TOC et troubles apparentés Flashcards
Ce que comprend les troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés ?
Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC)
–> L’obsession d’une dysmorphie corporelle
–> La thésaurisation pathologique (syllogomanie)
–> Le trichotillomanie (arrachage compulsif de ses propres cheveux)
–> La dermatillomanie (triturage pathologique de la peau)
—> Le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté induit par une substance/un médicament, le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté dû à une autre affection médicale, le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté spécifié et le trouble obsessionnel-compulsif ou apparenté non-spécifié (ex : comportement répétitif pathologique centré sur le corps, jalousie obsessionnelle).
Différences entre DSM IV-TR et DSM 5 ?
Création d’une section spécifique « troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés »
–> Le TOC sort donc de la catégorie des troubles anxieux
–> La thésaurisation pathologique sort du TOC
–> Inclusion de différents autres troubles dans cette section
Quelles sont les caractéristiques générales du trouble obsessionnels-compulsif ?
Caractéristiques centrales :
–> Présence d’OBSESSIONS : pensées, pulsions ou images récurrentes et persistantes que la personne essaye d’ignorer ou de neutraliser.
ET/OU
–> Présence de COMPULSIONS : comportement répétitifs ou actes mentaux que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible. → Les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer l’anxiété ou le sentiment de détresse, ou à empêcher un événement ou une situation redoutés. (Ex : des compulsions qui prennent la forme de vérifications)
90% des personnes qui consultent présentent à la fois obsessions et compulsions.
Tableau à bien savoir
p 110 !
Quels sont les critères diagnostiques du TOC
A. Présence d’obsessions, de compulsions, ou des deux :
Obsessions définies par (1) et (2) :
1. Pensées, pulsions ou images récurrentes et persistantes qui, à certains moments de l’affection, sont ressenties comme intrusives et inopportunes, et qui entraînent une anxiété ou une détresse importante chez la plupart des sujets.
2. Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, pulsions ou images, ou pour les neutraliser par d’autres pensées ou actions (c.-à-d. en faisant une compulsion).
Compulsions définies par (1) et (2) :
1. Comportements répétitifs (p. ex. se laver les mains, ordonner, vérifier) ou actes mentaux (p. ex. prier, compter, répéter des mots silencieusement) que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible.
2. Les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer l’anxiété ou le sentiment de détresse, ou à empêcher un événement ou une situation redoutés ; cependant, ces comportements ou ces actes mentaux sont soit sans relation réaliste avec ce qu’ils se proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement excessifs.
B. Les obsessions ou compulsions sont à l’origine d’une perte de temps considérable (p. ex. prenant plus d’une heure par jour) ou d’une détresse cliniquement significative, ou d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
C. Les symptômes obsessionnels-compulsifs ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. une substance donnant lieu à abus ou un médicament) ni à une autre affection médicale.
D. La perturbation n’est pas mieux expliquée par les symptômes d’un autre trouble mental (p. ex. des soucis excessifs dans le l’anxiété généralisée, une préoccupation avec l’apparence dans l’obsession d’une dysmorphie corporelle, une difficulté à se débarrasser ou à se séparer de possessions dans la thésaurisation pathologique (syllogomanie), le fait de s’arracher les cheveux dans la trichotillomanie, le fait de se provoquer des excoriations dans la dermatillomanie [triturage pathologique de la peau], des stéréotypies dans les mouvements stéréotypés, un comportement alimentaire ritualisé dans les troubles alimentaires, une préoccupation avec des substances ou le jeu d’argent dans les troubles liés à une substance et troubles addictifs, la préoccupation par le fait d’avoir une maladie dans la crainte excessive d’avoir une maladie, des pulsions ou des fantasmes sexuels dans les troubles paraphiliques, des impulsions dans les troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites, des ruminations de culpabilité dans le trouble dépressif caractérisé, des préoccupations délirantes ou des pensées imposées dans le spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques, ou des schémas répétitifs de comportement comme dans le trouble du spectre de l’autisme).
Spécifier si :
Avec bonne ou assez bonne prise de conscience ou insight : La personne reconnaît que les croyances concernant le trouble obsessionnel-compulsif ne correspondent certainement ou probablement pas à la réalité ou qu’elles pourraient être vraies ou fausses. → Inutile de faire de la restructuration cognitive mais faire de l’exposition avec prévention des comportements compulsifs.
Avec mauvaise prise de conscience ou insight : La personne pense que les croyances concernant le trouble obsessionnel-compulsif correspondent probablement à la réalité.
Avec absence de prise de conscience ou insight/avec présence de croyances délirantes : Le sujet est complètement convaincu que les croyances concernant le trouble obsessionnelcompulsif sont vraies.
Spécifier si :
En relation avec des tics : présence de tics actuellement ou dans les antécédents du sujet.
Possible de n’avoir que des obsessions ?
Oui mais il est très rare de ne pas l’avoir l’obsession et le comportement. Souvent, en creusant, on se rend compte qu’il y avait des compulsions qui étaient mentales.
Exemple: un patient avait l’image de sa copine attaquée par un chien et remplaçait cette image par une image de lui étant attaqué par un chien.
Certains TOC sont de nature religieuse, il faut être attentif aux aspects culturels pour éviter la sur- ou la sous-pathologisation.
Est-ce que les critères change chez les enfants ?
Chez les ENFANTS :
–> Critère A – compulsions : les jeunes enfants peuvent être incapables de formuler les buts de ces comportements ou de ces actes mentaux. Le TOC prend surtout une forme comportementale : demander à ce que son linge soit lavé plusieurs fois, à être habillé dans un ordre particulier…
Il peut y avoir une banalisation chez les enfants (et chez les adultes aussi d’ailleurs) : « il a cette habitude de ranger ses voitures d’une certaine manière ». Il faut être attentif.
Souvent, les parents vont être embarqués dans les comportements (de manière bienveillante) : ils vont laver le linge, montrer le désinfectant…
Au niveau des données épidémiologique, quand est-il ?
- Prévalence vie-entière: 1,6% à 2,3 %
Enfants/ ado : plus fréquent chez les hommes
Inverse à l’âge adulte. - Age d’installation:
–> Age moyen d’installation : 19,5 ans
–> ¼ des cas débute avant 14 ans (rare après 35 ans)
–> Age d’installation plus précoce chez les garçons - Décours et évolution :
–> Installation généralement insidieuse.
–> Evolution généralement chronique (épisodique dans 10% des cas)
–> Taux de rémission faible en l’absence de traitement chez les adultes - Comorbidités:
–>Très forte avec les troubles anxieux
–> Avec les troubles dépressifs : 80% vont développer des symptômes dépressifs au cours de leur vie.
–> Syndrome de Gilles de la Tourette et tics : 28 à 63% de comorbidité - Diagnostic différenciel : autisme ( aussi des rituels, etc)
Quels sont les spécificités chez l’enfants ?
–> Tableau clinique avec principalement des comportements compulsifs et peu d’obsessions identifiables (voire aucune)
–> Les très jeunes enfants ne sont pas toujours en mesure de verbaliser leurs obsessions en raison des limites liées à la compréhension et au langage.
–> L’enfant essaie d’impliquer les membres de la famille dans les rituels (ex : laver le linge 2 fois, vérifications multiples des devoirs). L’enfant se met en colère quand le rituel n’est pas bien accompli. → facteur de maintien
–> La relation entre les obsessions et les compulsions n’est pas toujours claire : l’enfant peut éviter les lignes sur les carrelages pour le fun comme pour éviter que papa et maman ne meurent → quel lien ?
On peut tous avoir de petits comportements « étranges » style avoir un porte-bonheur… le TOC va s’installer insidieusement et de manière chronique.
Quels sont les facteurs de risques et causaux ? 1. Facteurs biologiques
- Génétique : contribution génétique modérée (pourrait être non spécifique)
2.Cérébral : activité métabolique anormalement élevée au sein des noyaux caudés, du cortex orbitofrontal et du gyrus cingulaire. → Cette activité est modifiée suite à un traitement psychologique
- Neurotransmetteurs : hypothèse d’un dysfonctionnement sérotoninergique inférée de l’efficacité des anti-dépresseurs sur la symptomatologie du TOC.
2.Facteurs psychologiques ( schéma p.114 et 115)
- PERSPECTIVE COMPORTEMENTALE : THÉORIE DES DEUX FACTEURS DE MOWRER (1960) qui combine les apports des théories du conditionnement répondant et du conditionnement opérant.
Une pensée anxiogène va générer de l’anxiété chez la personne (ex : elle est dans le métro, met sa main sur la barre et se dit « mince, je vais peut-être être contaminée »). Elle va mettre en place des choses pour réduire cette pensée, limiter l’anxiété, limiter le risque qu’elle imagine prendre (ex : se désinfecter les mains, porter des gants…). La chose qu’elle craint a peu de chances de se produire même sans rien faire, voire aucune, mais elle attribue à son comportement le fait qu’elle ne se soit pas produite.
- PERSPECTIVE COGNITIVE : il n’existe pas UN seul modèle cognitif du TOC – DIFFÉRENTS PROCESSUS COGNITIFS jouent clairement un rôle dans le trouble.
Constat important de Salkoskis (1996) : 90% de la population rapportent des pensées, images, impulsions intrusives. Leur contenu est similaire à celui des patients avec TOC.
Le contenu des pensées n’est pas si différent des contenus des pensées de personne qui ne souffrent pas d’un TOC. Ce qui joue, c’est la manière de gérer, de réagir face aux pensées intrusives.
- CROYANCE DE RESPONSABILITÉ (très marquée chez les personnes qui ont un TOC) : « la croyance de posséder le pouvoir de provoquer ou de prévenir des conséquences négatives jugées cruciales, qui peuvent avoir des conséquences dans le monde réel et/ou à un niveau moral »
Exemple : pensée blasphématoire = preuve qu’on est mauvais → on doit faire quelque chose, mettre en place un comportement, pour réparer.
→ L’important, c’est la manière de gérer la pensée et d’interpréter ce qu’elle dit de nous.
- La signification personnelle
catastrophique serait le résultat d’un
BIAIS DE FUSION PENSÉE – ACTION : la personne trouve la pensée aussi grave que l’acte.
–> BIAIS DE MORALITÉ : aussi grave de penser à tuer des gens que de le faire.
–> BIAIS DE PROBABILITÉ : la personne pense que ses pensées augmentent la probabilité de la survenue d’un événement (souvent pour des choses négatives, pas pour le fait de gagner au Lotto).
→ pour soi/pour autrui
Croyance à propos de l’importance de contrôler ses pensées → tentatives (inefficaces) de suppression de pensée mais supprimer ses pensées n’est pas évident, elles vont souvent être d’autant plus présentes.
- EFFET PARADOXAL DE LA
SUPPRESSION
DE PENSÉE :
« Ne pensez pas à un ours blanc……… à quoi pensez-vous ? ».
Quand est-il des interventions psychologiques pour les TOC ?
Prise en charge recommandée – Thérapies cognitivo-comportementales
(TCC)
–> Thérapies par EXPOSITION AVEC PRÉVENTION DE RÉPONSE
➔ Réduction de 50 à 70% du niveau symptomatologie
La personne peut tester que ce qu’elle image comme catastrophe ne va pas se produire si elle ne met pas en place son comportement. Si elle est vraiment persuadée que le risque est là, il va falloir des informations, des interviews…
–> INTERVENTIONS COGNITIVES (ex : défusion) : elles réduisent le drop-out mais ne suffisent généralement pas à réduire la symptomatologie. Il est plus facile d’y entrer et d’y rester et cela va permettre d’aider le patient à entamer une thérapie comportementale.
On peut répéter plein de fois la pensée pour la désassocier de l’émotion, faire perdre son sens à la pensée, se rendre compte qu’elle n’a pas tant de poids.
–> Importance d’inclure la famille, surtout si elle est incluse dans les rituels.
–> Peut être utile de contacter les représentants de culte (en cas d’obsession liée à la religion)
Quand est-il des interventions pharmacologiques pour les TOC ?
Pharmacologiques : proposées si le patient décline une intervention psychologique ou en combinaison si la symptomatologie est très sévère.
–> INHIBITEURS DE LA RECAPTURE DE LA SÉROTONINE : permet une réduction de 30 à 40% de la symptomatologie chez certains patients qui répondent au traitement. Mais seule, cette intervention présente un plus haut taux de rechute.
–> Effet combiné à une TCC supérieure chez les enfants et les adolescents
Chirurgicales (pour les TCC résistants) : relativement récent et particulièrement invasif
–> CHIRURGIE LÉSIONNELLE
–> STIMULATION CÉRÉBRALE PROFONDE
En tant que psychologue, on ne peut pas prescrire ces traitements. Mais le savoir permet de réorienter le patient vers un autre professionnel quand on arrive au bout de ce qu’on peut faire en thérapie.
Les autres troubles : 1. L’obsession d’une dysmorphie corporelle
⚠ Certains patients peuvent avoir un TCA et une dysmorphie, mais ce sont deux choses différentes, qui ne viennent pas forcément ensemble.
Typiquement, on va les retrouver chez les dermatos ou les chirurgiens esthétiques parce qu’ils vont vouloir se débarrasser de leurs imperfections.
Vidéo : il ne se retrouvait pas dans la description des TOC mais il a une croyance qui le préoccupe tellement qu’il y a une caractère obsessionnel. Ce sont les aspects d’obsession et de vérification qui sont communs, mais pas tant les comportements, la fusion pensée-action, le sentiment de responsabilité… Il n’essaie pas de supprimer ses pensées mais il adopte des comportements de vérification (ex : se regarder dans les vitres), se cache, n’est à l’aise que dans l’obscurité. Cela a un impact sur sa vie de couple, son travail…
Caractéristiques centrales :
–> Préoccupation concernant une ou plusieurs imperfections ou défauts perçus dans son apparence physique qui ne sont pas apparents ou qui semblent mineurs pour autrui.
–> A un moment de l’évolution du trouble, l’individu a eu des comportements répétitifs ou des actes mentaux en réponse à des préoccupations concernant son apparence physique.
3 à 4% de la population présente une dysmorphie.
- Thésaurisation pathologique (syllogomanie)
Caractéristiques centrales :
–> Difficulté persistante à jeter ou à se séparer de certains objets.
–> La difficulté est due à un besoin ressenti de conserver les objets et à la souffrance associée au fait de les jeter.
–> La difficulté à jeter des objets aboutit à une
accumulation d’objets qui envahissent et encombrent les lieux d’habitation compromettant de manière importante leur fonction première (→ conséquences sur le bien-être et sur la salubrité).
Ce trouble est plus fréquent chez les hommes (vs femmes) et les personnes âgées. Il est difficile de consulter à cause de la honte.
Le traitement va nécessiter un certain encadrement, le thérapeute va devoir se déplacer au domicile du patient.