lecture Flashcards
L’exposition des enfants et des adolescents à la violence conjugale
Tous les enfants et les adolescents qui vivent dans une famille affectée par une dynamique de violence conjugale sont considérés comme exposés à la violence conjugale, qu’ils aient vu/entendu ou non les scènes de violence conjugale, que la violence soit exercée envers un parent ou un beau-parent, et qu’elle se produise avant, pendant ou après la séparation. En effet, peu importe les formes de violence conjugale et les contextes dans lesquels elle se manifeste, ce qui caractérise principalement le vécu de ces enfants et adolescents est le climat de peur et de tension dans lequel ils sont contraints de se développer.
La démonstration de l’ampleur du problème de l’EVC doit tenir compte de trois principales limites.
Premièrement, il n’existe pas d’enquête populationnelle québécoise sur la violence conjugale.
Par conséquent, les données sur l’EVC proviennent d’enquêtes sur des problématiques connexes, comme la maltraitance ou la violence familiale dans la population générale ou dans les populations cliniques, la victimisation en général ou la polyvictimisation des jeunes.
Bien que la violence conjugale ou l’EVC ne soit pas l’objet principal de ces études, celles-ci sont pertinentes pour montrer l’ampleur du problème dans la mesure où elles incluent certaines variables liées à l’EVC et qu’elles reposent sur des méthodologies rigoureuses. On sait, entre autres, que l’EVC est une forme de mauvais traitements souvent prise en charge par les services de protection de l’enfance, soit 34 % des cas au Canada [31] et 21 % des cas au Québec [30]. Les études réalisées à partir du Juvenile Victimization Questionnaire auprès d’échantillons représentatifs des populations québécoise et américaine indiquent que 3 % à 18 % des jeunes ont vécu l’EVC dans leur vie [32,34,36]. Une autre étude populationnelle récente montre que 25 % des enfants québécois ont été exposés à la violence conjugale (physique, psychologique ou verbale) dans la dernière année [29].
Ces statistiques permettent de conclure que l’EVC est loin d’être un phénomène rare.
Par ailleurs, les taux de concomitance entre l’EVC et d’autres formes de victimisation juvénile sont particulièrement élevés, les jeunes confrontés à des victimisations multiples étant davantage affectés dans leur développement
Une deuxième limite expliquant le défi d’évaluer avec précision l’ampleur de l’EVC réside dans le fait que la violence conjugale est encore malheureusement très taboue et sous-déclarée.
En effet, 78 % des personnes victimes de violence conjugale physique ou sexuelle n’ont pas signalé leur situation aux autorités [43]. Même lorsqu’ils vont chercher de l’aide pour la violence conjugale subie ou exercée, les parents ont tendance à sous- estimer l’exposition de leurs enfants à la violence conjugale, de même que les conséquences qu’ils subissent [28].
Troisièmement, les limites des données démontrant l’ampleur du problème reposent aussi sur le fait que la plupart des instruments de mesure utilisés dans les enquêtes se concentrent sur les comportements de violence conjugale physique ou sexuelle, et qu’ils laissent peu de place aux jeunes pour qu’ils expriment librement comment ils vivent et ressentent le climat de peur et de tension inhérent à la violence conjugale, ou leurs stratégies et réactions en réponse à la violence
Pourtant, la définition exposée précédemment, qui fait généralement consensus dans la communauté scientifique et dans les milieux de pratique spécialisés en violence conjugale, insiste surtout sur cet aspect (climat terrorisant) pour caractériser l’expérience des enfants et des adolescents dans un contexte de violence conjugale.
Bref, l’EVC est un problème social complexe et difficile à mesurer, mais pour lequel on a tout de même des preuves empiriques solides démontrant son importance.
La violence conjugale agit (dépend) sur plusieurs déterminants sociaux de la santé, identifiés par Mikkonen et Raphael (2011). Nommez en 3.
SES
- Les conditions de vie particulièrement stressantes qui affectent le sentiment de sécurité et de bien-être, et qui compromettent le développement optimal des enfants et des adolescents.
- Les expériences préjudiciables vécues dans la petite enfance peuvent engendrer un sentiment d’inefficacité, ou de résignation acquise, ce qui constitue un déterminant majeur de mauvaise santé
- L’accès limité à un filet de sécurité sociale et à des services psychosociaux et de santé adaptés à la problématique d’EVC explique aussi les nombreuses conséquences de l’EVC documentées dans les écrits scientifiques et dont nous exposons une synthèse dans le tableau ci-dessous.
Conséquences de la violence conjugale sur la santé et le développement des enfants et des adolescents
Santé physique
Risque de décès néonatal, d’accouchement prématuré ou de faible poids à la naissance
Retard staturo-pondéral
Plaintes somatiques (maux de tête et maux de ventre)
Allergies et affections cutanées
Grossesse précoce*
Santé mentale et fonctionnement social
Stress post-traumatique
Troubles intériorisés et extériorisés
Difficultés de concentration
Faible estime de soi
Manque d’habiletés de résolution de conflits
Sentiment d’être responsable de la violence et de devoir intervenir
Crainte d’être violenté ou abandonné
Inquiétude face à l’avenir
Crainte d’amener des amis à la maison, honte et repli sur soi
Cauchemars
Dépendance exagérée à la mère
Agressivité
Crises, pleurs excessifs ou irritabilité
Cruauté envers les animaux
Destruction de biens
Idéations ou tentatives de suicide*
Santé éducationnelle
Retard dans l’acquisition de la propreté ou régression
Retard dans l’acquisition du langage et d’habiletés intellectuelles
Problèmes d’apprentissage
Absentéisme scolaire
Retard académique
Décrochage scolaire*
Habitudes de vie dommageables
Perturbation des habitudes alimentaires et de sommeil
Abus d’alcool ou de drogues
Risque d’insertion dans une trajectoire de criminalité ou de violence
Fugue*
Prostitution*
Délinquance*
Convictions stéréotypées des rôles de genre et manque de respect envers les femmes
Violence dans les relations amoureuses*
Prévention et intervention
prévenir/intervenir auprès d’enfants exposés à la violence conjugale (3)
Le texte met en avant des stratégies pour prévenir et intervenir auprès des enfants exposés à la violence conjugale (EVC).
Trois principes clés sont identifiés :
- Flexibilité des interventions : Les programmes doivent s’adapter aux points de vue et vécus variés des enfants pour mieux répondre à leurs besoins spécifiques.
- Soutien à la parentalité : Les parents, notamment les mères, doivent être impliqués avec des mesures favorisant la qualité de la relation parent-enfant. Des programmes comme Caring Dads et Mothers in Mind illustrent ces approches.
- Diversité et continuité des ressources : Les aides doivent être coordonnées et accessibles tout au long du développement de l’enfant, bien que cela reste un défi face à la fragmentation des services. L’arrimage entre les secteurs de la violence conjugale et de la maltraitance est prioritaire.
Le texte souligne aussi le manque de prévention primaire au Québec, malgré des initiatives prometteuses, comme un épisode animé et un jeu d’origami visant à normaliser les émotions et à renforcer le réseau social des enfants. Enfin, il insiste sur la nécessité de collaborations intersectorielles pour développer une aide intégrée et cohérente, avec un focus sur les acteurs adultes capables de réduire les impacts de l’EVC.
La coercition reproductive (CR)
3 formes SPC
La coercition reproductive (CR) est une forme de violence qui se situe à l’intersection des violences faites aux femmes et de la santé reproductive.
Elle vise à contrôler ou interférer avec les choix reproductifs et contraceptifs de la partenaire, limitant son autonomie.
La CR se manifeste sous trois formes principales :
- Sabotage contraceptif : Interférences avec les méthodes contraceptives (cacher ou détruire les pilules, percer les condoms, retirer les dispositifs contraceptifs) par des tactiques physiques, économiques (limiter l’accès financier aux contraceptifs) ou psychologiques (menaces ou manipulations).
- Pressions liées à la grossesse : Insistance pour que la femme tombe enceinte, souvent accompagnée de menaces (ex. : fin de la relation, infidélité) ou de violence physique si elle refuse.
- Coercition pendant la grossesse : Tentatives de contrôler l’issue de la grossesse (forcer à continuer ou interrompre une grossesse) par des menaces, de la violence physique (provoquer une fausse couche) ou des obstacles économiques pour limiter l’accès à une IVG.
Bien que peu documentée, la CR est souvent associée à la violence conjugale et pourrait en être un précurseur. Une étude suggère que le contrôle reproductif précède parfois les violences physiques ou sexuelles, établissant un lien significatif entre ces formes de violences.
La coercition reproductive (CR) est une forme de violence peu documentée
conséquences, préventions, risques, %
La coercition reproductive (CR) est une forme de violence peu documentée, notamment au Québec, bien qu’elle soit préoccupante sur le plan de la santé publique. Des études menées aux États-Unis révèlent une prévalence significative : environ 9 % des femmes ont été victimes de CR dans des enquêtes populationnelles, une proportion qui atteint 16-19 % dans des contextes cliniques comme les cliniques de planification familiale ou de gynécologie. Les hommes peuvent également en être victimes, bien que les données soient plus rares.
Conséquences
La CR porte atteinte à l’autonomie reproductive et entraîne des conséquences graves : grossesses non désirées, recours accru à la contraception d’urgence, ITSS, et atteintes à la santé physique et mentale. Elle s’ajoute souvent aux violences conjugales.
Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque incluent :
- Individuels : jeune âge, minorité racialisée, faible statut socioéconomique, faible niveau de scolarité, dépression.
- Relationnels : célibat, partenaire plus âgé, violence conjugale ou sexuelle.
- Communautaires : normes sociales genrées négatives.
Aucun facteur de protection n’a encore été clairement identifié.
Prévention et intervention
Des approches prometteuses incluent :
- Éducation sexuelle : promouvoir la santé sexuelle et l’utilisation de contraceptifs, surtout chez les jeunes hommes résistants à ces pratiques.
- Connaissance des contraceptifs de longue durée : sensibiliser les femmes pour réduire les interférences.
- Formation des femmes : développer des compétences pour contrer les tactiques de CR.
- Cliniques : identifier et évaluer la CR, offrir des ressources et de l’éducation préventive.
Ces mesures visent à limiter les risques de grossesses non planifiées et à renforcer la sécurité et l’autonomie des victimes.
Contexte de vulnérabilité à la violence conjugale
problème, ampleur, facteurs associés (pas individuel) & conséquences
Certaines populations, telles que les personnes âgées, handicapées, immigrantes, issues des communautés LGBTQ+, ainsi que les hommes victimes, sont identifiées comme particulièrement vulnérables à la violence conjugale selon le Plan d’action gouvernemental 2012-2017 du Québec. Ces contextes de vulnérabilité se caractérisent par des formes spécifiques de violence, une gravité accrue des conséquences, et des obstacles à l’accès aux ressources d’aide.
Ampleur du problème
Les données montrent que la prévalence de la violence conjugale varie selon les groupes. Par exemple, les personnes handicapées et LGBTQ+ présentent des taux plus élevés de violence, tandis que les personnes immigrantes et âgées en rapportent moins. Certains sous-groupes, comme les personnes bisexuelles ou les femmes immigrantes venant de pays en voie de développement, sont particulièrement touchés. Ces populations peuvent aussi subir des formes de violence spécifiques, telles que la négligence chez les aînés et handicapés, le chantage à l’immigration chez les personnes immigrantes, ou les menaces de révéler l’orientation sexuelle chez les LGBTQ+.
Facteurs associés
Les facteurs de vulnérabilité vont au-delà des caractéristiques individuelles et incluent :
- La discrimination (genre, handicap, origine, orientation sexuelle).
- Les normes sociales patriarcales ou communautaires, qui renforcent les rôles traditionnels et freinent le dévoilement des violences.
- L’exposition précoce à des relations violentes, le besoin de soins quotidiens, ou les stéréotypes sociaux.
- Des conditions socioéconomiques précaires (faible revenu, chômage, scolarisation limitée).
Conséquences
Les impacts de la violence conjugale sur ces groupes incluent des atteintes physiques, mentales (traumatismes, anxiété, dépression), et sociales. Les expériences cumulées de violence tout au long de leur vie exacerbent les conséquences et entravent la sortie du cycle de violence.
Ces facteurs et conséquences soulignent l’importance d’une prise en charge adaptée et de recherches mieux ciblées pour comprendre et soutenir ces populations vulnérables
L’autonégligence chez les personnes aînées
définition, défis/conséquences, prévention&intervention (guide 3)
L’autonégligence chez les personnes aînées est un problème de santé publique préoccupant, mais peu documenté au Québec.
Elle se définit comme un ensemble de comportements intentionnels ou non, sur un continuum d’intensité, qui entraînent un échec à répondre à ses besoins ou à se procurer des soins, avec des conséquences négatives pour la santé, la sécurité et le bien-être.
Défis et conséquences :
- Problèmes de définition et de détection : L’absence de définition opérationnelle et d’outils fiables rend la détection et l’étude de l’autonégligence difficiles. D’autres obstacles incluent le manque de formation, de protocoles d’intervention et de ressources.
- Conséquences variées : L’autonégligence peut mener à des conditions de vie insalubres, des problèmes financiers, le refus de services, et une détérioration de la santé physique et psychologique, augmentant les risques de mortalité.
Prévention et intervention :
Une étude québécoise a identifié les défis rencontrés par les intervenants sociaux et proposé des solutions, notamment un guide de pratique intitulé L’intervention en contexte d’autonégligence. Ce guide offre :
- Une conceptualisation de l’autonégligence.
- Des pistes d’intervention, comme l’évaluation des besoins, du réseau de soutien, des niveaux d’urgence, et de la capacité décisionnelle de la personne.
- Une approche respectant le rythme de la personne tout en assurant sa sécurité et celle de son entourage.
Intimidation envers les personnes aînées
contexte, définition, conséquences, prévention
Contexte :
L’intimidation envers les personnes aînées est peu documentée, bien qu’elle ait été incluse dans le Plan d’action concerté 2015-2018 au Québec. Elle soulève des enjeux conceptuels et pratiques, notamment sa distinction avec la maltraitance.
Définition et ampleur :
L’intimidation chez les aînés implique des gestes délibérés ou non, souvent répétés, dans un rapport de force ou de contrôle, causant détresse ou préjudice.
Elle peut être verbale, physique, sociale, matérielle ou numérique (cyberintimidation).
Elle se manifeste dans divers milieux, en particulier les milieux collectifs et de travail.
Les pertes cognitives sont un facteur de risque, tant pour les victimes que les intimidateurs.
Conséquences :
Les effets incluent des impacts psychologiques (anxiété, dépression), physiques (troubles du sommeil, perte de capacités) et sociaux (isolement). Les témoins et l’environnement sont aussi affectés.
Prévention :
Il n’existe pas encore de programmes validés.
Les initiatives, surtout au Québec, visent la sensibilisation et des actions en milieux collectifs, comme l’évaluation des situations d’intimidation, la formation du personnel et la promotion d’interactions positives.
Caractéristiques des personnes aînées à risque d’intimidation et des personnes à risque d’intimider
Caractéristiques des personnes aînées à risque d’intimidation
Être introvertie [93];
Faire partie d’une minorité visible [93];
Avoir des pertes physiques [84];
Présenter certains traits de personnalité passive (ex. : timide, difficulté à se défendre par elle-même, silencieuse, soumise, dépendante) [84];
Présenter certains traits de personnalité proactive (ex. : être dérangeante) [93];
Avoir des pertes cognitives [11,84,94].
Caractéristiques des personnes à risque d’intimider
Avoir une faible estime d’elle-même [93];
Avoir un ou plusieurs traits de personnalité parmi les suivants :
Se positionner au-dessus des autres (entitled);
Être contrôlant;
Rechercher l’attention [84];
Éprouver un besoin de se retrouver dans une position de force ou de pouvoir sur autrui, profitant du fait que la personne intimidée se sente menacée pour en retirer des bénéfices [93];
Avoir des pertes cognitives [84,93,95];
Avoir des aptitudes cognitives suffisantes pour commettre des comportements intimidants [95].
Conséquences de l’intimidation sur les personnes aînées intimidées
Conséquences et Exemples
Psychologiques
Colère;
Anxiété;
Crainte;
Diminution de l’estime de soi;
Tristesse, symptômes dépressifs;
Idéations suicidaires;
Etc.
Physiques
Troubles du sommeil;
Divers maux physiques;
Pertes de capacités fonctionnelles;
Etc.
Sociales
S’isoler;
Se venger;
Etc.
Éléments propres ou essentiels à la maltraitance et à l’intimidation
Maltraitance
La relation entre les personnes est basée sur de la confiance (ex. : famille, amis, voisins, dispensateurs de services);
La maltraitance peut être intentionnelle ou non intentionnelle.
Intimidation
La relation entre les personnes peut être basée sur de la confiance ou non (personnes inconnues);
L’intimidation est généralement intentionnelle;
L’intimidation peut être le fait de gestes directs
(ex. : pousser) ou indirects (ex. : répandre des rumeurs);
L’intimidation se produit dans un rapport de force, de pouvoir ou de contrôle.
Des approches centrées sur l’individu
Ce texte examine le retour en force des approches individualistes dans l’intervention sociale, marqué par l’influence des valeurs néolibérales (individualisme, compétition, performance), au détriment des perspectives collectives et communautaires des décennies précédentes.
Bien que l’individualisme ait des fondements nobles, comme l’épanouissement personnel, il a favorisé une domination du “Moi” sur le “Nous” collectif et une prépondérance du “Soi” sur les enjeux sociétaux.
Dans ce contexte, l’intervention individualiste, appuyée par des théories humanistes et psychologiques, occulte souvent les dimensions sociopolitiques des problématiques. Par exemple, les rapports hommes/femmes sont désormais analysés sous un prisme psychologique, minimisant les luttes féministes et les discriminations structurelles.
Les études féministes sont marginalisées dans les formations, perçues comme dépassées ou secondaires, ce qui décourage les intervenant(e)s de s’y investir, en raison de la stigmatisation associée au féminisme et de la montée des courants antiféministes. L’intervention féministe, bien qu’essentielle en contexte de violence conjugale, est souvent isolée et perçue comme risquée ou inconfortable dans un climat patriarcal persistant.
de la montée du néolibéralisme au retour d’un mouvement antiféministe
Ce texte met en lumière la montée de l’antiféminisme dans un contexte néolibéral, en réaction aux avancées féministes, notamment dans la lutte contre la violence conjugale.
Si l’ouverture des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence a initialement suscité un certain choc sociétal, un ressac patriarcal s’est rapidement organisé, prenant des formes variées : agressives (ex. : Fathers 4 Justice), subtiles ou intellectualisées.
Cet antiféminisme s’est infiltré dans les sphères de pouvoir, universitaires, politiques et publiques, et a progressivement réduit le discours féministe en le réinterprétant sous un prisme psychologique.
Ce glissement idéologique justifie souvent la violence conjugale en occultant ses causes structurelles. Ainsi, des théories comme celles des blessures narcissiques masculines, de la codépendance ou de l’aliénation parentale cherchent à minimiser la violence comme un acte intentionnel de contrôle, en la transformant en problématique individuelle ou relationnelle.
Cette approche détourne l’attention du caractère sexiste et systémique de la violence conjugale.
Le texte souligne que, malgré les accusations fréquentes d’agressivité envers les féministes, celles-ci s’attachent à dénoncer l’exercice du pouvoir de la classe dominante et à analyser les rapports de force qui perpétuent les inégalités de genre et de classe. Leur engagement, en dépit des critiques, reste orienté vers la protection et la justice pour les femmes et les enfants victimes de violence, dans une perspective sociopolitique revendicative.