La normalité en psychiatrie Flashcards
Écrivez les deux notations habituelles de la normalité
- Ce qui est dénombré en plus grande quantité, ce qui ne surprend, ne dérange, et n’attire pas la curiosité. (Conformité au type le plus fréquent : notion quantitative et statistique. Ce qui est « normal » renvoie au plus grand nombre)
Ex : il est normal de s’habiller pour sortir.
- Ce qui est en adéquation avec un référent d’ordre supérieur. (La conformité à une norme : notion qualitative qui renvoie à une culture particulière. Ce qui est « normal » l’est en référence d’un ordre supérieur.)
Ex : Il est normal de payer pour obtenir un produit
Pouvez-vous donnez trois définitions de santé mentale?
Freud : c’est aimer, travailler et jouer
- Aimer dans le sens de s’aimer soi-même et les autres
- Travailler dans le sens de créer, produire et d’en être fier
- Jouer dans le sens d’apprécier l’activité symbolique, mentale, imaginaire, jouer avec les idées
Pour l’OMS:
La santé mentale est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté.
Pour le Comité de la santé mentale au Québec (2015)
L’état d’équilibre psychique d’une personne s’apprécie à l’aide de :
- Le niveau de bien-être subjectif
- L’exercice des capacités mentales et la qualité des relations avec le milieu. La santé mentale résulte d’interactions entre les facteurs de trois ordres : biologiques (génétique et physiologie), psychologique (cognitif, affectif et relationnel) et contextuel (relations entre la personne et son environnement)
Ces facteurs sont en constante évolution et s’intègrent de façon dynamique chez la personne.
Définition de la santé mentale selon le DSM-5
- Un trouble mental est un syndrome caractérisé par une perturbation cliniquement significative de la cognition d’un individu, de sa régulation émotionnelle ou de son comportement, et qui reflète l’existence d’un dysfonctionnement dans les processus psychologiques, biologiques ou développementaux sous-tendant le fonctionnement mental.
- Les troubles mentaux sont le plus souvent associés à une détresse ou une altération importante des activités sociales, professionnelles ou des autres domaines importants du fonctionnement.
- Les réponses attendues ou culturellement approuvées à un facteur de stress commun ou à une perte, comme la mort d’un proche, ne constituent pas des troubles mentaux.
- Les comportements déviants sur le plan social (p. ex. sur les plans politique, religieux ou sexuel) ainsi que les conflits qui concernent avant tout le rapport entre l’individu et la société ne constituent pas des troubles mentaux, à moins…
Nommer quelques facteurs de risques reconnus de trouble de santé mental
Un facteur de risque reconnu de trouble à la santé mental des individus et des communautés serait des pressions socio-économiques persistantes. Les meilleurs indicateurs sont :
Au niveau personnel :
o Mauvaise santé physique
o Mode de vie malsain
o Faible niveau scolaire
Au niveau social :
o Changement social rapide
o Conditions de travail éprouvantes
o Pauvreté
o Exclusion sociale
o Discrimination à l’égard des femmes
o Risque de violence
o Violation des droits de la personne.
Comment la notion de santé mentale peut-elle devenir…sexiste?
La notion de santé mentale peut devenir sexiste si les caractéristiques de santé mentale et de normalité s’appuient sur des stéréotypes sexistes, par exemple si l’on se fie, pour qualifier quelqu’un de sain, du rôle traditionnel de chaque sexe dans notre société (homme travaillant et femme au foyer). Ceci entraîne des biais d’évaluation et de thérapie pour les cliniciens.
La normalité n’est-elle pas avant tout la capacité d’adaptation à son milieu? Pourquoi?
Si la normalité est considérée comme l’adaptation au milieu, alors le conformisme social risque de devenir la norme. Dans ce cas, toute déviation devient pathologique, ce qui peut entraîner une psychiatrisation excessive de tout comportement perçu comme mésadapté ou déviant
(p/e l’homosexualité dans le DSM 2)
Pourquoi la normalité n’est pas définie par le mieux-être?
Si la normalité est définie comme le bien-être et l’harmonie intérieure (et donc le mieux-être), le bonheur devient la norme et toute forme de détresse et d’angoisse humaine devient pathologique. La psychiatrie ne peut pas se donner comme objectif l’atteinte du bonheur
Théorie psychanalytique:
Vrai ou faux? Freud rêvait de créer un modèle libéré des modèles biologiques
Expliquez
Faux.
Sa théorie du développement de la personnalité dérive d’un modèle biologique centré sur les processus instinctuels liés aux phases du développement que traverse l’être humain lors de sa croissance physique. Si un enfant subit trop de frustration ou de gratification durant un des stades de développement, il est à risque de développer une psychopathologie.
Théorie psychanalytique:
Nommer et décrire les énergies modulant le processus psychique selon Freud
Il explique que deux sources d’énergie ou forces qui modulent le processus psychique:
- L’instinct de survie (Éros) : tous les moyens que l’individu utilise pour atteindre ses buts ainsi que la libido.
- Instinct de mort ou de destructivité (Thanatos) : désir de retourner à l’état primaire, soit le chaos, qui explique principalement l’agressivité
Il pense que ces deux instincts, ainsi que leurs forces pulsionnelles associées (libido et agressivité), sont en continuelles interactions dans un jeu de forces dynamiques, et ce dans le but de rétablir l’homéostasie afin d’obtenir le plaisir et d’éviter la douleur
Théorie psychanalytique:
Définir le principe de plaisir et le principe de réalité de Freud
Le principe de réalité:
- médié principalement par le « Moi »
- permet à l’enfant de retarder la satisfaction de ses désirs en lui trouvant une façon plus adéquate de les satisfaire
Le principe de plaisir est représenté par une personne qui répond immédiatement à ses désirs afin d’en avoir la satisfaction immédiate (médié principalement par le Ça).
Théorie psychanalytique:
Quels sont les 3 niveaux de conscience de la Première topique?
L’inconscient
- est constitué de tout ce qui échappe au champ de la conscience et dont on ne peut se rappeler de façon volontaire
- Est le plus vaste des trois niveaux
- Toutes représentations mentales inacceptables et refoulées ; p/e désirs meurtriers
Le préconscient
- désigne tout ce qui n’est pas immédiatement présent au champ de la conscience, mais qui demeure accessible si l’on y porte attention ou si l’on fait un effort de rappel
- (ex : si l’on demande le nom d’un premier amour)
Le conscient
- qui correspond à ce qui est immédiatement présent au champ de la conscience
- (Ex : émotions ressenties à la lecture de ce joli guide de lecture)
Théorie psychanalytique:
Vrai ou faux? Pour Freud, l’inconscient n’est pas accessible au champ de la conscience, mais peut le devenir si on y prête attention
Faux.
On ne peut accéder à l’inconscient, et ce même lorsqu’on y prête attention. Par contre, son contenu ne cesse de faire pression pour redevenir conscient.
Lorsqu’il y parvient, c’est toujours de façon déformée ⇒ lapsus, rêves, SYMPTÔMES
Théorie psychanalytique:
Décrire les 3 instances de la Deuxième Topique de Freud
Le « Ça » :
- Instance entièrement inconsciente, elle représente le réservoir pulsionnel de la psyché.
- Les pulsions primitives de vie et de mort lui sont associées.
- Cette instance est régie par le principe de plaisir et ne cherche qu’à satisfaire ses désirs de façon immédiate.
- Le Ça ne tient pas compte de la réalité.
- Pulsion = poussée qui vise à une satisfaction. C’est une représentation psychique d’une excitation somatique endogène.
Le « Moi » :
- Instance qui émerge progressivement du Ça au cours de la croissance et du contact de l’enfant avec le monde extérieur.
- Le Moi mature gère les pulsions et contraintes du Ça et les exigences du Surmoi, et permet une harmonie de ceux-ci en étant guidé par le principe de réalité.
- Cette fonction médiatrice est exercée notamment à l’aide des mécanismes de défense.
- Il agit dans les trois niveaux de conscience.
Le « Surmoi » :
- Instance responsable de déterminer les règles de conduite et les lois qui déterminent le comportement du Moi.
- Il représente les normes morales, les valeurs et les idéaux du conscient.
- Il a un rôle de censeur et de juge (il critique, punit, juge et énonce les objectifs à atteindre).
- Bref, il fournit l’idéal auquel l’individu doit se comparer pour guider sa conduite.
Théorie psychanalytique:
Vrai ou faux? Le moi est entièrement conscient.
Faux. Le Moi est présent dans tous les champs de la conscience.
Par exemple : conscient → prise de décision, inconscient → mécanisme de défense.
Théorie psychanalytique:
Décrire le rôle des mécanismes de défense dans la Deuxième Topique de Freud
Les mécanismes de défense sont présents afin de maintenir l’homéostasie au sein du Moi, entre les poussées du Ça et les exigences du Surmoi. Il permet donc de maintenir à distance les pulsions considérées comme indésirables par le Surmoi. Une variété de mécanisme est utilisée chez un Moi sain, comme par exemple l’anticipation, lorsqu’il y a menace à l’intégrité d’une personne.
Théorie psychanalytique:
Qu’arrive-t-il si l’intensité des conflits entre les différentes instances dépasse les capacités de défense et d’adaptation?
Une névrose survient (psychopathologie) :
- Le Moi utilise alors de manière stéréotypée et inflexible les mêmes méthodes défensives à chaque fois que la menace pulsionnelle survient
- Les désirs, les pensées et les affects inacceptables sont maintenus dans l’inconscient, mais apparaissent sous forme déformée comme des symptômes.
- L’individu évite les situations qui provoquent ces pulsions et réduit son champ d’activité
Théorie psychanalytique:
De quoi parle la troisième topique?
évoque des stades de formation de la personnalité
Théorie psychanalytique: 3ième topique
Nommer les stades
- Oral (0 à 14 mois) = Stade de dépendance
- Anal (14 mois à 3 ans) = Stade de l’autonomie
- Phallique/oedipien (3 à 6 ans) = Organisation du Surmoi
- Latence (6 à 12 ans)
- Génital (Puberté - Fin adolescence)
Théorie psychanalytique: 3ième topique
Décire le stade oral et anal
Théorie psychanalytique: 3ième topique
Décrire le stade phallique/oedipien
Théorie psychanalytique: 3ième topique
Décire le stade de latence et le stade génital
Théorie psychanalytique: 3ième topique
Vrai ou faux? C’est durant la période de latence que le Moi se renforce en se débarrassant du refoulement.
Faux.
Le Moi se forme certes durant la période de latence, mais il ne se débarrasse pas du refoulement. Au contraire, il déploie de nombreux mécanismes de défense, dont le refoulement, l’identification et la sublimation
Historique et bases théoriques: Expliquer le fondement de la méthode psychanalytique
Le fondement de la méthode psychanalyste est de demander au patient de parler le plus librement possible, dans le but d’amener à la conscience des éléments de vie conflictuels et refoulés. Ces conflits inconscients et mécanismes de défense utilisés sont par la suite analysés, avec pour objectif de faire disparaître les symptômes névrotiques.
C’est en quelque sorte le contraire de l’hypnose qui utilise la suggestion.
Historique et bases théoriques:
Nommer deux grands principes de base à la relation analytique
- Le transfert
- Le contre-transfert
Historique et bases théoriques:
Décrire le concept de transfert
Ce sont les émotions, les attributs, les qualités d’une figure significative du passé (souvent un parent) que le patient projette sur le thérapeute
Bref : Patient → thérapeute.
- Il s’agit d’une « répétition des prototypes infantiles vécue avec un sentiment d’actualité marqué »
- Le patient fait donc jouer des figures parentales au thérapeute tel qu’il les a subjectivement vu dans le passé
- Il est positif ou négatif, selon les sentiments tendres ou hostiles à l’égard du thérapeute.
- Initialement considéré comme un obstacle par Freud, il est aujourd’hui un élément clé en psychanalyse.
- Ex : un patient ne peut pas s’exprimer devant son thérapeute sans se sentir jugé ; la relation qu’il avait avec son père s’est inscrite sous le sceau de la persécution durant son enfance.
Historique et bases théoriques:
Décrire le concept de contre-transfert
- Ce sont l’ensemble des réactions affectives, cognitives et comportementales du thérapeute envers son patient
- Bref : thérapeute → patient.
- Résulte habituellement du transfert du thérapeute envers le patient ou des caractéristiques psychodynamiques du patient
- Existe 2 types: Indirect & Direct
Historique et bases théoriques:
Décrire le contre-transfert indirect
Survient lorsque « l’objet qui mobilise le contre-transfert du thérapeute ne provient pas du patient lui-même, mais d’autre chose »
- Inclut également le transfert que le thérapeute pourrait faire envers le patient, si ce dernier évoque une figure particulière de son passé. Dans un tel cas, les conflits émotionnels non conclus d’autrefois pourrait infiltrer l’entrevue. Il est du devoir du thérapeute de faire une introspection détaillée dans le but de découvrir quels éléments (physiques, psychologiques ou autres) motivent cette association et également de déterminer si ses réactions sont secondaires à ce transfert ou non.
- Ex : jeune thérapeute qui focalise son attention sur des pensées orientées par les commentaires de son supérieur → contre-transfert indirect (mais non dû à un transfert de la part du thérapeute).
Historique et bases théoriques:
Décrire le contre-transfert direct
Induit principalement par le patient et par la nature du transfert avec ce dernier.
Comprend deux sous-types de contre-transfert direct :
Contre-transfert concordant :
- le thérapeute s’identifie au principal état émotionnel du patient ⇒ Le thérapeute identifie son Moi avec le Moi du patient.
- Elle facilité généralement l’empathie
- Ex : si le patient explique être la victime d’une mère humiliante, le thérapeute pourrait ressentir des émotions de honte et même ressentir de la sympathie pour lui.
Contre-transfert complémentaire :
- Le thérapeute s’identifie plutôt aux objets internes du patient, avec lesquels le Moi du patient est en relation.
- Dans cette forme de transfert, le thérapeute est souvent conduit à s’identifier à des parties rejetées, clivées et projetées du patient.
- S’inscrit dans la théorie des relations objets.
- Ex : Un thérapeute s’identifie à la mère du patient et formule des remarques critiques à l’égard du patient.
Historique et bases théoriques:
Expliquer l’impact que peut avoir le contre-transfert?
S’il est bien perçu par le thérapeute, le contre-transfert est une source précieuse d’information sur le monde intérieur du patient et sur la nature des conflits à l’origine de ses souffrances. D’où l’importance pour le thérapeute d’être sans cesse aux aguets des réactions affectives que le patient suscite en lui.
Psychologie du Moi:
Décrire l’approche thérapeutique d’Erikson
Erikson a développé son approche thérapeutique en rupture avec les principes fondamentaux freudiens.
Certes Erikson développe son approche en adhérant aux principes psychanalytiques fondamentaux dans leur ensemble, mais il accorde une importance beaucoup plus grande aux mécanismes mentaux adaptatifs issus du Moi, ainsi qu’à l’influence de l’environnement sur le développement de l’individu. Les dimensions interpersonnelles, sociales et culturelles sont au fondement des stades de développement de sa théorie, contrairement à Freud qui accorde beaucoup d’importance aux processus instinctuels