Troubles de la personnalité Flashcards
Définir la personnalité
« La personnalité est un ensemble de caractéristiques personnelles et stables influençant les pensées, les comportements et les émotions ». Ces caractéristiques diffèrent d’un individu à l’autre. Conséquemment, les délimitations du normal et du pathologique ont été et sont encore un enjeu comme le témoigne les discussions présentent sur l’élaboration d’une nouvelle classification sur la meilleure façon de décrire un trouble de la personnalité. Cette définition tient compte des caractéristiques psychophysiques inhérentes à l’individu, mais aussi des réactions des autres envers l’individu en tant que stimulus social, y compris les effets sociaux susceptibles de contribuer à sa réputation.
Bref : Concept moins restrictif (que tempérament et caractère) des aspects psychologiques et social d’une personne
Définir le caractère vs le tempérament
Caractère : ensemble de dimensions de la personnalité qui est peu héritable (contrairement aux dimensions du tempérament), de développement plus tardif et influencées par les processus de maturation et les relations interpersonnelles.
Bref : Est acquis lors du vécu de l’individu.
Tempérament : ensemble de traits ou types de comportements habituels que l’on retrouve chez l’individu. Il est stable dans le temps et dans différentes circonstances.
Bref : Est acquis de façon « génétique » / hérité des parents.
Comment les facteurs environnementaux peuvent avoir une influence sur le tempérament?
Il est probable que les facteurs environnementaux aient un rôle à jouer sur le tempérament. Effectivement, l’exposition in utero à la cigarette, l’alcool ou la cocaïne par exemple, a été reliée à une augmentation du risque de présenter un ou des troubles des comportements perturbateurs, eux-mêmes associés à l’apparition ultérieure d’un TP. Certains facteurs environnementaux non reliés aux parents ont une influence.
Définir le trait
Trait : disposition de base innée donnant lieu à des patterns d’affects, de cognitions et de comportements stables.
Chaque trait est une dimension qui s’exprime sur un continuum que l’on qualifie de facteur.
Bref : Les constituants du tempérament
L’un des énoncés suivants n’est pas cohérent avec la définition de personnalité, trouvez l’intrus :
a. La notion de personnalité réfère à la fois à un aspect d’observation externe (objectif) et la référence à une description de l’état émanant du patient (subjectif)
b. La personnalité décrit un fonctionnement relationnel public et privé
c. Le concept de personnalité implique la notion d’imprévisibilité du comportement
d. Le trouble de personnalité est généralement ego syntone
c. Le concept de personnalité implique la notion d’imprévisibilité du comportement
Quelle est la meilleure évidence de la base biologique des troubles de personnalité?
Lorsque l’on réfère au déterminant biologique des troubles de personnalité (TP), on réfère au tempérament d’une personne.
Plusieurs études ont été réalisées sur des jumeaux afin de montrer la part d’héritabilité des TP. Il demeure raisonnable de dire que les facteurs héréditaires sont responsables d’environ 50% de l’apparition d’un TP.
Autrement dit, chez un certain individu au bagage génétique particulier, le risque de développer un TP est plus élevé en présence d’un environnement prédisposant.
Il faut également comprendre que ces mêmes gènes peuvent augmenter le risque d’être exposé à un environnement prédisposant. Les résultats de ces études sont corroborés par des études sur les systèmes neurobiologiques qui sous-tendent le tempérament.
Décrire l’association entre la schizophrénie et le trouble de la personnalité schizotypique
La schizophrénie est associée au trouble de la personnalité schizotypique avant tout.
Effectivement, le profil clinique des TP schizotypiques a été décrit à partir de proches de patients schizophrènes. De plus, les études en neuro-imagerie ainsi que des études du système dopaminergique suggère que plusieurs altérations biologiques similaires existent entre ces deux classes de patients. Certains suggère que le TP schizotypique serait en fait une forme atténuée de schizophrénie.
Par ailleurs, vous noterez que le trouble de personnalité schizotypique, étant considéré comme faisant partie du spectre de la schizophrénie, est maintenant listé dans 2 catégories du DSM-5, soit le chapitre sur le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques et celui sur les troubles de la personnalité.
Est-ce qu’un patient souffrant d’un trouble obsessionnel compulsif sévère souffre en fait d’une personnalité obsessionnelle-compulsive?
Non. On parle ici de deux pathologies bien distinctes du DSM-5 :
- Trouble obsessionnel compulsif: Patient dont la présence d’obsessions (pensées, pulsions ou images récurrentes, persistantes, intrusives et inopportunes) et de compulsions (comportements répétitifs ou actes mentaux accomplis lors de la présence d’obsessions) sont à l’origine d’une perte de temps considérable et / ou d’une détresse psychologique.
- Personnalité obsessionnelle-compulsive: mode général de préoccupation par l’ordre, le perfectionnisme et le contrôle mental et interpersonnel (manque de souplesse, d’ouverture et d’efficacité) qui entrave le bon fonctionnement de l’individu.
Physiopatho: Quel trouble est lié à quel neurotransmetteur?
Dopamine
- Schizophrénie
- TP schizotypique
Sérotonine
- Personnalité limite
- Personalité antisociale
Physiopatho: Décrire les trouvailles en schizophrénie et TP schizotypique
- L’élévation des métabolites de la dopamine corrobore l’intensité des symptômes.
- Trouvailles comparables mais en plus faible intensité chez les TP schizotypique que chez les schizophrènes : attention soutenue et mémoire de travail.
- Présentent tous deux une poursuite visuelle anarchique ou saccadée
- Augmentation de la taille des ventricules cérébraux, diminution du volume du lobe temporal.
- L’anatomie du lobe frontal est préservée chez les TP schizotypique, mais altérée chez les schizophrènes.
- L’injection d’amphétamine produit une plus grande activité du striatum (sécrétant de la dopamine) chez ces deux groupes.
Physiopatho: Décrire les trouvailles chez les TP limite et antisociale
Présentent une hypoactivité sérotoninergique.
- On recueille moins de métabolite de la 5HT chez les personnes avec des ATCD de comportements agressifs ou suicidaires.
- La stimulation de ces systèmes pharmacologiquement n’est pas démontré efficace.
Antisocial
- Difficile d’interpréter les altérations structurales du cerveau de ces personnes compte tenu de la grande quantité d’alcool consommé chez ces derniers.
- On note une diminution du métabolisme de plusieurs régions frontales, surtout dans la zone orbitofrontale qui intervient dans la régulation des comportement sociaux
- On note un métabolisme diminué des zones traitant des informations émotionnelles, ce qui est compatible avec déficit d’empathie observé chez ces patients.
Limite
- Réduction de plusieurs structures cérébrales, dont : amygdale, hippocampe et cingulum. Difficile de dire si ces changements sont à l’origine ou la conséquence d’une épigénétique.
- Il y a une plus grande activation de l’amygdale en réponse à des images émotionnellement chargées chez ces personnes. Sans la stimulation, on observe aucune différence.
Selon Freud, comment se forment les traits de personnalité?
Selon Freud, un individu peut présenter des conflits intrapsychiques non-résolus, qui amènent une fixation à l’un ou l’autre des phases du développement psychosexuel. Ces fixations se traduisent par la suite par des troubles de la personnalité.
- TP dépendant → phase orale
- TP obsessionnel-compulsif → phase anale
- TP histrionique → phase génitale
Un point important dans l’étude de la personnalité est celui du trait (par opposition au trouble). Son évaluation est aujourd’hui une partie intégrante du diagnostic. On en comprend donc que les TP ne sont pas des entités diagnostiques discrètes, mais plutôt l’extrême de traits de personnalité qu’on retrouve dans la population normale.
Quel est l’apport de McCrae et Costa à l’étude de la personnalité?
Ces auteurs ont proposé un système pour diagnostiquer les personnalités saines et pathologiques encore très connu et d’actualité composé de cinq facteurs. Chaque facteur est par la suite subdivisé en plusieurs sous-traits ou facettes.
- Les 5 facteurs sont connus sous l’acronyme OCEAN
- Selon les auteurs, bien que les traits demeurent très stables dans le temps, les caractéristiques d’adaptation que développe un individu lors de ses interactions avec l’environnement peuvent changer sous l’effet du processus de maturation biologique, des changements survenant dans l’environnement ou d’interventions thérapeutiques spécifiques.
- L’élément clé dans leur stratégie de classification est la distinction entre les tendances fondamentales (les 5 facteurs) et les adaptations caractéristiques découlant de l’interaction avec l’environnement.
- Selon la théorie, la culturel a une influence réduite voire nulle sur les traits eux-mêmes, mais a une influence spectaculaire sur les composantes des adaptations caractéristiques (croyances, valeurs, habitudes, rôles et relations)
Quels sont les facteurs prédicteurs de trouble des personnalités liés aux figures d’attachement?
- Une faible proximité physique ou psychologique avec la mère ou le père
- Les punitions trop sévères et le contrôle parental par la culpabilité
- Être né d’une grossesse non désirée
Quels sont les facteurs prédicteurs de trouble des personnalités liés aux facteurs culturels et ethniques?
Il est fort probable que la personnalité soit influencée par des facteurs culturels et ethniques. Il est difficile toutefois d’évaluer si l’influence de ces derniers agit en rehaussant des traits de personnalité ou en permettant le développement de trouble de la personnalité. On note toutefois quelques tendances, selon la société étudiée :
- Les sociétés modernes, en mettant l’accent sur l’individuation, l’autonomie et la compétitivité, favorisent le développement de la personnalité narcissique.
- Les sociétés plus traditionnelles, en mettant l’accent sur la conformité au groupe et aux normes sociales, pourraient induire plus de traits dépendants.
- La proportion du trouble de la personnalité antisociale varie selon la région du monde : les prévalences les plus faibles sont notées là où les structures sociales sont les plus cohésives.
Quels sont les facteurs prédicteurs de trouble des personnalités en général?
De plus, certains facteurs prédicteurs augmentent le risque de souffrir d’un TP quel qu’il soit :
- Faible niveau socio-économique
- Fait d’être issu d’une famille monoparentale
- Discorde parentale
- Présence de conduites antisociales chez les parents
- Maladie ou décès d’un ou des deux parents en bas âge
- Expériences d’abus et de négligence (facteur important):
o Abus sexuel → relié aux TP du groupe B (particulièrement TP limite)
o Abus émotionnel → relié plus spécifiquement au TP limite
Regrouper les troubles de la personnalité en trois catégories distinctes
Groupe A (bizarre / excentrique) :
- Schizotypique
- Paranoïaque
- Schizoïde
Groupe B (intense / dramatique) :
- Limite (borderline)
- Antisociale
- Narcissique
- Histrionique
Groupe C (anxieux / craintif) :
- Évitant
- Obsessionnel-compulsif
- Dépendant
Décrire les critères des troubles généraux de la personnalité
Ce tableau réfère aux troubles généraux de la personnalité.
Lorsqu’un patient répond à ces critères sans répondre totalement aux critères d’un des troubles présentés dans les pages suivantes, il convient de porter un diagnostic de trouble de la personnalité non spécifié.
TP du groupe A: Paranoïde
Épidémio, Pronostic & Tx
- 1.7 % de la population (haute)
- Les patients ne consultent pas d’eux-mêmes ⇒ ils se font référer
- Présence sur une longue période de temps de cognitions paranoïdes envahissantes sans être psychotique
- Rarement présent sans comorbidité
- Malgré que l’efficacité de la thérapie centrée sur le transfert ait été étudiée sur les TP limite, elle peut en principe être utilisée sur une majorité des TP.
TP du groupe A: Paranoïde
Présentation clinique & Critères
TP du groupe A: Schizoide
Épidémio, Pronostic & Tx
- 0.9 % de la population
- Les patients ne consultent pas d’eux-mêmes ⇒ ils se font référer
- Presqu’uniquement diagnostiqué en contexte de comorbidité
- Presqu’uniquement diagnostiqué en contexte de comorbidité
- Malgré que l’efficacité de la thérapie centrée sur le transfert ait été étudiée sur les TP limite, elle peut en principe être utilisée sur une majorité des TP.
TP du groupe A: Schizoide
Présentation clinique & Critères
TP du groupe A: Schizotypique
Épidémio, Étiologie, Pronostic & Tx
- 0.9 % de la population
- Forte héritabilité (tempérament)
- Lien avec l’élévation des métabolites dopaminergiques
- Abus physiques en bas âge
- Atteinte très significative du fonctionnement
- Pronostic pauvre et faible niveau de fonctionnement à long terme
- Aucune psychothérapie ciblant ce TP n’a été élaboré à ce jour. Il est souvent traité comme le trouble psychotique atténué
TP du groupe A: Schizotypique
Présentation clinique & Critères