IV. EXERCICES L'évaluation quantitative en psychopathologie Flashcards
EXERCICE 1 Evaluation de la Psychopathologie Générale
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
MÉTHODE RÉDACTIONNELLE :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation de la Psychopathologie générale, à l’aide de trois outils principaux.
QUESTION
Restituez l’intérêt des principales échelles d’évaluation de psychopathologie générale de l’adulte : objectifs, indications, différentes dimensions évaluées. (10 points)
◻️ MMPI-2 RF
Le MMPI-2 est un inventaire de personnalité sous forme d’auto-questionnaire de 567 items suscitant des réponses vrai-faux, et qui décrivent des symptômes psychiatriques, psychologiques, neurologiques et somatiques.
Depuis sa création initiale en 1940 par deux psychiatres américains Hathaway et McKinley de l’Université du Minnesota, l’outil a été traduit et adapté de nombreuses fois, et est devenu l’un des inventaires de personnalité les les plus utilisés dans le monde. Le MMPI a été adapté à la population française en 1959 par P. Pichot et J. Perse. La version dite « moderne » MMPI-2 paraît en 1989, et une nouvelle version actualisée MMPI-2 RF (2013) a été étalonnée pour une population française.
Les indications du MMPI sont nombreuses, car cette échelle permet de décrire des aspects dysfonctionnels de la personnalité, des caractéristiques liées à des problématiques actuelles, des aspects spécifiques du fonctionnement de la personnalité, et des attitudes dites « défavorables » vis à vis du test lui-même, de soins ou de traitements.
Le MMPI est utilisé dans des contextes cliniques variés tels qu’en médecine, en psychiatrie, en psychologie légale, dans le domaine des addictions ou des douleurs chroniques, voir même dans le cadre de l’évaluation thérapeutique (selon Finn, 1996). Il s’adresse à des populations de 16 ans et plus, et capables de capacités de concentration, d’un niveau d’étude type brevet des collèges, d’un niveau suffisant de motivation, et d’un certain niveau d’intellectualisation et d’honnêteté pour répondre à des questions portant sur des comportements indésirables. Selon Butcher et al. (2000), il est contre-indiqué pour des personnes en état de détresse psychologique aiguë ou des personnes porteuses de pathologies somatiques graves. L’état psychologique et affectif du patient étant modifié dans ces situations spécifiques, la passation ne correspond pas à celle de l’échantillon de référence.
L’interprétation des résultats consiste en l’attribution d’un sens psychologique aux données quantitatives ou issues de l’observation du sujet. Comme pour tout test psychologique, dans une approche intégrative, les résultats doivent être mis en perspective avec les informations globales issues du test lui-même, avec les éléments contextuels de la vie du sujet, ainsi que les faits issus de l’anamnèse. Les échelles du MMPI-2 RF représentent des configurations de la personnalité, et non de simples catégories diagnostiques. La précision de la description de la personnalité vient donc nuancer fortement la compréhension de la personne évaluée. (4 points)
◻️ SCL-90-R
La SCL-90-R est un inventaire des symptômes sous forme auto-questionnaire de 90 items, publiée la première fois en 1975 aux USA. Cette échelle mesure la détresse symptomatique de neuf dimensions primaires et trois indices globaux de gravité. Les neuf dimensions sont la somatisation, l’obsession compulsive, la sensibilité interpersonnelle, la dépression, l’anxiété, l’hostilité, l’anxiété phobique, l’idéation paranoïaque et la psychose. Les trois indices de gravité mesurent la gravité globale des symptômes, la diversité des symptômes et le degré de malaise..
Cette échelle est adaptée pour des sujets de 13 à 70 ans. Elle est utilisée dans les études cliniques des troubles affectifs, des troubles sexuels, des réactions au stress, de l’alcoolisme chronique, des dépressions et du syndrome anxio-dépressif, de l’oncologie pour l’évaluation des réactions émotionnelles.
Cette échelle existe en plusieurs versions abrégées, dont une très utilisée : une version de 53 items appelée BIS – “Bref Inventaire des Symptômes” (in Derogatis, 1992) pour la France. Les résultats des dimensions au BIS sont très comparables aux résultats du SCL-90-R. Dans des contextes de recherche clinique, le BIS s’est révélé sensible aux troubles psychiatriques.
La traduction française et l’étalonnage de cette échelle (Pariente et Guelfi, 1990) ont fait l’objet de réévaluation des normes pour des populations françaises adultes non-consultants, des patients souffrant de troubles psychiatriques hospitalisés ou non, des adolescents non-consultants, et une population âgée en institution. (3 points)
◻️ QSG
Le Questionnaire de Santé Générale (General Health Questionnaire) fut mis au point par Goldberg aux USA (1972) en tant qu’inventaire de symptômes multidimensionnel, sous la forme d’un auto-questionnaire. Puis Goldberg et Hillier (1978) élaborent quatre sous-échelles analytiques : les symptômes somatiques, l’anxiété et l’insomnie, le dysfonctionnement social et la dépression sévère.
Le QSG est l’un des tests de dépistage les plus couramment utilisés dans le monde, mais ne permet donc pas de faire de diagnostics cliniques. Cet auto-questionnaire de dépistage troubles psychopathologiques permet de quantifier le degré de souffrance subjective et de déterminer des cas pathologiques ou non-pathologiques. Le questionnaire évalue avant tout un état de souffrance générale, et donc ne tient pas compte des manifestations symptomatiques liés aux traits de personnalité ou à des troubles chroniques anciens. Il a été validé pour des populations spécifiques telles que des accidentés traumatisés, des cancéreux, des populations gériatriques (Golberg et Williams, 1988).
Il est bien adapté à diverses populations de niveaux socioculturels très variés. Sa popularité vient aussi du fait que plusieurs versions abrégées ont été étalonnées et sont donc disponibles (QSG30 – pour 30 items et QSG12 – pour 12 items). (3 points)
EXERCICE 2 Évaluation de la dépression
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
MÉTHODE RÉDACTIONNELLE :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation de la dépression, à l’aide de quatre outils principaux.
QUESTION
Restituez l’intérêt des principales échelles d’évaluation de la dépression : objectifs, indications, différentes dimensions évaluées (10 points).
◻️ IDB
L’Echelle de la dépression de Beck (IDB, 1961) est un auto-questionnaire d’évaluation de l’intensité de la dépression. Selon Beck, la fréquence des symptômes dépressifs se répartit le long d’un continuum qui va du « non déprimé » au « gravement déprimé ». Cette échelle d’évaluation est utilisée pour le dépistage de la dépression en médecine générale, en épidémiologie et en pharmacologie. La version abrégée (13 items) est destinée à évaluer la dimension subjective de la dépression, représentée par les symptômes suivants : la tristesse, le pessimisme, l’échec personnel, l’insatisfaction, la culpabilité, le dégoût de soi, les tendances suicidaires, le retrait social, l’indécision, la modification négative de l’image de soi, les difficultés au travail, la fatigabilité, l’anorexie. (2,5 points)
◻️ EAD
L’échelle de dépression auto-chiffrée de Zung (EAD, 1965) est un auto-questionnaire unidimensionnel. Les 20 items représentent des symptôme de dépression et fournissent une mesure quantitative de la durée de la symptomatologie dépressive. L’EAD s’est révélée être un instrument de mesure sensible et spécifique de la dépression chez les personnes âgées. Zung a également créé une échelle auto-évaluative basée sur l’EAD, l’ISD, L’inventaire du statut de la dépression (1972), basée sur la même échelle de valeur que l’EAD. La version abrégée en 10 items en hétéro-questionnaire est utilisée par les psychologues cliniciens quand les personnes âgées malades ne peuvent pas répondre seules à l’EAD ou à l’IDS. (2,5 points)
◻️ MADRS
L’échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS, 1979) est une échelle d’hétéro-évaluation de la dépression très employée en France depuis les années 80 (traduite par T. Lempepière, 1984), remplie après un entretien clinique. Les 10 items qui la composent représentent les dix variables cliniques les plus sensibles au changement sous traitement antidépresseur efficace : la tristesse apparente, la tristesse exprimée, la tension intérieure, la réduction de sommeil, la réduction de l’appétit, les difficultés de concentration, la lassitude, l’incapacité à ressentir, les pensées pessimistes et les idées suicidaires. Les items psychologiques prédominent sur les items somatiques, ce qui en fait une échelle tout à fait adaptée aux patients atteints de pathologies somatiques. En effet, les symptômes dépressifs peuvent être masqués par la symptomatologie somatique (comme par exemple chez les personnes âgées). (2,5 points)
◻️ ERD
L’Echelle de ralentissement dépressif de Jouvent et al. (ERD, 1983) est une échelle d’hétéro-évaluation su Syndrome de Ralentissement Dépressif (SRD). Les auteurs (1983) conçoivent le Ralentissement Dépressif comme le noyau commun à différents états dépressifs, comme un organisateur de la vie psychique, et comme la cible spécifique des traitements chimiothérapeutiques. Cette échelle n’explore donc pas les aspects thymiques de la dépression (comme par exemple l’IDB ou l’EAD), mais uniquement l’activité psychomotrice (voix, posture, gestes, motricité générale, etc.) et la sphère cognitive. Elle permet de dégager l’ensemble du comportement à partir de l’étude de la motricité et de l’activité idéique. (2,5 points)
EXERCICE 3 Évaluation de l’anxiété
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
MÉTHODE RÉDACTIONNELLE :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation de l’anxiété, à l’aide de deux outils.
QUESTION
Restituez l’intérêt des principales échelles d’évaluation de l’anxiété : objectifs, indications, différentes dimensions évaluées (5 points).
◻️ L’EAH (Hamilton, 1959) [Bouvard et Cottraux, 2005]
Cette échelle hétéro-évaluative est composée de 14 items qui représentent chacun un trait clinique d’anxiété. Les items reflètent des manifestations somatiques de l’anxiété (troubles cardio-vasculaires, respiratoires, gastro-intestinaux, génito-urinaires, etc.) et les manifestations psychologiques et cognitives ( la concentration, la mémoire, l’attention). Elle est donc conçue pour obtenir deux catégories de résultats séparés, « l’anxiété psychologique » et « l’anxiété somatique ». Cette échelle a été utilisée en psychologie médicale, pour des patients souffrant de pathologies cardiaques, des patients hospitalisés en médecine et en chirurgie, mais également pour des patients hospitalisés en psychiatrie. (2,5 points)
◻️L’échelle d’anxiété de Tyrer (1984)
Elle est également une échelle brève d’hétéro-évaluation des symptômes anxieux en 10 items, éventuellement associés aux psychopathologies et aux pathologies médicales. Elle est aussi issue de la CPRS, une échelle d’évaluation de psychopathologie générale qui comporte des sous-échelles de dépression, de schizophrénie, de démences et d’obsessions. Pour Tyrer, cette échelle évalue l’anxiété selon un continuum, c’est-à-dire comme un symptôme d’intensité variable, et non comme une entité psychopathologique (un syndrome) au sens des classifications internationales comme le DSM IV ou la CIM 10.
Etalonnage de l’Echelle d’anxiété de Tyrer, 1984
Quatre items cotent les troubles psychologiques et cinq items les troubles somatiques de l’anxiété. Le 10ième item « réduction du sommeil » est considéré comme indépendant de ces deux catégories. C’est une échelle précise, brève et simple à utiliser. (2,5 points)
EXERCICE 4 Évaluation des conduites et des comportements
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
MÉTHODE RÉDACTIONNELLE :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation des conduites et des comportements, à l’aide de quatre outils.
QUESTION
Parmi les quatre échelles d’évaluation des conduites et des comportements suivantes : l’Echelle d’Affirmation de Soi (Rathus, 1973), l’Echelle d’Intention Suicidaire (Beck, 1974), l’Echelle d’Evaluation du Comportement de « type A » (Bortner, 1969), et le Questionnaire d’Événement de Vie (Ferreri, Vacher et al., 1985), décrivez-en deux, au choix. Vous préciserez les indications spécifiques de chaque échelle et les différentes dimensions psychopathologiques évaluées (5 points pour chaque échelle décrite, 10 points au total).
◻️ L'Echelle d'affirmation de soi (Rathus, 1973) Cette échelle évalue le degré d'affirmation de soi par auto-questionnaire en 30 items. Elle oppose le « comportement affirmé » d'une part au « comportement agressif » et d'autre part, au « comportement passif ». Elle est donc issue du référentiel théorique comportementaliste. L'évaluation se fonde sur les composantes verbales de la communication. Les comportements non-verbaux ne peuvent donc pas être évalués avec cet outil. En France, elle est utilisée fréquemment pour l'évaluation des phobies sociales, des psychopathologies liées au stress et pour de nombreuses autres psychopathologies. Elle est également utilisée pour évaluer l'évolution de la prise en charge thérapeutique en psychothérapie comportementale. Le score total correspond à la somme de tous les items, et varie de + 90 à –90. Un score qui tend vers 0 correspond à un comportement normalement affirmé. Un score qui tend vers – 90 traduit une difficulté d'affirmation de soi dans le sens passif. Un score qui tend vers + 90 traduit des comportements bien affirmés mais à caractère agressif. ◻️ L'Echelle d'Intention Suicidaire (Beck, 1974) L'objectif de cette échelle d'hétéro-évaluation en 19 items est d'inférer « l'intention » suicidaire à partir de données comportementales. Elle évalue quatre facteurs principaux : « l'attitude à l'égard de la tentative de suicide », « l'organisation du geste », « la communication avec les autres », « les précautions contre la découverte ». Elle permet d'étudier les phénomènes psychologiques impliqués dans le « geste » suicidaire, qu'il y ait ou non une psychopathologie psychiatrique sous-jacente. Elle indique de manière relativement stable la répétition de la tentative de suicide (avant un an) et le risque de passage à l'acte mortel ultérieur. Cependant, les différents items de l'échelle ne sont pas que des indicateurs de probabilité (donc une hypothèse statistique), plus ou moins grande de passage à l'acte. En outre, il est essentiel d'évaluer le lien avec la sévérité des symptômes dépressifs (ou de tout autre symptôme psychopathologique). Les items sont regroupés en deux sous-échelles : la première nommée « circonstances » évalue la réalisation technique du « geste » suicidaire (préméditation, méthode de réalisation, recherche de secours, etc.), et la seconde, nommée « opinion du sujet » évalue les éléments subjectifs (but, conception de la létalité, attente de la mort, etc.). Le score total est au maximum 38. Un score de 0 à 6 reflète une « intention faible » ; un score de 7 à 13 une « intention moyenne » et un score supérieur à 14 une « intention élevée ». ◻️ L'Echelle d'Evaluation du Comportement de « type A » (Bortner, 1969) Selon Bortner (1969), le « comportement de type A » se fonde sur les théories comportementales et cognitives et désigne un ensemble de comportements et de manifestations émotionnelles caractérisés par le sens de la compétition, l'impatience, la sensation de l'urgence, l'ambition, la composante colère-hostilité, l'investissement dans le travail. Ce « style » comportemental et cognitif impliquerait la mise en place de procédures d'adaptation ou « coping » face au stress (par exemple, répression des signes de fatigue, fuite dans l'action, refus du soutien social, etc.). De tels mécanismes auraient donc pour conséquences des efforts intenses sur le plan psychologique et comportemental, avec des conséquences physiologiques (excès d'activation du système sympathique). Il s'oppose au « comportement de type B », qui se manifeste par exemple par l'absence d'agressivité, l'ambition mesurée, la patience, le contrôle limité des situations sociales, etc. L'utilisation de cette échelle visuelle analogique en 14 items s'est étendue du champ médical au champ psychosomatique pour dépister les sujets à risque, les patients douloureux chroniques et les pathologies somatiques liées au stress. Elle est également utilisée pour l'évaluation des psychothérapies comportementales et cognitives, en particulier dans le cadre de la « gestion du stress ». Les deux extrêmes de l'échelle représentant les deux types de comportement (A et B). Les scores varient de 1 à 24, et on identifie le type de comportement en cinq catégories d'intensité décroissante : A1 (tous les comportements sont de type A) compris entre 20 et 24, A2 (la plupart sont de type A) compris entre 15 et 19, AB (comportements mixtes A et B) compris entre 11 et 14, B2 (la plupart sont de type B) compris entre 6 et 10, et B1 (tous les comportements sont de type B) compris entre 1 et 5. ◻️ Le Questionnaire d'Evénement de vie (Ferreri, Vacher et al., 1985) L'EVE est un auto-questionnaire de 37 items élaboré à partir des événements vitaux les plus fréquents répertoriés par les échelles usuelles d'événements de vie. Cette échelle évalue le nombre et l'impact subjectif d'événements considérés par le sujet comme traumatiques. En outre, elle permet d'évaluer la capacité du sujet « à faire face » (notion de « résilience »), et le rôle des facteurs environnementaux au moment de chaque événement. L'utilisation de cet outil se fait de préférence chez un sujet normothymique – ne souffrant pas de troubles de l'humeur. Selon le but recherché, cette échelle permet de comparer des groupes de personnes et d'identifier des différences statistiquement significatives quant au rôle et à la fréquence des événements de vie. L'échelle doit permettre de relever les événements de vie dans la biographie générale du sujet (ou dans un temps plus court, en fonction des objectifs proposés), d'apprécier la capacité du sujet à élaborer ou non des réponses adaptées face aux événements considérés comme traumatiques (coping), et d'identifier les facteurs environnementaux qui pourraient pondérer l'impact des événements vécus comme traumatiques. Cette échelle est remplie par le sujet selon des consignes très précises. Il s'agit d'abord d'identifier les événements qui ont provoqué un changement dans la vie, d'indiquer l'âge lors de ces événements, puis d'identifier les événements vécus comme traumatiques et enfin d'analyser ces événements en répondant à différentes questions concernant les différents aspects de l'événement vécu comme traumatique, du contexte environnemental et de la capacité de coping du sujet. Le score correspond à la somme de tous les événements vécus. Des questions peuvent être rajoutées en fonction de la psychopathologie recherchée.
EXERCICE 5 Évaluation des psychoses
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
MÉTHODE RÉDACTIONNELLE :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation des psychoses, à l’aide de deux outils.
QUESTION
Les échelles PANSS (Andreasen, 1987) et MRSS (Affleck et Mc Guire, 1984) sont deux échelles d’hétéro-évaluation des troubles psychotiques. Expliquez les différentes dimensions que ces deux échelles évaluent (10 points).
⬜️ La PANSS (Andreasen, 1987)
La Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS) ou « Echelle de syndrome positif et négatif » est une échelle d’hétéro-évaluation qui distingue les symptômes positifs et les symptômes négatifs des psychoses, en particulier dans la schizophrénie. Cette échelle est utilisée pour définir des profils psychopathologiques, dégager des éléments de pronostic, et évaluer l’efficacité des différentes stratégies thérapeutiques pour des patients souffrant de syndromes psychotiques en phase aiguë ou chronique. Des études longitudinales peuvent également être envisagées afin d’étudier la stabilité et l’influence des symptômes positifs et négatifs au cours du temps. (2 points) Les symptômes positifs des psychoses sont : les idées délirantes, la désorganisation conceptuelle, l’activité hallucinatoire, l’excitation, les idées de grandeur, la méfiance versus la persécution, et l’hostilité. Les symptômes négatifs sont : l’émoussement affectif, le retrait affectif, un mauvais contact, le repli social passif/apathique, les difficultés d’abstraction, l’absence de spontanéité et de fluidité dans la conversation et la pensée stéréotypée. Ces deux catégories de symptômes forment deux sous-échelles, complétées par une 3ième : l’échelle de psychopathologie générale, qui explore d’autres dimensions (par exemple, 5 dimensions au choix parmi : les préoccupations somatiques, l’anxiété, les sentiments de culpabilité, la tension, le maniérisme et les troubles de la posture, la dépression, le ralentissement psychomoteur, le manque de coopération, le contenu inhabituel de la pensée, la désorientation, le manque d’attention, le manque de jugement et de prise de conscience de la maladie, les troubles de la volition, le mauvais contrôle pulsionnel, la préoccupation excessive de soi – tendances autistiques, et l’évitement social actif). (3 points)
⬜️ La MRSS (Affleck et Mc Guire, 1984)
La Morning Rehabilitation Status Scale (traduite en français par Bouvard et Cottraux 1996-1998-2002) est une échelle d’hétéro-évaluation du niveau de fonctionnement de la personne. Elle est beaucoup plus simple à appliquer que la PANSS, mais elle n’évalue pas les mêmes dimensions : c’est une échelle d’hétéro-évaluation de l’adaptation sociale du patient. (1 point) Elle permet d’évaluer le fonctionnement individuel du sujet avant et après un programme de réadaptation en fonction de quatre dimensions : l’indépendance/la dépendance, l’activité/l’inactivité, l’intégration sociale/l’isolement, et les effets des symptômes présents. (2 points) Plus le score est élevé, et plus le patient a besoin d’un programme de réadaptation (ou réhabilitation sociale). Au delà d’un score de 12-13, il semble qu’il soit difficile pour le patient de conserver ou d’occuper un emploi, même à mi-temps. Selon Bouvard et Cottraux (2002), les qualités psychométriques de la version française sont encore à étudier. L’expérience des auteurs anglais leur fait dire que des patients ayant un score au-dessus de 16 ont des difficultés à vivre en société, et au-delà de 20, cela est presque impossible. Dans ce cas, il est alors intéressant de repérer la dimension sociale dans laquelle le patient a le plus de difficultés. (2 points)
EXERCICE 6 Évaluation des dysfonctionnements sociaux de l’enfant
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
MÉTHODE RÉDACTIONNELLE :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation des dysfonctionnements sociaux et de l’hyperactivité de l’enfant, à l’aide de deux outils.
QUESTION
La CGAS, Echelle d’évaluation globale de l’enfant (Schaffer et al., 1983) et la CRS, Conners Rating Scale, (Conners, 1969) sont deux échelles d’hétéro-évaluation des dysfonctionnements sociaux et de l’hyperactivité de l’enfant. Expliquez les différentes dimensions psychopathologiques et les indications que ces deux échelles évaluent. (10 points)
◻️ Les Echelles de Conners (1969)
Ces échelles d’hétéro-évaluation ont été développées par Conners à partir de 1969 afin d’évaluer les symptômes de l’hyperactivité et des troubles comportementaux associés, à partir de l’observation directe de l’enfant par l’entourage. Quatre échelles sont disponibles selon les évaluateurs – parents, enseignants ou parents et enseignants, et selon le nombre d’items (plusieurs versions abrégées). La formulation des items évaluant les comportements est simple et évocatrice pour des personnes non formées à la clinique.
Ces échelles permettent d’établir une évaluation psychopathologique de type comportementale dans des situations relationnelles et sociales variées, pour des enfants présentant une hyperactivité. Cependant, elles ne peuvent pas se substituer aux critères diagnostiques ni à l’évaluation clinique, dont elles sont seulement complémentaires.
L’échelle destinée aux parents (Parent Symptom Questionnaire) comprend 93 items et 43 dans sa version abrégée. Cette dernière version abrégée présente l’avantage d’une passation facilitée pour les parents et d’une validité étendue pour les enfants de 3 à 17 ans. 5 facteurs principaux ont été mis en évidence dans cette échelle : les troubles des conduites, les problèmes d’apprentissage, les manifestations somatiques, l’impulsivité/hyperactivité et l’anxiété.
L’échelle destinée aux enseignants (Teacher Rating Scale) est constituée de 28 items pour la version abrégée, et trois facteurs principaux se dégagent de l’analyse factorielle : les troubles des conduites, l’hyperactivité et l’immaturité/passivité.
En complément de ces deux échelles, un index détaillant l’hyperactivité est évalué en 10 items.
L’objectif de ce type d’échelles est de noter la présence et la sévérité des symptômes du sujet dans son fonctionnement actuel, depuis au moins un mois. (5 points)
◻️ La Children Global Assessment Scale, Echelle d’évaluation globale de l’enfant (Schaffer et al., 1983)
La CGAS est une échelle d’hétéro-évaluation des dysfonctionnements sociaux et scolaires de l’enfant. Elle est issue de la GAS (Global Assessment Scale) de Schaffer et al. (1983). La traduction française et son étalonnage (Dugas et Bouvard, 1997) ont été validés pour des enfants de 4 à 16 ans.
Cette échelle est un hétéro-questionnaire évaluant 10 niveaux de fonctionnement, du plus mauvais au meilleur (cotés de 1 à 100), et correspondant chacun à des descriptions comportementales. Elle permet de repérer le plus bas niveau de fonctionnement de l’enfant pendant une période donnée, d’une part pour l’intensité du trouble, et d’autre part, pour le handicap induit par ce trouble dans le fonctionnement relationnel et social. L’échelle doit être cotée par des cliniciens ayant une solide pratique de la clinique de l’enfant.
Elle est utilisée en complément de l’investigation clinique classique, des entretiens diagnostiques ou des échelles symptomatiques. Elle peut apporter une aide à la décision, pour des hospitalisations, en fonction des caractéristiques d’adaptation et de fonctionnement social de l’enfant, et pour évaluer le résultat global d’un traitement (qu’ils soient médicamenteux, psychothérapeutiques ou éducatifs), en particulier dans les psychopathologies où l’adaptation sociale est gravement perturbée. (5 points)
EXERCICE 7 Évaluation des troubles psychopathologiques de l’enfant
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
Méthode rédactionnelle :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation de la psychopathologie de l’enfant, à l’aide de deux outils.
QUESTION
L’ERCA (Lelord et al., 1975) et la CDRS-R (Ponanski et al., 1984) sont deux échelles d’hétéro-évaluation des troubles psychopathologiques de l’enfant. Expliquez les différentes dimensions psychopathologiques et les indications que ces deux échelles évaluent. (10 points)
◻️ L’ERCA (Lelord et al., 1975)
L’ERCA de Lelord et al. (1975, 4ième version 2003) est une échelle d’hétéro-évaluation quantitative des principaux symptômes autistiques et des manifestations comportementales associées. L’échelle comprend 20 items répartis en 7 catégories en référence au DSM III. Elles correspondent à différents domaines du comportement observé dans l’autisme. Ainsi, on cote, par observation clinique de l’enfant : Le retrait autistique, les troubles de la communication verbale et non-verbale, les réactions bizarres à l’environnement, les troubles de la motricité, les réactions affectives inadéquates, les troubles des fonctions instinctives et les troubles de l’attention et des perceptions.
L’ERCA constitue une analyse catégorielle et dimentionnelle de l’autisme. En effet, les trois premières catégories permettent de distinguer un score d’autisme, et la comparaison d’une cotation d’un item à l’autre permet une analyse clinique du fonctionnement du sujet et de son évolution.
Les modifications des résultats au cours du temps à cette échelle, item par item, a des implications importantes sur les ajustements thérapeutiques (chimiothérapiques ou psychothérapiques). Il existe une version adaptée de l’ERCA à l’évaluation des nourrissons ou des très jeunes enfants, 1 an à 2 ans et demi (ERNC, Sauvage, 1984 ; ECAN, Echelle des comportements autistiques du nourrisson, Lelord et Barthélémy, 2003). (5 points)
◻️ La CDRS-R (Ponanski et al., 1984)
La CDRS-R (Ponanski et al., 1984) est une échelle d’hétéro-évaluation en 17 items de la dépression chez l’enfant, coté par les cliniciens à partir de l’entretien clinique avec l’enfant, la famille et /ou les enseignants. Elle s’inspire de l’Echelle d’Hamilton pour adultes, et est validée pour les enfants de 6 à 12 ans. Ainsi, on cote 14 à partir du discours de l’enfant et 3 sur son comportement non-verbal. Certains faits cliniques comme la qualité du sommeil sont plus fiables quand ils proviennent de l’enfant, d’autres tels que les troubles de l’alimentation ou l’irritabilité sont plus précis quand ils proviennent des parents. L’expérience clinique des auteurs français a permis de regrouper certains items pouvant former 4 sous-ensembles sémiologiques. On distingue :
Les troubles de l’humeur (sentiment de tristesse verbalisée, tristesse observée, irritabilité, pleurs) Les troubles somatiques (troubles de l’appétit, du sommeil, fatigabilité, hypoactivité, plaintes somatiques) Les troubles subjectifs (perte de l’estime de soi, expression de culpabilité, pessimisme, idées suicidaires) Les troubles du comportement (perte de plaisir dans les activités, retrait social, baisse du rendement scolaire).
La CDRS-R nécessite, plus que d’autres échelles, une familiarisation de l’outil et la pratique de l’entretien non-directif avec l’enfant. De plus, l’âge et le niveau de développement sont des facteurs modulant les résultats et leur interprétation. (5 points)
EXERCICE 8 Évaluation des troubles psychopathologiques de la personne âgée
Apprendre à synthétiser les applications et les dimensions psychopathologiques d’un outil psychométrique.
MÉTHODE RÉDACTIONNELLE :
Ce devoir est un exercice de synthèse des bases théoriques de l’évaluation de la psychopathologie de la personne âgée, à l’aide de quatre outils.
QUESTION
Quels sont les principaux intérêts des échelles d’évaluation des troubles psychopathologiques chez la personne âgée ? (4 points) Vous illustrerez à l’aide de deux exemples d’échelles citées dans le cours, en précisant pour chacune les différentes dimensions qu’elles explorent. (6 points)
Deux échelles au choix parmi les quatre suivantes
- La Geriatric Depression Scale (GDS)
- La Geriatric Evaluation by Relative’s Rating Instrument (GERRI)
- La Alzheimer’s Disease Assessment Scale (ADAS)
- Le Memory Functioning Questionnaire (MFQ)
Intérêt des échelles d’évaluation des troubles psychopathologiques chez la personne âgée
Les troubles émotionnels et cognitifs des sujets âgés ont souvent été décrits en comparant leurs modalités à celles des sujets jeunes. Les recherches cliniques actuelles s’orientent vers les différences individuelles existant dans le vieillissement dans une perspective développementale. Elles tentent d’analyser les facteurs pouvant rendre compte de ces différences, dans une perspective de prévention. La dépression du sujet âgé se caractérise par une sémiologie différente de la description classique de l’adulte. Les échelles cliniques spécifiques aux sujets âgés, dans le domaine des troubles thymiques (de l’humeur), cognitifs et comportementaux, permettent d’évaluer la spécificité de telles perturbations, transitoires ou permanentes, d’où l’intérêt porté à leur développement. De plus, les phénomènes démentiels dans nos sociétés occidentales sont devenus des questions de santé publique, et ont incité les chercheurs à développer des outils (tests et échelles) évaluant précisément la nature et la sévérité des atteintes. Nous allons en décrire deux en précisant les différentes dimensions évaluées chez le sujet âgé. (4 points)
- La Geriatric Depression Scale (GDS) – Echelle de Dépression Gériatrique (Brink et Yesavage, 1983)
C’est un auto-questionnaire destiné à dépister la dépression chez le sujet âgé non dément, mais peut aussi être utilisée aux stades initiaux des états démentiels. Selon ces auteurs, la dépression du sujet âgé montre, outre bien entendu des modifications importantes de l’humeur, des éléments somatiques généralement plus marqués et plus fréquents que chez les adultes jeunes (troubles du sommeil, fatigue, douleurs, troubles digestifs et sexuels). Ils sont donc d’une part liés au vieillissement, et d’autre part, accentués au cours de la survenue de troubles psychopathologiques. En outre, les modifications des symptômes cognitifs de la dépression (tels que attention, concentration et mémoire) sont plus importantes que dans une population jeune, et sont à discriminer du déclin de ces facultés lors du vieillissement normal. (3 points)
- La Geriatric Evaluation by Relative’s Rating Instrument (GERRI) – Evaluation Gériatrique par l’entourage (Schwartz, 1983)
Cette échelle d’hétéro-évaluation est utilisée par les membres de la famille ou l’entourage, afin d’apprécier les changements de comportements de la personne âgée présentant des signes de détérioration mentale, lorsque le sujet n’est plus capable d’apporter les informations sur lui-même. Elle évalue, dans l’observation de la vie ordinaire, les capacités adaptatives, les activités instrumentales, les fonctions cognitives, l’insertion sociale, les soins et l’hygiène corporelle. Comme souvent, cette échelle peut aussi être utilisée pour évaluer l’impact d’un dispositif thérapeutique. (3 points)
- La Alzheimer’s Disease Assessment Scale (ADAS) – Echelle d’Evaluation pour la Maladie d’Alzheimer (Rosen et Mohs, 1984)
Selon Israël et Allard (1991), l’ADAS est l’une des échelles les plus pertinentes dans l’ensemble des échelles utilisées pour évaluer les démences. Elle permet de distinguer les sujets normaux des sujets atteints de démence, et d’évaluer la sévérité des troubles fonctionnels des patients atteints d’une démence d’Alzheimer (DA) ou de démence sénile de type Alzheimer (DSTA). Elle explore deux grandes catégories, d’une part les troubles cognitifs (mémoire langage, praxies) et d’autre part les troubles émotionnels et comportementaux (troubles de l’humeur, agressivité, etc.). La première catégorie est évaluée à l’aide d’épreuves mentales, et la seconde par une échelle de gravité à 6 degrés. L’ADAS convient pour des patients atteints de troubles modérés à sévères, mais pas pour des patients présentant des perturbations très sévères. C’est une échelle d’hétéro-évaluation. (3 points)
- Le Memory Functioning Questionnaire (MFQ) – Questionnaire du Fonctionnement de la Mémoire (Gilewski et Zelinski, 1988)
Le MQF consiste à faire apprécier, par le patient, l’intensité et la fréquence des troubles de la mémoire, dans des situations variées de la vie quotidienne. Il s’agit donc d’une auto-évaluation du sujet sur son propre fonctionnement mnésique et les procédés et stratégies auxquels il a recours pour compenser ses troubles. En outre, des corrélations significatives entre dépression, évaluation de la mémoire et de l’intelligence, et les plaintes subjectives ont été trouvées. Ce questionnaire peut donc être utilisé, soit en test unique, soit comparé à d’autres évaluations, par exemple, de la dépression, de l’anxiété ou des performances cognitives. L’auto-évaluation peut également aider à différencier les sujets présentant un état dépressif des sujets présentant un syndrome démentiel débutant ou moyen.
Le questionnaire est bien perçu par les sujets de plus de 50 ans qui viennent consulter pour des plaintes concernant des difficultés mnésiques. Composé de 56 items, il explore sept domaines : l’appréciation globale actuelle, la fréquence des oublis dans les situations concrètes de la vie, la fréquence des oublis dans la lecture, l’évaluation rétrospective, la remémoration d’événements passés, l’intensité des oublis et le recours aux stratégies mnémotechniques. (3 points)