C9: hommes violent Flashcards
Survol socio-historique
AVANT 1970
- Redéfinition des rôles sociaux (rapports inégalitaires entre hommes et femmes sont critiqués et dénoncés)
- Violence conceptualisée comme une perte de contrôle de l’agresseur, provoquée par la victime
1970-80
- Mouvements féministes: violence conjugale est une violence genrée
- Violence conceptualisée comme une prise de contrôle et de pouvoir
- Violence conjugale reconnue comme une problématique sociale (vs privée)
1982
- Le premier organisme québécois destiné à l’intervention auprès des hommes en contexte de violence conjugal (PRO-GAM) est créé
1988
- Fondation de l’Association des Ressources Intervenants auprès des Hommes Violents (ARIHV), maintenant nommée le Réseau à cœur d’homme
- Intervention centrée sur la responsabilisation
1995
- Le Gouvernement du Québec publie sa Politique d’intervention en matière de violence conjugale
1996 À AUJOURD’HUI
- Nouvelle orientation basée sur la recherche auprès des hommes : orienté vers la solution et le changement plutôt que sur le problème
- Stratégies thérapeutiques orientées vers une attitude compréhensive et d’accueil du client
MYTHES SUR LES « HOMMES VIOLENTS »
4
- FORMENT UN GROUPE HOMOGÈNE (C.-À-D., SONT TOUS PAREILS) violence est multifactoriel
- SONT VIOLENTS DANS TOUTES LEURS RELATIONS
- SONT DES MONSTRES (publicité que les hommes sont des monstres, mais non ce n’est pas représentatif des types d’hommes violent [narcissique/manipulateur])
- NE PEUVENT PAS CHANGER (les hommes peuvent changer avec les bonnes interventions)
QUI SONT CES « HOMMES VIOLENTS »?
CARACTÉRISTIQUES DES HOMMES QUI EXERCENT DE LA VIOLENCE
Comparativement à des hommes non-violents les hommes qui perpètrent des comportements violents affichent plus :
- De symptômes de détresse psychologique
- De troubles de la personnalité
- De conduites d’attachement dysfonctionnelles
- D’hostilité et de colère
- De problèmes de consommation d’alcool
- De moins bonnes habiletés sociales
Pas de cause à effet, donc pas tout le monde
On s’est que les gens souffrants, ça se manifeste plus dans toutes les sphères de sa vie
Homme: si tu as vécu dans la violence: seuil de tolérance de la violence
MODÈLES TYPOLOGIQUES
La recherche a permis d’identifier trois profils d’hommes qui ont des comportements violents :
VIOLENCE DANS LA FAMILLE SEULEMENT
- Comportements violents de plus faible intensité (moins violence physique ou sexuel)
- Violence expliquée par:
o Stress à l’extérieur et à l’intérieur de la famille
o Répression de la colère (difficulté d’exprimer ses émotions)
o Manque d’habiletés sociales
- Comportements violents généralement dans l’escalade des conflits
ÉTATS LIMITES/ DYSPHORIQUES
- Comportements violents modérés à graves
- Violence expliquée par :
o Difficulté à gérer les pulsions et la colère
o Impulsivité Insécurités d’attachement
o Comportements violents pour évacuer la tension
Vulnérabilité plus grande, impulsivité, trop pleins d’émotions
Pousser son partenaire
ANTISOCIAUX/GÉNÉRALEMENT VIOLENTS
- Comportements violents sévères, dont violence sexuelle
- Violence expliquée par :
o Attitude approbatrice de la violence
o Peu d’empathie
o Comportements violents comme un mode général de fonctionnement
Stéréotype d’homme violent
Passé criminel, problème de violence à l’adolescence, seuil de tolérance à la violence
MODÈLES TYPOLOGIQUES
VIOLENCE SITUATIONNELLE
Les gens relate plus à ça car c’est plur réal (moi je suis pas un homme violent…) pas de déséquilibre où on a peur de l’autre
Plus réactif
• Émerge lorsqu’un conflit dégénère et escalade en violence
• Comportements violents généralement de plus faible intensité
• N’implique pas de contrôle
• Ne s’empire pas avec le temps
• Chez les hommes et chez les femmes, souvent bidirectionnelle
TERRORISME INTIME
• S’inscrit dans une dynamique de contrôle et de pouvoir
• Comportements violents généralement plus graves
• S’empire généralement avec le temps
• Majoritairement des hommes envers leur conjointe (prend racine dans le patriarcat)
THÉORIE DE L’APPRENTISSAGE SOCIAL
Modèles explicatifs
Observation ou être victime de violence dans la famille d’origine (apprentissage vicariant) plus susceptible de faire moi aussi de la violence
APPROCHE DÉVELOPPEMENTALE
Modèles explicatifs
Expériences relationnelles de faible qualité vécues à l’enfance ou l’adolescence (théorie de l’attachement)
Attachement anxieux: impossible que lors d’un conflit, l’autre ne peut pas quitter la pièce car pas ok de partir, donc enferme dans la chambre. Vouloir une distante donc ferme la porte dans la face de l’autre
PERSPECTIVE PSYCHOPATHOLOGIQUE
Modèles explicatifs
Troubles psychologiques à l’âge adulte (p. ex. trouble de la personnalité (limite, antisocial et narcissique), trouble de consommation, etc.) tendance à la domination (enjeux identitaires)
PERSPECTIVE CENTRÉE SUR FACTEURS DYADIQUES
Modèles explicatifs
Manque d’habiletés de résolution de conflits et réciprocité négative (dans un contexte de violence bidirectionnelle) répondre au comportement négatif avec d’autres comportements négatifs = roue qui ne finit plus
Bref, violence = pas une cause
IMMORALITÉ ET RESPONSABILITÉ
Les études sur les hommes ayant perpétrés des comportements violents ont démontrés qu’ils utilisent différentes techniques pour nier, minimiser ou justifier leurs comportements.
Le travail clinique auprès des hommes implique de différencier deux dimensions :
DEGRÉ D’IMMORALITÉ PERÇU
Reconnaissance du comportement comme mauvais ou immoral
Justifications : Accepte la responsabilité, mais nie que le comportement est mauvais ou immoral (moi je suis un homme, je dois crier plus fort = minimiser le fait de crier, ne pas reconnaitre que c’est violent)
DEGRÉ DE RESPONSABILITÉ PERÇU
Reconnaissance de sa responsabilité dans le comportements commis
Excuses : Admettre que le comportement est mauvais ou immoral, mais nie toute responsabilité (Oui je l’ai fait mais c’est pas de ma faute, l’autre ma provoqué)
Si la personne ne reconnait pas que cest mauvais ni que cest de sa faute = dure et interventuon immediate
On peut avoir un ou l’autre
FORMES D’ÉVITEMENT DE RESPONSABILITÉ OU DE RÉCITS DÉFORMÉS
MADJ 4 éléments
DÉNI
Nier qu’un événement se soit produit ou que l’on y ait été impliqué (j’ai blackout, elle a menti au policier)
MINIMISATION
Minimiser la fréquence, la gravité, ou les conséquences des comportements (je ne l’ai jamais frappé physiquement)
JUSTIFICATION
Défendre que les comportements étaient justifiés étant donné le contexte (répondre à la violence par la violence = pas approprié)
ATTRIBUTION DE BLÂME
Attribuer la faute ou le blâme du comportement à quelque chose ou quelqu’un
RecommandationPOUR L’ÉVALUATION DE LA VIOLENCE
QUESTIONNER LES COMPORTEMENTS LORS DE CONFLIT
- Éviter d’utiliser le mot « violence »
- Style de questionnement direct, mais respectueux
o « Qu’est-ce qui se passe quand vous êtes en colère? »
o « Est-ce qu’il vous arrive de crier ou de monter le ton? »
o « Lorsqu’il y a escalade dans vos conflits, est-ce qu’il est déjà arrivé qu’un de vous deux ait poussé ou bousculé l’autre ou ait posé tout autre geste physique à son endroit? »
ÉVALUER LA GRAVITÉ, LA FRÉQUENCE ET LES DIFFÉRENTS TYPES DE VIOLENCE SUBIE ET PERPÉTRÉE
- La violence peut grandement varier entre les individus au niveau de la gravité, la fréquence et des types de violence
- Évaluer les comportements violents perpétrés ET subis
UTILISER DIFFÉRENTES MÉTHODES D’ÉVALUATION
- Questionnaires auto-rapportés offrent un complément d’information permettant de mieux évaluer l’intensité et la dangerosité des gestes de violence
o The Revised Conflict Tactics Scales (Straus et al., 1996)
CIBLES D’ÉVALUATION
MSRE
- MOTIVATION AU CHANGEMENT
- SÉCURITÉ ET DANGEROSITÉ
- DEGRÉ DE RESPONSABILISATION
- ENJEUX ET FACTEURS POUVANT EXPLIQUER LA VIOLENCE