Virus des hépatites A (ARN) Flashcards
Virus de l’hépatite A : classification ?
- Famille : Picornaviridae
- Genre : Hepatovirus
- Human hepatitis virus A
Structure de l’hépatite A
• Taille du virion : ≈ 30 nm
• Virus non enveloppé (nu), mais associé à des lipides dans le sang
• Capside icosaèdrique
• Génome : ARN simple brin linéaire de polarité positive de 7,500 nucléotides
Epidémiologie de l’hépatite A
- réservoir : humain strict
- Cellules cibles : hépatocytes.
- Répartition : mondiale; circulation prédominant dans les pays en voie de développement, zone tropicale/subtropicale (» pays développés).
- Transmission : féco-orale directe (inter-humaine), indirecte (eau, aliments, coquillages contaminés); très grande résistance aux agents physico-chimiques. Rarement: usage de drogue par voie IV, sexuelle (coït anal).
- Endémicité : zones d’endémicité élevée (pays en voie de développement; 70-100% des sujets immunisés à l’âge de 20 ans), intermédiaire (15-70%), faible (<15%).
Pathologie humaine et hépatite A
• Incubation : ≈30 j (2-8 semaines)
• Hépatite aiguë, d’expression clinique variable, avec élévation des ALAT
• Formes :
- asymptomatiques ou anictériques : 90-95% des cas chez l’enfant; 25-50% des cas chez l’adulte
- ictériques
- symptômes non spécifiques : asthénie, anorexie, vomissements, prurit
- fulminantes : rares <0.5% : TP <20-50% + signes neurologiques d’insuffisance hépatique
• Endémicité : zones d’endémicité élevée (70-100% des sujets immunisés à l’âge de 20 ans), intermédiaire (15-70%), faible (<15%)
• Sévérité : 0.6% de mortalité chez l’adulte; absence de mortalité chez le jeune enfant
• Absence de passage à la chronicité
Diagnostic de l’hépatite A
Prélèvement : sang, ± selles.
• Diagnostic virologique
Indirect : sérologique, par ELISA
- IgM pour le diagnostic d’infection aiguë (☞ très bonne sensibilité et spécificité) : apparition quasi simultanée avec signes cliniques et élévation des transaminases - persistent 3 à 6 mois
- IgG pour déterminer si exposition virale ou vaccination antérieure.
• Direct :
- PCR en temps réel sur sérum ou selles; non systématiquement utilisée en routine. Génotypage possible dans les centres spécialisés en vue d’études d’épidémiologie moléculaire.
• Eléments indiquant une hépatite virale mais non spécifique du VHA :
=> biologique :
- cytolyse hépatique (↑ ALAT > 20N), due à la réaction inflammatoire cellulaire qui élimine les hépatocytes infectés : élévation des transaminases
- ↓ taux de prothrombine et facteur V
- cholestase modérée : élévation de la bilirubine conjuguée, des phosphatases alcalines et γGT
=> clinique : ictère.
Prophylaxie: hépatite A
• Non spécifique : règles d’hygiène universelle, amélioration des conditions sanitaires.
• Spécifique :
- vaccin à virus inactivé (formaldéhyde) (HAVRIX, AVAXIM)
- Schéma vaccinal : 1 injection, puis rappel à 6- 12 mois (jusqu’à 5 ans), intramusculaire.
- Recommandations :
> voyageurs se rendant en zone d’endémie
> personnels exposés professionnellement
> professionnels impliqués dans la préparation alimentaire en restauration collective
> jeunes des établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées
> patients atteints de mucoviscidose et/ou de pathologie hépatobiliaire,
> enfants >1 an nés de familles dont l’un des membres (au moins) est originaire d’un pays de haute endémicité et susceptibles d’y séjourner
> hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
NB : vaccin combinés
- contre VHA et VHB (1 injection IM puis 2 rappels apr§s 1 à 6 mois) : TWINRIX
- contre VHA et fièvre typhoïde (1 inj IM puis rappel 6 à 12 mois plus tard)
• En per-exposition : entourage familial d’un patient atteint d’hépatite A ou toute personne vivant sous le même toit, et des communautés de vie en situation d’hygiène précaire.
☞ Déclaration obligatoire (IgM positives)
Traitement curatif de l’hépatite A
- Aucun traitement médicamenteux
- Repos +++
- Symptomatique en cas d’hépatite non fulminante
- Repos, élimination des traitements et aliments hépatotoxiques (alcool, ..)
- Indication de transplantation hépatique en cas d’hépatite fulminante
- Possible prescription d’acides biliaires naturels ou de cholestyramine en cas de cholestase importante
☞ surveillance des transaminases, du TP et du facteur V pour dépister une hépatite fulminante.
Pouvoir pathogène du virus de l’hépatite A
☞ Virus hépatotrope qui se réplique dans le cytoplasme des héptocytes infectés mais sans effet cytopathogène (cytolyse par mécanisme d’immunité cellulaire)
Signes cliniques de l’hépatite A + évolution ?
• Hépatite A aiguë :
- Généralement bénigne évoluant vers la guérison sans séquelle dans 99% des cas
- Sévérité clinique dépend de l’âge : rarement symptomatique chez l’enfant mais plus fréquemment chez l’adulte
→ Phases cliniques de l’hépatite A
• incubation courte : 2 à 8 semaines
• phase pré-ictérique : signes non spécifiques de type syndrome pseudo-grippal : élimination virale dans les selles pendant cette phase
☞ phase de contagiosité
• phase ictérique : ictère cutané-muqueux, prurit (cholestase), urines foncées, selles décolorées et disparition de la fièvre
• phase de régression : asthénie persistant pendant plusieurs mois
GUERISON
-normalisation des transaminases
-disparition des IgM et stabilisation du taux d’IgG (immunité protectrice post-infectieuse si titre > 20mU/mL)
☞ le VHA n’entraîne jamais d’hépatite chronique
HEPATITE FULMINANTE
- forme sévère d’hépatite A survenant dans environ 1% des cas avec un risque qui augment avec l’âge ou la présence d’autres hépatopathies chroniques associées
☞ nécessite la surveillance des transaminases, du TP et du facteur V +++
=> Evolution favorable : normalisation des transaminases (cytolyse modérée peut persister jusqu’à 6 mois), du TP et du facteur V
=> Evolution défavorable : cytolyse intense et effondrement du TP et du facteur V (comme tous les facteurs de la coagulation)
☞ insuffisance hépatocellulaire sévère associée à des troubles de la conscience.
☞ Lorsque le TP < 50% et le facteur < 30%, risque majeur d’encéphalopathie hépatique (50% de mortalité) devant faire envisager une transplantation hépatique en urgence.
Diagnostic différentiel de l’hépatite A
- avec les autres virus responsables d’hépatite aigues : virus hépatotropes (VHB, VHC, VHE), herpesvirus (HSV, CMV, EBV), Coxsackie, virus de la fièvre jaune
- avec les autres causes d’hépatites aigues : médicamenteuse, alcoolique, tumorale, auto-immune