Droits fondamentaux Flashcards
⚖️ CJCE, 1980, Roquette Frères
Affirmation d’un principe démocratique fondamental selon lequel « les peuples participent à l’exercice du pouvoir par l’intermédiaire d’une assemblée représentative ».
⚖️ CC, n° 2012-248 QPC, M. Mathieu E.
I. La protection de la santé est un objectif de valeur constitutionnelle.
II. Elle justifie que le législateur instaure une procédure d’accouchement sous X :
- afin d’éviter des grossesses et accouchements dans des conditions dangereuses pour la mère ou l’enfant ;
- et de prévenir les infanticides ou des abandons d’enfants.
⚖️ CE, 2012, Mme Fofana
Un groupe social, au sens des stipulations et des dispositions de la directive du 29 avril 2004 concernant les normes minimales relatives aux conditions que doivent remplir les ressortissants des pays tiers ou les apatrides pour pouvoir prétendre au statut de réfugié, est « constitué de personnes partageant un caractère inné, une histoire commune ou une caractéristique essentielle à leur identité et à leur conscience, auxquels il ne peut leur être demandé de renoncer, ou une identité propre perçue comme étant différente par la société environnante ou par les institutions** ; que **l’appartenance à un tel groupe est un fait social objectif qui ne dépend pas de la manifestation par ses membres**, ou, s’ils ne sont pas en mesure de le faire, par leurs proches, **de leur appartenance à ce groupe ».
⚖️ CE, 2015, Sté Red Bull on Premise
I. Alors que le Conseil constitutionnel avait déclaré non conforme à la Constitution une taxe sur les boissons énergisantes, en ce qu’elle instituait une différence de traitement sans rapport avec l’objet de l’imposition, les sociétés requérantes ne pouvaient s’en prévaloir en raison du report dans le temps des effets de cette décision (⚖️ CC, n°2014-417 QPC, Société Redbull on Premise et a.).
II. Une circulaire ne peut cependant faire application de cette disposition législative instituant une différence de traitement incompatible avec les stipulations de l’art. 14 de la Convention européenne des droits de l’homme combiné avec l’art. 1er de son premier protocole additionnel.
⚖️ CJUE, 2017, X et X c/ Etat belge
I. Les conditions de délivrance, par les États membres, de visas ou de titres de séjour de longue durée à des ressortissants de pays tiers pour des raisons humanitaires, relèvent du droit national.
II. La conclusion contraire reviendrait à permettre à des ressortissants de pays tiers d’introduire, en se fondant sur le code des visas, qui a été conçu pour la délivrance de visas pour des séjours de moins de trois mois, des demandes ayant pour but d’obtenir le bénéfice d’une protection internationale dans l’État membre de leur choix, ce qui porterait atteinte à l’économie générale du système institué par le règlement de 2013 sur les demandes de protection internationale.
⚖️ CC, n° 2018-768 QPC, 2019, M. Adama S.
I. Les examens radiologiques osseux pour la détermination de l’âge des jeunes étrangers sont conformes à la Constitution, mais ne peuvent pas constituer « l’unique fondement dans la détermination de l’âge de la personne ».
II. Il appartient « à l’autorité judiciaire d’apprécier la minorité ou la majorité de celle-ci en prenant en compte les autres éléments ayant pu être recueillis ».
⚖️ CE, 2019, Ligue nationale pour la liberté des vaccinations
Le juge rejette deux recours contre la décision de la ministre de la santé de porter le nombre des vaccinations obligatoires de trois à onze :
1° Il confirme sa jurisprudence traditionnelle favorable aux mesures de protection de la santé publique ;
2° Il fait prévaloir les compétences de l’administration sur les droits des malades affirmés dans plusieurs textes et, en particulier, celui de participer à la décision médicale.
⚖️ CC, n° 2019-1-1 RIP, M. Paul Cassia
Compétence du Conseil constitutionnel pour le contrôle des opérations de recueil des soutiens à une proposition de loi dans le cadre d’un référendum d’initiative partagée.
Il accepte de statuer sur la demande d’une publication régulière du recueil des soutiens sur le site internet du ministère, mais cette requête devient sans objet dès lors que le Conseil constitutionnel avait déjà annoncé les publier tous les quinze jours.
⚖️ CJUE, 2014, Google Spain
La Cour de justice consacre de manière prétorienne le droit au déréférencement.
⚖️ CJUE, 2019, Google LLC c/ CNIL
I. Sur le fondement de la directive de 1996 sur la protection des données personnelles, qui a précédé le règlement général sur la protection des données de 2018, la CNIL avait considéré en 2016 que seul un déférencement mondial était à même de permettre une protection effective des personnes.
II. La Cour de justice limite cette approche géographiquement :
Lorsque l’exploitant d’un moteur de recherche fait droit à une demande de déréférencement, il est tenu de l’opérer non pas sur l’ensemble des versions de son moteur, mais seulement à l’échelle européenne, sur les versions de celui-ci correspondant à l’ensemble des États membres.
⚖️ CE, 2019, Djafour et Association Génération Harki
Une différence de traitement qui bénéficie à ceux qui la contestent ne constitue pas une discrimination au sens des stipulations combinées de l’art. 14 de la CEDH et de l’art. 1er de son premier protocole additionnel (cf. CE, 2015, Sté Redbull on Premise).
⚖️ CC, n° 2019-809 QPC, Union nationale des étudiants
La fixation des droits d’inscription à l’université par arrêté est conforme au treizième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946*.
L’exigence constitutionnelle de gratuité de l’enseignement supérieur qui résulte de ces dispositions ne fait pas obstacle à la perception de droits modiques en tenant compte, le cas échéant, des capacités financières des candidats étudiants.
Les ministres sont compétents pour les fixer, sous le contrôle du juge.
* « <em>13. La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat. </em>»
⚖️ CC, n° 2019-1-2 RIP du 15 octobre 2019, M. Christian Sautter et a.
I. Le principe de pluralisme des courants d’idées et d’opinions n’impose pas au gouvernement :
- d’assurer l’information des électeurs sur une opération de recueil des soutiens à une proposition de loi au titre de l’art. 11, al. 3 C ;
- ou d’organiser la communication audiovisuelle des opinions en faveur ou en défaveur de ce soutien.
II. Cette responsabilité incombe aux sociétés de l’audiovisuel, public comme privé, dans le respect de la loi du 30 septembre 1986 et sous le contrôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel.
⚖️ Cass. crim., 15 octobre 2019, Didier S.
En matière de diffamation à l’encontre d’une personne chargée d’un mandat public, un citoyen n’est pas tenu aux mêmes exigences déontologiques qu’un journaliste.
À l’occasion d’un débat public, il ne peut être tenu que d’établir sa bonne foi.
⚖️ CE, 16 octobre 2019, Mme F.
Les dispositions législatives relatives à l’accouchement sous X, qui ne permettent pas à l’enfant de connaître l’identité de sa mère sans l’accord de celle-ci, ne sont pas contraires à l’art. 8 CEDH*, en raison de la réversibilité du secret de cette identité avec l’accord de l’intéressée :
Équilibre entre le respect dû au droit à l’anonymat garanti à la mère lorsqu’elle a accouché et le souhait légitime de l’enfant né dans ces conditions de connaître ses origines.
* Droit au respect de la vie privée et familiale.
⚖️ CE, 16 octobre 2019, Mme A.
Pour décider de leur qualité de réfugiées au sens de la Convention de genève de 1951 relative au statut des réfugiés, le juge rappelle que les prostituées nigérianes originaires de l’État d’Édo qui sont parvenues à s’extraire d’un réseau de traite des êtres humains constituent un groupe social, en reprenant sa définition extraite de son arrêt CE, 2012, Mme Fofana :
« Un groupe social, [au sens des stipulations du 2° du A de l’article 1er de la convention de Genève], est constitué de personnes partageant un caractère inné, une histoire commune ou une caractéristique essentielle à leur identité et à leur conscience, auxquelles il ne peut leur être demandé de renoncer, ou une identité propre perçue comme étant différente par la société environnante ou par les institutions. L’appartenance à un tel groupe est un fait social objectif qui ne dépend pas de la manifestation par ses membres, ou, s’ils ne sont pas en mesure de le faire, par leurs proches, de leur appartenance à ce groupe ».
⚖️ CC, n° 2019-811 QPC du 25 octobre 2019, Mme Fairouz H. et a.
Le législateur n’a pas méconnu l’égalité devant le suffrage et le pluralisme des courants d’idées et d’opinions en prévoyant que, pour les élections au Parlement européen, seules les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages sont admises à la répartition des sièges.
« D’une part, il a entendu favoriser la représentation au Parlement européen des principaux courants d’idées et d’opinions exprimés en France et ainsi renforcer leur influence en son sein. D’autre part, il a entendu contribuer à l’émergence et à la consolidation de groupes politiques européens de dimension significative. Ce faisant, il a cherché à éviter une fragmentation de la représentation qui nuirait au bon fonctionnement du Parlement européen ».
⚖️ CE, 6 novembre 2019, Mme M. Z.
L’interdiction générale et absolue faite aux médecins de recourir à des procédés publicitaires est contraire à la libre prestation de services.
Revirement de jurisprudence sous l’influence du droit de l’UE : jusqu’alors, l’interdiction était justifiée par un objectif d’intérêt général de bonne information des patients et de protection de la santé publique.
⚖️ Cass. civ. 1, 21 novembre 2019, A. X.
Un document d’identité que les juges du fond estiment valable, comme un passeport authentique, suffit à prouver la minorité d’une personne étrangère sans que le juge n’ait à prendre en compte les autres éléments du dossier.
⚖️ CE, 2019, Mme Diallo
Le refus de naturalisation fondé sur l’insuffisance des ressources est illégal lorsque celle-ci résulte directement d’une maladie ou d’un handicap.
⚖️ CC, n° 2019-817 QPC, Mme Claire L.
L’interdiction de filmer ou d’enregistrer les audiences dans les juridictions ne méconnaît pas la liberté d’expression et de communication :
1° Elle poursuit un objectif de valeur constitutionnelle de bonne administration de la justice, en garantissant la sérénité des débats ;
2° Elle ne prive pas le public de ces audiences de la possibilité de rendre compte des débats par tout autre moyen.
⚖️ CE, 6 décembre 2019, 13 arrêts
I. Conditions du droit au déréférencement :
« Il appartient en principe à la CNIL, saisie par une personne d’une demande** tendant à ce qu’elle mette l’exploitant d’un moteur de recherche en demeure **de procéder au déréférencement** de liens renvoyant vers des pages web publiées par des tiers et contenant des données personnelles ne relevant pas de catégories particulières la concernant, d’y faire droit. Toutefois, il revient à la CNIL **d’apprécier, compte tenu du droit à la liberté d’information, s’il existe un intérêt prépondérant du public à avoir accès à une telle information** à partir d’une recherche portant sur le nom de cette personne **de nature à faire obstacle au droit au déréférencement ».
II. 📚La Cour de justice avait déjà consacré de manière prétorienne le droit au déréférencement (CJUE, 2014, Google Spain) et une décision récente a pu éclairer le juge national (CJUE, 2019, Google Inc. : Dans le cadre d’une demande de déréférencement de données sensibles, l’exploitant de moteur de recherche doit veiller à l’équilibre entre les droits fondamentaux de la personne à l’origine de la demande et ceux des internautes potentiellement intéressés par ces informations).
⚖️ CE, 31 janvier 2020, Elections des représentants au Parlement européen
I. Le seuil de 5 % pour obtenir des sièges est jugé constitutionnel, au motif que le Conseil constitutionnel a déjà jugé que ce seuil :
- n’affectait pas l’égalité devant le suffrage dans une mesure disproportionnée ;
- et ne portait pas une atteinte excessive au pluralisme des courants d’idées et d’opinions.
II. A. Il est également conforme au droit de l’Union européenne, puisque la décision du Conseil de 2002 modifiant l’acte du 20 septembre 1976 portant élection des représentants à l’assemblée au suffrage universel direct a prévu un seuil maximal de 5 %.
B. En fixant ces règles, le Conseil a entendu permettre l’émergence et la consolidation de groupes politiques européens de dimension significative et éviter une fragmentation de la représentation au sein du Parlement européen.
⚖️ CE, 12 février 2020, M. A.
I. Les praticiens étrangers accueillis en tant que stagiaires associés dans un établissement public de santé doivent respecter l’obligation de laïcité.
II. Toutefois, le port de la barbe ne constitue pas un élément suffisant pour caractériser la manifestation de convictions religieuses, alors même que l’intéressé a refusé de la tailler et n’a pas nié qu’elle pouvait être perçue comme un signe d’appartenance religieuse.
⚖️ CE, 28 mars 2020, trois ordonnances en référé (liberté, mesures utiles)
I. A. Demandes des requérants d‘enjoindre au gouvernement de prendre des mesures de lutte contre l’épidémie et/ou de protection du personnel soignant, en invoquant le droit à la vie et son corollaire, le droit de recevoir les traitements appropriés à son état (CE, ord., 26 juill. 2017).
B. Dans deux affaires, des professionnels de santé demandaient la distribution de masques FFP2 et FFP3. Le syndicat des médecins d’Aix demandait, par ailleurs, comme des personnes physiques, le recours au traitement de l’hydroxychloroquine et azithromycine.
II. A. Rejet des requêtes au motif que :
1° concernant les masques, la situation devrait « devrait connaître une nette amélioration au fil des jours et des semaines à venir » ;
2° que les résultats de l’étude du professeur Raoult « doivent être considérés avec prudence en raison de certaines de ses faiblesses et justifient, du fait de son très faible niveau de preuve, la poursuite de la recherche clinique » ;
3° enfin que le gouvernement a autorisé la prescription de l’hydroxychloroquine dans les établissements de santé.
B. Dès lors, les choix du gouvernement ne peuvent être regardés, « en l’état de l’instruction, comme portant une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la vie et au droit de recevoir**, sous réserve de son consentement libre et éclairé, **les traitements et les soins appropriés à son état de santé ».
⚖️ CE, ord., 29 mars 2020, Debout la France
Le juge des référés refuse d’enjoindre au gouvernement :
- de prendre toutes mesures de nature à augmenter la production nationale de masques en vue de leur distribution massive ;
- d’adopter sans délai toutes les mesures susceptibles d’accroître la production de tests de dépistage du covid-19 ;
- de nationaliser deux entreprises en difficulté, alléguée comme étant les seules à fabriquer en France de la chloroquine et des bouteilles contenant l’oxygène nécessaire pour alimenter les appareils de réanimation, car cette mesure ne serait pas la seule à même de répondre à la pénurie.
⚖️ CE, 8 avril 2020, Section française de l’Observatoire international des prisons
Les requérants demandaient que soit ordonné l’élargissement du champ d’application de l’ordonnance du 25 mars 2020 portant adaptation de règles de procédure pénale, qui permettait à certains détenus de terminer leur peine d’emprisonnement (condamnation < 5 ans et reliquat < 2 mois) assignés à domicile.
« Eu égard à leur objet, les injonctions sollicitées, qui portent sur des mesures relevant du domaine de la loi ou sur des mesures d’ordre structurel reposant sur des choix de politique publique insusceptibles d’être mises en œuvre, et dès lors de porter effet, à très bref délai, ne sont pas au nombre des mesures d’urgence que la situation permet de prendre dans le cadre des pouvoirs que le juge des référés tient de l’article L. 521-2 du code de justice administrative. » (du référé-liberté).
⚠️ Alors que la haute juridiction a, à de nombreuses reprises, reconnu la vulnérabilité des détenus et les devoirs de l’administration à leur égard, ceux-ci semblent s’effacer devant l’insuffisance des moyens.
⚖️ CE, ord., 20 avril 2020, Protection des avocats
I. L’État, dans le cadre du service public de la justice dont il doit assurer le bon fonctionnement, doit doter ses agents de masques.
II. Tant que persiste une pénurie, il doit donc aider à s’en procurer les avocats qui, en leur qualité d’auxiliaires de justice, concourent à ce service public.
⚖️ CEDH, 5 mai 2020, M.N. et a. c/ la Belgique
I. Refus d’appliquer la Convention aux demandes de visa formulées dans les ambassades et consulats des États parties par des personnes sans aucun lien de rattachement avec eux*.
II. « en décider autrement aboutirait à consacrer une application quasi-universelle de la convention sur la base du choix unilatéral de tout individu, où qu’il se trouve dans le monde, et donc à créer une obligation illimitée pour les États parties d’autoriser l’entrée sur leur territoire de toute personne qui risquerait de subir un traitement contraire à la convention en dehors de leur juridiction ».
* La Cour européenne des droits de l’homme s’aligne ici sur la position de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE, 7 mai 2017, <em>X.X. c/ l’État belge</em>).
⚖️ CE, 2020, Bernalicis
I. Le libre exercice du mandat parlementaire constitue une liberté fondamentale au sens de l’art. L. 521-2 du code de justice administrative (CJA).
II. En découle le droit des députés et des sénateurs de visiter les établissements pénitentiaires et d’être accompagnés de journalistes.
⚖️ CE, ord., 13 juin 2020, Ligue des droits de l’homme, Confédération générale du travail
I. Suspension de la disposition du décret du 31 mai qui interdisait toute manifestation sur la voie publique, en tant qu’elle portait une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et de communication, protégée tant par la Constitution que par la convention européenne des droits de l’homme.
II. A. L’exercice de cette liberté fondamentale, « notamment par la liberté de manifester ou de se réunir, est une condition de la démocratie et l’une des garanties du respect d’autres droits et libertés constituant également des libertés fondamentales au sens de cet article, tels que la liberté syndicale ».
B. Si elle doit être conciliée avec « le respect de l’objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé et avec le maintien de l’ordre public », le ministre ne démontre pas « qu’une telle organisation serait impossible en toute circonstance, sur l’ensemble du territoire de la République et pour toute manifestation ».
⚖️ CC, n° 2020-849 QPC, M. Daniel D. et a.
I. Les dispositions de la loi du 23 mars 2020 qui a reporté le second tour des élections municipales de mars à juin, n’avaient ni pour objet ni pour effet de valider rétroactivement les opérations électorales du premier tour et ne faisaient ainsi pas obstacle à ce que ces opérations soient contestées devant le juge de l’élection.
II. Par une incise, rendue au sujet du second tour, le juge rappelle qu’il appartient au juge de l’élection d’apprécier « si le niveau de l’abstention a pu ou non altérer, dans les circonstances de l’espèce, la sincérité du scrutin ».
⚖️ CC, n° 2020-801 DC du 18 juin 2020, Loi visant à lutter contre les contenus haineux sur internet
La loi, issue d’une proposition portée par la députée Laetitia Avia, visant à lutter contre les contenus haineux sur internet, a été très largement censurée par le Conseil.
A. Certes, « la diffusion d’images pornographiques représentant des mineurs, d’une part, et la provocation à des actes de terrorisme ou l’apologie de tels actes, d’autre part, constituent des abus de la liberté d’expression et de communication qui portent gravement atteinte à l’ordre public et aux droits des tiers », et en imposant aux éditeurs et hébergeurs de retirer, à la demande de l’administration de tels contenus, « le législateur a entendu faire cesser de tels abus ».
Pour autant, la liberté d’expression et de communication étant une condition de la démocratie et une garantie du respect des autres droits et libertés, les atteintes portées à l’exercice de cette liberté doivent être nécessaires, adaptées et proportionnées à l’objectif poursuivi.
B. Ont justifié la censure :
1° la détermination du caractère illicite des contenus ne reposait pas sur leur caractère manifeste et ne dépendait que de l’appréciation de l’administration ;
2° l’engagement d’un recours contre la demande de retrait n’était pas suspensif ;
3° le délai d’une heure ne permet pas à l’éditeur ou à l’hébergeur d’obtenir une décision du juge avant de devoir retirer le contenu, de même que le délai de vint-quatre heures laissé aux opérateurs de plateforme en ligne.
⚖️ CE, 15 juillet 2020, Elections à Saint-Sulpice-sur-Risle
Le niveau de l’abstention n’est, par lui-même, pas de nature à remettre en cause les résultats du scrutin si d’autres éléments ne démontrent pas que la sincérité de celui-ci a été altérée.
En l’espèce, tous les sièges de conseillers municipaux avaient été pourvus dès le premier tour avec un taux d’abstention de 56 %.
⚖️ CE, ord., 18 août 2020, M. B.
« Le droit d’entrer sur le territoire français constitue, pour un ressortissant français, une liberté fondamentale au sens de l’article L. 521-2 du code de justice administrative ».
⚖️ CE, 2020, Sixt AF
Le forfait post-stationnement (amende de stationnement) n’est pas une sanction, mais une redevance d’occupation du domaine public.
Dès lors, la requérante ne peut utilement soutenir que les dispositions législatives critiquées méconnaissent les principes des droits de la défense et de personnalité des peines et le principe selon lequel nul ne peut s’exonérer de sa responsabilité personnelle, garantis par les art. 4 et 8 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789.
⚖️ CC, n° 2020-858/859 QPC, M. Geoffrey F. et a
I. Il appartient aux autorités judiciaires ainsi qu’aux autorités administratives de veiller à ce que la privation de liberté des personnes placées en détention provisoire soit, en toutes circonstances, mise en œuvre dans le respect de la dignité de la personne.
II. Il appartient aux autorités et juridictions compétentes de prévenir et de réprimer les agissements portant atteinte à la dignité de la personne placée en détention provisoire et d’ordonner la réparation des préjudices subis.
III. Il incombe au législateur de garantir aux personnes placées en détention provisoire la possibilité de saisir le juge de conditions de détention contraires à la dignité de la personne humaine, afin qu’il y soit mis fin.
⚖️ CE, ord., 19 octobre 2020, Ligue nationale contre l’obésité et a.
I. La loi de finances rectificatives du 25 avril 2020 avait prévu le placement en chômage partiel des personnes vulnérables qui présentent un risque de développer une forme grave d’infection au nouveau coronavirus.
II. Un premier décret du 5 mai 2020 avait défini onze situations médicales dans lesquelles une telle vulnérabilité était reconnue. Un nouveau décret du 29 août 2020 a restreint l’éligibilité à ce dispositif de chômage partiel à quatre situations.
III. Le choix des pathologies retenues par le second décret n’était pas cohérent ni suffisamment justifié par le gouvernement. L’application du texte est donc suspendue.