Tuberculose et les mycobactéries (R) Flashcards

1
Q

Les mycobactéries: généralités

A

Les mycobactéries sont des pathogènes très anciens dont on a retrouvé les traces fossilisées
dans les os de dinosaures.

Le genre Mycobacterium dont elles sont issues compte plusieurs espèces.

La plupart ne sont que des contaminants de l’environnement et non des pathogènes chez l’homme, d’autres ne le sont que chez l’hôte immunosupprimé.

Certaines enfin, aux côtés de la malaria, du VIH et de la peste, sont responsables des maladies infectieuses ayant clamé le plus de vies dans l’histoire de l’humanité.

La tuberculose et la lèpre, respectivement causées
par les M. tuberculosis et M. leprae, sont en effet des mycobactérioses.

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2
Q

Décrire : Mycobactérie

A
  • petits bâtonnets parfois légèrement incurvés dont la croissance est plus lente que la majorité des autres bactéries pathogènes de l’homme.
  • sont dites acido et alcoolo- résistantes, ce qui leur permet de survivre à plusieurs mécanismes de défense et mesures d’hygiène.
  • prolifèrent plus rapidement en milieu aérobique, ce qui explique les sites préférentiels d’infection.
  • possèdent des parois très riches en acides gras qui se prêtent mal aux colorations de Gram utilisées sur les bactéries plus communes.
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3
Q

Comment identifier les mycobactéries?

A

On identifiera les bactéries au moyen d’observation microscopique après coloration spécifique, culture ou amplification génique (PCR). Dans les faits, ces 3 modalités seront souvent associées séquentiellement.

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4
Q

Quelles sont les colorations spécifiques pour les mycobactéries

A
  • La coloration de Ziehl-Neelsen : Elles apparaissent ouges sur fond bleu, le bleu de méthylène étant utilisé comme contre-colorant.
  • La coloration fluorescente à l’auramine O a largement remplacé la Ziehl-Neelsen en raison de sa sensibilité supérieure et de sa rapidité d’exécution. Elle est toutefois moins spécifique.

Les colorations seront utilisées essentiellement pour le dépistage des mycobactérioses.

Leursrésultats devront être confirmés par culture ou identification génétique.

Elles permettent toutefois d’implémenter rapidement les mesures de contrôle et le traitement.

Elles évitent souvent le recours aux cultures, dispendieuses, longues, complexes et parfois dangereuses.

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5
Q

Culture: où, quand, comment?

A

Les cultures mycobactériennes ne sont effectuées que dans certains laboratoires désignés et soumis à de très stricts protocoles de contention.

Elles sont utilisées pour confirmer l’impression diagnostique dérivée d’une coloration ou, en l’absence de coloration préalable, confirmer ou exclure l’infection lorsque la probabilité clinique est élevée ou la coloration impossible.

Les cultures mycobactériennes demandent une décontamination chimique préalable afin
d’éliminer les autres bactéries présentes dans l’échantillon. L’ensemencement se fait par la
suite sur des milieux spécifiques maintenus à 370C en incubateur.

Les mycobactéries seront
identifiées et distinguées l’une de l’autre par leur taux de réplication, leur morphologie et leur
pigmentation.

L’on utilise également des sondes génétiques et le PCR pour confirmer ou
accélérer l’identification.

La croissance de la majorité des mycobactéries, dont le M. tuberculosis est lente, demandant 6
à 8 semaines ce qui entraine des coûts importants et des délais souvent inacceptables en
pratique.

Elles sont toutefois nécessaires pour un diagnostic définitif et afin d’effectuer un
antibiogramme.

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6
Q

Pertinence des sondes génétiques spécifiques et PCR dans l’identification des mycobactéries

A
  • ont révolutionné les techniques d’identification mycobactériennes.
  • Elles en ont surtout grandement accéléré l’obtention des résultats.
  • Bien qu’elles puissent être utilisées directement sur l’échantillon biologique, leur grande sensibilité entraîne alors souvent des faux-positifs.
  • L’on préfèrera les utiliser sur les colorations positives ou cultures émergentes afin de confirmer l’espèce mycobactérienne retrouvée.
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7
Q

Définir : Tuberculose

A
  • une maladie infectieuse et contagieuse causée par le M. tuberculosis.
  • une infection systémique qui se manifeste le plus souvent en clinique par ses diverses atteintes pulmonaires.

Elle est maintenant rare en occident, son incidence ne dépassant pas 6/100 000 au Canada au cours des dernières années.

Sa résurgence au milieu des années
1980 a été largement endiguée par le développement et la diffusion des antirétroviraux.

Elle est aujourd’hui largement limitée aux pays en voie de développement où elle continue à faire des ravages, parallélisant là l’épidémie de VIH.

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8
Q

Comment les Grecs anciens appellent la tuberculose ?

A

La phtisie fut le nom donné par les Grecs à la tuberculose pulmonaire, infection aiguë qui consumait le malade en quelques mois.

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9
Q

Définir : Collapsothérapie

A
  • Le traitement de la tuberculose à l’ère pré-antibiotique
  • Reconnaissant la préférence du bacille pour les zones bien oxygénées du poumon, l’on tentera de l’asphyxier en induisant de l’atélectasie pulmonaire au moyen de pneumothorax, de chirurgie de remodelage thoracique, d’injection intra- pleurale d’huile et de billes de plastiques.
  • Collectivement, ces thérapies seront désignées collapsothérapie.
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10
Q

Définir : Sanatoriums

A

La tuberculose fut également l’objet des premières grandes campagnes de santé publique, incluant le dépistage systémique des patients dès l’âge scolaire et leur isolement dans des hôpitaux désignés que l’on nommera sanatoriums.

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11
Q

Tuberculose: épidémiologie

A
  • Globalement, la tuberculose demeure l’une des maladies infectieuses les plus prévalentes,
    infectant entre 19 et 43 % de la population mondiale.
  • Chaque année, 8 millions de nouveaux
    cas s’ajoutent et la maladie tue 3 millions de personnes.
  • La tuberculose est devenue une maladie rare au Canada. Son incidence est passée en 30 ans
    de 32 à 5 cas/100 000 habitants.
  • Le taux de mortalité qui lui est associé est de 0,66 décès/100 000 habitants.
  • Les nouveaux cas sont surtout observés chez les immigrants de pays où la maladie est endémique, les autochtones et les populations défavorisées.
  • La tuberculose continue à accompagner la misère.
  • L’épidémie de VIH au milieu des années 1980 s’est accompagnée d’une recrudescence des
    nouveaux cas de tuberculose. Le développement des thérapies antirétrovirales a permis d’en
    faire de nos jours une complication rare du SIDA et l’épidémie attendue a été largement
    contenue.
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12
Q

Comment est-ce que la tuberculose s’attrape?

A
  • L’homme constitue le seul réservoir du bacille tuberculeux.
  • Celui-ci se transmet dans la population par inhalation de microgouttelettes respirables dont le diamètre est 1 à 5 μ.
  • Celles-ci peuvent rester en suspension dans l’air pendant de longues périodes de temps.
  • La tuberculose n’est toutefois pas très contagieuse lorsque comparée à l’influenza.
  • Ceci explique que seules des expositions prolongées (contact familial ou intense intubation, bronchoscopie) résultent en la transmission de la maladie à partir d’un cas index.
  • L’état bacillaire de celui-ci est également un facteur déterminant de son infectivité, un patient dont la coloration des expectorations est positive étant 3 à 7 fois plus susceptible de transmettre la maladie qu’un patient dont les expectorations ne renferment pas de bacille colorable et dont seule la culture sera positive.
  • La contagiosité d’un patient traité diminue de façon rapide pour devenir quasi nulle après 3 semaines.
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13
Q

Comparez l’infection systémique de la tubercolose et l’infection pulmonaire de la tuberculose

A

Bien que la tuberculose soit une infection systémique, les formes pulmonaires représentent 90 % des infections cliniques en occident et sont la porte d’entrée de la quasi-totalité des infections tuberculeuses extra pulmonaires.

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14
Q

Expliquez la pathophysiologie de la tuberculose

A
  • Une fois inhalés, les bacilles tuberculeux se déposent dans des zones bien ventilées du parenchyme pulmonaire (ex. le lobe inférieur, le lobe moyen, la lingula).
  • Ils y sont phagocytés et neutralisés par les macrophages alvéolaires dans la grande majorité des cas avant l’apparition de quelque forme d’infection clinique.
  • Toutefois, si la charge bacillaire est importante ou si l’immunité cellulaire est incertaine, les bacilles tuberculeux peuvent se multiplier et résister aux mécanismes de défense pulmonaire.
  • Se développe alors une pneumonie qui, en l’absence de la notion d’exposition, ne peut être différenciée d’une pneumonie bactérienne typique.
  • La guérison spontanée est la norme avec parfois la présence résiduelle à la radiographie d’une cicatrice parenchymateuse calcifiée (foyer de Ghön) quelquefois associée à une adénopathie hilaire également calcifiée (complexe de Ranke).
  • Le bacille tuberculeux peut survivre pendant des décennies sous forme latente au sein du parenchyme ou dans les ganglions médiastinaux.
  • Le risque de réactivation après une primo-infection de ce type est de 3 à 10 %, et se réalise essentiellement dans l’année qui la suit.
  • L’on parlera alors de tuberculose post-primaire ou de réactivation tuberculeuse.
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15
Q

Qu’est-ce qui se passe lors de la primo-infection de la tuberculose?

A
  • Lors de la primo-infection, le bacille tuberculeux peut se disséminer au reste de l’organisme par bactériémie.
  • Celle-ci est le plus souvent asymptomatique et explique la survenue de tuberculose extra-pulmonaire, essentiellement osseuse (maladie de Pott) et rénale.
  • Très rarement, cette bactériémie deviendra infection aiguë systémique réalisant des implants bacillaires métastatiques dans les divers organes et entrainant souvent le décès (tuberculose miliaire).
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16
Q

Expliquez les mécanismes de défense contre la tuberculose

A
  • Après l’inhalation des bacilles et à l’amorce de leur multiplication dans l’espace alvéolaire clinique l’on assiste à la migration d’un grand nombre de macrophages et de polynucléaires, la formation d’œdème et de dépôts de fibrine.
  • Il en résulte une zone exsudative qui se traduit radiologiquement par un infiltrat pneumonique.
  • Après 2 à 10 semaines d’activité, alors qu’une réaction immunitaire de type IV est amorcée, il y a formation de granulomes
  • Au centre du granulome, apparaît plus tard une zone de nécrose caséeuse, nécrose caractéristique de la tuberculose.
  • Cette nécrose est plus tard résorbée par les enzymes protéolytiques d’autres polynucléaires.
  • Le matériel inerte est expectoré, ne laissant que l’enveloppe externe du granulome.
  • Ce cycle pathogénique se traduit par l’apparition de cavités parenchymateuses.
  • Ces cavités peuvent coalescer et réaliser des cavités macroscopiques.
  • Leur cicatrisation entraine l’apparition de zones de fibrose.
  • La rétraction tissulaire para-fibrotique produira la distorsion du parenchyme avec rétraction et apparition de dilatation bronchiques nommées bronchiectasies.
  • Tous ces changements, non spécifiques, peuvent être mis en évidence radiologiquement.
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17
Q

Définir : Granulome

A
  • zones palissadées faites de strates concentriques de cellules épithélioïdes et de cellules géantes de Langhans, de collagène, de fibroblastes et de lymphocytes.
  • Le granulome est pour le système réticulo-endothélial une façon de contenir l’infection.
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18
Q

Définir : Nécrose caractéristique de la tuberculose

A

Il s’agit d’une substance blanchâtre, épaisse, granulaire ayant l’aspect de la caséine du lait, étape intermédiaire dans la production des fromages

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19
Q

La tuberculose peut simuler plusieurs maladies pulmonaires. Nommez des exemples.

A
  • la pneumonie bactérienne
  • les mycoses endémiques
  • le cancer bronchique
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20
Q

Nommez les symptômes de la tuberculose

A
  • se présente de façon insidieuse sur une période de plusieurs semaines.
  • Les symptômes sont essentiellement ceux de l’atteinte de l’état général : fatigue, anorexie, amaigrissement, fièvre légère intermittente, sudation nocturne, toux et sécrétions mucoïdes ou franchement purulentes.
  • Les hémoptysies sont rares lors de la primo-infection, mais fréquentes lors de la formation plus tardive de cavités et de bronchiectasies.
  • La dyspnée n’est pas habituelle. Elle se rencontre chez les malades présentant une tuberculose bilatérale très avancée ou chez ceux qui font une pleurésie tuberculeuse avec épanchement pleural important.
  • Dans cette dernière condition, une douleur pleurale aiguë ou récidivante accompagnera la dyspnée.
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21
Q

Expliquez : La dissémination massive du bacille par voie hématogène

A
  • La dissémination massive du bacille par voie hématogène décrite surtout chez l’enfant, peut survenir aussi chez l’adulte.
  • Il s’agit d’un syndrome aigu constitué de fièvre, dyspnée, tachypnée, cyanose et atteinte importante de l’état général.
  • Cette forme disséminée s’associe souvent à une méningite, à une hépatomégalie, une splénomégalie et une lymphadénopathie.
  • Radiologiquement l’on retrouve d’innombrables foyers septiques que l’on a, au moment de sa description initiale, rapproché de grains de millet.
  • Cet aspect a donné son nom à cette forme rare et sévère de primo- infection : tuberculose miliaire.
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22
Q

Nommez les autres sites d’infection de la tuberculose

A
  • La plus fréquente de ces atteintes est certainement la plèvre. La tuberculose pleurale est considérée pratiquement toujours une primo-infection, étant très rare en cas de réactivation.
    • La symptomatologie clinique comprend une douleur pleurétique et de la dyspnée.
  • L’atteinte osseuse (maladie de Pott) est maintenant rare.
    • Elle préfère les vertèbres dorsales et est responsable de leur écrasement et de déformations secondaires de la cage thoracique.
    • Elle réalise ainsi des syndromes restrictifs extra- parenchymateux.
  • Les méninges, les reins, le système génito-urinaire, le péritoine et les surrénales constituent en ordre décroissant les autres sites fréquents d’infection.
    • L’atteinte surrénalienne est encore aujourd’hui la cause la plus fréquente d’insuffisance surrénalienne dans les pays en voie de développement.
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23
Q

Quoi retrouver à l’examen physique de la tuberculose

A
  • L’examen physique est souvent normal et toujours non-spécifique.
  • On pourra retrouver à l’examen les signes que l’on rencontre habituellement dans la pneumonie avec ou sans consolidation, dans la bronchite aiguë avec ou sans bronchospasme et enfin dans l’épanchement pleural.
24
Q

Pertinence de la radiographie pulmonaire pour la tuberculose

A
  • La radiographie pulmonaire est initialement peu intéressante.
  • La manifestation radiologique initiale consiste habituellement en un foyer d’infiltrats parenchymateux qui peut ou non s’accompagner d’adénopathies ipsilatérales.
    • Ce premier foyer de pneumonie est plus fréquemment retrouvé dans les régions moyenne et inférieure du poumon.
  • Lors de la réactivation tuberculeuse, les lésions sont localisées dans les régions apicale et postérieure des lobes supérieurs et le segment apical des lobes inférieurs.
    • Ces zones sont considérées les mieux oxygénées du poumon.
    • Les infiltrations ont un aspect soit nodulaire ou alvéolaire.
    • Les cavités sont très fréquentes dans ces foyers de tuberculose active.
  • La présence d’un épanchement pleural unilatéral est le plus souvent la seule anomalie radiologique observée dans la pleurésie tuberculeuse.
  • Avec la phase de cicatrisation, s’installe la fibrose rétractile que l’on peut identifier par la présence de densité linéaire irrégulière, la perte de volume de lobes et de segments, le déplacement des scissures, l’élévation des hiles pulmonaires.
  • Avec les années, on pourra de plus voir apparaître des calcifications qui affecteront, selon le site de l’infection, le parenchyme pulmonaire, les ganglions médiastinaux ou la plèvre.
25
Q

Le diagnostic de la tuberculose commence par quoi?

A
  • Le diagnostic de tuberculose repose avant tout sur une suspicion clinique.
  • Celle-ci s’ancre de façon prépondérante sur l’épidémiologie recueillie à l’histoire clinique.
  • L’on recherchera une primo- infection chez les patients issus de populations à haute endémicité (exposition familiale ou professionnelle récente, immunosuppression, immigrants de zones à risque, autochtones, etc.).
  • Les tuberculoses post-primaires (réactivations) sont suspectées le plus souvent sur l’aspect radiologique qui montre les séquelles d’une primo-infection ou encore des cavités aux apex.
  • Ces patients n’auront pas toujours une histoire clinique de primo-infection puisque celle-ci n’est pas toujours cliniquement reconnue.
  • Certains de ces patients auront une histoire d’altération récente de leur état immunitaire (corticothérapie, immunosuppression, chimiothérapie, séropositivité) qui les auront mis à risque de libérer les bacilles jusque-là tenus en joue par le système réticulo-endothélial à l’intérieur des granulomes formés lors de la primo-infection.
  • La démonstration d’une infection antérieure au moyen du PPD devient alors intéressante cliniquement.
26
Q

Quel est le rôle du PPD dans le diagnostic de tuberculose?

A
  • Le rôle du PPD lors de la suspicion d’une tuberculose-maladie active se limite d’ailleurs uniquement à ce sous-groupe de patients.
  • Un PPD positif n’est jamais suffisant pour porter un diagnostic de tuberculose-maladie.
  • Il n’est qu’un marqueur d’une primo-infection passée et celle-ci constitue un facteur de risque pour le développement d’une réactivation, sans plus.
  • Paradoxalement, le PPD peut s’avérer négatif, car trop précoce lors d’une primo-infection ou encore en cas de réactivation chez un patient dont les défenses immunes sont altérées.
27
Q

Le diagnostic définitif repose sur quoi?

A
  • Le diagnostic définitif repose sur la mise en évidence par coloration, culture et/ou analyse génétique de bacilles tuberculeux dans les spécimens soumis.
  • Ceux-ci sont le plus souvent des expectorations, mais ces techniques peuvent également s’effectuer sur du liquide céphalorachidien, du liquide pleural ou des spécimens biopsiques.
  • L’analyse de spécimens biopsiques est particulièrement utile afin de démontrer une infection extra-pulmonaire et notamment pleurale, la culture du liquide de thoracocentèse étant peu sensible.
28
Q

Pourquoi est-ce que la primo-infection tuberculeuse passe souvent inaperçue ?

A

puisqu’elle se limite souvent à une réaction immune silencieuse cliniquement.

29
Q

Définir : L’épreuve à la tuberculine

A
  • L’épreuve à la tuberculine (aussi appelée intradermoréaction ou PPD) permet de vérifier si le système immunitaire du patient a conservé les traces d’une primo-infection.
  • Il s’agit d’une réaction immunitaire de type IV élicitée par l’injection sous-cutanée de 5 unités de PPD (Purified Protein Derivative), un extrait de protéines obtenues de cultures tuberculeuses préalablement stérilisées.
  • Le PPD n’est pas infectieux.
  • La lecture se fait par mesure du diamètre d’induration cutanée 48 à 72 heures après l’injection.
30
Q

Quelle est la mesure du diamètre d’induration cutanée pour être considérée positif/négatif?

(L’épreuve à la tuberculine)

A

Le PPD est interprété en fonction des facteurs de risques du patient. Une induration de plus de 10mm est considérée positive chez l’ensemble des patients. Un seuil de 5 mm est toutefois suffisant chez ces populations à haut risque :

  • infection à VIH
  • contact étroit avec un cas contagieux actif
  • enfant soupçonné de souffrir d’une tuberculose active
  • radiographie anormale montrant des anomalies fibronodulaires
  • autres déficiences immunes (chimiothérapie, corticostéroïdes, inhibiteurs du TNF-alpha)
31
Q

Dans l’épreuve à la tuberculine, des résultats faussement négatifs peuvent découler de quoi?

A
  • mauvaise technique d’injection ou de lecture
  • immunodépression
  • malnutrition
  • maladie grave, y compris une tuberculose active
  • maladie virale active à l’exception du rhume
  • très jeune âge (moins de 6 mois)
32
Q

Dans l’épreuve à la tuberculine, des résultats faussement positifs peuvent découler de quoi?

A

peuvent être liés à une infection à des mycobactéries non- tuberculeuses, phénomène peu fréquent au Canada.

33
Q

Pourquoi est-ce qu’il n’est plus recommandé de procéder au dépistage systématique de la population en santé pour la tuberculose?

A

Il n’est plus recommandé de procéder au dépistage systématique de la population en santé considérant la faible prévalence de la maladie et la toxicité potentielle de la chimioprophylaxie qui pourrait être administrée par erreur à un patient présentant une épreuve faussement positive.

34
Q

Le PPD devrait être systématiquement effectué uniquement sur des populations à plus haute incidence de maladie. Donnez des exemples.

A
  • contacts récents d’une tuberculose-maladie contagieuse prouvée
  • immigrants et visiteurs de pays à haute endémicité tuberculeuse arrivés au Canada depuis moins de 2 ans
  • déficiences immunitaires diverses (VIH, diabète, insuffisance rénale chronique, silicose, immunosuppresseurs)
  • signes radiologiques d’une infection tuberculeuse ancienne qui n’aurait jamais fait l’objet de traitement.
35
Q

Définir : Booster

A
  • Enfin, mentionnons que lorsqu’un PPD est effectué très longtemps après une primo-infection, la réponse immunitaire peut prendre plus de 72 heures à complètement s’exprimer.
  • Il est recommandé, chez les patients qui devront potentiellement être testés à nouveau (travailleur de la santé), de procéder à un second PPD (dit « booster ») dans les 2 à 3 semaines suivant le premier afin qu’un test positif ultérieur ne soit pas interprété comme une conversion récente nécessitant un traitement antituberculeux.
36
Q

Est-ce qu’un patient ayant été vacciné contre la tuberculose pourra présenter un PPD positif?

A

Uun patient ayant été vacciné contre la tuberculose pourra présenter un PPD positif en raison de la sensibilisation immunitaire médicalement induite et l’on pourra considérer le résultat faussement positif si le vaccin a été administré durant la première année de vie et si le contexte clinique ne suggérer pas une probabilité élevée de primo-infection.

37
Q

Définir : Quantiféron

A
  • un test récemment développé pour mesurer de façon plus précise que l’épreuve à la tuberculine la présence d’une immunité cellulaire dirigée contre le M. tuberculosis.
  • Il mesure la production d’interféron-Υ des lymphocytes du patient incubés en présence de PPD. Une production mesurable signe une infection tuberculeuse latente.
  • Ce test est plus objectif que l’intra-dermo réaction au PPD, se réalise en une seule visite, est insensible à la vaccination préalable à la BCC et prédit mieux le risque de développer une tuberculose active ( jusqu’à 15% en présence d’un test positif ).
  • Le caractère récent du test et certains doutes sur la sensibilité et la spécificité réelles en clinique de celui-ci, sa disponibilité limitée et des exigences techniques complexes n’en font cependant pas une épreuve standard à l’heure actuelle.
38
Q

La pierre angulaire du traitement pour la tuberrculose est quoi?

A

antibiothérapie prolongée.

La tuberculose est une maladie à déclaration et à traitement obligatoires.

La majorité des patients pourront être traités sur une base externe et ne seront hospitalisés qu’en raison de la
précarité de leur état général, la nécessité de s’assurer de l’observance ou encore afin de protéger des contacts domiciliaires hautement vulnérables et non infectés (jeunes enfants, immunosupprimés).

Le patient sera placé en isolement pour les 2 à 3 premières semaines de traitement. On lui demandera de couvrir sa bouche et son nez au moyen d’un masque spécifique. Les personnes entrant en contact avec lui feront de même.

L’on découragera tout contact ou déplacement non
essentiel.

Les contacts domiciliaires étant pour la majorité déjà infectés au moment du diagnostique, il est plus important de les dépister et de les traiter que de procéder à un isolement du cas index.

39
Q

Quatre médicaments sont désignés antituberculeux majeurs. Nommez les.

A

l’isoniazide (INH), la rifampicine (RMP), la pyrazinamide (PZA) et l’éthambutol (EMB).

40
Q

Au Canada, 2 régimes sont approuvés pour le traitement de la tuberculose pulmonaire chez l’hôte immunocompétent et en l’absence de résistance antibiotique. Nommez les.

A
  • régime de 6 mois : INH + RMP + PZA pour une durée de 2 mois
    suivi de INH + RMP pour une durée de 4 mois
  • régime de 9 mois : INH + RMP pour une durée de 9 mois

Tout régime qui ne fait pas appel à l’INH et au RMP pour toute sa durée devrait être prolongé
pour une durée totale de 12 mois, car les autres antituberculeux ne possèdent pas un pouvoir
d’éradication comparable à la combinaison de ces 2 médicaments.

De même, les patients
porteurs de lésions cavitaires pouvant servir de siège de résistance devraient voir leurs
traitements prolongés de 3 mois supplémentaires.

41
Q

Est-ce que l’observance médicamenteuse est nécessaire pour guérir?

A

L’observance du traitement est essentielle au succès de la thérapie et à la prévention de l’éclosion de formes résistantes de Mycobacterium tuberculosis.

Dans ce but, plusieurs régimes alternatifs sont proposés pour réduire la fréquence de la prise des antituberculeux.

Le recours à ces régimes alternatifs devrait être encadré par des médecins spécialisés dans ce domaine.

Tous les spécimens de Mycobacterium tuberculosis sont soumis à des épreuves de sensibilité aux antituberculeux.

Le dépistage d’une souche résistante devra amener le changement et souvent la prolongation du régime thérapeutique initialement choisis.

Dans certains cas (tuberculose contractée dans un pays où les bacilles résistants sont endémiques, récidive après
traitement initial), il est raisonnable d’amorcer le traitement en combinant les 4 antituberculeux majeurs.

Le traitement de la tuberculose active extra-pulmonaire obéit aux mêmes considérations.

42
Q

Quels sont les effets indésirables courants de : l’isoniazide (INH), la rifampicine (RMP), la pyrazinamide (PZA) et l’éthambutol (EMB).

A
  • INH : Élévation asymptomatique des aminotransférases, hépatite, paresthésies
  • RMP : Hépatite, syndrome grippal, coloration orange des liquides corporels, interactions médicamenteuses
  • PZA : Hépatite, élévation des concentrations d’acide urique, arthralgie
  • EMB : Névrite rétrobulbaire
43
Q

Pourquoi est-ce que plusieurs régimes alternatifs sont propoosés pour réduire la fréquence de la prise des antituberculeux?

A

Prévention de l’éclosion de formes résistantes de Mycobacterium tuberculosis

44
Q

Nommez les conditions pour que le patient avec la tuberculose soit hospitalisé

A

La majorité des patients pourront être traités sur une base externe et ne seront hospitalisés qu’en raison de la précarité de leur état général, la nécessité de s’assurer de l’observance ou encore afin de protéger des contacts domiciliaires hautement vulnérables et non infectés (jeunes enfants, immunosupprimés).

45
Q

Décrire : Tuberculose latente

A
  • Après une primo-infection des bacilles tuberculeux persistent chez la majorité des patients sous forme latente : il n’y a pas de manifestation clinique de l’infection, mais celle-ci persiste au sein du parenchyme ou du système lymphatique.
  • De ceux-ci, à la faveur du vieillissement ou encore d’un abaissement transitoire des défenses immunes, 10% développeront une tuberculose active, la grand majorité dans les deux ans suivant la primo-infection devenue latente.
46
Q

Comment est-ce qu’on confirme la présence d’une infeciton latente ?

A

par une épreuve à la tuberculine

47
Q

Quels sont les indications des résultats du TCT suivants :

  • < 5 mm
  • > ou = 5 mm
  • > ou = 10 mm
A
48
Q

Pour la tuberculose latente, quel est l’agent chimioprophylactique de première intention ?

A
  • st l’isoniazide administré quotidiennement pour une période de 9 mois.
  • Des régimes alternatifs existent, mais leur efficacité est moindre ou mal démontrée. Ces régimes s’adressent aux patients porteurs du VIH ou pouvant être infectés par une forme de tuberculose résistante à l’INH.
49
Q

Pourquoi est-il recommandé de ne débuter la thérapie à l’isoniazide (INH) qu’après avoir obtenu un bilan hépatique?

A
  • Comme l’INH présente essentiellement des effets secondaires hépatiques, il est recommandé de ne débuter la thérapie qu’après avoir obtenu un bilan hépatique.
  • L’on contrôlera ce bilan mensuellement par la suite chez :
    • maladies hépatiques préexistantes
    • médications hépatotoxiques
    • antécédents d’abus d’alcool
    • patients âgés de plus de 34 ans
    • femmes enceintes ou ayant accouché il y a moins de 3 mois

Dans le dernier cas, l’on recommande d’attendre la fin de la grossesse et du post-partum avant de commencer la chimioprophylaxie à moins de conditions exceptionnelles.

L’on informera le patient de cesser le traitement en cas de nausées, anorexie, ictère ou décoloration des urines et d’immédiatement consulter.

Des transaminases élevées au-dessus de 3 fois la limite supérieure de la normale chez le patient symptomatique ou 5 fois en l’absence de symptômes justifient l’arrêt du traitement.

La chimioprophylaxie à l’INH lorsque complétée correctement permet de réduire par un facteur
10 les risques de développer une tuberculose active.

Si un patient refuse ou ne peut se soumettre à la chimioprophylaxie indiquée, un suivi clinique aux 6 mois d’une durée de 24 mois est recommandé puisque la majorité des infections survient dans ce délai.

50
Q

L’on informera le patient de cesser le traitement à l’INH pour la tuberculose latente en cas de quoi?

A
  • en cas de nausées, anorexie, ictère ou décoloration des urines et d’immédiatement consulter.
  • Des transaminases élevées au-dessus de 3 fois la limite supérieure de la normale chez le patient symptomatique ou 5 fois en l’absence de symptômes justifient l’arrêt du traitement.
51
Q

Décrire : Vaccination par BCG (bacille de Calmette Guérin)

A
  • discontinuée au Québec pour la population générale
  • Le vaccin est une forme vivante atténuée de Mycobacterium bovis, un proche parent du Mycobacterium tuberculosis.
  • Il possède donc un potentiel infectieux propre et en conséquence, il ne doit pas être administré à un patient immunosupprimé, là justement où son intérêt clinique serait le plus grand.
  • L’efficacité de la vaccination varie de 0 à 80 %
  • Il demeure uniquement 3 groupes chez qui cette vaccination est indiquée
  • Il faut s’assurer avant la vaccination de la négativité du PPD. Une exposition préalable à la tuberculose rendrait inutile la vaccination.
52
Q

Nommez les 3 groupes chez qui la vaccination par BCG est indiquée :

A
  • nourrissons des communautés des Premières nations et inuites où le taux annuel de tuberculose pulmonaire est supérieur à 15 cas par 100 000 habitants qui n’ont pas un accès régulier aux services de dépistage et de traitement usuels.
  • travailleurs de la santé et de laboratoire chez qui une chimioprophylaxie post- exposition serait impossible ou qui sont régulièrement exposés à des formes résistantes ou multi-résistantes de tuberculose.
  • voyageurs qui séjourneront de façon prolongée en pays où la tuberculose est endémique ou encore résistante ou multi-résistante et qui n’auront pas un accès rapide ou facile aux services de santé usuels ou à la chimioprophylaxie.

Il faudra bien sûr s’assurer avant la vaccination de la négativité du PPD. Une exposition préalable à la tuberculose rendrait inutile la vaccination.

53
Q

Définir : Mycobactéries atyiques

A
  • il existe une centaine de mycobactéries non- tuberculeuses qui sont désignées collectivement mycobactéries atyiques.
  • la très grande majorité des contaminants de l’environnement.
  • Certaines sont des pathogènes de l’homme et, en dehors de la lèpre, ne sont retrouvées que chez des patients immunosupprimés ou présentant des atteintes structurelles du poumon (emphysème, fibrose kystique, anciennes cavités de tuberculose, bronchiectasies).
  • as considérées contagieuses.
  • Les manifestations cliniques de ces infections sont essentiellement des signes de l’atteinte de l’état général : fièvre, perte pondérale, anorexie.
  • Parfois des sécrétions et des hémoptysies
  • Des adénopathies pathologiques ainsi que des infections cutanées sont également décrites.
  • Le diagnostic est basé sur l’identification du pathogène sur les sécrétions en présence de symptômes et de signes radiologiques compatibles qui ne sont malheureusement pas spécifique.
  • L’utilité du diagnostique est souvent mitigée par la toxicité du traitement.
54
Q

Décrire : Mycobacterium avium

A
  • La plus fréquente des mycobactéries atypiques
  • Ses manifestations sont très insidieuses.
  • Le traitement est basé sur une combinaison de macrolides, rifampin et éthambutol.
  • Le traitement se prolonge jusqu’à un an après que des cultures sériées se soient révélées négatives, ce qui représente souvent une antibiothérapie lourde de 18 à 24 mois.
55
Q

Décrire : Mycobacterium kansasii

A
  • la plus agressive des mycobactéries atypiques.
  • peut se manifester comme une infection aiguë.
  • traitement est similaire à celui de la tuberculose, mais se prolonge 12 mois au-delà de la stérilisation des expectorations.
56
Q

Le traitement des autres mycobactéries atypiques est basé sur quoi?

A

sur les susceptibilités in vitro des pathogènes.

57
Q

Pertinence des traitements chirurgicaux pour les mycobactéries

A
  • Contrairement à la tuberculose et considérant la durée et la toxicité de la thérapie, les traitements chirurgicaux peuvent être appliqués aux mycobactéries atypiques.
  • La résection de la zone pulmonaire infectée est souvent considérée le traitement de choix de ces infections si elles sont localisées et que la condition pulmonaire et générale du patient le permet.