Rotavirus (ARN) Flashcards
Classification des Rotavirus
→ Famille: Reoviridae
→ Genre : Rotavirus
→ Génotypes / sérotypes : les déterminants antigéniques et séquences nucléotidiques des gènes structuraux définissent les spécificités suivantes :
- VP6 : spécificité de groupe (A à H). Seuls les groupes A, B et C infectent l’homme
- VP4 : spécificité de type P
- VP7 : spécificité de type G
Epidémiologie des Rotavirus
→ Répartition mondiale.
Les rotavirus sont ubiquitaires. Seul le groupe A est impliqué dans les gastro- entérites aiguës épidémiques chez l’enfant. En France, les rotavirus circulants appartiennent au groupe A et principalement aux types G1 à G4 et G9, avec une prédominance du type P[8]G1.
→ Réservoir
L’Homme est le principal réservoir des rotavirus humains. Il existe des rotavirus animaux (bovins, porcs, chats, chevaux…) qui peuvent infecter l’Homme.
→ 1ère cause de gastro-entérite aiguë sévère chez le jeune enfant (< 3 ans++) avant l’introduction de la vaccination.
→ Principale cause de mortalité infantile avant l’introduction de la vaccination (450 000 morts en 2008 chez les enfants de moins de 5 ans, majoritairement dans les pays à bas revenus).
→ Dans les pays industrialisés : Epidémies saisonnières (hivernales) de gastro-entérites (Figure 2) à l’origine d’une morbidité + hospitalisations (avant l’introduction de la vaccination)
Structure du Rotavirus
- Virus nu
- taille moyenne 75 nm
- Capside icosaédrique formée de 3 couches concentriques avec
→ VP2 formant la couche interne
→ VP6 la couche intermédiaire
→ VP4 et VP7 la couche externe - Génome : 11 segments d’ARN double brin codant chacun une protéine virale = monocistronique : 6 protéines structurales de la capside (VP1 à VP6) et 5 protéines non structurales (NSP1 à 5) (☞ sauf fragment 11 codant 2 protéines)
La protéine VP6 porte l’antigène de groupe : 7 groupes A à G, dont le groupe A est le plus fréquemment impliqué dans les infections humaines
Physiopathologie du Rotavirus
Pouvoir pathogène lié
→ à la grande variabilité génétique des virus à ARN et segmentés
-mutations ponctuelles dues à l’infidélité de l’ARN polymérase (glissements antigéniques)
=> responsables d’une dérive antigénique
- réassortiment génétique par échange de segments d’ARN homologues lors de l’infection d’une même cellule par plusieurs virus
=> responsable d’une cassure antigénique
→ à la perturbation des propriétés d’absorption intestinale
- lyse des entérocytes responsable d’atrophie des villosités intestinales
=> diarrhée osmotique de malabsorption
- sécrétion d’une entérotoxine NSP4 entraînant une fuite hydrique (augmentation de la perméabilité para cellulaire) majorée par une stimulation du système nerveux entérique
=> diarrhée sécrétoire
→ contamination par voie féco-orale : mains ou objets souillés par des matières fécales. La contamination à partir de l’environnement est possible par l’eau ou des aliments (huîtres).
→ Eléments favorisant la transmission des rotavirus :
- faible dose infectieuse (10 particules virales suffisent)
- longue durée d’excrétion du virus dans les selles
- grande résistance dans l’environnement
- infections nosocomiales
- épidémies hivernales
→ Multiplication des enterovirus dans les entérocytes matures de l’intestin grêle entraînant leur destruction.
→ La destruction des entérocytes est à l’origine d’une malabsorption.
→ En parallèle, l’infection induit l’activation de mécanismes sécrétoires (entérotoxine virale NSP4).
=> Au total, la diarrhée à rotavirus associe une malabsorption et une composante sécrétoire
Clinique du Rotavirus
→ Période d’incubation : 1 à 3 jours
→ Signes cliniques :
Gastro-entérite aiguë :
-diarrhée (≥ 3 selles liquides)
-accompagnée ou non de fièvre (>38°C),
-de vomissements d’apparition brutale
-et de douleurs abdominales.
La maladie guérit sans séquelle en 4 à 7 jours environ.
☞ Le principal facteur de gravité est la déshydratation.
L’infection est souvent asymptomatique chez l’adulte
Virus excrété dans les selles dès le 1er jour de la diarrhée et jusqu’à 8 jours après l’arrêt des symptômes.
Les réinfections sont moins graves cliniquement voire asymptomatiques.
Diagnostic des Rotavirus
☞ NON REALISE EN SYSTEMATIQUE !
→ Echantillon biologique : selles émises à la phase aiguë de la maladie.
→ Détection d’antigènes viraux selon plusieurs méthodes :
- Immunochromatographie en test de diagnostic rapide (TDR) unitaire - Agglutination de particules de latex
- ELISA sur plaques
→ Détection du génome viral par RT-PCR (pas en routine)
→ Microscopie électronique (pas réalisé en pratique)
Traitement des Rotavirus
→ Pas de traitement antiviral.
→ Traitement symptomatique selon le degré de déshydratation (< 5 ; 5 à 8% ; > 8%)
• Déshydratation minime < 5%
- 50 mL la première heure puis augmenter progressivement pour atteindre d’environ
50 mL/kg pendant les 4 premières heures
- laisser l’enfant boire en fonction de ses besoins en compensant approximativement une selle liquide par 10mL/kg et un vomissement par 5mL/kg
• Déshydratation modérée (entre 5 et 10%) - proposer 30 à 60 mL toutes les 15 minutes durant les 4 premières heures, pour atteindre : => 100 mL/kg, pour la compensation des pertes - puis laisser boire à volonté, sans forcer comme précédemment ADIARIL • déshydratation > 10% Hospitalisation PLASMION si choc Glucose 5% + NaCl 9g/L en perfusion si tachycardie
→ Hospitalisation selon le degré de déshydratation
- Réhydratation orale ou parentérale
- Régime anti-diarrhéique = régime sans résidu, adapté à l’âge du patient, chez le jeune enfant : réalimentation dès que possible
- Traitement anti-pyrétique : paracétamol
- Traitement anti-sécrétoire intestinal : le racécadotril peut être considéré - Lopéramide non recommandé chez le jeune enfant
Prévention contre Rotavirus
☞ Respect des règles d’hygiène adaptées au mode de transmission féco-orale
- Deux vaccins à agent vivant atténué existent qui ne sont pas recommandés en France pour la vaccination des nourrissons. Ces vaccins protègent contre les diarrhées à rotavirus modérées à sévères mais n’empêchent pas l’infection.
→ Rotarix® (GSK) : Administration orale, 2 doses à 2 et 3 mois. Vaccin monovalent composé d’une souche humaine P[8]G1 atténuée
→ Rotateq® (Merck) : Administration orale, 3 doses à 2, 3 et 4 mois. Vaccin pentavalent obtenu par réassortiment génétique entre un virus bovin et 5 souches de rotavirus humains
Augmentation (faible) du risque d’invagination intestinale aiguë post-vaccination ayant conduit le HCSP à suspendre la recommandation de vacciner contre les rotavirus les nourrissons en population générale (Avis du 21 avril 2015)
Cycle de réplication virale du Rotavirus
- attachement aux entérocytes différenciés grâce aux spicules VP4 de la capside
- décapsidation partielle (destruction de la couche externe de la capside)
- transcription du génome à l’intérieur de la capside double couche grâce à l’ARN polymérase virale en ARN positif qui sera traduit en protéines virales dans le cytoplasme
- assemblage de la capside avec 11 segments du génome viral sous forme d’ARN positif qui seront répliqués à l’intérieur des nouvelles particules virales pour former des segments d’ARN double brin.
- sortie des nouvelles particules virales après maturation de la capside par passage dans le réticulum endoplasmique, par lyse cellulaire ou transport vésiculaire.