TD3 - Mme Sauvignet Flashcards
La laryngectomie totale induit
- Ablation du larynx avec dérivation définitive de la trachée vers le cou = plus de cordes vocales, ni de cartilages. Le trou au niveau du cou ne se refermera pas.
- Trachéostomie : abouchement définitif de la trachée au niveau du cou. Il n’y a plus de communication entre les voies aériennes supérieures et les poumons. L’orifice de trachéostomie est alors le seul orifice de ventilation possible. Il n’y a plus de larynx au-dessus.
- Séparation définitive respiration/phonation et déglutition (trachée/œsophage).
- Plus de larynx = plus de source de son.
- La phonation nécessite donc un nouveau vibrateur : la bouche supérieure de l’œsophage (SSO).
- Source d’air : bouche (pour la voix œsophagienne) ou poumons (pour l’implant phonatoire).
Trachéotomie VS Trachéostomie
Trachéotomie : transitoire, pour laquelle le larynx est en place au moins partiellement, l’orifice de trachéotomie facilite alors la ventilation mais n’est pas le seul orifice de ventilation possible.
Trachéostomie : abouchement définitif de la trachée au niveau du cou. L’orifice de trachéostomie est alors le seul orifice de ventilation possible. Il n’y a plus de larynx au-dessus.
Laryngectomie - Au minimum pendant les 15 jours d’hospitalisation et jusqu’à 1 mois et demi après l’opération, le patient aura
- Une sonde nasogastrique pour l’alimentation.
- Une canule (entre 3 semaines et 6 mois) : on y place un petit filtre pour nettoyer, humidifier et réchauffer l’air à la place du nez.
- Des drains (1 ou 2 de chaque côté) pour éviter la formation d’œdèmes. Ils sont enlevés assez rapidement, dans la première semaine d’hospitalisation.
Et en plus :
- Du matériel d’aspiration
- Du matériel d’humidification
Laryngectomie - Matériel
1/ Au début : canule plutôt rigide et ensuite (à J2 ou J3 post-opératoire) souple (un larytube).
2/ Un filtre : dès le lendemain de l’opération, on demande au patient de clipper le filtre en mousse (ou ECH : échangeur de chaleur et d’humidité, appelé aussi « nez artificiel» par certains labos) pour qu’il s’habitue à la résistance provoquée. Le filtre, qui joue le rôle des poils du nez, est à changer tous les jours.
3/ Ensuite, lorsque le trachéostome est bien calibré et ne risque pas de se resserrer on enlève la canule et on pose les adhésifs.
Laryngectomie - Recommandations
- Il ne faut pas que le patient s’aspire en permanence, sinon il risque de provoquer une hypersécrétion de mucus.
- Toute activité aquatique doit être évitée sous peine de noyade.
4 modes de réhabilitation vocale
➢ Voix chuchotée : tous les patients
➢ Voix œsophagienne ou oro-œsophagienne : uniquement quand le patient remange per os
➢ Voix trachéo-œsophagienne : si mise en place d’un implant
➢ Laryngophone externe : quand rien d’autre n’a fonctionné ou en attendant la mise en place de la
voix œsophagienne
On ne touche à rien au niveau sonore avant que le patient puisse remanger (15j à 3 semaines), toujours pour le temps de cicatrisation des sutures mais on peut commencer avec de la voix chuchotée à J2/J3.
Voix chuchotée
Le patient n’a aucune arrivée d’air par la bouche, donc l’air sort par le cou. Sa voix chuchotée est différente d’une personne au larynx intact : l’expiration n’est plus liée à la phonation. Pour travailler la voix chuchotée avec le patient, l’orthophoniste doit se mettre en apnée pour déconnecter partie respiratoire et partie articulatoire, et ainsi travailler l’indépendance des souffles (difficile car inné).
Cette voix chuchotée constitue un pré-requis à la voix œsophagienne. Elle permet de reprendre une communication avec les autres rapidement. Au début on demande au patient de simplement bouger les lèvres, cela l’amène à la communication. On utilise uniquement l’air présent dans la bouche.
Voix chuchotée - principes
- Indépendance des souffles : Le patient va produire un bruit expiratoire par la trachée, par réflexe. Il est donc important de l’entraîner à séparer ces deux souffles.
- Micro-respiration : on n’utilise que l’air présent dans la bouche donc la tenue des sons est impossible.
- Renforcement et précisions articulatoire
- Ralentissement du débit
- Permet le plus souvent l’arrivée d’éructations spontanées car pousse une bulle d’air vers l’œsophage. Il faut arrêter le travail en cas d’apparitions de ces éructations pour préserver les sutures en post-op (mais bon signe pour le travail futur de la voix œsophagienne).
Voix chuchotée - mise en place
1/ Mobiliser la zone de phonation : le patient s’entraîne à faire des mouvements et petits bruits. On bruite l’air buccal.
2/ Produire des explosives : /p/, /t/, /k/.
3/ Produire des petits mots : « papa, papi, poupée, python… ». Pas trop de syllabes au départ. On
travaille l’hyperarticulation.
4/ Produire des sifflantes : /f/, /ch/, /s/ + mots commençant par ces sons.
5/ Importance d’avoir une voix chuchotée tonique, mais pas hypertonique.
Voix oro-œsophagienne
La voix OO consiste en la production d’un son à l’entrée de l’œsophage. Elle s’appuie sur la vibration du SSO grâce au principe d’injection/éructation, c’est-à-dire l’aller-retour d’une bulle d’air maniée volontairement et qui ne va pas jusque dans l’estomac. On sent son arrivée au niveau de la bouche œsophagienne et de manière contrôlée on la fait remonter afin de pouvoir l’articuler (rot contrôlé).
Difficultés - Voix oro-œsophagienne
Difficultés éventuelles à l’injection d’air pour le patient en séance : sténose le long de l’œsophage rendant le conduit trop serré, incompétence vélo-pharyngée, mais le plus souvent c’est une inhibition venant du patient. La base de langue fait alors obstacle au passage de la bulle d’air.
Le patient peut aussi être gêné par une hypertonicité au niveau du pharynx, au niveau de la langue : si la langue recule trop, elle empêche la bulle d’air de descendre et la renvoie vers le voile (bruit de nez semblable à un éternuement étouffé) –> massage, relaxation, détente.
Voix oro-œsophagienne - 2 méthodes
- Méthode « hollandaise » : consonnes injectantes (pa…pe…pi…ta…to…ka) en faisant attention de bien allonger les voyelles.
- Méthode des blocages : injections par poussée de haut en bas du volume d’air contenu dans la cavité bucco pharyngée = presse glosso-pharyngienne.
Avantage - Méthode « hollandaise »
Nécessite de petits volumes d’air, donc plus naturelle, et injection confondue avec la consonne.
Inconvénient - Méthode « hollandaise »
Présence d’occlusive devant chaque mot « p-au revoir ».
Méthode « hollandaise »
Méthode adaptée si voix chuchotée provoque éructations spontanées.