé à un rhumatisme à PPC asymptomatique de découverte radiographique

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5
Q

Quelles sont les manifestations cliniques possibles du rhumatisme apatitique ?

A

Dépôts de cristaux de phosphate de calcium dans des structures périarticulaires (tendons, tissus sous-cutanés, bourses séreuses), pouvant être multiples (maladie des calcifications tendineuses multiples), épaule et hanche ++, avec plusieurs manifestations possibles :

  • Inflammation aiguë :
  • crises douloureuses (parfois hyperalgiques) pouvant toucher n’importe quelle articulation (épaule ++), réveils nocturnes +/- fièvre
  • tentative de résorption aiguë spontanée avec migration calcique possible dans la bourse au contact du tendon ou en intra-osseux (Rx parfois normale si faite tardivement et résorption complète de la calcification)
  • Inflammation chronique (plus rare)
  • Érosions osseuses au voisinage des calcifications
  • Arthrites aiguës (cristaux non vus en MO)
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6
Q

Quels sont les principaux facteurs de risque de goutte en dehors de l’hyperuricémie ?

A
  • Age
  • Sexe masculin
  • Ménopause
  • ATCD familiaux de goutte
  • IRC
  • Syndrome métabolique
  • Habitudes alimentaires : régime hyperprotidique, boissons riches en fructose
  • OH
  • Médicaments : diurétiques, ciclosporine, tacrolimus, aspirine à faible dose, antituberculeux (éthambutol et pyrazinamide),…
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7
Q

Quelles sont les principales étiologies de goutte secondaire ?

A
  • IRC (diminution de l’excrétion d’acide urique)
  • Prise prolongée de certains médicaments : diurétiques ++ (thiazidiques, furosémide, acide étacrynique, acétazolamide), ciclosporine, tacrolimus, aspirine à faible dose, antituberculeux (éthambutol et pyrazinamide),…
  • Hémopathie chronique (polyglobulie, leucémies chroniques) : augmentation de la dégradation des acides nucléiques des cellules tumorales en acide urique
  • Enzymopathie (déficit en HGPRT ou HPRT) : goutte sévère, précoce et compliquée de lithiase sur rénales par hyperuricémie majeure + anomalies neurologiques (encéphalopathie sévère si déficit complet)
  • Gouttes d’origine génétique (anomalies de gènes codant des transporteurs d’acide urique) : goutte de survenue précoce (< 35 ans) + néphropathies tubulo-interstitielles avec kystes rénaux, HTA, IR sévère
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8
Q

Quelles sont les principales étiologies de rhumatisme à PPC secondaire ?

A
  • Hémochromatose : chondrocalcinose associée à une arthropathie spécifique aux 2ème et 3ème MCP (pincement articulaire avec microgéodes, condensation osseuse sous-chondrome, ostéophytose en hameçon)
  • Hyperparathyroïdie primitive
  • Autres causes plus rares : hypoMg (Sd de Gitelman), alcaptonurie (ochronose), maladie de Wilson, hypophosphatasie alcaline
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9
Q

Quels sont les éléments de la prise en charge d’un accès microcristallin (goutte ou chondrocalcinose) ?

A

Mesures non médicamenteuses :

  • Mise au repos de l’articulation (prothèse au poignet, repos pour le MI)
  • Ponction évacuatrice à visée antalgique en cas de gros épanchement (genou)
  • Glaçage de la zone articulaire ou périarticulaire (avec protection cutanée)

TTT médicamenteux de la crise aiguë :

  • Colchicine :
  • en 1ère intention dans les accès goutteux
  • 1 mg puis 0,5 mg 1h après +/- 0,5 mg 1-2h plus tard sans dépasser 3 mg le premier jour (2 mg si sujet âgé/IR), puis 1-1,5 mg/j (1 cp/j ou 1/2 cp 3 fois/j) jusqu’à faire céder la crise, enfin dose d’entretien de 0,5-1 mg/j
  • EI : cf. question spécifique
  • AINS :
  • en 1ère intention dans les accès de rhumatisme à PPC et apatite
  • également efficaces dans la goutte (possible association avec colchicine)
  • respect des précautions d’emploi (+/- IPP), durée 1-2 semaines
  • CTC :
  • uniquement cas particuliers (sujet âgé à haut risque digestif ou rénal, sans IC) après avis spécialisé
  • 30 mg/j maximum pendant 2-3 jours
  • possible injection intra-articulaire après avoir éliminé une infection

NB : Indication de TTT de tout patient dès le 1er accès goutteux

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10
Q

Quels sont les principaux effets indésirables de la colchicine ?

A
  • Digestifs (dose-dépendants) : diarrhée ++
  • Cutanés
  • Sanguins : cytopénies
  • Musculaires

+ Nombreuses interactions médicamenteuses :

  • CI en association aux macrolides/pristinamycine
  • potentialise l’action des AVK
  • déconseillé en association avec ciclosporine/IP/ritonavir/télaprévir/vérapamil
  • précaution avec les statines (EI musculaires)
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11
Q

Quels sont les éléments de la prise en charge de l’hyperuricémie chez le patient goutteux ?

A
  • Éducation à la maladie
  • RHD :
  • amaigrissement progressif si surcharge pondérale
  • diminution OH, interdiction des spiritueux et de la bière (y compris bière sans alcool)
  • arrêt des sodas sucrés et diminution des jus de fruits riches en fructose, encourager la consommation de laitages écrémés
  • modération de la consommation de viande et produits de la mer
  • Dépistage et TTT des FDR de goutte et comorbidités (CV, rénales, métaboliques)
  • Arrêt si possible des médicaments favorisants (notamment diurétiques)
  • TTT hypo-uricémiant :
  • indiqué dès la première crise de goutte, posologie progressive par paliers jusqu’à la cible thérapeutique puis TTT maintenu au long cours à la dose active
  • valeur cible de l’uricémie : < 360 micromol/L ou < 60 mg/L dans la goutte simple, < 300 micromol/L ou < 50 mg/L dans la goutte sévère ou chez le sujet < 35 ans (dosage uricémie + DFG tous les 6 mois)
  • molécules (cf. questions spécifiques) : inhibiteurs de la xanthine oxydase (allopurinol, fébuxostat), uricosuriques* (probénécide, benzbromarone)
  • associer un TTT préventif des crises aiguës pendant 6 mois (possible survenue lors des premiers mois de TTT hypo-uricémiant) : colchicine 1 mg/j ou AINS + IPP

NB : *uniquement si uricurie < 600 mg/24h en régime libre et absence d’ATCD de lithiase

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12
Q

Quelles sont les modalités de prescription de l’allopurinol dans le traitement de l’hyperuricémie ?

A
  • Posologie débutée à 100 mg/j ++ et vérification de l’uricémie après 2-4 semaines de TTT
  • Augmentation progressive par paliers de 50-100 mg selon âge/FR avec vérification de l’uricémie à chaque palier
  • Posologie maximale : 900 mg/j
  • Pas d’interruption une fois le TTT débuté, même en cas de crise de goutte

NB :

  • Possibles réactions allergiques dans les 3 premiers mois : éruption mineure ou plus rarement toxidermie/Lyell/DRESS, + fréquent chez les sujets d’origine asiatique, africaine et/ou porteurs du gène HLA-B58*01 -> arrêt immédiat, avis médical, contrôle bio (NFS, DFG, BH), reprise du TTT formellement CI
  • CI en association avec azathioprine, vidarabine, mercaptopurine, chlorpropamide + augmentation de l’effet des anticoagulants oraux
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13
Q

Quels sont les principaux effets indésirables du fébuxostat dans le traitement de l’hyperuricémie ?

A
  • Troubles digestifs (dose-dépendants) : nausées, dyspepsie, diarrhée, constipation
  • Céphalées
  • Perturbations du BH
  • Allergies cutanées parfois graves (pouvant être croisées avec celles de l’allopurinol)
  • Non recommandé en cas de cardiopathie ischémique, d’IC congestive, ni en association avec azathioprine ou mercaptopurine
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14
Q

Quelles sont les étiologies possibles de chondrocalcinose secondaire ?

A
  • HyperPTH
  • Hémochromatose
  • Hypophosphatasie
  • HypoMg
  • Ochronose
  • Maladie de Wilson
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