II - C - Le contrôle des budgets locaux Flashcards
Le mandat de paiement
Fondements du mandat :
- raison technique : support de l’ordre de payer ;
- raison budgétaire : matérialisation de l’exécution budgétaire ;
- raison comptable : pièce comptable ;
- raison juridique : matérialisation de la dette.
→ matérialisation de la dette de la collectivité envers un tiers.
Pas de norme de présentation.
Contenu du mandat de paiement (M14) :
- date d’émission et exercice budgétaire concerné ;
- numéro des mandats et bordereaux, dans une série annuelle continue ;
- désignation du créancier (nom, prénom, adresse, nature juridique des personnes morales de droit privé) qui doit correspondre à celle figurant sur la pièce justificative ;
- objet de la dépense ;
- imputation budgétaire et comptable qui doit correspondre à l’objet de la dépense (accompagné du code fonctionnel) ;
- mention des pièces justificatives produites à l’appui de la dépense (conformément à la nomenclature des PJ) ;
- le numéro d’inventaire en cas de dépense d’investissement ;
- le mode de règlement accompagné des indications permettant de le réaliser ;
- le montant brut de la somme ordonnancée (avec mention de la TVA si activité assujettie) ;
- la somme nette à payer au créancier.
Le contrôle par le CP des budgets locaux
Le CP, dans l’office qu’il remplit auprès de toute personne morale de droit public à laquelle il est affecté, engageant sa responsabilité personnelle selon les conditions évoquées par l’article 60 de la loi du 23 février 1963, vérifie :
- que la CT ou l’EP est autorisé à percevoir les recettes et que les créances ont été mises en recouvrement par l’ordonnateur ;
- en matière de dépenses : l’imputation budgétaire, l’existence d’un budget suffisant et la présence des pièces justificatives.
S’il décèle une anomalie, il doit refuser l’acte de paiement décidé par l’ordonnateur (rejet du mandat).
Le CP est également chargé de retracer dépenses et recettes dans le compte de gestion.
Activité des CRC en 2016 :
- nombre de saisines ;
- nombre de jugements notifiés ;
- nombre de débets notifiés ;
- montant des débets prononcés.
Nombre de réquisitoires et de rapports d’observations définitives notifiés.
Nombre d’actions pénales transmises au procureur et nombre engagées sur le fondement de l’activité des CRC.
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Nombre d’avis budgétaires rendus par les CRC en 2014, puis en 2015.
553 saisines.
459 jugements notifiés (+ ≈50% depuis 2014), pour 655 débets notifiés (idem), pour 21 M € (-30% par rapport à 2014).
319 réquisitoires notifiés et 612 rapports d’observations définitives notifiés.
39 transmissions au procureur de la Républiques pour 10 actions pénales en 2016.
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181 pour non inscription d’une dépense obligatoire (276 en 2015).
84 pour un budget non adopté dans les délais légaux (75 en 2015).
101 pour un budget voté en déséquilibre (209 en 2015).
107 pour un compte administratif présenté en déficit (115 en 2015).
Conséquences du déféré
Acte éventuellement suspendu (préfet + TA) : perte temporaire du caractère exécutoire.
Acte éventuellement annulé : perte définitive du caractère exécutoire.
Dans les deux cas, le comptable ne peut plus procéder à des paiements/recouvrements dont l’acte serait le fondement.
Les faits à l’origine du devoir d’alerte
Relevant du procureur de la République : infractions pénales.
Actes de gestion : non respects des procédures obligatoires.
Dérives de gestion : faute de gestion engageant la responsabilité du comptable ; gestion de fait.
Conséquences des emprunts des CT à partir de produits structurés
Les CT n’ont pas toujours pris la mesure des engagements souscrits, en raison de :
- la complexité des produits financiers proposés ;
- l’insuffisance de conseil de la part des banques ;
- du fait que les collectivités les plus endettées y ont eu recourt dans un premier temps en raison de la phase bonifiée à taux bas, améliorant temporairement mais artificiellement leur situation financière ;
→ la technicité financière de ce type d’emprunts ne prédisposait pas à une bonne information des assemblées délibérantes locales.
Caractéristiques de la procédure d’examen de gestion
Collégiale : au moins trois magistrats.
Ecrite.
Inquisitoriale.
Contradictoire : la CT peut prendre connaissance des arguments de fait, de droit et de preuve et surtout répondre aux observations provisoires.
Types de produits structurés
Produits de pente : fourchette de variation entre les taux courts et longs, les taux des produits dépendant de l’écart entre ces deux types de taux.
Produits à barrière désactivante : le taux bonifié est remplacé par un taux variable dès qu’un indice dépasse un seuil (contraignant pour l’emprunteur puisqu’il ne bénéficiera pas d’une baisse des taux).
Produits à barrière de change : après une phase bonifiée, le taux d’intérêt dépend de l’évolution d’une parité monétaire (risques importants puisque les devises d’Etats sont par définition peu maîtrisables).
Les contrôles des budgets locaux par la commune
Un contrôle effectué par le conseil municipal :
- la réunion du conseil permet le débat sur les grandes orientations suivies, décisions financières ou techniques, les conseillers municipaux ayant le droit d’exposer en séance du conseil des questions orales ayant trait aux affaires de la commune (L. 2121-19 CGCT) ;
- l’assemblée délibérante peut donc interroger le maire et ses adjoints sur l’exécution du budget.
Un contrôle effectué par les services communaux, c’est-à-dire les directions et services qui assistent le maire, parmi lesquels un service est parfois chargé de « l’inspection générale » ou du « contrôle interne » :
- la conformité du fonctionnement de la CT aux lois et règlements ;
- l’application des instructions édictées par la direction générale ;
- le bon fonctionnement des processus internes ;
- la fiabilité des informations financières.
Le contrôle de la collectivité s’appuie sur un référentiel précis :
- le plan de comptes de l’instruction comptable M14 : permet la fiabilité des comptes de la comptabilité locale ;
- décret du 7 novembre 2012 GBCP : règle les différentes étapes de la dépense publique ;
- Code des marchés publics : contient les règles relatives aux modes de passation et d’exécution des achats.
Les ratios financiers des CT et leur utilité
Enoncés intégralement à l’article R. 2313-1 CGCT.
Quelques exemples :
Pour les communes ≥ 3500 habitants :
1° Dépenses réelles de fonctionnement/population ;
2° Produit des impositions directes/population ;
3° Recettes réelles de fonctionnement/population ;
4° Dépenses d’équipement brut/population ;
5° Encours de la dette/population ;
6° Dotation globale de fonctionnement/population.
Ils permettent de calculer :
- la capacité d’autofinancement, c’est-à-dire à dégager des recettes structurelles de fonctionnement pour financer ses investissements :
→ CAF brute = recettes de fonctionnement - dépenses de fonctionnement ;
→ CAF nette = CAF brute - capital remboursé de la dette.
- le coefficient de rigidité : (dépenses de personnel + intérêts des emprunts) / recettes de fonctionnement = poids des charges incompressibles à court et moyen terme ; on estime qu’une rigidité est excessive à partir de 70%.
Communes ≥ 10 000 habitants :
- le coefficient de mobilisation du potentiel fiscal : produit des ressources fiscales levées / potentiel fiscal = pression fiscale en % ; (potentiel fiscal = le produit des bases des impôts directs de la commune par les taux moyens nationaux de l’ensemble des communes, qui donne un aperçu de la richesse potentielle de la collectivité) ;
- la capacité de désendettement : encours de dette (reliquat au 31 décembre)/CAF brute (dégagée sur l’année) = exprimée par année ; au-dessus de 12 années, nécessite un examen attentif.
Les conséquences des contrôles du comptable
Prise en charge du mandat si aucune anomalie relevée :
- incidences comptables et budgétaires ;
- incidence juridique : point de départ de la responsabilité personnelle et pécuniaire du Receveur municipal.
Suspension du mandat si irrégularités :
- « suspension de paiement » si le mandat ne peut être pris en charge ;
- « suspension de mise en paiement » si le mandat ne peut être payé pour insuffisance de trésorerie.
Dans le second cas → l’ordonnateur peut, au choix :
- fournir les régularisations nécessaires ;
- retirer la dépense ;
- réquisitionner le comptable : la réquisition transfère la responsabilité du comptable à l’ordonnateur, mais elle peut être inopérante dans 5 cas.
La graduation des modalités d’exercice du devoir d’alerte
a) auprès de l’ordonnateur (formalisé de préférence) ;
b) si inobservation, note adressée DDFiP/DRFiP.
Cas de saisine d’une CRC pour non inscription d’une dépense obligatoire :
- saisissants ;
- procédure.
Selon l’article L. 1612-15 CGCT, les dépenses obligatoires des CT sont les dépenses nécessaires à l’acquittement des dettes exigibles et celles pour lesquelles la loi l’a expressément demandé.
Les saisissants sont :
- le représentant de l’Etat ;
- le comptable public ;
- tout tiers y ayant intérêt : fournisseur non payé, etc.
La CRC apprécie le bien-fondé de la saisine (caractère de la dépense, intérêt), puis :
- mise en demeure d’inscrire la dépense sous un mois ;
- en cas de refus, la CRC propose la création de ressources ou la diminution de dépenses jugées moins importantes ; le préfet rend exécutoire le budget modifié par la CRC, avec la faculté de s’en écarter par une décision motivée ;
- si la dépense inscrite au budget n’est pas payée, l’ordonnateur est mis en demeure de procéder au mandatement, prononcé d’office après un mois par le préfet (cf art L. 1612-16 CGCT).
Les missions des CRTC
Jugent les comptes des comptables publics.
Examinent la gestion des collectivités.
Participent au contrôle budgétaire.
Le contrôle de légalité
Le représentant de l’Etat s’assure de la conformité à la loi des actes pris par les CT/EP.
Seulement légalité externe/interne, pas l’opportunité.
Conséquences possibles du contrôle de légalité
- absence de déféré (explicite ou implicite passé le délai) ;
- demandes de modification : deux mois à la CT pour répondre ;
- déféré préfectoral : deux mois pour saisir le TA ; l’autorité locale est prévenue.