Virus de l'hépatite B (ADN) Flashcards

1
Q

Classification de l’hépatite B

A
  • Famille: Hepadnaviridae, seul représentant humain
  • Genre : Orthohepadnavirus
  • Répartition mondiale avec une plus forte prévalence dans les pays du Sud : 240 millions de porteurs, environ 800 000 morts par an.
  • Réservoir strictement humain et contagiosité très élevée (100 fois supérieure à celle du VIH)

• 7 génotypes du VHB, classés de A à G.

  • Europe et Amérique : A et D
  • Afrique: A et E
  • Asie : B et C.
  • Le génotypage du virus n’est pas recommandé en pratique courante même s’il est reconnu que les génotypes A et B répondent mieux au traitement par l’interféron pégylé que les génotypes C et D.

• VIRUS RESISTANT :

  • généralement résistant à l’éther, à l’alcool à 90° et à la congélation pendant plusieurs années
  • 7 jours dans l’environnement
  • pendant 5 mn à 100°C, 10 h à 60°C
  • virus strictement humain
  • virus oncogène +++ : risque de carcinome hépatocellulaire associé à l’infection chronique du VHB
  • 2 milliards de personnes infectées dans le monde avec 360 millions de porteurs choniques
  • prévalennce de portage de l’AgHBs forte dans les pays en voie de développement et plu sfaible dans les pays industrialisés

-mode de contamination
☞ Présent dans le sang, la salive, les larmes, le sperme, les sécrétions vaginales, le lait
→ parentérale : transfusions, toxicomanie, AES (exposition au sang)
→ percutanée : tatouage
→ sexuelle : IST +++
⚠ L’hépatite B fait partie des infections sexuellement transmissibles et doit faire rechercher systématiquement une infection par le virus VIH et les autres infections sexuellement transmissibles (syphilis, chlamydiae, gonorrhée)
→ mère-enfant lors de l’accouchement ou allaitement mais jamais in utero +++ (risque de transmission dépend de la charge virale)

  • sujets à risque : toxicomanes, prostituées, homosexuels, hémodialyses, polytransfusés avant 1990, personnel soignant (vaccination obligatoire)
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2
Q

Structure de l’hépatite B

A

• Virus (42 nm)

  • capside icosaédrique
  • enveloppe non membranaire

• Génome: ADN partiellement double brin (3.2 kb) !
o Brin externe : continu
o Brin interne : discontinu

On peut observer 3 types de structures dans le sang:

  • des sphères et bâtonnets de 22 nm de diamètre, non infectieux, constituées d’antigène HBs (protéine majeure d’enveloppe virale) = Particules virales incomplètes : formes incomplètes de l’enveloppe sans capside
  • des particules de « Dane » : particules virales complètes et infectieuses

Constitution antigénique :
→ Ag HBs : présent à la surface du virus (antigène d’enveloppe) permettant l’attachement du virus à la cellule cible et constitue la cible des anticorps protecteurs (anticorps neutralisants)
→ Ag HBc : protéine de capside (core) non sécrétée donc non détectable dans le sérum ;
→ Ag Hbe : protéine de capside (core) sécrétée dans le sérum et témoin de la réplication virale

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3
Q

Pouvoir pathogène de l’hépatite B ?

A

• Absence d’effet cytopathogène direct sur l’hépatocyte : cytolyse hépatique liée à la réaction immunitaire de l’hôte à médiation cellulaire, dirigée contre les Ag HBc et HBe à la surface des hépatocytes infectés.

-L’évolution de l’infection est donc dépendante de la réaction immunitaire de l’hôte
→ réaction cellulaire adaptée avec une réaction humorale protectrice => guérison
→ réaction cellulaire inadaptée :
> par excès, entraînant des lésions irréversibles du tissu hépatique : hépatite fulminante
> par défaut, ne permettant pas l’élimination du virus => hépatite chronique

• La contamination se fait principalement :

  • par voie sexuelle
  • par voie sanguine/percutanée (toxicomanie, transfusion - désormais exceptionnelle, AES, tatouages, piercings,…)
  • de la mère à l’enfant (accouchement, allaitement) cause majeure de la forte prévalence de porteurs

• Suite à une hépatite B aiguë, certains patients évoluent vers la chronicité (environ 10%).

  • Le passage à la chronicité est inversement proportionnel à l’âge auquel survient l’infection.
  • L’infection chronique est définie par la persistance de l’antigène HBs pendant plus de 6 mois après la contamination virale
  • Forme fulminante: 1 à 2% des cas avec environ 80% de décès
  • Évolutions cliniques de l’infection chronique par le VHB
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4
Q

Dépistage de l’hépatite B

A

Le dépistage doit concerner les groupes à risque :

  • personnes nées en zone de moyenne ou de haute prévalence du VHB
  • partenaires sexuels d’un porteur d’Ag HBs
  • consommateurs de drogue par voie intraveineuse
  • personnes vivant sous le même toit qu’un porteur d’Ag HBs
  • hémodialysés
  • sujets séropositifs pour le VIH et/ou le VHC
  • sujets ayant un ATCD d’IST
  • lors de la découverte d’une augmentation des transaminases
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5
Q

Hépatite B

  • éléments cliniques ?
  • éléments de diagnostic biologique ?
A

CLINIQUE
→ hépatite aigue
- Incubation longue : en moyenne  12 semaines
- Forme asymptomatique ≈ 80% des cas
- Hépatite symptomatique ictérique aiguë (20% des cas)
o Phase préictérique : insidieuse  asthénie, nau-sées, anorexie, fièvre arthralgies, urticaire, prurit
o Phase ictérique : aggravation de l’asthénie et ano-rexie, persiste 2 à 3 semaines

→ hépatite chronique inactive
= Asymptomatique

→ hépatite chronique active
o Hépatique : ictère, hépatomégalie, cho-lestase, cirrhose
o Extra-hépatiques (10-20%) : asthénie persistante, signes articulaires, rénaux, éruption cutané, splénomégalie, an-giome stellaire (++ IHC)

BIOLOGIE
→ hépatite aigue 
-	Cytolyse hépatique importante : ↑  transaminases =  ALAT > 20 N
-	Marqueurs sérologiques : 
o	Ag HBs +
o	IgM anti-HBc + 
o	Charge virale +
o	Ag HBe +
→ hépatique chronique inactive 
-	Transaminase N 
-	Inflammation chronique foie 
-	ø fibrose ou nécrose 
-	Sérologie : 
o	Ag HBs +
o	IgG anti-HBc +
o	Charge virale –
o	Ag HBe –
o	Ac anti-HBe +

→ hépatite chronique active
o Transaminases ↑ (taux < à celui de la phase aiguë)
o Sérologie : Ag HBs +, IgG anti-HBc +, charge virale +, Ag HBe +, Ac anti-HBe –
o Fibrose et nécrose hépatocytaire
o Mesure de l’activité et de la fibrose :
- Ponction biopsie hépatique : tissu hépatique avec infiltrat inflammatoire évoluant vers fibrose décrit selon score de Métavir et le stade de fibrose
- Techniques non invasives alternatives en cas de CI à la PBH : élastométrie, combinaison de marqueurs biochimiques

⚠ MARQUEURS SERIQUES
• Nombreux marqueurs sériques directs ou indirects détectables:
- Ag HBs : signe la présence du VHB dans l’organisme
☞  1er marqueur retrouvé (sang circulant + cytoplasme hépatocytes)
- Ac anti-HBs : témoin d’une immunité (post-infectieuse ou post vaccinale : SEUL AC PRESENT SI VACCINATION)
- IgM anti-HBc : marqueur biologique de primo-infection
- Ac anti-HBc totaux: marqueurs de contact avec le VHB
- Ag HBe : marqueur de réplication active = permet le suivi (attention en cas de mutant pré-C, l’Ag HBe reste négatif, même en présence d’une réplication virale → intérêt de rechercher ADN viral)
- Ac anti-HBe = premier verrou immunologique : marqueur d’arrêt de la réplication virale (sauf en cas de mutant pré-C) → l’hôte répond ≠ guérison mais activation immunitaire de l’hôte.

☞ L’antigène HBc :
• non retrouvé à l’état libre dans le sang
• présent dans les hépatocytes infectés
• cible de la réponse cyto-toxique

• quantification de l’ADN VHB plasmatique par PCR : meilleur marqueur de la réplication des virus sauvages et mutés
o Réplication avec rétro-transcription (intermédiaire ARN) à partir du cccDNA
o ARN pré-génomique qui grâce à la transcriptase inverse redonnera le virus à ADN
o Persistance cccDNA au sein de l’hépatocyte

• Evaluation de l’atteinte hépatique : étude histologique sur biopsie de foie (quantification de l’inflammation et de la fibrose), examen remplacé par des tests non-invasifs:
→ Fibrotest® : obtention du score METAVIR, sur la base de marqueurs biochimiques sériques.
→ Fibroscan: méthode physique évaluant le niveau de fibrose hépatique (résultat en kiloPascal)

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6
Q

Traitement de l’hépatite

  • aigue ?
  • fulminante ?
  • chronique ?
A

• Traitement de l’hépatite aiguë à VHB :

  • Pas de traitement antiviral spécifique
  • arrêt des boissons alcoolisés et des médicaments non indispensables
  • Surveillance des sérologies et des fonctions hépatiques (transaminases et TP)
  • possible prescription d’acides biliaires naturels ou de cholestyramine en cas de cholestase importante
  • enquête familiale et vaccination de l’entourage si besoin
  • rechercher une co-infection avec le VHD

• Traitement de l’hépatite fulminante

  • surveillance des transaminases, du TP, et du facteur V
  • cytolyse intense avec effondrement du TP et du facteur V signe d’une insuffisance hépatocellulaire sévère associée à des troubles de la conscience
  • lorsque le TP à 50% et le facteur V < 30%, risque majeur d’encéphalopathie hépatique (50% de mortalité) → transplantation hépatique d’urgence

• Traitements de l’hépatite chronique :
→ Les objectifs des traitements sont multiples.
- PCR VHB : Charge virale diminuée jusqu’à l’indétectabilité dans le sang
- Biochimique : Normaliser les ALAT
- Sérologique :
=> Idéal : Perte de l’AgHBs, séroconversion AcHBs, mais difficile avec les agents thérapeutiques actuels
=> Plus réaliste, pour les patients avec un AgHBe+ : séroconversion HBe - et apparition de Ac anti-Hbe
☞ MAIS éradication impossible car persistance de la forme ADNccc (forme épismale) dans les hépatocytes infectés (réactivations possible lors d’immunodépressif)

  • Améliorer l’histologie hépatique avec réversion de la fibrose

HEPATITE CHRONIQUE ACTIVE (CV > 2000 UI/mL, ALAT élevées, inflammation hépatique et/ou fibrose histologiquement prouvée) en monothérapie et en 1ere intention (peu de résistance croisées viables entre classes pharmacologiques différentes) avec le ☞ Ténofovir ou l’Entécavir comme molécules de choix. (à vie)

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7
Q

Prévention de l’hépatite B ?

A

• Vaccin sous-unitaire recombinant: Schéma vaccinal: J0, J30 et rappel 6 mois après la 2e injection

• Indications:
- Professionnelle (profession de santé, sécurité et secours)
- Médicale (hémophiles, dialysés, polytransfusés, transplantés)
- Nouveau-né de mère porteuse de l’Ag HBs : justifie le dépistage obligatoire à 6 mois de grossesse.
Sérovaccination à la naissance (Immunoglobulines anti-HBs et vaccin).

• Surveillance accrue de la réactivation virale chez les personnes avec anti-HBc positif et immunodéprimés (traitement immunosuppresseur, chimiothérapie, anti-CD20,…)

☞ maladie à déclaration obligatoire

• règles d’hygiène : préservatif lors d’un rapport sexuel, mesures de prévention chez les usagers de drogues IV

• dépistage :
→ Ac anti-HbC totaux + Ag HBs + Ac anti-Hbs
- proposition de dépistage chez les personnes à risque ou après conduite à risque
- dépistage du ou des partenaires et des autres IST
- dépistage systématique des dons du sang, de tissus et d’organes
☞ dépistage de l’Ag Hbs obligatoire en cours du 6e mois de grossesse
- proposition de dépistage en pré-nuptial

• Vaccination (GENHEVAC, ENGERIX) = fraction antigénique recombinante de l’AgHBS
- induisent la production d’Ac anti-HBs neutralisants et protecteurs si titre > 10 mUI/mL (dose de rappel dès que le taux d’Ac anti-Hbs < 10mUI/mL)
☞ vaccination obligatoire pour le personnel médical et paramédical
-vaccination obligatoire pour les nourrissons, recommandés pour les sujets à risques

  • En population générale :
  • chez le nourrisson : 3 injections (vaccin hexavalent) à 2 mois, 4 mois et 11 mois
  • vaccin autre que hexavalent : 3 injections à intervalle de 0, 1 mois, 6 mois
  • Pour les adolescents âgés de 11 à 15 ans révolus :
  • schéma classique à trois doses : à intervalle de 0, 1 mois, 6 mois
  • ou schéma à deux doses (ENGERIX B® 20μg) : à intervalle de 0, 6 mois
  • Pour les nouveau-nés de mère porteuse de l’AgHBs :
  • vaccination à la naissance selon un schéma à 3 injections (une dose à la naissance, puis à 1 et 6 mois) avec le vaccin HBVAXPRO 5μg® ou le vaccin ENGERIX® B10 μg ; la première dose étant associée à l’administration d’immunoglobulines anti-HBs.
  • un schéma à quatre doses (une dose à la naissance, puis à 1, 2 et 6 mois) est recommandé pour les prématurés de moins de 32 semaines ou de poids inférieur à 2 kg.
  • Pour certains cas particuliers :
  • chez l’adulte, où l’obtention très rapide d’une protection vaccinale est souhaitable (personnes détenues, personnes en situation de départ imminent en zone d’endémie moyenne ou forte…), et conformément à l’AMM du vaccin ENGERIX® B20 μg, un schéma accéléré peut être proposé. Il comporte l’administration en primo-vaccination de 3 doses en 21 jours (J0, J7, J21), suivies d’un rappel 12 mois après, indispensable pour assurer une protection au long cours.

• Sérothérapie du nouveau-né de mère Ag HBs positif par injection d’immunoglobulines anti-HBs à la naissance et vaccination selon un schéma en 3 injections (une dose à la naissance puis 1 et 6 mois)

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8
Q

Cycle de réplication viral

A

1) production de la forme super-enroulée de l’ADN viral
- entrée du virus dans l’hépatocyte
- transformation de l’ADN circulaire partiellement bicaténaire en ADN circulaire totalement bicaténaire et superenroulé ou ADNccc (covalently closed circuler DNA) dans le cytoplasme sous l’action de l’ADN polymérase virale.

2) synthèse et de l’encapsidation de l’ARN prégénomique
- entrée de l’ADNccc dans le noyau qui persistera sous forme d’épisome
=> transcription en ARNm
=> ARNm est traduit en protéines virales et en ARN prégénomique
- encapasidation :
Un signal d’encapsidation, appelé epsilon et qui a une structure secondaire en épingle à cheveux, est présent à l’extrémité 5’ de l’ARN pré-génomique et permet au processus d’encapsidation d’être spécifique, c’est-à-dire de pouvoir faire la différence entre les ARN messagers viraux et cellulaires.
Les protéines virales nécessaires à l’encapsidation sont les protéines de capside et la polymérase virale

3) synthèse du brin (-) de l’ADN viral
l’ARN prégénomique est encapsidé par l’Ag HBc avec des nucléotides
+ l’ADN polymérase virale (comme une transcriptase inverse = ADN polymérase ARN dépendante), transcrit l’ARN prégénomique en ADN génomique d’abord simple brin puis débute la transcription du deuxième brin jusqu’à épuisement des nucléotides.
- de façon concomitante à la synthèse du brin­ (-) de l’ADN viral, une activité RNAse H va dégrader la matrice d’ARN prégénomique

4) synthèse du brin (+) de l’ADN viral
- après terminaison de la synthèse du brin (-­), la synthèse du brin (+) de l’ADN viral est initiée par une amorce ARN.
- circularisation du génome résulte d’un phénomène de translocation de l’amorce ARN.
- synthèse du brin (+) est le plus souvent incomplète et les capsides virales sont enveloppées et sécrétées sous forme de virion contenant un ADN circulaire partiellement bicaténaire.
- relargage des nouvelles particules par bourgeonnemnet de la membrane hépatocytaire sans lyse cellulaire.

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9
Q

Diagnostic de l’hépatite B aigue

A

DIAGNOSTIC CLINIQUE

  • incubation = 4 à 28 semaines - en moyenne  12 se-maines
  • asymptomatique dans 80% des cas
  • forme symptomatiques avec asthénie, anorexie, ictère cutané-muquex, douleurs abdominales…
  • manifestations extra-hépatiques rares (atteintes rénale, pulmonaire ou neurologique)

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

  • cytolyse hépatique importante : élévation des transaminases (ALAT > 10N)
  • marqueurs sérologiques : AgHbs+, IGM anto-HBc+, charge virale +, Ag HBe +

EVOLUTION
↪ évolution favorable : guérison dans 90% des cas d’hépatite B aigue
☞ SANS ERADICATION DU VIRUS car persistance du génome du VHB sous forme épisomale d’ADNNcc dans les hépatocytes infectés
-normalisation des transaminases en 3 semianes
- disparition des IgM anti-HBc et de l’Ag HBs
- apparition des Ac anti- HBs, anti-HBe et des IgG, anti-HBc (persistant généralement toute la vie)

↪ évolution défavorable
=> immédiate : hépatite fulminante (0,1 à 1% de cas)
-forme grave et potentiellement mortelle en l’absence de transplantation hépatique
-nécessite la surveillance des transaminases, du TP et du facteur V +++
-nécessite la surveillance des transaminases, du TP et du facteur V +++

=> tardive : hépatite B chronique dans environ 10% des hépatites aigues
-dépend de l’âge : 90% des risque chez les nouveaux nés avant 1 an et 50% de risque à 10 ans.
☞ définie par la persistance de l’AgHBs dans le sang au-delà de 6 mois
-portage symptomatique ou non , selon l’activité de la forme chronique

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10
Q

Diagnostic de l’hépatite B

A

PORTAGE CHRONIQUE INACTIF
-concerne 30% des sujets porteurs chroniques
-circonstances de découverte souvent fortuite car forme asymptomatique
→ biologie
-transaminase normales
-marqueur sérologiques ; Ag HBs +, IgG anti-HBc +, charge virale -, Ag HBe -, Ag anti-HBe +
-activité et fibrose minime

→ surveillance : contrôle des transaminases et charge virale par PCR

→ evolution :

  • favorable : absence de réactivation virale
  • défavorable : réactivation virale (charge virale positive), surinfection par le virus Delta

HEPATITE B CHRONIQUE ACTIVE
-70% des sujets porteurs chroniques
→ Clinique :
signes hépatiques (ictère, hépatomégalie, cholestase, cirrhose) et extra-hépatique dans 10 à 20% (asthénie persistante, signes articulaires, rénaux, …)

→ Biologie

  • transaminases augmentées mais avec un taux inférieur à celui de la phase aigue
  • marqueurs sérologiques : Ag HBs +, IgG anti-Hbc+, charge virale + (contrairement au portage inactif), Ag Hbe + (négatif chez le mutant pré-core), Ac anti-HBe - (positif chez le mutant pré-core).

Mutant pré-core : mutation dans le gène pré-C codant pour l’Ag HBe lors de la phase terminale de l’hépatite chronique → absence de synthèse d’Ag HBe lors d’hépatite chronique active avec présence d’Ac anti-HBe.

→ Mesure de l’activité et de la fibrose

  • ponction biopsie hépatique :; tissu hépatique avec infiltrat inflammatoire évoluant vers la fibrose quantifiée par le score Métavir qui prend en compte l’activité et le stade de fibrose
  • technique non invasives alternatives en cas de CI à la PBH : élastométrie (Fibroscan), combinaison de marqueurs biochimiques?

=> Evolution : fibrose évoluant en cirrhose (3-5%/an) dont la principale complication est le carcinome hépato-cellulaire (6%/an)
→ suivi de l’alpha-foetoprotéines + échographie abdominale tous les 6 mois

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11
Q

Hépatite B : marqueurs de dépistage sérologique ?

Ag HBe ?
Ac anti-HBe ?
charge virale ?
ALAT ?

A

Marqueurs de dépistage sérologique :
-AgHBs : marqueur de l’infection
→ négatif si guérison, vaccination ou Ac anti-HBc isolé
→ positif si hépatite aigue, chronique inactive, active, mutant pré-core actif (formes virologiques de l’hépatite chronique B antigène HBe négatif)

-Ac anti-HBs : marqueur de guérison ou de vaccination
→ positif seulementnt si profil de guérison ou vaccination

Les AgHBs et Ac anti-HBs sont simultanément positifs lorsque la séroconversion est en cours : à recontrôler dans 15 jours

-Ac anti-HBc totaux : témoin de contact avec le virus
→ négatif seulement la personne n’a jamais été infectée mais vaccinée
☞ peut être négative au tout début d’un infection (absence d’IgM à recontrôler 15 jours plus tard)

Ag HBe : marqueur de réplication (hors mutant pré-core)
→ positif seulement si hépatite aigue ou chronique active

Ac anti-HBe : marqueur de non réplication (hors mutant pré-core)
→ positif si hépatite chronique hépatite inactive, profil de guérison ou mutant pré-core actif

charge virale : marqueur de réplication plus spécifique
→ positif si hépatite aigue, chronique active ou mutant pré-core actif

ALAT : marqueur d’activité
• ↑ ↑ +++ si hépatite aigue
• ↑ si hépatite chronique chronique actif ou hépatite pré-core

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12
Q

Réaction hôte/virus

A

Détermine les lésions hépatiques

  • réaction immune modéréee et adaptée (en fonction de la charge virale cellulaire) : patient asymptomatique (90% des cas), guérison
    = hépatite aigue avec période d’incubation de 4 à 12 semaines, une phase pré-ictérique de 3 à 7 jours, puis une phase ictérique de 3 semaines avec cytolyse hépatique. Au cours de cette phase caractérisée par une réponse immunitaire cytologique, on observe la disparition des Ag viraux HBe et HBs ainsi que celle de l’ADN viral plasmatique, la montée rapide des Ac anti-HBc puis celle des anti-HBe et plus tardivement celle des anti-HBs qui confirment la guérison.
  • réponse cytologique alors qu’un fort pourcentage d’hépatocytes sont infectés, on observe une hépatite fulminante (1% des hépatite aigues)
  • réaction immune modérée voire faible mais inadaptée : tolérance partielle avec réplication prolongée du VHB et destruction à bas bruit du tissu hépatique, chronicité
  • réaction immune faible, voire nulle : porteur sain (persistance de l’antigénémie HBs sans lésion virale)
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13
Q

Diagnostic des co-infections à l’hépatite B

A
  • sérologie VIH, VHC (Ac anti-VHC), VHD (Ac anti VHD)
  • sérologie VHA (Ac IgG anti-VHA)
  • Autres examens biologiques er para cliniques :
    • γ GT, PAL, bilirubine, albumine, taux de prothrombine, hémogramme + plaquettes
    • α foetoprotéine
    • échographie abdominale, si le bilan hépatique est perturbé, pour éliminer les pathologies biliaires
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14
Q

AgHBe : interprétation ?

A

Ag HBe = Témoigne d’une réplication virale (d’où le risque de transmission)

Ac anti-HBe = témoigne d’une absence de réplication. ⚠ L’exception à cette règle est l’infection à VHB mutant ou variant pré-C qui ne produit pas l’Ag HBe (Ag HBe négatif) malgré la réplication virale active et l’Ac anti-HBe positif.

Si l’anti-HBe apparait après disparition de l’Ag HBe (séroconversion HBe) : cela indique une diminution voire un arrêt de la multiplication virale. Cette séroconversionspontanée ou sous l’influence d’un traitement est suivie d’une normalisation des transaminases, d’une diminution de la multiplication virale et de l’inflammation du foie.
Cela correspond au passage de l’hépatite chronique au portage inactif. (Ag HBs + sans multiplication virale)

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15
Q

Quand traiter l’hépatite B chronique ?

A
  • ADN VHB > 2000UI/mL avec lésions histologiques significatives (> A1 ou > F1) indépendamment du taux d’ALAT
  • ADN VHB > 20 000 UI/mL et ALAT > 2N
  • patient cirrhotique avec ADN VHB détectable, quelque soit sa valeur
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16
Q

Hépatite B : traitements ?

A

→ interférons α-2a pégylés = 1 seule injection en SC/semaine
→ Les inhibiteurs nucléosidiques (Tenofovir ou Entecavir) :

☆ interférons α-2a pégylés = 1 seule injection en SC/semaine
3 actions
- antiviral : inhibition de la réplication virale dans les cellules infectées
• dégradation des ARNm viraux
• arrêt des synthèse préotéiques

  • immunomodulateur
    • ↑ réponse immunitaire vis-à-vis des hépatocytes infectés
    • activité phagocytaire des macrophages
    • cytotoxicité LTc et NK
  • antiprolifératif
    • suppression de la prolifération cellulaire

→ L’interféron alpha pegylé : traitement à durée limitée (48 semaines) avec une tolérance moyenne
↪ Traitement efficace (absence de résistance) mais nombreux effets indésirables responsables de 30% d’arrêts du traitement (de moins en moins utilisé)
↪ permettrait : inhibition de la réplication virale dans les cellules infectées par des virus, la suppression de la prolifération cellulaire et des activités immunomodulatrices comme l’augmentation de l’activité phagocytaire des macrophages et l’augmentation de la cytotoxicité spécifique des lymphocytes pour les cellules cibles

  • Réponse virologique : ADN indétectable chez 25% des patients
  • Normalisation des ALAT : 50% des patients
  • Séroconversion :
    • perte de l’Ah HBe : 32%
    • perte de l’Ag HBS : 4%

→ Les inhibiteurs nucléosidiques (Tenofovir ou Entecavir) : bonne tolérance, traitement à vie.
☞ Entécavir
-incidence des résistances à l’Entécavir plus fréquente si la souche est déjà résistante aux inhibiteurs nucléosidiques
-inhibiteurs puissant du VHB, haute barrière de résistance (barrière génétique)
☞ Lamivudine
-meilleure tolérance que l’IFN α pour une même efficacité mais apparition quasi-constante de résistances par mutation au niveau de l’ADN polymérase du VHB (☞ mutant YMDD) ☞ nécessitant la recherche de mutations de résistance par séquençage du gène de l’ADN polymérase en cas d’échec thérapeutique
- surtout utilisée pour éviter la transmission mère-enfant lors de l’accouchement
☞ Telbivudine
-traitement plus efficace que la Lamivudine mais donne les mêmes résistances

→ Inhibiteurs nucléotidiques

  • Ténofovir disoproxil et Adéfovir dipivoxil
  • Effet antiviral puissant, absence de résistance connue, bonne tolérance et peut être utilisé lors de co-infection VHB-VIH

→ Transplantation hépatique

  • Discutée en cas de cirrhose post-hépathique B compliquée et en l’absence de multiplication virale détectable
  • Administration d’immunoglobulines anti-Bs après transplantation pour limiter le risque d’infection du greffon.
17
Q

Objectifs du traitement ?

A
  • inhibition de la réplication virale (charge virale < 15 UI/mL)
  • stabilisation des lésions histologiques afin de diminue le risque d’évolution vers le carcinome hépatocellulaire
  • obtention d’une séroconversion HBs

+ diminution de la pression portale pour réduite le risque hémorragique lié à la présence de varices oesophagiennes de stade 2 avec le propranolol (gastroscopie permet de révéler les varices oesophagiennes)
→ le propranolol induit une ↓ du débit sanguin splanchnique d’où une chute de la pression portale, ce qui diminue le risque hémorragique lié à la rupture de varices pouvant conduire au décès dans 10% des cas (ECG pour identifier toute CI aux β bloquants)

18
Q

Suivi du traitement

A

SUIVI DU TRAITEMENT

  • évaluer l’efficacité et la tolérance du traitemnet
  • surveiller l’évolution du degré de cytolyse, de choelstase, de fibrose, d’insuffisance hépatocellulaire
  • dépister un CHC

Surveillance clinique
- examen clinique trimestriel, voire mensuel : recherche de signes de décompensations de cirrhose et évaluer la tolérance au traitement
- les varices oesogastriques doivent être surveillées
- surveillance de la pression artérielle systolique si prise de β bloquant + contrôle de la fréquence cardiaque
⚠ β bloquant ne peut être interrompu brutalement car sinon, risque de rebond qui favorisent la rupture des varices oesophagiennes

Surveillance biologique
- si traitement par analogues nucléosi(ti)diques : tous les 3 mois
• charge virale toutes les 12-24 semaines (objectif = indétactibilité ≈ 10-15 UI/mL)
• si Ag HBe négatif, rechercher les Ac anti-HBe tous les 6 mois
- si échec du traitement : génotypage VHB
• surveillance de la fonction hépatique (ALAT, ASAT, charge virale) chez tous les patients tous les mois afin de détecter toute rechute virologique tardive
• fonction rénale tous les 3 mois la première année de traitement puis tous les 6 mois

19
Q

En cas de douleur, quel antalgique prendre / hépatite B ?

A

Préférer le paracétamol (prises espacées de 6 heures, ne pas dépasser 2-3 g/jour du fait de la cirrhose de ME).
→ à dose thérapeutique (4 grammes par jour pendant treize jours), le paracétamol est très bien toléré tant cliniquement que biologiquement par des sujets avec atteinte hépatique chronique stable.

L’aspirine ou autre AINS (non prescrit par un médecin connaissant le contexte physiopathologique du patient) risque de favoriser des saignements au niveau des varices oesophagiennes etc…

⚠ hépatite aigue = cytolyse importante
Il faut absolument mettre le foie au repos pendant cette période et notamment en évitant d’administrer des médicaments métabolisés par le foie.
Pour rappel, le paracétamol est une molécule hépatotoxique via son métabolite, le NAPQI (N-acétyl-para-benzoquinone-imine)

20
Q

Hépatite B et réactivation :

  • situations à risque ?
  • médicaments qui concourent à une réactivation ?
A

Réactivation = réapparition de l’AgHBs ou exacerbation d’une hépatite B chronique non active
SITUATIONS CLINIQUES
• Grossesse
• Infection par le VIH (syndrome de restauration immune type IRIS)
• Tumeur des surrénales avec syndrome de Cushing secondaire
• Traitement immunosuppresseur
– Corticothérapie
– Chimiothérapie
– Thérapie ciblée (et en particulier le rituximab)

MEDCAMENTS
Corticoïdes
Présence dans l’ADN du VHB d’un composant sensible aux glucocorticoïdes et agissant comme médiateur dans l’expression des gènes du VHB → corticothérapie jouant un rôle d’activation de la réplication du VHB

Méthotrexate
Réactivation du VHB notée à l’arrêt du MTX par restauration de la réponse immune et destruction des hépatocytes médiée por l’exacerbation de la réponse lymphocytaire cytotoxique antiVHB

Anti-TNFα
Exacerbation de la réplication virale par 2 mécanismes:
- Inhibition du TNFα alors que TNF α indispensable à la stimulation des lymphocytes T cytoxiques anti-VHB
- Inhibition du TNFα alors que TNF α permet l’inhibition intrahépatocytaire de l’expression de certains gènes du VHB

Anti-CD20
Déplétion en lymphocytes B exprimant le récepteur CD20 entraînant une baisse du taux d’Ac antiHBs et une exacerbation de la réplication du VHB

21
Q

Traitement de la réactivation

Traitement pré-emptif ?

A

• Si absence de traitement préemptif et diagnostic de réactivation VHB (AgHBs + avec ou non ADN VHB +)
→ Introduction d’entecavir (Baraclude® 0,5mg/j) ou de tenofovir (Viread ® 300mg/j)
• Pas d’indication à utiliser un antiviral à barrière génétique plus basse (lamivudine, adefovir, etc.)

Principes du traitement préemptif
• Traitement préemptif = traiter une maladie/infection latente pour prévenir l’expression des symptômes de cette maladie/infection
• Traiter de façon préemptive = avoir dépisté avant introduction traitement immunosuppresseur…
• Enjeu = déterminer qui doit être traité de façon préemptive

22
Q

Que faire si exposition à une personne Ag HBs + ?

AES ?

A
  • aucun suivi si le sujet exposé est vacciné et immunisé
  • s’il est non vacciné, vacciné non répondeur ou vacciné avec taux d’AC anti-HBs inconnu :
    → recherche à J0 des ALAT + AgHBs, Ac anti-HBc et Ac anti-HBs ;
    → si le sujet exposé est non immunisé ou non répondeur, surveillance à M3 : ALAT et recherche des marqueurs suivants : AgHBs, Ac anti-HBc, Ac anti-HBs

AES :
Rechercher le statut sérologique de la personne source
→ Par la réalisation des tests suivants, si cela est possible
- tests rapides de dépistage du VIH ;
- sérologie VIH ;
- sérologie VHC ;
- sérologie VHB complète si la personne source n’est pas vaccinée. (non urgente)
Il est également souhaitable de connaître le statut sérologique de la personne exposée.
Si la personne source est porteuse du VIH, adapter, si nécessaire, le traitement post-exposition (TPE) de la personne qui a été exposée.

→ Jamais de traitement si :
le patient source a une sérologie VIH négative connue,
le personnel victime a une sérologie VIH positive avant l’AES.

23
Q

Co-infection VHB/VHD

A

Le virus de l’hépatite Delta est un virus défectif, c’est-à-dire qu’il a besoin d’un autre virus (dit « auxiliaire »), pour se répliquer et se propager.
En pratique, ce virus auxiliaire est celui de l’hépatite B (VHB).

Une personne vaccinée contre l’hépatite B ne peut pas contracter cette hépatite δ.

Transmission : le VHD a les mêmes modes de transmission parentérale (autrement que par la voie digestive), sexuelle ou materno-foetale que ceux de l’hépatite B. Il ne peut infecter que des sujets porteurs de ce virus.

Le virus Delta aggrave la maladie hépatique. Il doit donc être recherché systématiquement chez un porteur de l’hépatite B.

Actuellement, seul le traitement par interféron pegylé (Peg-IFN) est recommandé, sur une durée de 48 à 96 semaines.

24
Q

Hépatite B et hépatite C (co-infection VHB/VHC)

A

Sans que l’on puisse avoir d’explication scientifique claire, le plus souvent un virus inhibe la multiplication du second. Ainsi, un simple porteur de l’Ag HBs associé à une hépatite C, sans aucune activité virale B, peut découvrir après guérison de son hépatite virale C que l’hépatite virale B repart de plus belle, et qu’elle nécessitera peut-être un traitement .
À l’inverse, la mise sous contrôle du VHB chez un patient contaminé avec les deux virus VHB/VHC, et qui jusque là avait une hépatite C peu active, peut amener une reprise d’activité de cette dernière.
L’accès universel au traitement du VHC doit nous amener à faire disparaître le VHC. C’est ce que nous devons faire aussi lorsque les deux virus répliquent simultanément !

25
Q

Co-infection VIH/VHB

A

Seule recommandation : la trithérapie VIH doit comprendre au moins deux molécules actives sur le VHB. Trithérapie pour le VIH, bithérapie pour le VHB: les virus peuvent ainsi être sous contrôle, c’est une bonne nouvelle !