1. Épistémologie et concepts Flashcards
Les intellectuels se sont penchés sur la genèse de la connaissance scientifique. À la lumière des concepts abordés, est-il envisageable d’affirmer que les points de vue de Karl Popper et de Thomas Kuhn sont conciliables?
Pour répondre de manière adéquate, exposez les perspectives de chacun, puis procédez à une comparaison approfondie des positions de ces deux philosophes.
Popper :
* Critique l’induction, puisqu’il pense que l’observation est sélective et est guidée par la motivation de regarder quelque chose qui nous préoccupe, et donc que ça ne devrait pas être le point de départ de la méthode scientifique.
* Selon lui, quand on fait une expérience, on ne cherche pas à valider une hypothèse, mais à l’invalider. Donc l’activité scientifique devrait avoir comme point de départ le problème, qui va déterminer les observations qu’on doit faire.
* Il adhère à l’épistémologie évolutionniste, selon laquelle la science progresse par les corrections successives d’erreurs (évolution linéaire), faisant en sorte que les théories sont constamment améliorées.
Kuhn :
* La science est hautement subjective. Il n’existe pas d’observations scientifiques qui sont neutres, puisque les scientifiques sont tous guidés par un paradigme, et ils interprètent des données en fonction de ce paradigme.
* La science change par les révolutions scientifiques en passant par 3 stades : le stade pré-paradigmatique, où plusieurs théories sont adoptées, le stade paradigmatique, où il y a un paradigme dominant, et le stade révolutionnaire, quand un paradigme est remplacé par un autre.
* Les 2 cadres conceptuels (l’ancien et le nouveau) sont incomparables, donc il est difficile de déterminer s’il y a un progrès entre un ancien paradigme et un nouveau.
Les deux visions ne sont pas conciliables puisque…
* Popper voit la science comme quelque chose qui évolue de façon linéaire, alors que Kuhn pense qu’elle progresse par les révolutions scientifiques.
* Popper pense que la science devient meilleure à mesure qu’on apporte des corrections, alors que Kuhn pense qu’on ne peut pas vraiment savoir s’il y a un progrès entre les paradigmes (puisque les cadres conceptuels sont incomparables).
* MAIS!!!! Ils sont d’accords quant à la subjectivité des observations
Expliquez en quoi consiste le problème de démarcation de Karl Popper, et énoncez deux solutions qu’il propose pour le résoudre.
Le problème de la démarcation consiste à distinguer les théories qui sont scientifiques des théories qui ne le sont pas.
1. Popper propose qu’une théorie qui est scientifique doit être falsifiable, c’est-à-dire qu’il doit exister des conditions dans lesquelles elle peut être prouvée comme étant fausse via l’observaiton et l’expérience scientifique
2. Il propose aussi qu’une théorie qui est scientifique émet des prédictions/hypothèses avant de faire des observations, et non trouver des explications après avoir fait les observations
Expliquez en vos mots ce qu’est l’épistémologie et démontrez sa pertinence par rapport à la discipline et le sujet de recherche qu’est la psychologie.
- Épistémologie : une branche de la philosophie qui s’intéresse à l’étude critique des connaissances. Étudie comment nous acquérons nos connaissances et explore les origines, limites et validité de la connaissance
Pertinence pour la psychologie -
* Permet de comprendre ce qui fait qu’une théorie psychologique fonctionne et est acceptée.
* Permet de critiquer ou valider les méthodes des différentes écoles de pensée en psychologie
* Favoriser une meilleure éthique et de meilleures méthodes de recherche
* Favorise l’inclusion de diverses perspectives, ce qui permet une compréhension plus enrichie des phénomènes psychologiques
- À quoi renvoie le concept de qualia, et à quel champ de la philosophie ce concept appartient-il?
- Quel autre terme utilise-t-on pour décrire cet enjeu philosophique?
- Expliquez les enjeux soulevés par la qualia, et donnez un exemple de problématique exposée par celle-ci.
- Le concept de qualia réfère aux expériences subjectives et propres à chacun qui ne peuvent être entièrement décrites ou mesurées, comme les expériences sensorielles, les émotions et les états mentaux.
- Appartient à la philosophie de l’esprit
- “Problème difficile de la conscience”.
Enjeux :
* Le concept de qualia implique qu’il est impossible de savoir si les qualias sont universels, donc si un état mental donné est vécu de la même façon pour tout le monde.
* Il est impossible de savoir comment l’expérience subjective d’un phénomène sensoriel donné est vécue chez un autre être vivant.
* De façon plus générale, il est également impossible de comprendre en son entièreté l’expérience consciente complète d’un autre organisme : un état mental/sensoriel ne peut être entièrement couvert/compris via des connaissances factuelles physiques, sans la composante de la conscience
* Comment est-ce que les processus neuronaux produisent l’expérience subjective?
* Par exemple, il me serait impossible de savoir comment l’expérience subjective de ce que j’appelle la colère est vécue chez quelqu’un d’autre.
Peut-on dire que la science évolue de façon linéaire pour Popper, alors qu’elle évolue de façon chaotique pour Kuhn ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur leur pensée.
C’est vrai pour Popper, mais pas vraiment pour Kunh.
* Selon Popper, la science évolue à mesure que des hypothèses sont falsifiées successivement, et il s’agit donc d’un processus plutôt linéaire.
* Selon Kunh, la science change lorsqu’un nouveau paradigme devient dominant et remplace le précédent. Ça ne se fait pas de façon linéaire/constante comme le pense Popper puisque ça survient par périodes, mais pas nécessairement non plus de façon chaotique. En effet, ce processus suivrait trois stades (préparadigmatique, paradigmatique et révolutionnaire) et aurait donc une certaine régularité
Paul veut tester son hypothèse selon laquelle les jeunes ayant un TSA sont plus susceptibles de développer une personnalité schizoïde à l’âge adulte. Son hypothèse s’inscrit dans les théories psychodynamiques de la personnalité qui n’a jamais vraiment été testée empiriquement. Son hypothèse vient aussi du fait que son frère, Jean, a été diagnostiqué avec un TSA à l’enfance puis avec un trouble de personnalité schizoïde à l’âge adulte.
* Peut-on dire que Paul fait du raisonnement par induction ou déduction? Justifiez votre réponse en proposant des nuances si nécessaire
- Son raisonnement est majoritairement déductif, puisqu’il s’est basé sur un cadre théorique (ici, théorie psychodynamique) pour générer son hypothèse. Aussi, parce qu’il veut tester empiriquement son hypothèse (théorie —> hypothèse —> observation)
- Par contre, son raisonnement est aussi un peu inductif parce qu’il s’est basé sur l’observation de son frère autiste devenu schizoïde, pour élaborer son hypothèse
- À quoi fait référence le concept d’épiphénoménisme?
- Est-il vrai de dire que cette conceptualisation de notre univers mental s’apparente à du monisme? Justifiez votre réponse
L’épiphénoménisme est une vision philosophique selon laquelle…
* les événements mentaux sont des épiphénomènes de l’activité cérébrale, c’est-à-dire qu’ils sont produits en conséquence à l’activité cérébrale.
* Cette relation serait unidirectionnelle, donc les événements mentaux n’auraient à leur tour aucune influence sur la réalité matérielle.
* L’épiphénoménisme ne s’apparente pas au monisme, puisque le monisme n’admet l’existence que d’une seule réalité (matérielle ou immatérielle), alors que l’épiphénoménisme est plutôt une forme de dualisme, donc reconnaît à la fois l’existence des événements physiques et des événements mentaux.
Expliquez en vos mots ce qu’est un modèle en science, et donnez-en un exemple concret.
Un modèle est une représentation simplifiée et abstraite d’un système ou d’un phénomène réel, créée dans le but de comprendre, expliquer ou prédire un phénomène
* Exemple : les modèles statistiques sont des représentations simplifiées des relations entre différentes variables. Ils permettent de faire des prédictions sur ces variables et d’expliquer les relations entre elles.
Jean-Lou, sympathique célibataire croyant fermement à l’astrologie, discute sur un site de rencontre avec Koffi, brillant étudiant de psychologie, cartésien et rationnel. Voici une partie de leur discussion (ne vous en faites pas, il n’y a rien d’indécent ici). À partir de la conversation suivante, identifiez-le ou les concept(s) épistémologique(s) au(x)quel(s) Koffi fait référence dans cette conversation :
La falsifiabilité (l’astrologie ne comporte pas de conditions dans lesquelles elle peut être démontrée comme étant fausse)
Koffi trouve son cours de méthodologie scientifique complètement absurde. En effet, il pense que l’être humain se leurre à tenter de rendre toute chose systématique et organisée, puisque la vie est chaotique et se doit de l’être. Durant son cours, il rêvasse et s’imagine devenir un chercheur ne suivant aucun protocole et procédant à des études dans une totale liberté. La vision que Koffi a de la science ressemble à la vision de quel philosophe ?
Paul Feyerabend (chaotique)
La psychologie clinique est constituée de plusieurs approches différentes et parfois contradictoires. Récemment, un article publié par Charles (un éminent chercheur de Chicoutimi-Nord) démontre la nécessité de viser une intégration de ces différentes approches afin d’arriver à une psychologie intégrative. Pour réaliser le tout, il propose un modèle intégratif qui agence à la perfection toutes les approches/traitements en psychologie clinique. À son grand étonnement, son article fait la une de tous les journaux du monde (du Journal de Montréal allant jusqu’à la Gazette du sorcier). L’influence de cet article devient même si importante, qu’absolument toutes les organisations qui régulent l’exercice de la profession de psychologue, ainsi que le milieu de la recherche, publient un éditorial annonçant la venue de futures lignes directrices qui bouleverseront la pratique clinique. La publication de l’éditorial signerait le début de quel stade de développement selon la conception de la science de Kuhn ?
Stade révolutionnaire (paradigme est remplacé par un autre)
Quel est le nom du concept théorique qui décrit notre tendance à croire que, si une chose possède un nom, c’est qu’elle a de ce fait une existence indépendante, ce qui nous amène parfois à traiter un concept abstrait ou une idée comme s’ils étaient des entités concrètes et réelles?
La réification