Entérovirus (ARN) Flashcards
Classification des Enterovirus
Ordre : Picornavirales Famille : Picornaviridae Genre : Enterovirus Espèces : → Enterovirus humains A à D = Entérovirus non polyomyélitiques (comportent les poliovirus 1 à 3 - les coxsackievirus A et B - les echovirus - les entérovirus (68 à 71)
→ Poliovirus (3 sérotypes)
Le virus est excrété de façon prolongée dans les selles (jusqu’à 6 semaines après la guérison)
Structure des Enterovirus
- Petit virus
- 30 nm
- Virus nu = PAS D’ENVELOPPE
- Capside icosaèdrique composée de 4 protéines (VP1 à 4)
- Génome : ARN simple brin de 8 000 nt, linéaire, polarité positive.
Epidémiologie des Enterovirus
- réservoir strictement humain
- virus très résistant dans l’environnement
- virus ubiquitaire responsable de cas sporadiques ou d’épidémies préférentiellement en période estivale
- Tropisme : large (tube digestif, système nerveux …), nombreux récepteurs.
- Transmission fécale-orale : directe ou indirecte via l’alimentation et l’eau de boisson (excrétion virale dans les selles), possible par la salive (aérienne)
- Incidence élevée
Clinique des Enterovirus
- Infections le plus souvent asymptomatiques.
- Les formes symptomatiques sont souvent bénignes et peu spécifiques : fièvre, éruption avec des signes ORL (pharyngite, otite,…), respiratoires (pneumopathies, rhinites,…) ou digestifs (diarrhées, …).
→ Atteintes neurologiques : méningite estivale de l’enfant ++, bon pronostic spontanément. Plus rarement méningo-encéphalite (pronostic réservé), ☞ formes sévères dues à EV71, paralysie flasque, poliomyélite antérieure aiguë (en cours d’éradication grâce à la vaccination).
→ Atteintes cutanéo-muqueuses: herpangine (angine vésiculeuse), syndrome main-pied-bouche (nourrisson), conjonctivite,….
→ Autres atteintes : myocardites, péricardites, hépatites, pancréatite, diabète de type 1….
Diagnostic des Enterovirus
☞ Prélèvement : écouvillonnage de gorge, selles, LCR, …
☞ Diagnostic direct :
- recherche du génome viral par RT-PCR : en particulier pour diagnostic des méningites à entérovirus +++
- recherche et typage du virus sur culture cellulaire (effet cytopathogène avec petites cellules irrégulièrement arrondies parfois étoilées) ou identification par immunofluorescence, séroneutralisation ou RT-PCR. Isolement possible par culture à partir de prélèvement de LCR, sang, lésions, selles, prélèvements respiratoires..
- Génotypage pour suivi épidémiologique
☞ Pas de diagnostic indirect en routine
- sans intérêt diagnostic : apparition tardive des anticorps
- sérologie pour contrôler l’immunité post-vaccinale anti-poliovirus
Traitement des Enterovirus
-Pas de traitement spécifique recommandé
-Traitement uniquement symptomatique
Prévention des Enterovirus
- Vaccin contre la poliomyélite contenant les 3 souches de poliovirus = objectif d’éradication par l’OMS.
Deux types de vaccins:
→ à virus vivant atténué (non utilisé en France, stt dans les pays en dvlpt, CI chez les femmes enceintes et les immunodéprimés)
→ à virus inactivé (formaldéhyde).
Obligatoire en France (vaccin à virus inactivé).
=> en 3 injections à 2-3-4 mois avec rappel à 16-18 mois, 6 ans, 11-13 ans et 16-18 ans.
⚠ DTP = Auparavant recommandé tous les 10 ans, le rappel de vaccination dTP chez les adultes se fait depuis 4 ans à âge fixe. Ces rendez-vous vaccinaux ont désormais lieu à l’âge de 25 ans, 45 ans, 65 ans, et ensuite tous les 10 ans, pour tenir compte de la baisse de l’efficacité du système immunitaire due à l’âge.19
-protection 70% à 90%
-autorisé chez la femme enceinte et l’immunodéprimé:
- Déclaration obligatoire de la poliomyélite en France.
- Mesures d’hygiène universelle : lavage des mains
Cycle de réplication viral
1-multiplication virale possible sur toute la hauteur du tube digestif (de l’oropharynx à l’intestin) pouvant s’étendre aux organes lymphoïdes (amygdales, ganglions cervicaux…)
2-transcription cytoplasmique directe du génome en une polyprotéine clivée par une protéase en plusieurs protéines de structure (constituants de la capside) et de non structure (dont ARN polymérase ARN dépendant permettant la réplication intra-cytoplasmique du génome viral).
3-libération des provisions par lyse de la cellule ou sans lyse (responsable d’infections chroniques)
Formes cliniques des Enterovirus
- incubation de durée variable (qq jours à 1 mois)
- infection asymptomatique dans plus de 90% des cas et limitée au tube digestif : expression clinique d’une infection est due à l’atteinte des organes cibles suite à la diffusion du virus dans l’organisme (virémie)
POLIOVIRUS
-responsable de la poliomyélite antérieure aigue
-touche essentiellement l’enfant < 5 ans
-symptomatologie débute 15 jours après le contage avec fièvre, angine, et douleurs musculaires qui peuvent évoluer en paralysie flasques (hypotonie, abolition des réflexes ostéotendineux) liées à l’atteinte des motoneurones suite à la virémie
→ la paralysie des muscles respiratoires et l’atteinte des centres bulbaires peuvent mettre en jeu le pronostic vital
↪ Evolution :
- régression de la paralysie très lente avec séquelles fréquentes
- syndrome post-poliomyélite plusieurs années après la phase aigue (surmenage neurologique des moto neurones sains)
ENTEROVIRUS NON POLYOMYELITIQUES
→ infections non spécifiques d’une espèce d’Enterovirus
- infections généralement bénignes :
* syndrome fébriles ORL ou respiratoires
* formes éruptives
* fièvre isolée
→ infections sévères
- MENINGITES (1ere cause de méningite lymphocytaire de l’enfant +++)
- encéphalites (rares)
- paralysies flasques
→ infections spécifiques associées à certaines espèces d’Entérovirus
- herpangine (coxsackie virus A) : éruption vésiculeuse et inflammatoire de la gorge avec fièvre chez l’enfant de moins de 3 ans
- syndrome main-pied-bouche (coxsackie virus A16 et Enterovirus 71) : stomatite ulcéreuse associée à un exanthème indolore de la paume des mains et de la plante des pieds sans fièvre
- conjonctivite hémorragique (coxsackie virus A24, Enterovirus 70)
- myocardite aigue primitive (coxsackie virus B1 à B6)
- diabète de type I (serait associé à l’infection par coxsackie virus B4)
Diagnostic différentiel des Enterovirus ?
- avec les virus responsables de méningites lymphocytaires : virus des oreillons et HSV-2
- virus responsables de fièvres éruptives chez la femme enceinte et l’enfant (rubéole)
- virus responsable de lésions cutanéo-muqueuses atypiques (HSV, VZV)
Traitement curatif des infections à Enterovirus ?
Prophylaxie ?
- pas de traitement antiviral spécifique
- traitement symptomatique uniquement
- méningite à Enterovirus est spontanément résolutive en 3 à 5 jours
Prophylaxie
Hygiène personnelle et collective (salubrité et contrôle des eaux)
Lutte contre la poliomyélite
→ 2 types de vaccin disponibles et efficaces
- Virus inactivé, vaccin sous forme injectable
3 souches : Mahoney (poliovirus type 1), MEF-1 (poliovirus type 2) et Saukett (poliovirus type 3)
- Virus vivant atténué, vaccin sous forme buvable
souches de virus mutants (souche Sabin)
☞ n’est plus disponible en France
RECOMMANDATIONS VACCINALES
2 injections à l’âge de 2 mois et 4 mois
puis rappel à 11 mois
→ primovaccination obligatoire chez l’enfant
Rappels ultérieurs à l’âge de 6 ans puis entre 11 et 13 ans
→ Rappels d’obligatoires jusqu’à 13 ans
Rappel de l’adulte recommandés aux âges fixes : 25 ans, 45 ans, 65 ans, 75 ans, 85 ans…
Infection à poliovirus
→ Atteinte des neurones moteurs de la corne antérieure de la moelle épinière
→ Transmission fécale-orale interhumaine
maladie contagieuse
→ Symptomatologie clinique
Infection asymptomatique : 90-95 % des cas
Infections mineures (syndrome pseudo-grippal + myalgies) : 4 à 8 % des cas
Poliomyélite paralytique aiguë : ≈ 1 % (DO)
Décès de 5 à 10 % des malades paralysés
→ Éradication de la poliomyélite
En France : en 1990
Dans le monde ⚠ pas d’éradication (Pakistan, Nigéria et Afghanistan)