Politique commerciale Flashcards
Dépréciation
Baisse du taux de change d’une monnaie sur un marché de changes.
Plus généralement, désigne la perte de valeur marchande d’un bien (par exemple, un équipement amortissable) ou d’une créance (si le créancier se révèle incapable de rembourser en totalité).
Commerce intrabranche
Echanges internationaux de produits ou services issus d’un même secteur.
Globalisation commerciale
Franchissement d’une frontière lors d’une transaction commerciale – exportations et importations – ou lors d’un investissement productif (investissement direct à l’étranger, IDE).
Chaîne de valeur
Ensemble des activités productives réalisées par les entreprises en différents lieux géographiques pour amener un produit ou un service du stade de la conception au stade de la production et de la livraison au consommateur final.
Barrière non-tarifaire
Mesure réglementaire disproportionnée qui engendre un coût devant être supporté par une entreprise qui cherche à entrer sur un marché (ou une entreprise étrangère), mais qui ne s’applique pas aux entreprises déjà présentes sur le marché (ou aux entreprises nationales).
Selon la CNUCED (2012), les mesures sanitaires et les barrières techniques à l’échange (régime de licences d’importation, règles d’évaluation en douane des marchandises, inspection avant expédition, règles d’origine) sont des exemples de barrières non-tarifaires.
Certains Etats peuvent ainsi poursuivre des objectifs légitimes de politiques publiques comme la protection de l’environnement, la protection des consommateurs ou les droits des salariés
Quel est le flux annuel mondial d’IDE ?
1314 Md€ en 2019.
Quelles sont les deux composantes de la mesure de la globalisation commerciale ?
- Les échanges commerciaux
- Les biens et services produits localement par les firmes transnationales (=/= IDE)
La globalisation commerciale peut donc être comprise comme la somme des exportations et des ventes des filiales étrangères.
Quelle est la part dans le PIB mondial de la somme des exportations et des ventes des filiales étrangères ?
56% en 2019 contre 40% en 1990.
Quelle est la part du PIB mondial du CA de l’activité à l’étranger des firmes ? Quelles sont les trois principales raisons qui justifient la création de filiales à l’étranger ?
(Environ 30%)
- Faciliter l’approvisionnement en matières premières
- Bénéficier de coût de production plus faibles
- Accéder directement aux marchés
Décrire l’évolution du commerce mondial entre 1990 et 2019 (exportations de biens et services, CA des filiales étrangères). Que peut-on en conclure ?
Exportation de biens et services :
- 1990 : 4 300 Md$ (19% du PIB mondial)
- 2019 : 24 700 (28%)
- x5,7
CA des filiales étrangères :
- 1990 : 4 700 (21%)
- 2019 : 31 300 (36%)
- x6,7
Le PIB mondial :
- 1990 : 24 300
- 2019 : 87 700
- x3,9
On peut en conclure que l’on parle bien d’une globalisation économique car l’exportation des biens et des services, comme le CA des filiales étrangères, ont augmenté plus rapidement que le PIB mondial.
Quels exemples montrent que chaque période de globalisation commerciale a été le fruit de négociations actives et de décisions de politique économique des Etats ?
- Lors de la « première mondialisation » (multiplication des échanges commerciaux par 2,5 entre 1850 et 1913), les coûts de transports, représentent 79% de coûts de production en 1830 contre 27,5% en 1910 (Bairoch, 1989).
- une période de démondialisation s’observe entre 1914 et 1945 (part des exportations baisse de 16 à 5,5% du PIB mondial).
- Les membres d’Etat partis aux négociations commerciales internationales augmente : 19 en 1948 (GATT), 164 aujourd’hui (OMC).
- forte croissance des accords commerciaux bilatéraux ou régionaux depuis le début des années 1990.
Que prévoit l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) ?
- libéralisation des échanges : la clause de la nation la plus favorisée impose une égalité de traitement entre produits importés, et la clause du traitement national contraint à une égalité de traitement entre les produits importés et les produits nationaux ;
- loyauté des échanges : interdiction des restrictions quantitatives (quotas, contingents, licence) et interdiction des pratiques de dumping et de subventions ;
- transparence : obligation de notification et de publication par les Etats contractants des lois, règlements et décisions judiciaires et administratives.
Quelle tendance de long terme suit la protection commerciale ?
Elle diminue : le taux de droit de douane est de 3,3% aux Etats-Unis et de 2,4% dans l’UE, contre 20% de droit de douane mondial moyen pondéré dans les années 1930.
Quelle forme prennent de plus en plus les barrières commerciales ?
La forme de barrières non tarifaires.
Comment évolue le commerce international en termes de contenu des échanges depuis les années 1960 ?
Le commerce est de plus en plus intra-branche et intra-firmes.
Le commerce intra-branche augmente de 20 points entre les années 1960 et 1990, avant de se stabiliser autour de 35% du total des échanges (Fontagné, 2006).
Comment l’évolution de l’externalisation de la production chez Renault montre l’intensification du commerce intra-firme ? Quelle est la part du commerce intra-firme dans les exportations mondiales de biens et services ? Quels sont les avantages de cette internalisation des fonctions productives ?
- En 1950, Renault produisait 80% des voitures livrées aux concessionnaires contre 20% en 2006 (Cohen, 2006).
- 33%
Le commerce intra-firme permet:
- de réduire l’incertitude et les coûts liés aux transactions sur le marché ;
- de protéger et valoriser des avantages liés aux produits (propriété technologique, marques, savoir-faire, etc.) ;
- d’optimiser la gestion financière du groupe.
Comment se décompose le commerce international ?
- échange de marchandises = 80% ; échange de services = 20%
- échange de marchandises : produits manufacturés (42% du commerce total) ; machine et matériel (26%) ; combustibles et produits miniers (16%) ; agriculture et alimentaire (14%)
- échange de services : voyages (5%) ; transports (4%) ; autres services (11%)
Comment évolue la part des services dans les échanges mondiaux ? Quelle est leur progression en valeur ajoutée ?
- 7 à 20% entre 1980 et aujourd’hui
- En valeur ajoutée : 29 à 43% (incorporation croissance dans des biens)
Quelle est la part des « nouveaux services » dans les services échangés dans le monde ? Quelle est leur évolution entre 1995 et 2017 ?
52%
Evolution depuis 1995 :
- Services d’informatique et d’information : +24%/an ;
- Services financiers : +16%/an ;
- Services d’assurance : +11% ;
- Redevances et droits de licence : +10%
Comment se répartissent les chaines de valeur mondiales ?
- Les chaines de valeur mondiales se répartissent de manière évolutive selon la géographie des avantages comparatifs.
- Elles ne sont pas réparties entre pays avancés et émergents selon une division travail qualifié et non qualifié (ex : la part du commerce intra-zone est de 66% dans l’UE, et de 24% dans l’ASEAN)
- Le but n’est pas de maitriser la production de bout en bout, mais de capter la valeur ajoutée de la chaine à des maillons stratégiques
Où réside désormais une part importante des avantages comparatifs des Etats-Unis ?
Dans les services et dans des brevets et technologies de multinationales. Ainsi, son déficit commercial dans les échanges de biens s’élève à 864Md$ tandis que son excédent dans le commerce des services atteint 284Md$ en 2019.
Pourquoi le lien entre « délocalisation » et suppression d’emploi en France est à relativiser ?
- La délocalisation a un effet limité sur la perte d’emploi, entre 1995 et 2001, 95 000 emplois auraient été supprimé par la délocalisation sur les 500 000 emplois supprimés au total en France.
- Il est toutefois important de noter que la perte d’emploi pour la France réside aussi dans le fait que les entreprises, en conséquence de leur délocalisation, créent des emplois à l’étranger.
Quelles sont les principales destinations des entreprises françaises délocalisées entre 2009 et 2011 ?
L’Union européenne (55%), l’Afrique (19%), la Chine (13%), l’Inde (13%).
Selon Baldwin (2009), quelles sont les différentes raisons qui expliquent la plus forte dégradation des échanges commerciaux que celle de l’économie mondiale en 2008 ?
Demande :
- Contraction de la demande agrégée (principal déterminant, 60% de l’effondrement)
- Réorientation de la consommation des ménages vers des produits à moindre coût (chute de la valeur du commerce international)
- La crise pousse à reporter les investissements, or les biens d’équipement représentent 20% de la valeur des exportations mondiales et 25% des exportations françaises
Offre :
- Faillite des banques, chute du financement (les entreprises ont besoin d’emprunter pour exporter)
En quoi le commerce international a-t-il amplifié la crise de 2008 ?
- Le commerce international a créé des déséquilibres de balance courante (excédents, déficits) qui a engendré une allocation sous-optimale des flux financiers et commerciaux
- Ce phénomène a été amplifié par le « super-cycle » des matières premières
Qu’est-ce que le taux de change effectif réel (TCER) ? Qu’est-ce que le TCER gap ?
- Le TCER est le taux de change qui permettrait de limiter les déséquilibres de la balance courante des pays.
- Le TCER gap est l’écart entre le taux de change d’une économie et son TCER stabilisant
Qu’est-ce que le « super-cycle » des matières premières observé avant et après la crise de 2008 ?
- Entre 1990 et 2008, le cours des matières croît de manière exponentielle (+487% pour le cuivre), suivant la forte croissance de la demande mondiale (la Chine rejoint l’OMC en 2001), et de manière synchrone à la progression du cycle économique
- Ce cycle ralentit à partir des années 2010, à cause de la surproduction, du ralentissement des émergents et de la découverte d’autres sources d’énergie
Quelle est l’évolution de la croissance et du commerce mondial avant et après 2008 ?
- Entre 1991 et 2007, la croissance du commerce mondial atteint 6,1%/an contre 3%/an pour celle de l’activité
- De 2012 à 2020, leurs progressions sont proches, signalant une élasticité égale à 1 entre les deux (la mondialisation semble avoir atteint un palier).
- En 2020, année de crise sanitaire, le commerce mondial se contracte davantage que le PIB mondial puis se redresse plus fortement en 2021.
Quel est le lien entre le modèle de croissance chinois et la tendance du commerce mondial ?
- Depuis 2008, la Chine réoriente son modèle de croissance vers la demande intérieure : elle est passée d’un pays d’assemblage et de ré-export à une économie plus équilibrée.
- Ainsi, le taux d’ouverture chinois à l’exportation est en baisse. Ce phénomène est amplifié par la crise sanitaire.
- Cette réorientation provoque un choc d’offre mondial
Quelle raison identifie S. Jean (2015) expliquant la fin de la supériorité de la croissance du commerce à celle de la croissance mondiale entre 2012 et 2020 ?
L’essoufflement des chaines de valeur mondiales :
- Les échanges augmentent moins rapidement lorsqu’ils sont fortement impliqués dans des chaines de valeur que lorsqu’ils le sont faiblement
- Cela peut s’expliquer par l’épuisement des gains liés à l’extension des chaînes de production (rendement décroissant)
Quelles raisons identifie la DG Trésor dans « Comment expliquer la faiblesse du commerce mondial » (2016) ?
- La hausse des coûts salariaux dans les pays émergents
- La réévaluation du bénéfice/risque en cas de dysfonctionnement d’un maillon de la chaine (e.g. : tremblement de terre de 2011 au Japon)
Comment évolue le taux d’ouverture global depuis les années 1990 ?
- 18% en 1993
- 30% en 2008
- 27% en 2015
Selon la dernière mise à jour de la CNUCED sur le commerce mondial publiée le 21 juin :
- Qu’est-ce qui a provoqué la reprise du commerce mondial de biens et services entre janvier et mars 2023 ?
- Quelles sont les perspectives pour le commerce mondial pour le reste de l’année 2023 ?
- Qu’est-ce que la “délocalisation amicale” en commerce international ?
- Comment l’interdépendance commerciale entre les États-Unis et la Chine a-t-elle évolué ?
- Comment ont évolué les performances commerciales des principales économies mondiales ?
- Quelle est la situation du commerce intra-régional en Afrique ?
- Comment le secteur de l’énergie a-t-il influencé les tendances du commerce mondial ?
- Quels autres secteurs ont connu une augmentation des échanges ?
- Dans quels secteurs les échanges ont-ils diminué ?
- La croissance du commerce mondial a été positive pour les biens et services lors du premier trimestre 2023, les échanges de biens ayant augmenté de 1,9% par rapport au dernier trimestre de 2022, soit une hausse d’environ 100 milliards de dollars. Les échanges de services ont également augmenté, d’environ 50 milliards de dollars, soit une hausse d’environ 2,8%.
- Les perspectives pour le commerce mondial au second semestre 2023 sont sombres, avec des prévisions de ralentissement de la croissance en raison de facteurs tels que l’inflation persistante, les vulnérabilités financières, la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques.
- Le terme “délocalisation amicale” (friend-shoring) se réfère à une tendance croissante à réorienter les flux commerciaux bilatéraux en faveur des pays qui partagent des valeurs politiques similaires. Ce phénomène a été observé depuis la fin de 2022.
- L’interdépendance commerciale entre les États-Unis et la Chine a continué de diminuer. Au cours des 18 derniers mois, les États-Unis sont devenus un marché d’exportation moins important pour la Chine, et la dépendance des États-Unis à l’égard de la Chine en tant que fournisseur a diminué.
- La croissance du commerce de marchandises a été inégale parmi les principales économies mondiales. Le Brésil, l’Inde, les États-Unis et l’Union européenne ont enregistré des hausses significatives de leurs importations et de leurs exportations, tandis que les autres ont connu des tendances plus modérées ou même négatives.
- Le commerce intra-africain a augmenté de 3 %, surpassant ainsi les autres échanges intra-régionaux.
- Le secteur de l’énergie a joué un rôle majeur dans les tendances du commerce mondial, avec une augmentation des prix qui a entraîné une augmentation de la valeur des échanges, avant de subir une chute trimestrielle de 11 % entre janvier et mars 2023.
- D’autres secteurs ayant connu une hausse des échanges comprennent les produits agroalimentaires, l’habillement, les produits chimiques et les véhicules routiers.
- Les échanges ont diminué dans les secteurs des équipements de bureau et de communication, ainsi que dans les transports.
Dans « what is behind the recent slowdown » (2019), quelle conclusion tire la BRI ?
L’expansion du commerce est très fortement corrélée aux conditions financières, en l’espèce, au cours du dollar.
Le cours du dollar et l’expansion du commerce international sont négativement corrélés (le ratio exportation/PIB diminue quand le dollar s’apprécie, et inversement).
Le secteur bancaire finance 35% du commerce mondial, dont 80% en dollar.
- Un renchérissement du dollar sur le marché des changes revient alors à resserrer les conditions de financement des entreprises impliquées dans les chaines de valeur mondiales
- Par conséquent, les biens achetés en dollars deviennent plus coûteux à mesure que le dollar s’apprécie