Troubles obsessionnels compulsifs Flashcards
Par quoi est caractérisé le TOC?
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est caractérisé
par la présence :
* soit d’obsessions (idées, pensées ou images)
* soit de compulsions (gestes ou comportements observables
ou bien des opérations mentales bizarres)
* mais, le plus souvent, par les deux à la fois.
Comment se caractérisent les symptômes du TOC? Que génèrent ils?
Ces symptômes sont intrusifs et répétitifs ; ils génèrent de
l’anxiété ou de la détresse subjective et s’imposent malgré le jugement ou la volonté du patient.
Comment ÉTAIT considéré le TOC?
Jusqu’à tout récemment, le TOC était considéré comme une maladie plutôt rare, de nature psychogène et pratiquement incurable. Cependant, les connaissances acquises durant les dernières décennies et les traitements mis au point ont révolutionné cette opinion traditionnelle.
Comment le DSM-5 a changé le statut du TOC?
De plus, le DSM-5 a procédé à un rehaussement important du statut nosologique du TOC en lui assignant la position de « chef de file » d’un regroupement de troubles, autrefois classés ailleurs, faisant désormais partie du spectre obsessionnel compulsif (voir le tableau 21.1).
Que propose Janet? Dans quel but?
Au début du 20e siècle, Janet propose l’heureuse formule des « sentiments d’incomplétude » pour exprimer le vécu obsessionnel et fournit d’excellentes observations cliniques qu’il regroupe sous la vaste notion de la psychasthénie
– un concept précurseur du spectre obsessionnel compulsif de nos jours.
Que délimite Freud dans le début du 20e siècle?
À la même époque, Freud délimite parmi les troubles névrotiques l’entité clinique des « obsessions vraies », ou névrose obsessionnelle – terme qui est universellement utilisé jusqu’à la publication du DSM-III en 1980.
Jusqu’à quand les termes tel que “obsessions vraies” ou “névrose obsessionnelle” sont t’ils utilisés?
À la même époque, Freud délimite parmi les troubles névrotiques l’entité clinique des « obsessions vraies », ou névrose obsessionnelle – terme qui est universellement utilisé jusqu’à la publication du DSM-III en 1980.
Comment se distingue le TOC des autres troubles psychiatriques?
Le TOC compte parmi les troubles psychiatriques les plus répandus et aussi parmi les maladies les plus handicapantes.
Les patients consultent ils fréquemment pour leur TOC et à partir de quand? À quel autres trouble cela ressemble sur cet optique?
Pourtant, tout comme les patients anxieux en général, la majorité des patients obsessionnels compulsifs ne consultent jamais. Ceux qui consultent le font en moyenne une dizaine d’années après l’apparition des symptômes.
Vers quel âge apparaissent le premier pic du TOC? Cela affecte davantage les hommes ou les femmes?
L’âge du début du TOC présente une distribution bimodale, avec un premier pic vers l’âge de 10 ans, affectant surtout les garçons, et un deuxième pic vers le début de la vingtaine, affectant plus les femmes, de sorte que le ratio hommes/femmes atteint 1/1 par la suite.
Combien de pourcent des cas apparaissent dans l’enfance? Continuent ils d’être symptomatiques jusqu’à l’âge adulte?
Environ 40 % des cas de TOC apparus durant l’enfance continuent d’être symptomatiques à l’âge adulte et inversement, un tiers et jusqu’à la moitié des patients adultes situent le début de leur maladie durant l’enfance ou l’adolescence (Maia & al., 2008).
Environ combien de pourcent des patients ont un début tardif? Quel sont ces personnes?
Environ 10 % des patients peuvent connaître un début tardif entre l’âge de 40 et 50 ans, mais la symptomatologie est passablement semblable à celle que l’on observe chez les personnes qui ont présenté un début précoce (Grant & al., 2007)
Qu’est ce que les récent progrès des neurosciences ont permis?
Toutefois, les récents progrès des neurosciences ont permis de postuler que les troubles psychiques « sont, essentiellement, des maladies du cerveau »
Qu’est ce que la psychiatrie classique évoquait a propos du TOC? Comment nommait t’il cela?
La psychiatrie classique évoquait déjà l’importance des facteurs biologiques dans l’étiologie du TOC qu’on avait nommé la « troisième maladie endogène » à côté de la schizophrénie et de la psychose maniaco-dépressive. L’avancement des connaissances dans différents domaines, et des neurosciences en particulier, tend à confirmer cette hypothèse.
Qu’elle est la prévalence du TOC?
Les études familiales ont montré que chez les parents et la fratrie des patients atteints de TOC, la prévalence de la maladie est de 5 à 10 fois plus élevée que dans la population générale ou les groupes témoins.
Comment se divise le TOC au niveau génétique?
Cependant, il est à noter que le TOC est très hétérogène et d’un point de vue génétique, il se subdivise en trois sous-groupes :
* le TOC manifestement familial
* le TOC lié au syndrome de Gilles de la Tourette et aux tics, de sorte que les deux pathologies paraissent être des phénotypes alternatifs, c’est-à-dire que les deux affections ont un génotype identique ou similaire qui, au niveau du phénotype (manifestions cliniques observables), s’exprime soit par des tics, soit par des symptômes obsessionnels compulsifs, soit par une combinaison des deux
* le TOC non familial, c’est-à-dire les cas sporadiques ou secondaires à d’autres affections tels un trauma craniocérébral, une encéphalite, une tumeur cérébrale, un traitement à la clozapine, etc.
Comment se caractérise le TOC et par quoi ces obsession sont-ils définis ( 2éléments) Critère A
A. Présence d’obsessions, de compulsions, ou des deux: Obsessions définies par (1) et (2) :
1. Pensées, pulsions ou images récurrentes et persistantes qui, à certains moments de l’affection, sont ressenties comme intrusives et inopportunes, et qui entraînent une anxiété ou une détresse importante chez la plupart des sujets
2. Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, pulsions ou images, ou pour les neutraliser par d’autres pensées ou actions (c.-à-d. en faisant une compulsion)
Comment se caractérise le TOC et par quoi ces compulsion sont-ils définis ( 2éléments) Critère A
A. Présence d’obsessions, de compulsions, ou des deux:
Compulsions définies par (1) et (2) :
1. Comportements répétitifs (p. ex. se laver les mains, ordonner, vérifier) ou actes mentaux (p. ex. prier, compter, répéter des mots silencieusement) que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible.
2. Les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer l’anxiété ou le sentiment de détresse, ou à empêcher un événement ou une situation redoutés ; cependant, ces comportements ou ces actes mentaux sont soit sans relation réaliste avec ce qu’ils se proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement excessifs.
N.B. : Les jeunes enfants peuvent être incapables de formuler les buts de ces comportements ou de ces actes mentaux
De quoi les obsessions ou compulsions sont à l’origine? Critère B
B. Les obsessions ou compulsions sont à l’origine :
* d’une perte de temps considérable (p. ex. prenant plus d’une heure par jour)
* d’une détresse cliniquement significative
* ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
Les symptômes obsessionnels compulsifs ne sont pas imputables à quoi? Critère C
C. Les symptômes obsessionnels compulsifs ne sont pas imputables :
* aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. une substance donnant lieu à abus, ou un médicament)
* ni à une autre affection médicale.
Par quoi la perturbation du trouble obsessionnel compulsif n’est pas mieux expliquée? Critère D (13 éléments)
D. La perturbation n’est pas mieux expliquée par les symptômes d’un autre trouble mental) p. ex. :
* des soucis excessifs dans le trouble anxieux généralisé ;
* une préoccupation avec l’apparence dans l’obsession d’une dysmorphie corporelle ;
* une difficulté à se débarrasser ou à se séparer de possessions dans la thésaurisation pathologique [syllogomanie] ;
* le fait de s’arracher les cheveux dans la trichotillomanie ;
* le fait de se provoquer des excoriations dans la dermatillomanie [triturage pathologique de la peau] ;
* des stéréotypies dans les mouvements stéréotypés ;
* un comportement alimentaire ritualisé dans les troubles alimentaires ;
* une préoccupation avec des substances ou le jeu d’argent dans les troubles liés à des substances et addictifs ;
* la préoccupation par le fait d’avoir une maladie dans la crainte excessive d’avoir une maladie ;
* des pulsions ou des fantasmes sexuels dans les troubles
paraphiliques ;
* des impulsions dans les troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites
* des ruminations de culpabilité dans le trouble dépressif caractérisé ;
* des préoccupations délirantes ou des pensées imposées dans le spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques ;
* des schémas répétitifs de comportement comme dans le trouble du spectre de l’autisme).
Que doit-on spécifier dans le cas d’un TOC? (4 éléments)
Spécifier si :
-Avec bonne ou assez bonne prise de conscience ou insight: La personne reconnaît que les croyances concernant le trouble obsessionnel compulsif ne correspondent certainement ou probablement pas à la réalité ou qu’elles pourraient être vraies ou fausses.
-Avec mauvaise prise de conscience ou insight: La personne pense que les croyances concernant le trouble obsessionnel compulsif correspondent probablement à la réalité.
-Avec absence de prise de conscience ou insight/avec présence de croyances délirantes : Le sujet est complètement convaincu que les croyances concernant le trouble obsessionnel compulsif sont vraies.
-En relation avec des tics : présence de tics actuellement ou dans les antécédents de la personne
Quel modification a été portée au DSM-5 pour le TOC?
Une modification apportée par le DSM-5 au niveau des obsessions concerne l’anxiété ou la détresse associée. Bien que cette caractéristique demeure le plus souvent valide chez la plupart des patients atteints de TOC, chez une minorité d’entre eux, l’anxiété ou la détresse est moins marquée, voire absente.
Quels sont les pensées obsessionnelles les plus fréquentes? (4 éléments)
Ainsi, du point de vue du contenu, les pensées obsessionnelles les plus fréquentes sont :
* les obsessions de contamination (saleté, microbes, excréments, polluants)
* l’obsession du doute
* les obsessions d’ordre, de rangement ou de symétrie qui portent sur l’agencement des objets selon des règles particulières et rigides
* les obsessions répréhensibles à caractère sexuel (prendre en bouche le pénis de son nouveau-né), agressif (crever les yeux de sa fille) ou blasphématoire (s’écrier durant la messe : « Jésus est un bâtard »). Elles sont pénibles pour la personne, mais ne sont jamais réalisées, ce qui justice leur appellation classique française de « phobies d’impulsion » à la différence des troubles du contrôle des impulsions et des paraphilies, dont les impulsions peuvent être réalisées en pratique.
Quels sont les compulsions les plus fréquentes dans le cas d’un TOC?
Quant aux compulsions, les plus fréquentes sont :
* les compulsions de lavage et de nettoyage
* les compulsions de vérification (aussi fréquentes que les
précédentes)
* les compulsions de rangement d’objets selon des règles rigoureuses
* les compulsions de répétition (p. ex, répéter chaque geste
compulsionnel un nombre de fois déterminé à l’avance)
* les compulsions mentales, appelées aussi des « rituels mentaux », se caractérisant par des formules magiques répétées silencieusement, par des prières particulières (« Mon Dieu, annulez moi cela ! ») ou encore par des opérations mentales bizarres : faire un calcul finissant par un chiffre impair à gauche du champ de conscience et un autre finissant par un chiffre pair du côté droit afin d’éviter un malheur.
Comment les compulsions se maintiennent?
Les compulsions peuvent devenir très élaborées et le patient peut y consacrer chaque jour un temps considérable afin de les accomplir parfaitement.
Les patients ne font pas quel distinction?
Les patients ne font pas la différence entre obsessions et compulsions, à moins qu’ils en soient instruits lors d’une thérapie.
Que dit l’expression de H. Ey?
En effet, les symptômes obsessionnels ou compulsifs représentent les manifestations cliniques d’un seul et même « fait psychopathologique », selon l’expression de H. Ey, le phénomène obsessionnel-compulsif.
Quel sont les trois formes cliniques du TOC? Quel est la forme la plus populaire (%)?
Conformément à la tradition psychiatrique classique, on distingue trois formes cliniques du trouble obsessionnel compulsif :
1. Avec prédominance des obsessions. Le plus souvent, il s’agit de phobies d’impulsion à caractère agressif, sexuel ou blasphématoire ou de ruminations obsessionnelles sur des thèmes abstraits, hypothétiques ou carrément impossibles à résoudre (« Peut-on prouver la vie après la mort a priori ou a posteriori? »).
2. Avec prédominance des compulsions. Traditionnellement, on classe dans ce groupe une minorité de patients (de 5 à 10 %) présentant des compulsions dites « pures », sans obsessions identifiables. On peut classer ici les cas où les gestes compulsifs sont posés selon des règles idiosyncrasiques, comme dans le cas du rituel du «changement du sac de poubelle» déjà évoqué.
3. Forme mixte. La plupart des patients atteints d’un TOC
(probablement plus de 80 %) se situent dans cette catégorie, les obsessions de doute et de contamination ainsi que les compulsions de lavage et de vérification étant les plus fréquentes. Les symptômes obsessionnels compulsifs de rangement, de comptage, d’accumulation correspondent aussi à la forme mixte, car il est alors impossible de distinguer l’obsession de la compulsion (obsession de comptage ou compulsion de comptage ?).
Quels sont les obsessions à thèmes agressifs? (9 éléments)
Obsessions à thèmes agressifs :
* peur de se faire du mal ;
* peur de faire du mal aux autres ;
* images de violence ou d’horreur ;
* peur de laisser échapper des obscénités ou des insultes ;
* peur de faire quelque chose d’autre qui met dans l’embarras
* peur d’agir sous une impulsion non voulue (p. ex., de poignarder un ami) ;
* peur de voler des choses ;
* peur de blesser d’autres personnes par négligence (p. ex., provoquer ou subir un accident sur la voie publique) ;
* peur que quelque chose
Quels sont les obsessions de contamination? (9 éléments)
Obsessions de contamination :
* préoccupation ou dégoût lié aux déchets ou aux sécrétions corporels (p. ex., l’urine, les selles, la salive) ;
* préoccupation liée à la saleté ou aux microbes ;
* préoccupation excessive liée aux éléments contaminants dans l’environnement (p. ex., l’amiante, les radiations, les déchets toxiques) ;
* préoccupation excessive liée aux produits chimiques présents dans la maison (p. ex., les détergents, les solvants) :
* préoccupation excessive à l’égard des animaux (p. ex., les insectes) ;
* préoccupation liée aux substances ou résidus collants ;
* préoccupation à l’idée d’être malade à cause d’un agent contaminant ;
* préoccupation à l’idée de transmettre une maladie aux autres (agressivité) ;
* préoccupation au sujet d’un malaise ressenti à la suite d’une contamination
Quels sont les obsessions sexuelles?
Obsessions sexuelles :
* pensées, images ou impulsions perverses ou interdites à propos de la sexualité ;
– contenu ayant trait à des enfants ou à l’inceste ;
– contenu ayant trait à l’homosexualité ;
* comportement sexuel envers les autres (agressivité).