Les troubles sexuels Flashcards

1
Q

Quand peut-on dire qu’une personne souffre d’un trouble sexuel?

A

Un trouble sexuel ne pose problème que si la situation entrave de façon persistante la satisfaction sexuelle d’une personne ou des partenaires. Il n’y a pas de normes scientifiques, psychologiques, sociologiques ou médicales qui dictent la façon ou la fréquence à laquelle les gens devraient s’aimer et se faire plaisir.

Quand les insatisfactions dans les relations amoureuses et sexuelles surviennent, les causes peuvent provenir de l’enfance ou l’adolescence de l’individu. Lors des relations intimes, des événements ou des émotions du passés peuvent contaminer le bien-être sexuel et amoureux à l’âge adulte. Il s’agit alors de causes lointaines.

Lorsque les troubles sexuels s’expliquent par un contexte, par des changements dans la santé de l’un ou l’autre, par des habitudes de vie ou des comportements, par la relation, alors il s’agit de causes immédiates.

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2
Q

Quels sont des exemples de causes lointaines de trouble sexuel?

A

Ca inclut tout ce qui est arrivé dans l’enfance jusqu’à l’âge adulte.

  1. Événements traumatiques dans l’enfance ou l’adolescence tels un divorce des parents, des abus physiques, sexuels, psychologiques négligence, abandon occasionnant des troubles d’attachements.
  2. Expériences difficiles en famille d’accueil,
  3. Manque de contacts physiques et de valorisation ou contacts intrusifs.
  4. Manque d’amour ou amour conditionnel.
  5. Témoin de discorde conjugale, de violence entre parents ou absence de modèle d’intimité.
  6. Victime de railleries, d’intimidation, de mise à l’écart de la part des élèves à l’école fragilisant l’estime de soi, le sentiment de mériter l’amour, la capacité à séduire.
  7. Abandon de la part des personnes significatives fragilisant le sentiment de sécurité émotionnelle, faible estime de soi.
  8. Pauvreté de l’information concernant la sexualité et les relations intimes.
  9. Éducation répressive envers la sexualité ou éducation axée sur la peur des relations intimes ou des hommes.
  10. Adhérence trop rigides à des stéréotypes sexuels.
  11. Distorsions concernant la sexualité en général, les hommes ou les femmes.
  12. Troubles de l’orientation sexuelle.
  13. Exposition à des messages de culpabilité face au plaisir.
  14. Exposition précoce à une sexualité adulte.
  15. Troubles alimentaires
  16. Anxiété reliée au dévoilement de son homosexualité
  17. Prostitution juvénile
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3
Q

Quels sont des exemples de causes immédiates de trouble sexuel?

A
  1. Anxiété reliée à la performance, crainte de l’échec.
  2. Rôle de spectateur plutôt que de participant ce qui nuit à la capacité de se concentrer sur son plaisir.
  3. Ignorance quant à l’anatomie de ses organes génitaux et de sa propre réponse sexuelle ou celle de son partenaire.
  4. Attentes irréalistes
  5. Consommation de pornographie, cyberdépendance.
  6. Traumatismes aux organes génitaux (condition médicale) rendant les relations sexuelles douloureuses ou impossibles.
  7. Crainte d’une grossesse.
  8. Grossesse, arrivée des enfants.
  9. Soucis financiers
  10. Infidélité
  11. Fatigue, épuisement, troubles de santé mentale.
  12. Vieillissement, condition médicale.
  13. Insatisfaction quant à son apparence physique ou celui de son partenaire.
  14. Dépendance à des substances.
  15. Déficits dans les habiletés de communication et de résolution des conflits (identifier ses besoins émotifs et sexuels, savoir les exprimer, respecter ses limites)
  16. Conflits non résolus dans la relation qui fait émerger l’hostilité en augmentant la distance émotionnelle entre les partenaires.
  17. Les jeux de pouvoir entre les partenaires (contrôle, jalousie, possessivité, mépris)
  18. Sentiment d’obligation à s’adonner aux relations sexuelles
  19. Problème d’engagement dans la relation.
  20. Expression déficiente de l’affection, de l’amour, des caresses non sexuelles et sexuelles.
  21. Pression de la part d’un partenaire pour s’engager dans des activités sexuelles non désirées.
  22. Séparations brèves ou de longues durées, relation à distance.
  23. Le deuil
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4
Q

Comment peut-on caractériser le trouble sexuel?

A

Le trouble sexuel peut être d’ordre primaire (de tout temps) ou secondaire (de type acquis). Il peut être généralisé à tous types de contact sexuel ou situationnel. Il peut se manifester avec un partenaire en particulier.

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5
Q

Quels genres de déficits cognitifs peuvent mener à un trouble sexuel?

A

Les déficits cognitifs comprennent toutes les croyances erronées sur la sexualité (mythes, stéréotypes) qui entraînent des fausses perceptions ou des attentes irréalistes par rapport à l’homme ou la femme.

Par exemple, le stéréotype que l’homme doit toujours être prêt à faire l’amour ou la femme qui n’ose pas faire certaines choses sexuelles est une femme qui n’aime pas le sexe.

Des croyances trop rigides risquent de créer des frustrations dans le couple. À l’opposé, il y a les gens qui ne se respectent pas en acceptant de s’adonner à des pratiques sexuelles qui ne leur conviennent pas par crainte de se sentir inadéquats sur le plan sexuel s’ils refusent ou par crainte de déplaire ou d’être rejetés.

De plus, un manque d’information sur la sexualité ou des informations erronées (sur la réponse sexuelle de l’homme ou de la femme ou l’anatomie des organes génitaux) peut, soit limiter la compréhension des réactions du corps, ou limiter l’exploration sexuelle.

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6
Q

Quels sont les déficits sensoriels pouvant mener à un trouble sexuel?

A
  1. La non exploration de soi ou de son partenaire des zones érogènes autres que les organes génitaux.
  2. Incapacité à se faire caresser en raison de privation du toucher dans l’enfance, d’une éducation sexuelle répressive ou due à des traumatismes qui ont menacé l’intégrité du corps.
  3. Ne voir que l’orgasme comme finalité dans la relation sexuelle.
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7
Q

Comment les déficits affectifs peuvent-ils causer un trouble sexuel?

A

Le style d’attachement insécure (non confiant) entraîne parfois des troubles relationnels et sexuels. Il s’agit de déficits dans les relations avec les premières personnes significatives dans l’enfance qui n’ont pas permi l’intégration du sentiment chez l’enfant, d’être une bonne personne.

Les craintes de l’abandon et la crainte de se retrouver seul risquent d’occasionner la dépendance affective, la possessivité, la jalousie. Dans la dépendance, il y a oubli de soi au profit de l’être aimé. La personne est prête à tout faire pour l’autre au détriment de ses propres besoins, de son bien-être ou de sa stabilité émotionnelle. Ces gens tenteront également d’éviter les conflits par craintes d’être rejetés mais finissent par se sentir rejetés peu importe les circonstances. «Si tu me quittes, je serai seule au monde».

En conséquence, les problèmes ne se règlent pas et l’hostilité et la distance émotionnelle s’installent.

Craintes des relations intimes, de l’engagement sont issues de blessures antérieures ou de besoins affectifs non comblés. Même si ces personnes ont besoin des autres et recherchent des contacts, ils éviteront à la fois de trop se rapprocher, de se dévoiler, de se montrer vulnérables par crainte d’être blessés et d’avoir mal. Ces personnes peuvent avoir souffert de l’absence de liens significatifs dans l’enfance, de négligence (ceci les amène à douter de leur valeur personnelle), d’échecs amoureux, d’abus physiques ou sexuels.

En conséquence, elles ont tendance à s’impliquer de façon superficielle, à éviter les discussions dans le couple qui pourraient demander une renégociation de la relation ainsi que les situations ayant une charge émotive plus forte qui, pourtant, favoriserait le rapprochement chez les partenaires.

Les jeux de pouvoir et l’hostilité engagent les partenaires dans des luttes de «j’ai raison, tu as tort» ou «je dois gagner». Les négociations dans le couple ne visent pas les compromis, l’acceptation des différences de l’autre ou l’entraide, mais plutôt le souci de conserver son territoire. Dans la négociation, ces personnes ont tendance à se sentir attaquées, persécutées (régression à un ou des drames de vie) et à faire des reproches.

À titre d’exemple, si j’ai vécu dans un environnement hostile, je perçois les autres comme étant hostiles et je dois me protéger. De plus, ces personnes risquent d’être davantage préoccupées par la satisfaction de leur propres besoins, se préoccupent peu des besoins des autres, ont tendance à culpabiliser les autres, donnent peu et recherchent des partenaires qui donnent davantage. Ce type de relation peut amener une sexualité orientée vers la performance, peu d’expression d’affection, relations extraconjugales, déviances sexuelles ou la violence conjugale (abus psychologique physique ou sexuelle). La relation sexuelle, c’est un rapprochement, si on est hostile, c’est difficile de se rapprocher.

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8
Q

Comment les émotions peuvent-elles mener à un trouble sexuel?

A

L’hostilité, la honte, la culpabilité et la crainte d’être mal compris, jugé ou critiqué et les différentes peurs limitent l’expression des désirs et la satisfaction des besoins. Elles nuisent au rapprochement des partenaires (peurs de ce que l’autre va penser, comment il va réagir).

De plus, si en exprimant une peine ou un besoin, l’autre partenaire réagit avec mépris ou avec colère et violence, la blessure s’accentue et s’ensuit un sentiment de ne pas être compris ou rejeté. Afin de ne pas souffrir davantage, la personne ne s’exprime pas et la distance entre les partenaires s’accroît. Il est difficile dans ce contexte de se sentir aimé et de s’abandonner au plaisir. Les femmes sont davantage vulnérables à cet égard.

La honte peut provenir de la croyance que nos pensées (désirs et fantasmes) sont anormales. Ceci peut provenir d’un manque d’informations ou par une éducation trop rigide ou répressive à l’égard de la sexualité. Par ailleurs, une telle éducation peut occasionner la honte de son corps, de ses organes génitaux («touche pas ça, c’est sale»).

La honte peut également provenir de traumatismes sexuels qui amènent la personne à se sentir sale. L’auto mutilation est une réaction extrême à cette honte. Par détresse, ces personnes cherchent à se punir pour des actes dont elles ne sont pas responsables. Les femmes ont davantage tendance à se sentir honteuses ou coupables face au plaisir ou responsables d’événements malheureux.

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9
Q

Que sont les inhibiteurs de la phosphodiesterase?

A

La GMP cyclique est responsable de l’érection pénienne, tandis que l’enzyme phosphodiesterase de type 5 (PDE5) fait perdre l’érection ou la rend impossible.

La PDE 5 est toujours présente et en plus grande quantité juste après l’orgasme. Elle dégrade la GMPc. En inhibant la PDE5, certains médicaments comme le sildénafil (Viagra) permet une plus grande concentration de la GMPc, ce qui favorise le relâchement des muscles lisses, augmente l’apport sanguin et favorise l’érection.

Chez la femme, une excitation rehaussée, une meilleure lubrification ainsi que de meilleurs orgasmes sont rapportés (JR.Berman et al. Journal of Urology, 2003).

Il est à noter que ces médicaments n’augmentent pas le désir sexuel sauf pour un effet psychologique où il peut diminuer l’anxiété de performance. L’érection nécessite une stimulation tactile.

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10
Q

Quels sont des exemples d’inhibiteurs de la phosphodiesterase?

A

1. Le sildénafil (citrate de) ou Viagra, dose 25, 50, 100 mg :

Le viagra peut se prendre 30 minutes avant les relations sexuelles et son effet peut durer jusqu’à quatre heures.

Contre-indications :

  • Le sildénafil potentialise les effets hypotenseurs des dérivés nitrés (vasodilatateurs dans le traitement de l’angine). Il est donc contre-indiqué chez les patients qui prennent des dérivés nitrés. L’effet peu être mortel. Il doit s’écouler 24 heures entre la prise du médicament et un dérivé nitré.
  • Le médicament ne doit pas être prescrit aux hommes chez qui l’activité sexuelle est déconseillée (maladies cardiovasculaires, hypertension).
  • Il ne faut pas prendre le médicament avec un beta–bloquant ou
  • chez les hommes souffrant d’une fibrose carverneuse ou de la maladie de Peyronie.

2. Le tadalafil (Cialis) :

Peut être pris 24 heures avant les relations sexuelles et son effet peu se faire sentir jusqu’à 36 heures après.

Les contre-indications sont les mêmes que pour le viagra.

3. Le vardénafil (Levitra) :

Peut être pris entre 25 et 60 minutes avant les relations sexuelles.

Les contre-indications sont les mêmes que pour le viagra.

Les patients qui présentent des érections de quatre heures ou plus (priapisme) doivent consulter un médecin sans tarder.

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11
Q

Quel est un médicament utilisé pour le trouble du désir sexuel chez la femme?

A

Quant au trouble du désir sexuel chez la femme, le Flibanserin (Addyi), médicament approuvé récemment par la FDA (août 2015), agit en augmentant le niveau de dopamine et de norépinephrine et en diminuant le niveau de sérotonine dans la région du cortex préfrontal. Il se prend tous les jours. Un risque de dépression est rapporté.

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12
Q

Qu’est-ce que le “trouble hypersexuel” ?

A

Le groupe de travail sur les troubles sexuels et de l’identité de genre constitué pour la révision du DSM-5 a proposé d’inclure le trouble hypersexuel en tant que trouble distinct et a élaboré des critères diagnostiques qui se voulaient athéoriques (Kafka, 2010).

Malgré la décision de l’American Psychiatric Association de ne pas inclure le trouble hypersexuel dans son manuel, les critères proposés par Kafka (2013; 2010) (tableau 1, page 45) demeurent la référence actuelle dans le domaine (Reid, 2013).

À la suite du diagnostic, le clinicien doit préciser s’il s’agit de masturbation, de consommation de pornographie, de comportements sexuels avec un adulte consentant, de cybersexe, du recours à des lignes téléphoniques érotiques, de la fréquentation de clubs de danse érotique ou de tout autre comportement sexuel non paraphilique.

À l’heure actuelle, les données concernant la prévalence du trouble hypersexuel sont mitigées, possiblement en raison de la controverse qui persiste quant à sa conceptualisation. Certains auteurs ont affirmé que de 3 à 6 % de la population souffrirait d’un trouble hypersexuel (Carnes, 2001; Coleman, 1990). Toutefois, ces données cliniques demeurent des estimations non confirmées par des études épidémiologiques.

À partir de l’analyse des données d’une enquête nationale sur la santé et la sexualité en Suède, Langström et Hanson (2006) soulignent la présence de comportements hypersexuels (p. ex. fréquence élevée de consommation de pornographie) chez 12,1 % des hommes et 7 % des femmes. Dans l’étude de Skegg et coll. (2010), en Nouvelle-Zélande, 12,7 % des hommes et 6,7 % des femmes rapportent des fantasmes et des pulsions sexuelles incontrôlables au cours de la dernière année. Précisons que les données de ces deux études ne témoignent pas systématiquement de la présence d’un trouble hypersexuel.

En ce sens, dans l’étude de Skegg et coll. (2010), seulement 0,8 % des hommes et 0,6 % des femmes présentent des comportements sexuels qui perturbent le quotidien au moment de la cueillette d’information, ce qui correspond davantage à la définition d’un trouble.

Il est reconnu que les hommes seraient plus susceptibles que les femmes de développer un trouble hypersexuel (Reid, 2013). Quant à la concomitance avec d’autres troubles de santé mentale, elle apparaît mieux documentée, particulièrement avec les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, le trouble d’abus de substances, les troubles de la personnalité ainsi que le déficit d’attention (Kaplan et Krueger, 2010).

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13
Q

Quelles sont des conceptualisation proposées du trouble hypersexuel?

A

Le débat quant à la nature du trouble hypersexuel peut sembler stérile, puisque les symptômes et la souffrance subjective qu’ils entraînent chez l’individu devraient être la première préoccupation.

Cependant, la compréhension théorique du trouble hypersexuel est essentielle, notamment en ce qui regarde sa possible appartenance à une catégorie connue de troubles psychologiques. C’est ainsi que pourront être bonifiés les paramètres liés à l’évaluation, au traitement et à la recherche concernant ce trouble (voir Reid, 2013).

Parmi les modèles théoriques qui ont été tentés dans les dernières années, quatre se distinguent :

  1. le trouble hypersexuel en tant que dépendance comportementale (Carnes, 2001);
  2. le trouble hypersexuel en tant que variante du trouble obsessionnel-compulsif (Coleman, 1990);
  3. le trouble hypersexuel en tant que trouble du contrôle des impulsions (Levine, 2010) ainsi que
  4. le trouble hypersexuel en tant que trouble sexuel (Kafka, 2010).

Sur le plan du traitement, le modèle de la dépendance sans substance comportementale prédomine actuellement (voir Rosenberg, Carnes et O’Connor, sous presse). D’ailleurs, plusieurs ressemblances sont observées entre le jeu pathologique, inclus dans le DSM-5 en tant que dépendance sans substance, et le trouble hypersexuel. Dans les deux cas, il peut y avoir escalade des comportements, états de sevrage, difficulté majeure à réduire la fréquence des comportements nuisibles, temps accru consacré à la recherche de l’objet d’assuétude et perpétuation des comportements malgré des conséquences négatives (Kor et coll., 2013).

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