Pathologie moléculaire ORL Flashcards
Quel est la definition anatomique de l’oropharynx et quelles structures contient-elle?
L’oropharynx est la partie du pharynx s’étendant du plan de la surface supérieure du palais mou à la surface supérieure de l’os hyoïde ou plancher de la vallécule. Son contenu comprend:
− palais mou
− amygdales palatines
− piliers amygdaliens antérieur et postérieur
− fosse amygdalienne et piliers amygdaliens (fauciaux)
− luette
− base de la langue, y compris les amygdales linguales
− vallécule
− parois oropharyngées latérales et postérieure
Comment différencier la langue oral de la base de la langue?
La langue oral est la partie mobile de la langue antérieur aux papilles circumvallates. La base de la langue est la partie fixe postérieur aux papilles circumvallates
Quels sont les niveaux anatomiques de la chaine ganglionnaire cervical?
Niveau IA: ganglions sous-mentaux
Niveau IB: ganglions sous-mandibulaires
Niveau II: ganglions jugulaires supérieurs
Niveau III: ganglions jugulaires moyens
Niveau IV: ganglions jugulaires inférieurs
Niveau V: ganglions du triangle postérieur
Niveau VI: ganglions centraux antérieurs (VIA) et médiastin aux supérieurs (VIB)
Quels sont les principaux types de carcinome épidermoïde de l’oropharynx (OPSCC)?
- VPH associé: causé par un VPH à haut risque transcriptionnellement actif, provient généralement des cryptes amygdaliennes (épithélium pavimenteux spécialisé)
- VPH-indépendant: causé par exposition au tabac et alcool (irritatif) et non pas par un VPH. Plus fréquent dans les sites amygdaliens que non amygdaliens, mais représente une fraction beaucoup plus importante des OPSCC non amygdaliens (épithélium de surface)
Quelles sont les caractéristiques cliniques du carcinome épidermoïde de l’oropharynx (OPSCC) associé au VPH?
- Incidence accrue dans les dernières années
- Représentent entre 60% et 80% de tous OPSCC
- Tendance a affecter des patients plus jeunes, anciens ou non-fumeurs, et hommes, présentant des facteurs de risque d’exposition au VPH à haut risque (HR-HPV)
- Tendance à avoir des tumeurs primaires plus petites, mais présentent des métastases ganglionnaires précoces (1/3 se présentent comme primaire d’origine inconnue)
- L’adénopathie cervicale indolore est la présentation la plus fréquente
- Ont un meilleur prognostic
Quelles sont les caractéristiques histologiques du carcinome épidermoïde de l’oropharynx (OPSCC) associé au VPH?
- Carcinome épidermoïde non keratinizant (morphologie immature peu différentiée, absence de ponts intercellulaires ou keratinization évidente)
- Absence de dysplasia ou carcinome is situ
- Cellules aux noyaux ovales à fusiformes, avec ratio N/C élévé, cytoplasme aux limites indistincts
- p16+
Spectrum morphologique comprend également d’autres sous-types: papillaire, adénosquameux, cilié, lymphoépithélial (indifférenciées), sarcomatoïdes/cellules fusiformes et basaloïde.
Quelles sont les caractéristiques histologiques du carcinome épidermoïde de l’oropharynx (OPSCC) non associé au VPH?
- Carcinome epidermoïde kératinizant ponts intercellulaires ou keratinization évidente)
- Présence de dysplasia ou carcinome is situ en surface
- Keratinocytes avec maturation présente mais désorganisée
- p53+
Quels sont les types de VPH impliqués dans la pathogenèse du carcinome épidermoïde de l’oropharynx (OPSCC) associé au VPH?
Les souches à haut risque, en particulier le type 16 qui est responsable pour 90% des cas
Quel est l’importance de réaliser le test pour les VPH à haut risque (HR-HPV) dans le contexte du carcinome épidermoïde de la tete et cou (HNSCC)?
Le statut VPH d’un OPSCC primaire ou métastatique peut avoir des implications diagnostiques, de stadification et même thérapeutiques.
Un status positif pour HR-HPV (par des tests strictement définis dans des contextes cliniques et pathologiques appropriés) a des implications importantes pour le pronostic, et il est maintenant intégré au staging de l’AJCC.
De plus, déterminer qu’un SCC d’origine inconnue métastatique à un ganglion lymphatique cervical est HPV positif indique fortement que l’oropharynx est le site d’origine, et guide l’approche clinique.
Nommez des méthodes disponibles pour le test VPH à haut risque (HR-HPV)?
- DNA PCR
- mRNA RT-PCR
- DNA ISH
- mRNA ISH
- p16 IHC
Dans le contexte d’un carcinome épidermoïde de la tête et cou (HNSCC), dans quelles situations le test VPH à haut risque (HR-HPV) n’est pas indiqué de façon systématique?
Dans les cas de HNSCC d’origine non oropharyngée
(pas de différence pronostique ou thérapeutique prouvée basée sur sa présence ou son absence)
Dans les cas métastatiques aux ganglions cervicaux autres que niveaux II et III
(probabilité d’une métastase VPH+ d’un primaire inconnu dans les niveaux I, IV, V et VI extrêmement faible en l’absence d’atteinte concomitante des ganglions niveaux II et III)
Dans le contexte d’un carcinome épidermoïde de la tête et cou (HNSCC), dans quelles situations doit-on réaliser un test VPH à haut risque (HR-HPV) de façon systématique?
Dans touts les nouveaux diagnostiques de carcinome épidermoïde avec primaire oropharyngé (OPSCC) ou dans les cas métastatiques aux ganglions cervicaux niveaux II et III (jugulaires supérieurs et moyens) avec un primaire inconnu, quel que soit le type histologique
Quelle est la définition d’un primaire d’origine inconnue et comment le test VPH peut être utile dans ce contexte?/
Toute métastase dont le site primitif n’a pas été identifié cliniquement au moment de la biopsie
Dans ce contexte, le test HR-HPV peut aider à déterminer le site primaire le plus probable. Il informe l’équipe clinique où rechercher le primaire, ou limite la zone probable de primaire.
La majorité des tumeurs primaires (70-90%) peuvent être identifiées avec un examen endoscopique approfondi, des biopsies dirigées des sources probables, et amygdalectomie (si aucune tumeur n’est retrouvée sur les biopsies)
Une note explicative dans le rapport de pathologie décrivant la signification clinique d’un résultat positif à HR-HPV est recommandée, précisant que les métastases du SCC HPV+ proviennent très probablement des amygdales oropharyngées et/ou de la base de la langue, mais peuvent rarement provenir d’autres sites (c’est-à-dire, nasopharynx)
Dans quelles situations peut-on demander un test VPH à haut risque (HR-HPV) de façon non systématique?
Dans les cas de métastase cervical autre que niveau II/III lorsque la suspicion clinique d’un SCC VPH+ est élevée.
Dans les cas de nouveau SCC non oropharyngé avec un antécédent de OPSCC VPH+, pour établir la relation entre les deux tumeurs (récidive vs deuxième primaire).
Dans ces contextes, lorsque le test VPH est effectué, IHC p16 seul est insuffisant en raison de sa valeur prédictive positive sous-optimale hors du contexte clinique approprié. Il peut être utilisé comme dépistage. S’il est négatif, on peut en conclure que la tumeur n’est pas liée au HR-HPV transcriptionnellement actif. S’il est positif, cependant, un test spécifique au VPH doit être effectué
Quelle est la recommendation pour le test VPH à haut risque dans les cas d’ambiguïté du site anatomique du primaire ou de la métastase?
Si le site anatomique d’origine de la tumeur n’est pas fourni, est ambigu et/ou comprend à la fois un site oropharyngé et un site non oropharyngé (par exemple, pour les grosses tumeurs), le test HPV peut être approprié.
De façon similaire, si le niveau anatomique d’un ganglion métastatique n’est pas fourni par l’équipe traitante, un test VPH peut être demandé si une revue du dossier médical (notes cliniques et/ou rapports radiologiques) ou prise de contact directe avec le médecin prescripteur ne clarifie pas l’origine.
Dans ces contextes, lorsque le test VPH est effectué, p16 IHC seul est insuffisant en raison de sa valeur prédictive positive sous-optimale hors du contexte clinique approprié. Il peut être utilisé comme dépistage. S’il est négatif, on peut en conclure que la tumeur n’est pas liée au HR-HPV transcriptionnellement actif. S’il est positif, cependant, un test spécifique au VPH doit être effectué
Dans le contexte d’un carcinome de l’oropharynx, dans quelles situations le test VPH n’est pas indiqué?
Chez les patients atteints de carcinomes non squameux de l’oropharynx.
La vaste majorité des OPSCC primaires sont des SCC dérivés de l’épithélium tapissant la surface de l’oropharynx et des cryptes amygdaliennes.
Toutefois, un sous-ensemble sont des carcinomes d’origine des glandes salivaires mineures. Pour ces types de tumeurs, il n’y a actuellement pas suffisamment de preuves pour soutenir un rôle étiologique du VPH. Presque toutes les tumeurs testées étaient dépourvues de HR-HPV transcriptionnellement actif.
Encore moins fréquemment, des carcinomes neuroendocriniens de haut grade (à grande ou petite cellules) surviennent à l’oropharynx, le VPH pouvant être lié à leur apparition. Cependant, ils ont tendance à être cliniquement agressifs, quel que soit le statut HPV. Pour ces types de cancer le statut HPV ne semble pas être un marqueur fiable de prognostic.
Devrait-on suspendre les tests pour VPH à haut risque (HR-HPV) dans la présence de différentiation basaloïde sans évidence de keratinization?
Non.
Les OPSCC associés au VPH sont typiquement non keratinizants et la differentiation pavimenteuse conventionnelle (ponts intercellulaire, keratinization, dysplasie de surface) sont habituellement absentes.
Tant qu’il est prouvé, par IHC si nécessaire, qu’il s’agit bien d’un SCC et non d’un carcinome neuroendocrinien ou autre carcinome mal différencié non épidermoïde, le test HR-HPV est indiqué et devrait être réalisé, quel que soit la type morphologique.
Devrait-on suspendre les tests pour VPH à haut risque (HR-HPV) dans la présence d’une différenciation glandulaire?
Non.
En elle-même une differentiation glandulaire ne doit pas être considérée comme un critère d’exclusion pour le test HPV. Les OPSCC peuvent parfois présenter des formations glandulaires en tant que composant tumoral mineur ou prédominant, et ces carcinomes adénosquameux doivent subir un test HPV de routine comme avec d’autres formes variantes d’OPSCC.